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sur 863 notes
Qu'est-ce qu'il lui arrive, au Shakespeare ? J'ai l'admiration la plus haute pour William Shakespeare, mais là… mais là… Nous avons affaire à une pièce pompeuse, simpliste, vide, sans profondeur, mal composée, ennuyante. Seul le premier acte est digne d'être signé Shakespeare ; le reste… C'est d'un ennui, d'un manque de profondeur…
L'histoire est un véritable fatras, de choses et d'autres, rangés à la manière d'un bric-à-brac. Et surtout, c'est d'un ennui, d'un ennui… Des discours pompeux, vides jusqu'à endormissement et franchement…
Pourtant, le Roi Lear est souvent considérée comme l'une des meilleures pièces de Shakespeare, l'une des plus profondes, des plus réussies. Mais il semble que moi, qui aime pourtant énormément les tragédies de ce cher, de ce très cher William Shakespeare, je sois passé à côté…
Chef-d'oeuvre absolu ou ennui absolu, telle est la question ! En tout cas, il est certain que le Roi Lear m'a fait passé un très mauvais moment de lecture !
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Je reprends avec le roi Lear ma lente redécouverte de Shakespeare.
J'ai trouvé cette pièce difficile à lire, au point où le texte continue à m'animer. Car elle est complexe. D'une intrigue ancienne er traditionnelle, Shakespeare fait de Lear une histoire où les ressorts sont parfois difficiles à comprendre. Usure du pouvoir et vieillesse d'abord, quand Lear cède son pouvoir à ses deux filles qui lui disent combien elles l'aiment, tandis qu'il renie la troisième qui ne veut exprimer son amour filial. Et peu à peu folie, jusqu'à la mort, alors que les deux filles n'honorent plus leur père, le privant de ce qui lui reste des attributs du pouvoir (ses chevaliers). Vengeance d'Edgar, le fils de Goucester, contre son père et son frère.
Pourtant, les liens de causalité entre pulsions et actes ne sont pas toujours clairs, et c'est ce qui fait la force de la pièce. Au moment où la mort entre en scène, elle ravage tout, ne laisse rien de cette lignée maudite - les trois filles et leur père - et appelle de nouveaux hommes au pouvoir. On peut y lire aujourd'hui encore beaucoup de choses sur la relation au pouvoir, la capacité réelle à s'en défaire, à le transférer, à le rendre utile. Beaucoup sur la vieillesse aussi, le lien entre père et enfants.
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Un roi des landes et des temps anciens avait un ami fidèle et trois filles. Sentant ses forces l'abandonner peu à peu, il décida de leur laisser à chacune une part de son royaume, réservant la plus grande à celle qui l'aimait le plus.
A cette époque là vivait un grand seigneur qui avait deux fils qu'il chérissait tendrement. L'aîné était un enfant légitime, né du lit de son épouse tandis que le second était un bâtard.
Cette histoire commence un peu comme un conte de fée, mais le conte est cruel et se mut au fil des pages en tragédie, sous la plume féroce et flamboyante du maître.
Moins connu que "Hamlet", "Othello" ou "Macbeth", "Le Roi Lear" est une pièce qui n'a (presque) rien à envier à ces dernières. On y retrouve les thèmes de prédilection de Shakespeare: la lutte implacable pour le pouvoir qui ne craint pas de verser le sang et qui demeure aujourd'hui encore criante d'actualité, le meurtre et la trahison, le poids de la destinée et son âpre mécanique, la filiation et ce qu'elle comporte d'amour et de haine, la grandeur et la lâcheté des hommes, la folie qui n'est pas toujours ce qu'elle semble être, la vacuité voire la vanité de la condition humaine sertis dans une intrigue qui compte peut-être parmi les plus poignantes que donna William Shakespeare. "Le Roi Lear" porte en lui un souffle vertigineux qui emporte tout sur son passage et qui déchire tout ce que les personnages pensaient acquis. L'amour n'a plus de place quand l'ambition envahit l'arène et la folie c'est tout ce qui reste aux victimes pour ne pas succomber. Crépusculaire, tellurique, poétique, la tragédie nous dit bien combien le monde est un théâtre où personne n'est ce qu'il semble être où ce qu'il voudrait mais que c'est de ce mensonge là que viendra la vérité. L'angoisse et la souffrance pointent à chaque scène et le vent glacé et les brumes de la lande sur laquelle se réfugie le roi sont moins douloureux que sa déchéance et le désespoir de ceux qui lui restent.
Il y aurait tant à dire sur cette pièce... On pourrait encore parler de la structure de l'intrigue qui croisent deux intrigues qui finissent pas s'épouser, du rythme soutenu de la pièce qui fait progressivement monter l'angoisse jusqu'à l'étouffement, des liens ambigus entre les personnages -filiaux ou familiaux- qu'on voudrait creuser à grands coups de psychanalyse-, du mystère et des non-dits qui planent encore après le dénouement et l'envie d'en savoir toujours plus. Cette envie qu'allume toujours William Shakespeare (ce cher Will de mon coeur!) et qui se consume sans jamais être assouvie... Cette exquise frustration, je la gagne pour chacune de ses tragédies... alors j'en reste captive, comme Lear de sa folie.
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Souvent, et pas pour s'amuser, les géants, du haut de leur tonnerre,
Se font des pieds d'argile lorsque, conjointement,
Ils honorent la traîtrise obséquieuse et châtient l'honnêteté aimante
Parmi leurs serviteurs et leur propre famille.
L'Ecclésiaste avait raison, « tout est vanité »…et tragédie ici-même.
Pauvre Cordélia, comme Ophélie ailleurs :
« Mieux valait pour toi
Ne pas être née que de n'avoir pas su mieux me plaire. »
Et d'être bannie quand ses soeurs, gavées de récompenses,
Firent de leur père un mendiant.
Car le fourbe s'enorgueillit toujours du mauvais sort qu'il prépare
A son bienfaiteur.
Lear s'était laissé séduire,
Comme après lui un corbeau tenant en son bec un fromage.
Il erra entre folie et raison désespérée, sous le poids des trahisons.
Lear était « né pour être le jouet de la Fortune »,
Créature avide d'apocalypse.
Tandis que le serpent de l'ambition rongeait les murs de son royaume,
Le vieux roi s'alimentait de regrets amers,
Pendant que d'autres entendaient se tailler la part du lion à terre,
Tous dupés par le « vil Edmond », plein du fiel de la vengeance,
Adressant à l'au-delà les voeux de sa sombre conscience :
« A présent, dieux, dressez-vous en faveur des bâtards. »
Mais nul ne s'y retrouva, finalement, et chacun perdit beaucoup,
Sauf la Fortune, évidemment, qui s'accommode de tout.
« Au fardeau de ce triste temps nous devons obéir », nous avait prévenu Edgar.

Comment esprit d'homme a-t-il pu concevoir
Autant de vérités contemporaines dans les formes du passé ?
Comment toi, petit Anglais sans couronne,
Peux-tu encore régner sur les planches, les écrans et
Les rayons de bibliothèques avec autant de gloire ?
Comment, enfin, t'exprimer avec une justesse exacte
Ma reconnaissance, William Shakespeare, mort un 23 avril 1616,
Il y a quatre siècles, chacun en deuil de ta disparition ?


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Le deuxième Shakespeare que je lis après le fameux Roméo et Juliette, et qui est bien différent. Pas d'histoire d'amour, ici, une querelle familiale.
J'ai apprécié l'intrigue (principale, pas la secondaire avec Edmond et Edgar), ici, il y a des rebondissements, du vrai, ce qui est plus divertissant que la tragédie classique. Et la traduction que j'ai lu est bien, compréhensible sans être trop sophistiquée.
Les personnages sont facile à cerner, et les sentiments sont bien dépeints.
Cependant:

-C'est sûr qu'on est au théâtre, mais le père qui rejette sa fille comme ça, alors qu'elle était sa préférée, c'est facile, mais bon, c'est du théâtre.
-Parfois, l'intrigue reste un peu incompréhensible, avec la vengeance d'Edmond.

Mais c'est une très belle pièce de théâtre, d'ailleurs, il me tarde de découvrir Hamlet!
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Lear sent la mort venir. Il décide alors de céder son royaume de son vivant à ses filles, et en même temps son pouvoir de roi, mais à une condition : que ses filles lui déclarent tout leur amour.

Si Goneril et Regan lui adressent le discours qu'il attendait, Cordelia (sa préférée) lui déclare qu'elle ne peut lui offrir tout son amour. Lear devra partager l'amour de Cordelia avec son futur époux. Fou de rage, le coeur brisé par sa propre fille, Lear déshérité Cordelia, qui part avec son époux, le Roi de France. Ses soeurs se partagent alors le royaume de leur père qui sombre peu à peu dans la sénilité et la folie…

Une magnifique pièce de théâtre. Entre stratégie politique et liens familiaux, le désir de pouvoir sera-t-il plus fort ?

Nouvelle traduction d'Olivier Cadiot
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King Lear
Drame comique, pour deux acteurs en une heure et quart, d'après une idée Anglaise, attribuée à un auteur au patronyme contesté, William Shakespeare ; remis au goût du jour (celui de la représentation) par le collectif Main d'oeuvre.
‘Nothing will come of nothing', dit à Cordelia son papa, qui a un beau métier, roi d'Angleterre, mais qui veut faire valoir ses droits à la retraite – au passage si quelqu'un pouvait me renseigner sur le régime de retraite pour roi (ou reine) – on y reviendra sur cette phrase, on essaiera de comprendre l'auteur, mais en attendant ce moment de philologie nous trouvons ces mots de circonstance ,en effet, il n'y a rien sur cet espace qui sert de scène, rien qu' un modeste bric à brac ;de ce rien ne va pas surgir un néant mais un condensé de pièce, on élimine certains personnages, on réduit ou supprime certaines intrigues parallèles, on fait appel à leur insu aux spectateurs – ravis - pour qu'ils figurent le désordre que font régner les suivants de Lear chez ses filles, et comme l'on joue à deux tous les rôles, on est homme et femme, on est aussi ambigu que Shakespeare a toujours voulu l'être ; ainsi que le disait Will Shakespeare, l'un des contemporains de notre auteur, ce n'est plus qu'un conte de bruit et de fureur, rempli de cette distance qui fait des rêves la matière de nos vies, ainsi que le disait fort bien Guillaume Shakespeare, un autre contemporain de notre auteur. Nous avons aimé, et nous prions pour que le mystère de toutes les pièces nous soit dévoilé de la même manière par d'autres espions de Shakespeare.
J'ai vu au théâtre John Gielgud et John Scofield (en Angleterre) ; toujours en Anglais, j'ai vu Laurence Olivier et Orson Welles au cinéma ; en France, j'ai vu Jean Marais au théâtre romain de Vaison la Romaine, Philippe Morier-Genoud à Avignon, Georges Wilson (il y a longtemps) et Serge Merlin (récemment) au TNP ; que d'acteurs prestigieux ! souvent dans des mises en scène de grande tenue, mais je garderai aussi en mémoire celui-ci, qui me semble en harmonie - tant par l'heure de la représentation (dans l'après-midi, comme le théâtre élisabéthain) que par ce traitement décalé, plein de fantaisie et de connivence avec le public – avec les souhaits de Shakespeare. Pour être complet un éloge doit comporter une critique, cela tombe bien, j'en ai une : j'étais très mal assis… L'heure est passée pour la digression philologique promise, nous la remettons à une date ultérieure…

© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Dès les premières pages, nous voici plongé au sein d'une tragédie dont le dénouement ne peut être que funeste.
Très vite, le décor est planté et les caractères de nos personnages se dévoilent au grand jour. Au cours de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de penser a une citation de la Fontaine : " Sachez mon bon Mr que tout flatteur dépend de celui qui l'écoute ". le roi lear tenant entre ses mains son royaume, tel le corbeau tenant son fromage, le remet à ses deux filles aînées aussi rusées que l'était notre renard. La flatterie nourrissant son orgueil, notre cher roi ne pu distinguer le mensonge de la sincérité. Il choisit la parole aux actes. Ce qui le mena directement à sa perte.
Le roi Lear est une pièce que j'ai réellement pu apprécier. Avec un style d'écriture et un vocabulaire nous ramenant à une époque révolue et si lointaine au 21éme siècle. Une histoire tirée d'une légende dont la morale reste intemporelle.
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Voici le prototype, à mes yeux, de la tragédie classique.

Le Roi Lear partage de manière inéquitable son royaume et il s'ensuit une série de rebondissements dont la plupart des protagonistes de survivront pas. Tout le monde meurt dans une tragédie scandait mon professeur de français à l'époque. Et cette pièce en est une parfaite illustration.

Ceci dit, l'intrigue est menée de main de maître et le spectacle est bien présent. Une belle pièce surtout si la mise en scène est au rendez-vous.
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De toutes les pièces de William Shakespeare, c'est sans contestation celle-ci ma préférée. Non à cause de ses thèmes noirs prépondérants, ni de la philosophie pessimiste qui y règne, mais simplement parce qu'il ne m'ait jamais été donné de lire une tragédie aussi belle et saisissante.

L'histoire du Roi Lear est lourde et sombre de par ses thèmes majoritaires négatifs, tel que l'ingratitude familiale, la manipulation et la folie.
Les personnages malhonnêtes sont ceux qui tirent les fils directeurs de la pièce. Ils atteignent leur but, le pouvoir et l'écartement des pères, tandis que les honnêtes gens se font léser et écarter de ce qui leur est du. La sincérité devient un crime, l'amour doit être quantifié et la récompense n'existe pour personne. Edmond est d'ailleurs le porte-parole de Shakespeare : L'être humain est voué fatalement à souffrir, donc pourquoi se battre contre sa mauvaise nature, si c'est pour connaître les mêmes maux que les bons de naissance ? Ainsi, même ce bâtard aimé de son père finira par trahir non seulement son frère mais également la figure paternelle. Les filles ainées du Roi Lear vont mentir à leur père et le reléguer à une position subalterne une fois à la tête d'une moitié du royaume chacune, alors que plus tôt elles se sont prévalues de l'aimer plus que toutes les richesses de la terre.
On trouve donc une pièce où les parents sont trahis par leurs enfants, mais également une trahison des parents vis-à-vis de leurs enfants. Sans oublier de noter que même les hommes fidèles sont touchés par l'ingratitude. Dans toute cette obscurité, on pense pouvoir trouver une lumière à laquelle se raccrocher, notamment lorsqu'on est témoin de l'amour sincère de Cordelia et d'Edgard envers leur père. Mais surtout par le soutien infaillible du Comte de Kent, renvoyé comme un malpropre, qui tout de même, reste aux côtés du Roi Lear sous une tout autre apparence et se démènera pour ce dernier. Cependant Shakespeare ne veut pas offrir une fin heureuse à sa pièce, et décide d'insérer dans l'histoire un grain de folie.
Car oui, la folie finit par ronger les personnages en mal de bonheur. le Roi Lear étant le fervent représentant de ce phénomène. A force de rejet, de tristesse et de désillusions, il devient 'l'ombre de Lear' comme le nomme si bien son fou, un homme empli de confusion qui n'arrive plus à reconnaître sa propre identité.
Finalement, le pessimisme prend le pas sur la pièce, et nous, lecteurs, nous pouvons que rester témoin de cette fatalité qu'on voit venir s'abattre sur ces familles qui sont les acteurs de leur propre destruction, volontaire ou non.

Je trouve personnellement cette pièce magnifique. Sombre, mais belle à la fois, elle a cette force de ne pas laisser insensible. Dans un premier temps, parce qu'on peut y trouver des personnages attachants en grande partie pour leur bonté de coeur et les efforts incroyables qu'ils mettent en oeuvre pour sauver l'être aimé. Je pense en particulier à Edgard et le Comte de Kent qui sont des hommes admirables. Kent ayant toujours une belle parole qui vous transporte dans l'extase de la beauté des mots, avec des tirades d'insultes qui m'ont fait beaucoup rire lorsque ses dialogues ne me touchaient pas sincèrement l'âme. Puis dans un second, cette fin tragique .
De plus, cette pièce comme toutes celles de Shakespeare, est marquée d'intemporalité et s'inscrit bien dans notre modernité d'aujourd'hui. Cette ingratitude familiale, ce rejet des personnages âgés et le manque de récompense pour les véritables personnes qui nous aiment, on le vit et le voit encore aujourd'hui dans notre société. Comme d'habitude, ce grand dramaturge anglais nous surprend par ses thèmes intemporels dans une pièce magnifique où même l'obscurité qui y règne finit par devenir une beauté qui vous saisit à la gorge et au coeur.
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