AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 863 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aaaah, de la tragédie sanglante, sur le mal! Shakespeare, ce maître...

Celle-ci, un peu moins connue que les autres, se veut quelque part plus sombre que Macbeth, son personnage le plus positif trouvant la mort à la fin, et elle est tout aussi riche, les personnages évoluent. Dans les meilleures pièces de Shakespeare, les sentiments du lecteur à la fin de la pièce concernant les personnages ont parcouru du chemin depuis le début. Lear, au commencement, est un pauvre vieux roi, qui a fait son temps, qui se laisse abuser par des démonstrations d'affection, puis revient sur ses décisions... On est dans le camp de ses filles.

Puis tout se renverse. Elles basculent dans l'ingratitude, s'arrachent le pouvoir, Lear, après force épisodes de folie, regagne la sagesse dont il se réclamait depuis le début alors qu'il l'avait perdue... Et en cinq actes, l'affect du lecteur est bouleversé. On ne saurait résumer les personnages, comme souvent avec le maître Shakespeare, à ce qu'ils étaient à l'acte I ou ce qu'ils sont devenus à l'acte V, il faut passer par toutes les étapes pour les percevoir intégralement.

L'intrigue B, si on peut l'appeler ainsi, entre Gloster, Edgar et Edmond, est également très réussie.
Commenter  J’apprécie          120
Bienvenue dans une pièce sombre, très sombre, où les méchants ne sont pas punis, à moins de sceller eux-mêmes leur sort dans l'aveuglement de leur cupidité, et où les gentils ne reçoivent en récompense de leur loyauté et de leur vertu que le poids des conséquences de leurs actes, et de ceux des autres.
Le Roi Lear est vieux, et il décide d'abdiquer. Pour répartir son royaume entre ses trois filles, il lui vient une idée saugrenue : il leur donnera à chacune en fonction de l'amour qu'elles lui portent. Mais comment juger de l'amour que quelqu'un nous porte ? le Roi Lear, plus vieux que sage, hélas, s'en remet à l'éloquence et à la flatterie, ouvrant ainsi la porte au malheur.
Ses deux aînées, Régane et Goneril, rivalisent de belles phrases tandis que Cordélia, seule sincèrement attachée à son père et perplexe devant le procédé se montre fort peu diserte. Fâché, Lear la déshérite. Des deux prétendants à sa main, le Duc de Bourgogne se rétracte, tandis que le Roi de France, reconnaissant sa valeur, la prend pour épouse telle qu'elle est, désormais pauvre et sans dot. le Comte de Kent, effaré, considère qu'il est de son devoir de dire son fait au roi, ce qui lui vaudra son bannissement immédiat. Qu'à cela ne tienne ! Il reparaîtra aussitôt sous un déguisement pour continuer, par loyauté, à veiller sur son suzerain.
Prenant dans un premier temps ses quartiers chez Goneril, Lear se fâche devant la désinvolture avec laquelle elle le traite, et décide de partir chez Régane. Informée de sa venue par le messager de sa soeur, elle plie aussitôt bagage et part chez Gloucester, un vassal, pour éviter de recevoir son père.
Gloucester de son côté, n'est peut-être pas aussi vieux que Lear, mais il n'a guère plus de sagesse. Edmond, son fils illégitime, a réussi à le convaincre qu'Edgar, son fils légitime, voulait attenter à sa vie pour hériter à sa place, et Gloucester l'a cru. Edgar a fait croire qu'il s'était enfui, mais il est toujours présent, déguisé en mendiant, simulant la folie.
Tout ce petit monde se retrouve chez Gloucester, atterré par la façon dont Lear est traité. Pris à partie par ses filles, Lear quitte le château et part errer dans la lande, en pleine tempête, accompagné de son fou, ce qui donne une des plus beaux moments de la pièce. le fou joue avec les mots et renverse les rôles : c'est bien Lear, au final, le vrai fou de l'histoire.
Pendant ce temps, Cordélia, qui a gardé un oeil sur son père, a appris par ses espions ce qui se tramait et s'apprête à débarquer une armée. Informé, Gloucester décide d'aider Cordélia car il est fidèle à Lear. Hélas, il se confie à Edmond, qui le trahit aussitôt, sautant sur l'aubaine d'éliminer le père après avoir écarté le frère. Il n'arrêtera d'ailleurs pas là ses manigances, séduisant au passage les deux soeurs, Goneril et Régane.
Tout ira alors de mal en pis, et peu survivront aux événements. Albany, le mari de Goneril, se conduira plus honorablement quand il comprendra qu'il a été utilisé, Gloucester, qui, entre temps aura payé le prix fort de son aveuglement, le Comte de Kent, et Edgar, tous deux véritables héros dans l'âme, mais souvent impuissants dans le tumulte de l'action, sont les seuls à en sortir la tête plus ou moins haute.
A la lecture de cette pièce, j'ai le sentiment qu'elle n'a pas été écrite pour divertir. J'ignore quelle morale, quel avertissement Shakespeare avait en tête quand il l'a composée, mais les messages que je perçois aujourd'hui sont de deux ordres : le premier, c'est que nos actes, nos choix, ont toujours des conséquences, et qu'il nous faudra bien les endurer. Alors autant y réfléchir et essayer d'agir sagement. le second, certes anachronique, c'est que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Commenter  J’apprécie          111
Un roi des landes et des temps anciens avait un ami fidèle et trois filles. Sentant ses forces l'abandonner peu à peu, il décida de leur laisser à chacune une part de son royaume, réservant la plus grande à celle qui l'aimait le plus.
A cette époque là vivait un grand seigneur qui avait deux fils qu'il chérissait tendrement. L'aîné était un enfant légitime, né du lit de son épouse tandis que le second était un bâtard.
Cette histoire commence un peu comme un conte de fée, mais le conte est cruel et se mut au fil des pages en tragédie, sous la plume féroce et flamboyante du maître.
Moins connu que "Hamlet", "Othello" ou "Macbeth", "Le Roi Lear" est une pièce qui n'a (presque) rien à envier à ces dernières. On y retrouve les thèmes de prédilection de Shakespeare: la lutte implacable pour le pouvoir qui ne craint pas de verser le sang et qui demeure aujourd'hui encore criante d'actualité, le meurtre et la trahison, le poids de la destinée et son âpre mécanique, la filiation et ce qu'elle comporte d'amour et de haine, la grandeur et la lâcheté des hommes, la folie qui n'est pas toujours ce qu'elle semble être, la vacuité voire la vanité de la condition humaine sertis dans une intrigue qui compte peut-être parmi les plus poignantes que donna William Shakespeare. "Le Roi Lear" porte en lui un souffle vertigineux qui emporte tout sur son passage et qui déchire tout ce que les personnages pensaient acquis. L'amour n'a plus de place quand l'ambition envahit l'arène et la folie c'est tout ce qui reste aux victimes pour ne pas succomber. Crépusculaire, tellurique, poétique, la tragédie nous dit bien combien le monde est un théâtre où personne n'est ce qu'il semble être où ce qu'il voudrait mais que c'est de ce mensonge là que viendra la vérité. L'angoisse et la souffrance pointent à chaque scène et le vent glacé et les brumes de la lande sur laquelle se réfugie le roi sont moins douloureux que sa déchéance et le désespoir de ceux qui lui restent.
Il y aurait tant à dire sur cette pièce... On pourrait encore parler de la structure de l'intrigue qui croisent deux intrigues qui finissent pas s'épouser, du rythme soutenu de la pièce qui fait progressivement monter l'angoisse jusqu'à l'étouffement, des liens ambigus entre les personnages -filiaux ou familiaux- qu'on voudrait creuser à grands coups de psychanalyse-, du mystère et des non-dits qui planent encore après le dénouement et l'envie d'en savoir toujours plus. Cette envie qu'allume toujours William Shakespeare (ce cher Will de mon coeur!) et qui se consume sans jamais être assouvie... Cette exquise frustration, je la gagne pour chacune de ses tragédies... alors j'en reste captive, comme Lear de sa folie.
Commenter  J’apprécie          80
Souvent, et pas pour s'amuser, les géants, du haut de leur tonnerre,
Se font des pieds d'argile lorsque, conjointement,
Ils honorent la traîtrise obséquieuse et châtient l'honnêteté aimante
Parmi leurs serviteurs et leur propre famille.
L'Ecclésiaste avait raison, « tout est vanité »…et tragédie ici-même.
Pauvre Cordélia, comme Ophélie ailleurs :
« Mieux valait pour toi
Ne pas être née que de n'avoir pas su mieux me plaire. »
Et d'être bannie quand ses soeurs, gavées de récompenses,
Firent de leur père un mendiant.
Car le fourbe s'enorgueillit toujours du mauvais sort qu'il prépare
A son bienfaiteur.
Lear s'était laissé séduire,
Comme après lui un corbeau tenant en son bec un fromage.
Il erra entre folie et raison désespérée, sous le poids des trahisons.
Lear était « né pour être le jouet de la Fortune »,
Créature avide d'apocalypse.
Tandis que le serpent de l'ambition rongeait les murs de son royaume,
Le vieux roi s'alimentait de regrets amers,
Pendant que d'autres entendaient se tailler la part du lion à terre,
Tous dupés par le « vil Edmond », plein du fiel de la vengeance,
Adressant à l'au-delà les voeux de sa sombre conscience :
« A présent, dieux, dressez-vous en faveur des bâtards. »
Mais nul ne s'y retrouva, finalement, et chacun perdit beaucoup,
Sauf la Fortune, évidemment, qui s'accommode de tout.
« Au fardeau de ce triste temps nous devons obéir », nous avait prévenu Edgar.

Comment esprit d'homme a-t-il pu concevoir
Autant de vérités contemporaines dans les formes du passé ?
Comment toi, petit Anglais sans couronne,
Peux-tu encore régner sur les planches, les écrans et
Les rayons de bibliothèques avec autant de gloire ?
Comment, enfin, t'exprimer avec une justesse exacte
Ma reconnaissance, William Shakespeare, mort un 23 avril 1616,
Il y a quatre siècles, chacun en deuil de ta disparition ?


Commenter  J’apprécie          80
De toutes les pièces de William Shakespeare, c'est sans contestation celle-ci ma préférée. Non à cause de ses thèmes noirs prépondérants, ni de la philosophie pessimiste qui y règne, mais simplement parce qu'il ne m'ait jamais été donné de lire une tragédie aussi belle et saisissante.

L'histoire du Roi Lear est lourde et sombre de par ses thèmes majoritaires négatifs, tel que l'ingratitude familiale, la manipulation et la folie.
Les personnages malhonnêtes sont ceux qui tirent les fils directeurs de la pièce. Ils atteignent leur but, le pouvoir et l'écartement des pères, tandis que les honnêtes gens se font léser et écarter de ce qui leur est du. La sincérité devient un crime, l'amour doit être quantifié et la récompense n'existe pour personne. Edmond est d'ailleurs le porte-parole de Shakespeare : L'être humain est voué fatalement à souffrir, donc pourquoi se battre contre sa mauvaise nature, si c'est pour connaître les mêmes maux que les bons de naissance ? Ainsi, même ce bâtard aimé de son père finira par trahir non seulement son frère mais également la figure paternelle. Les filles ainées du Roi Lear vont mentir à leur père et le reléguer à une position subalterne une fois à la tête d'une moitié du royaume chacune, alors que plus tôt elles se sont prévalues de l'aimer plus que toutes les richesses de la terre.
On trouve donc une pièce où les parents sont trahis par leurs enfants, mais également une trahison des parents vis-à-vis de leurs enfants. Sans oublier de noter que même les hommes fidèles sont touchés par l'ingratitude. Dans toute cette obscurité, on pense pouvoir trouver une lumière à laquelle se raccrocher, notamment lorsqu'on est témoin de l'amour sincère de Cordelia et d'Edgard envers leur père. Mais surtout par le soutien infaillible du Comte de Kent, renvoyé comme un malpropre, qui tout de même, reste aux côtés du Roi Lear sous une tout autre apparence et se démènera pour ce dernier. Cependant Shakespeare ne veut pas offrir une fin heureuse à sa pièce, et décide d'insérer dans l'histoire un grain de folie.
Car oui, la folie finit par ronger les personnages en mal de bonheur. le Roi Lear étant le fervent représentant de ce phénomène. A force de rejet, de tristesse et de désillusions, il devient 'l'ombre de Lear' comme le nomme si bien son fou, un homme empli de confusion qui n'arrive plus à reconnaître sa propre identité.
Finalement, le pessimisme prend le pas sur la pièce, et nous, lecteurs, nous pouvons que rester témoin de cette fatalité qu'on voit venir s'abattre sur ces familles qui sont les acteurs de leur propre destruction, volontaire ou non.

Je trouve personnellement cette pièce magnifique. Sombre, mais belle à la fois, elle a cette force de ne pas laisser insensible. Dans un premier temps, parce qu'on peut y trouver des personnages attachants en grande partie pour leur bonté de coeur et les efforts incroyables qu'ils mettent en oeuvre pour sauver l'être aimé. Je pense en particulier à Edgard et le Comte de Kent qui sont des hommes admirables. Kent ayant toujours une belle parole qui vous transporte dans l'extase de la beauté des mots, avec des tirades d'insultes qui m'ont fait beaucoup rire lorsque ses dialogues ne me touchaient pas sincèrement l'âme. Puis dans un second, cette fin tragique .
De plus, cette pièce comme toutes celles de Shakespeare, est marquée d'intemporalité et s'inscrit bien dans notre modernité d'aujourd'hui. Cette ingratitude familiale, ce rejet des personnages âgés et le manque de récompense pour les véritables personnes qui nous aiment, on le vit et le voit encore aujourd'hui dans notre société. Comme d'habitude, ce grand dramaturge anglais nous surprend par ses thèmes intemporels dans une pièce magnifique où même l'obscurité qui y règne finit par devenir une beauté qui vous saisit à la gorge et au coeur.
Commenter  J’apprécie          60
Lire le théâtre, c'est artificiel ? Qui est l'imbécile qui a pu proférer une telle sottise ? Lire Shakespeare, une déception ? Lire le roi Lear est essentiel (le voir aussi sans doute, bientôt, précipitamment). Ce tragique sans tragédie, sans la raison qui endort la tragédie française, les longs blabla de Racine et les idées fixes et datées de Corneille, ce rire au milieu de l'horreur, quand le fou suit le roi de ses railleries dont le comique même fait horreur, ce roi qui devient fou, ridicule à souhait, souffrant atrocement. Ce mélange que j'avais vaguement pressenti dans Othello infecte ici le langage lui-même, où les plus absurdes et drolatiques bavardages côtoient les plaintes les plus amères, les pénètrent pour les rendre plus cruelles encore, où les subterfuges les plus efficaces de la comédie servent le drame, l'élèvent à un rang plus universel, plus humain, plus léger que dans la pâle tragédie classique française.

Cette tempête de sentiments qui souffle sur scène (mais est-il possible qu'une scène de théâtre contienne tout ça ?), cette tempête de mots, toujours concrets, inattendus, destructeurs, désordonnés, justes, rafraîchit l'esprit engoncé. Il ne manque que le véritable spectacle. Quand même.
Commenter  J’apprécie          60
Magnifique tragédie. Inutile d'ajouter aux éloges sauf pour dire aux amateurs qu'il en existe une étonnante adaptation cinématographique transposée dans l'univers japonais. Il s'agit de "Ran", un des plus beaux films d'Akira Kurosawa. Pour ceux qui ne l'auraient pas vu. le film est très long mais de toute beauté. Photographie couleur de toute beauté; adaptation scénaristique magistrale.
Commenter  J’apprécie          41
Drame familial de grande envergure, cette pièce est absolument captivante !

Sentant la vieillesse le gagner, le roi Lear souhaite abdiquer de ses droits et de ses terres en faveur de ses trois filles, Goneril, Régane et Cordélia. Mais pour effectuer le partage, il leur demande à quel point elles l'aiment. Usant de flatteries à l'excès, les deux premières gagnent le coeur orgueilleux du roi, mais Cordélia, la plus sincère des trois soeurs, use de mots trop simples pour déclarer son amour pourtant profond à son père, qui décide de la répudier et de la congédier aussitôt, sans lui laisser la moindre fortune autre que les vêtements qu'elle porte sur elle. Emu par la beauté, la gentillesse et l'amour dont fait preuve la jeune femme, le roi de France l'épouse alors. Tout à son fastueux train de vie, Lear, désormais logé par Goneril, va être trahi par ses deux filles aînées qui ne veulent plus l'avoir à charge. le roi, se retrouvant misérable, va alors espérer chercher l'aide de l'honnête Cordélia, accompagné du fidèle comte de Kent et de son Fou perspicace; mais la tromperie qu'il a subi lui fait perdre la raison. Etroitement lié à cette histoire, le comte de Glocester va lui aussi subir la trahison d'un de ses fils avide de titre et de richesse.

"Le Roi Lear" est une histoire fascinante dont la valeur historique n'est pas tout à fait déterminée, mais considérée par une majorité comme réelle, d'où son côté mythique. Mythe ou vérité, il n'en reste pas moins que William Shakespeare s'est inspiré de plusieurs textes relatant la plupart des faits que l'on suit; François-Victor Hugo nous permet d'ailleurs dans cette édition, en "Appendices", de découvrir les récits originaux dont se serait donc basé le dramaturge: un extrait traduit du latin de la "Chronique Bretonne" de Geoffroy de Monmouth; l'un du "Roman de Brut", de Wace, en langue d'oïl; et enfin un extrait de "L'Arcadie", de Philipp Sydney. L'auteur fut longtemps calomnié pour avoir écrit une fin différente de celle présentée dans les précédentes versions, mais je suis de l'avis de ceux qui trouvent celle-ci parfaitement logique - je n'en dirai pas plus...
Exposant l'amour filial, les trahisons, la jalousie, la quête de pouvoir et la folie avec justesse, Shakespeare apporte à cette pièce beaucoup de matière et le rendu est prenant ! Les personnages principaux n'ont pas le monopole de la réussite: le Fou du roi, par exemple, ressort sensiblement même si on le voit peu; il est un protagoniste secondaire fascinant par les vérités qu'il dénonce avec tant de naïveté dû à son statut. Et le simple fait que Shakespeare ait osé mettre en scène en présence du roi Jacques Ier d'Angleterre cette pièce exhibant un souverain - être de droiture, de fierté, respectable - atteint de folie est remarquable, et incroyablement culotté !

C'est un récit complet, qui nous surprend par son côté romanesque et ses retournements de situations. J'ai vraiment pris plaisir à découvrir cette histoire, aussi sombre et terrible soit-elle. Il est dit que ce personnage est souvent offert en récompense aux interprètes, et il s'avère que je serais vraiment curieuse et enchantée de découvrir cette oeuvre sur scène, le spectacle doit être subjuguant !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Dans cette pièce mondialement connue et qui a dû faire l'objet de pas moins une vingtaine d'interprétations cinématographiques, Shakespeare est une fois encore immense.

Souvent, le roi Lear est associé à la folie.
Il me semble très humblement qu'il devrait l'être avant tout à l'extrême souffrance des pères face aux agissement perfides de certains de leurs enfants, qui promettent l'amour, alors qu'ils n'ont qu'intérêts. Certes, cette terrible souffrance engendre la folie.
Le mensonge et la félonie sont au coeur de cette superbe tragédie. Ceux qui osent dire la vérité aux puissants sont déchus : quelle modernité !
Le roi Lear affrontant les forces de la nature déchaînées est un moment d'anthologie.
Je dis haut et fort, Shakespeare est un immense dramaturge universel, tant dans l'espace (Kirosawa n'a-t-il pas repris Lear dans son Ran !) que dans le temps.
Un bémol toutefois, les femmes n'y sont pas à la fête !
D'ailleurs, aucune n'y survivra.

Commenter  J’apprécie          41
tempête sur le royaume, tempête dans le crâne du Roi Lear qui a ouvert la boite de Pandore. Cordelia sa fille préférée est intègre mais elle ne cherche pas à enrober son discours de la flatterie que le Roi Lear aime à entendre. Goneril et Regane n'ont pas les mêmes scrupules, et ce sera à qui la plus flatteuse... avant de devenir la plus rusée pour emporter la mise du royaume.
Voilà mon deuxième Shakespeare, et une fois encore je suis surpris de l'écart qu'il y a entre l'image corsetée que j'en avais, et la modernité du texte. Si un projet de film se présentait, ce serait un mix de Tarantino et Ozon.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (3425) Voir plus



Quiz Voir plus

Roméo et Juliette

"Roméo et Juliette" est une comédie.

Vrai
Faux

10 questions
2014 lecteurs ont répondu
Thème : Roméo et Juliette de William ShakespeareCréer un quiz sur ce livre

{* *}