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sur 860 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
S'il est bien une tragédie de Shakespeare qui, parmi les fameuses, divise les commentateurs, c'est bien le Roi Lear. En effet, l'écrivaine Simone Weil juge que c'est sa meilleure ; Samuel Taylor Coleridge, John Keats ou encore Victor Hugo lui trouvent des qualités inégalées.

En revanche, André Gide écrivit à son propos : « peu s'en faut que je ne trouve cette pièce exécrable ; de toutes les grandes tragédies de Shakespeare, la moins bonne, et de beaucoup. » Léon Tolstoï — nous apprend la notice de l'édition de la Pléiade —, s'est acharné à dénoncer ses défauts. Etc., etc., etc.

Donc, en soi, quel que puisse être votre avis à son propos, vous trouverez toujours une grosse pointure pour aller dans votre sens et une autre pour dire exactement le contraire. Tenez-vous-le pour dit. En ce qui me concerne, il s'agissait de la treizième pièce de l'auteur que je découvrais et je ne peux pas dire que le nombre 13 m'ait particulièrement porté chance…

En effet, je ne suis pas loin de me placer du côté de Gide et de Tolstoï, quoique je puisse lui trouver également quelques élans intéressants, à de rares moments. Je suis cependant loin, très loin, à des années-lumières d'avoir éprouvé les délices de la Tempête, d'Othello, d'Hamlet, de Macbeth ou même de Jules César.

Le thème fort de la pièce — ou du moins l'un des thèmes forts — me semble être la dénonciation de l'hypocrisie et des faux-semblants qui fourmillaient à l'époque, principalement à la cour des rois (car les paysans ne s'embarrassaient pas trop de prendre des gants), et qui, de nos jours, fourmillent un peu partout. Dire clairement ce que l'on pense, sans sucre ajouté, est, de nos jours comme à l'époque, une activité très faiblement lucrative et pour laquelle on recueille fort peu de lauriers, quand bien même l'on énoncerait une vérité indéniable ou l'on formulerait un avis touchant de sincérité.

Certes, certes, mais j'ai trouvé ça gros dès le départ : un roi (un bon roi comme dans les contes de fées) ayant trois filles (même remarque). La première est flatteuse, la seconde est flatteuse mais pas la troisième, paf !, précisément, est toute différente et se fait chasser du royaume pour cette raison-là. Bigre ! Suis-je chez Shakespeare ou chez les frères Grimm ? (Sans blague, dans l'album jeunesse Un Amour bon comme le sel, c'est exactement cela.)

Et puis il y a aussi le gentil comte Gloucester, fidèle et brave et tout et tout. Lui aussi il a un gentil fils d'un côté et un méchant fils de l'autre. Pffff... bon là, je commence à m'ennuyer ferme…

Alors évidemment, le gentil fils, il ne voit rien venir et il se fait entourlouper par le méchant, méchant fils. Les deux filles flatteuses du roi, sitôt qu'elles ont l'héritage, elles deviennent méchantes, méchantes avec le bon gentil roi, qui s'est dépouillé pour elles (façon Père Goriot) et qui, du coup, en devient fou, car dans les tréfonds de son coeur, c'était la benjamine sa préférée et ça lui a un peu troué la rate qu'elle ne lui fasse pas les jolis compliments qu'il attendait avant de recevoir sa galette. Re-pfffff (idem)…

Et comme une tragédie de Shakespeare ne serait pas vraiment une tragédie de Shakespeare s'il n'y avait une grosse flagrante révoltante injustice, donc, le gentil pauvre vieux comte Gloucester se fait éclater les deux yeux à cause du méchant, méchant fils, ingrat, arriviste et félon. Il devra se traîner sur les routes en pleurant le sang, guidé par son gentil, gentil fils (façon Œdipe et Antigone, vous voyez le genre).

Et puis, c'est la guerre, et puis c'est la folie des vieux, et puis c'est la pluie, la tempête, tout sur la tête pendant des heures comme vache qui pisse, et puis c'est les fous qui disent des choses sensées et les raisonnables qui disent des folies, et puis c'est l'animosité, et puis c'est les trahisons à n'en plus finir, et puis c'est les vengeances, et puis c'est la mort, et vas-y que ça tombe comme des mouches, encore plus que la pluie. Et puis…

… c'est la fin et je suis bien contente d'en avoir fini parce que le Lear, le délire, le collyre, la lyre, le lire ou le pas lire, le relire et pâlir, moi, j'en avais plein la tirelire et je ne savais plus quoi penser de mon avis sur Lear : l'abolear ? l'ensevelear ? ou tout au contraire l'exprimer au risque de le salear ? de l'amolear ? de le démolear ? de l'avilear ?

Bref, le Lear, sans chercher à le reluire ni à le dépolir, j'ai très faiblement apprécié : trop caricatural, trop manichéen, trop deus ex-machinéen à mon goût, surtout quand je considère la force et la subtilité qu'il déploie ailleurs dans d'autres pièces, ça me chiffonne un peu, je dois dire. Mais, une fois encore, une fois pour toutes, ce n'est que mon avis, un malheureux petit avis, léger comme une plume d'oiseau (lear) et qui sera balayé au premier souffle de la tempête.
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Nous touchons à une grande oeuvre : le Roi Lear de Shakespeare. Grande par son histoire, grande par sa postérité, grande par sa paternité –est-il possible d'émettre une nuance ? Cette histoire est tout simplement incompréhensible.


Heureusement, le protagoniste de la pièce - le Roi Lear- se distingue aisément de ses autres pairs. de même, on cerne à peu près ses trois filles : Goneril, Régane et Cordélia. On comprend que les deux premières sont de perfides hypocrites assoiffées par la promesse d'un héritage qui ne saurait tarder tandis que la dernière est un tendre agneau, aimant son père d'un amour sans borne et sans conditions. On commence à perdre pied lorsque, tentant encore de démêler l'hypocrisie du véritable amour filial, des gonzes se ramènent sur le devant de la scène pour participer au raffut. Ce sont les ducs d'Albagny et de Cornouailles, époux de l'une ou de l'autre des deux premières soeurs. S'il n'y avait que deux ducs, on s'en sortirait encore, mais c'est sans compter les comtes de Gloucester et de Kent, qu'on essaie d'attribuer encore à d'autres femmes ou de lier de parenté avec Lear sans jamais y arriver. Avec une notice sous les yeux, on comprend que l'un est le père de deux fils : l'un est légitime et se nomme Edgar, l'autre est illégitime et se nomme Edmond. On s'en fiche un peu mais il semblerait que ce soit crucial pour le développement de l'intrigue autour de Lear. Comme si la situation n'était déjà pas assez compliquée, Edgar et Edmond sont rivaux et pour sauver son père de la perfidie d'Edmond, Edgar se déguise et prend le nom de Tom, mendiant de Bedlam. Si Lear est devenu fou, on comprend pourquoi : on le deviendrait pour moins, et c'est encore sans avoir évoqué Oswald, le fou du roi, le roi de France, le duc de Bourgogne et d'autres valets sans nom. Leur vie à tous est drôle et gaie : le matin, en se levant, leur préoccupation principale est de savoir qui et comment abattre leur ennemi. L'ennemi change souvent de tête au fil des saisons.


On peut être ébloui par l'intrication des quiproquos et querelles liant les personnages du Roi Lear : Shakespeare semble en effet avoir voulu donner de la densité à son propos qui, tout bien résumé, est un pamphlet contre l'hypocrisie et les relations envenimées par les conflits d'intérêts. Comment faire simple lorsqu'on peut faire compliqué ? En bon précurseur de Barbara Cartland, Shakespeare tisse des intrigues dont la vilenie doit susciter une attention de chaque seconde jusqu'au dénouement final qui, bien que tragique, n'est pas si scotchant qu'on veut bien le dire.


Si le Roi Lear n'impressionne donc pas particulièrement par son fond, sa forme accroche davantage en révélant contre son gré des intentionnalités qui donnent enfin une consistance à la pièce. Comme dans Timon d'Athène, Shakespeare donne la parole à des personnages que l'humanité a déçus. Leur colère jusqu'alors contenue trouve le cadre de la scène pour s'exprimer dans des tirades qui côtoient les sommets de l'insolence et du baroque. le Roi Lear et ses problèmes passent au second rang des préoccupations lorsque les plaintes plus sourdes et plus profondes de Kent et d'Edmond se laissent entendre et le Fou, figure grotesque de son entourage, devient le révélateur non seulement de son désespoir mais aussi de la tragédie universelle de l'homme perverti par la société.


En se focalisant sur l'intrigue du Roi Lear, peut-être passe-t-on à côté du vrai Shakespeare, celui qui se lamentait silencieusement et dignement sur une solitude absolue.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Shakespeare est un grand auteur mais il est difficile d'en comprendre les clés.
Les textes d'autrefois étaient d'une richesse par rapport à ceux de maintenant.
Un auteur qui a traversé les siècles, des auteurs qui se feront oubliés en une année.
Mais soyons honnête avec vous, il s'agit d'un français soutenu avec des expressions d'une autre époque.
Du coup, il faut un temps d'adaptation surtout avec cette pièce de théâtre moins connue que Roméo et Juliette, Hamlet ou encore Othello.
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Qu'est-ce qu'il lui arrive, au Shakespeare ? J'ai l'admiration la plus haute pour William Shakespeare, mais là… mais là… Nous avons affaire à une pièce pompeuse, simpliste, vide, sans profondeur, mal composée, ennuyante. Seul le premier acte est digne d'être signé Shakespeare ; le reste… C'est d'un ennui, d'un manque de profondeur…
L'histoire est un véritable fatras, de choses et d'autres, rangés à la manière d'un bric-à-brac. Et surtout, c'est d'un ennui, d'un ennui… Des discours pompeux, vides jusqu'à endormissement et franchement…
Pourtant, le Roi Lear est souvent considérée comme l'une des meilleures pièces de Shakespeare, l'une des plus profondes, des plus réussies. Mais il semble que moi, qui aime pourtant énormément les tragédies de ce cher, de ce très cher William Shakespeare, je sois passé à côté…
Chef-d'oeuvre absolu ou ennui absolu, telle est la question ! En tout cas, il est certain que le Roi Lear m'a fait passé un très mauvais moment de lecture !
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Le deuxième Shakespeare que je lis après le fameux Roméo et Juliette, et qui est bien différent. Pas d'histoire d'amour, ici, une querelle familiale.
J'ai apprécié l'intrigue (principale, pas la secondaire avec Edmond et Edgar), ici, il y a des rebondissements, du vrai, ce qui est plus divertissant que la tragédie classique. Et la traduction que j'ai lu est bien, compréhensible sans être trop sophistiquée.
Les personnages sont facile à cerner, et les sentiments sont bien dépeints.
Cependant:

-C'est sûr qu'on est au théâtre, mais le père qui rejette sa fille comme ça, alors qu'elle était sa préférée, c'est facile, mais bon, c'est du théâtre.
-Parfois, l'intrigue reste un peu incompréhensible, avec la vengeance d'Edmond.

Mais c'est une très belle pièce de théâtre, d'ailleurs, il me tarde de découvrir Hamlet!
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Devenu vieux, le roi Lear décide de remettre son royaume et sa couronne entre les mains de ses filles. Seulement, au lieu de diviser son royaume en 3 parts égales, il veut doter chacune en proportion de son amour pour lui. Tandis que ses deux aînées lui offrent de grandiloquentes déclarations, la plus jeune, Cordélia, ne trouve rien à lui dire pour exprimer ses sentiments. le roi Lear la rejette et donne son royaume à ses deux autres filles. Mais celles-ci ne tardent pas à dévoiler leurs vrais visages. Humilié, le vieux roi préfère errer en pleine campagne par une nuit de tempête abominable plutôt que de se soumettre aux conditions de ses filles. Il n'a plus auprès de lui que le duc de Kent qui, bien qu'il l'ait banni pour avoir voulu prendre la défense de Cordélia, est revenu se mettre à son service sous une fausse identité, et un misérable mendiant qui est en réalité le fils du Comte de Gloucester, poursuivi à cause des fausses accusations de son frère bâtard. le roi Lear trouvera-t-il du secours auprès de Cordélia, devenue reine de France ?

De Shakespeare, je ne connaissais vraiment que La Nuit des Rois. On dirait bien que c'est sa pièce la plus légère car, en cherchant un titre pour le Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme", je ne trouvais que des tragédies toutes plus "tragiques" les unes que les autres. Avec son résumé de conte de fées, le roi Lear pouvait me faire espèrer une fin plus heureuse. J'en ai été pour mes frais. Même sans spoiler la fin, on peut dire que l'intégralité de l'intrigue baigne dans la tragédie. Les personnages pataugent dans le malheur, la trahison et la folie de la première à la dernière scène. le roi Lear n'est pas exactement le feel good book recommandé pour l'été.
Je ne suis pas très fan de tragédies en général mais le Roi Lear m'a laissé un sentiment de malaise que je n'ai pas éprouvé avec les quelques pièces de Racine que j'ai lues. Il me semble que, chez Racine, l'héroïsme des personnages fait mieux passer la pilule de la tragédie. S'ils meurent à la fin, c'est pour ne pas trahir leurs principes. Chez Shakespeare, en tous cas dans cette pièce, les personnages sont seulement victimes de la méchanceté, de la trahison... On sent une vision très déprimée et déprimante du monde et une interrogation sur les causes du mal (l'hérédité, les étoiles ?). Shakespeare donne l'impression que l'homme se traîne de désillusion en désillusion dans un monde abandonné de(s) dieu(x). En terminant cette pièce, je ne me sentais pas dans un état d'esprit des plus guillerets. Ce n'est sans doute pas le but de ce texte. Il est sûrement passionnant d'analyser le propos de Shakespeare dans le Roi Lear mais, comme "lecture plaisir", faut reconnaître qu'on peut trouver plus distrayant.
Une dernière remarque plus sur le style. Bien sûr, la traduction ne permet pas à nous autres pauvres lecteurs francophones de savourer la "langue de Shakespeare". Cela mis de côté, je n'ai pas été très emballée par le texte que je trouvais parfois confus et difficile à suivre. Surtout pour les élucubrations du fou, de Tom le mendiant ou de Lear lorsqu'il perd la carte.

En résumé : Une pièce qui commence comme un conte de fées mais qui finit dans le sang, les larmes et la folie. Une vision tragique et fataliste de l'existence humaine, parfaitement déprimante.

Challenge solidaire 2019 "Des classiques contre l'illettrisme"
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Ce n'est pas la pièce de Shakespeare la plus inspirante, mais elle a le mérite d'être extrêmement bien écrite et de conserver l'intérêt du lecteur le temps d'un récit. le thème de la folie, récurrent chez l'auteur, est traité de manière intéressante, par un personnage consumé par la douleur qui s'est réfugié dans un monde imaginaire chaotique dont il est le roi.
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L'Angleterre s'est bien améliorée depuis William, mais à l'époque, les discussions semblaient de résumer é envoyer en prison, bannir, mettre aux ceps, voire enlever un oeil ou deux. A part cela la lutte pour le pouvoir, même à l'ntérieur d'une famille, ne présentait pas de différence avec le temps présent, à à part les moyens.
On savait dès le début où étaient les bons et les méchants. J'avoue ne pas avoier été captivé
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Mon 4ème Shakespeare (et mon dernier avant un long moment je pense).

C'est la pièce de Shakespeare que j'ai le moins aimé. Pourtant, ça commençait bien. J'étais investi, jusqu'à ce que le Roi Lear parte dans les landes. À partir de là, ça commence vraiment à devenir une histoire de complot pour la prise de pouvoir, mais ça ne m'a pas passionné. J'ai même galéré à terminer cette pièce. Il y a beaucoup de personnages importants et d'événements qui s'enchaînent, ce qui fait que je me suis encore plus perdu. J'ai fini par ne plus m'intéresser aux objectifs, je voulais juste que ça se termine.

Dommage. Au moins, j'ai pu lire l'une des pièces les plus connues de Shakespeare.
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