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EAN : 9782264062451
528 pages
10-18 (02/01/2015)
3.68/5   42 notes
Résumé :
Londres, quartier d'Abbey Road. Le corps nu d'une jeune femme est retrouvé sur un matelas. En charge de l'enquête, le détective Cathal Breen pense à une des fans des Beatles qui campent près du célèbre studio.
Vieux garçon qui doit sauver sa carrière après une sombre affaire, Breen fait face à une société en pleine mutation qui le dépasse. Et personne n'incarne mieux cette nouvelle réalité que la jeune inspectrice chargée de l'assister.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Londres, 1968. le corps dénudé d'une jeune femme est retrouvé dans une ruelle du côté d'Abbey Road. L'inspecteur Breen est chargé de l'affaire, et oriente rapidement son enquête vers le milieu des groupies des « fab four ». Une jeune inspectrice temporaire l'assiste dans cette enquête, ce qui ne manque pas de susciter quelques sarcasmes de la part de ses collègues…
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman policier. Tout d'abord, en raison de son ambiance, celle du Londres de la fin des années soixante, une ambiance pop music, fortement marquée par les incontournables John, Paul, Georges et Ringo. L'Angleterre est un pays en pleine mutation, dans lequel une jeunesse idéaliste et contestataire, aux nouvelles idoles (chevelues, et adeptes de substances illicites), se heurte à la société traditionnelle, conservatrice, laquelle se méfie de la pop music, et regarde de travers la population noire qui vient s'installer dans la capitale de l'empire britannique. Et ceci ne se fait bien entendu pas sans une certaine tension, palpable tout au long de l'histoire. L'atmosphère est en tout cas particulièrement bien rendue, et contribue au charme du bouquin.
J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage principal, Cathal Breen. Ce dernier est un peu mis au ban de son unité, pour s'être enfui alors qu'un de ses collègues était agressé lors d'un braquage. Ayant dû longtemps s'occuper de son père malade, avant que celui-ci ne décède, Breen est un policier un peu atypique, qui ne côtoie guère ses collègues, fait même carrément bande à part. Un personnage tout en décalage, un peu coincé, mais qui va progressivement évoluer au fil de l'histoire, au contact notamment de sa nouvelle partenaire, Helen Tozer, une jeune flic décomplexée, au caractère bien trempé et aux goûts musicaux particulièrement tendance…
Enfin, le rythme du bouquin est assez plaisant. L'intrigue évolue plutôt lentement. On suit, sur les pas de ce duo d'enquêteurs à première vue si mal assorti, et pourtant très attachant, les différentes pistes, les interrogatoires. Jusqu'à l'emballement final assez réussi, mêlant conflit au Biafra et trafic d'armes …
Ce policier possède probablement de rares défauts (par exemple, quelques affaires annexes évoquées, mais qui restent en suspens en définitive, ce qui peut laisser le lecteur sur sa faim), mais vraiment rien de rédhibitoire. Pourvu en tout cas que William Shaw ne s'arrête pas là, et puisse nous donner rapidement des nouvelles de Breen et Tozer…
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Le journaliste William Shaw a écrit sur la culture populaire et underground pour The Observer et le New York Times. En tant que contributeur pour le magazine Details, il a infiltré la scène musicale néo-nazie américaine et vécu un mois à la façon des hommes de Cro-Magnon dans le désert de l'Utah. Son tout nouveau roman, du sang sur Abbey Road, vient de paraître.
« Londres, 1968, quartier d'Abbey Road. le corps nu d'une jeune femme est retrouvé sous un matelas. En charge de l'enquête, le détective Cathal Breen pense à une des fans des Beatles qui campent près du célèbre studio. Après avoir terni sa réputation par un inexplicable acte de lâcheté, Breen sait que cette affaire est son unique chance de sauver sa carrière. Mais ce vieux garçon, encore sous le choc de la mort de son père, va devoir faire face à une société en pleine mutation qui le dépasse. Et personne n'incarne mieux cette nouvelle réalité que la jeune inspectrice stagiaire, Helen Tozer, chargée de l'assister. »
Le délicieux titre français (A Song From Dead Lips dans la version originale) de ce polar ne pouvait me laisser indifférent et je le trouve parfaitement adapté au bouquin. Un, il annonce un polar classique, deux, il se déroule à Londres, trois, la rue citée évoque tant de choses pour moi que j'étais obligé d'aller y mettre mon nez. Et j'en ressors absolument conquis.
Tout est excellent dans ce roman. L'intrigue, où saphisme et génocide au Biafra sont les moteurs, tient bien la route. le tandem Cathal « Paddy » Breen et Helen Tozer, banal dans l'absolu mais tellement bien en harmonie ici qu'il sera très certainement adapté au cinéma ou dans une série télévisée (on parie ?). Les autres personnages, gravitant autour des flics ou secondaires, sont parfaitement décris et même les silhouettes des Beatles évoluant dans le fond du décor sont crédibles.
William Shaw écrit fort bien, son boulot de journaliste certainement, lui donnant une aisance pour les dialogues très réussis et le rythme de son histoire. Autour de l'intrigue proprement dite, l'écrivain sait aussi greffer des scènes annexes pour étoffer le tout. Et comme un bon polar ne saurait se contenter d'une bonne intrigue, les références sociologiques de l'époque (le racisme populaire, le sexisme, la politique et bien sûr la pop music qui déferle) et les tourments psychologiques de ses deux héros (mort du père pour l'un, de la soeur pour l'autre) très habilement glissés dans le récit, sans lourdeur aucune, s'insèrent magnifiquement dans le tableau. le ton général de l'ouvrage est léger – sans vraiment parler d'humour, mais il y en a aussi – avec des bulles de tendresse et d'émotion pour en rehausser la saveur.
Je recommande chaudement ce roman à tous et je ne vois aucune raison pour que vous n'embarquiez pas dans ce Magical Mystery Tour … of course ! Autre bonne nouvelle, cerise sur le cake, l'éditeur annonce ce bouquin comme le premier d'une trilogie de romans noirs situés dans ce Londres de 1968.
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She's Leaving Home....
Premier roman de ce qui est annoncé comme une trilogie se déroulant à Londres à la fin des "Sixties". La capitale anglaise à l'époque c'est l'Eldorado, les Beatles, la drogue qui commence à s'installer et Carnaby Street dicte la mode! Mais tout n'est pas rose dans le Royaume de sa Gracieuse Majesté. Même dans ces années-là !
Un petit garçon des quartiers huppés de Londres a une envie pressante d'uriner dans une rue discrète, mais il ne veut pas le faire sur la dame couchée par terre...elle a beau être morte, ce ne sont pas des manières. Cathal Breen, le "Paddy "de service, malgré un raté lors d'une précédente arrestation est chargé de l'enquête. Vieux garçon il vient de perdre son père avec qui il vivait et cela le perturbe dans sa vie personnelle. Voulant aider une petite fille à récupérer son chat, il tombe d'un arbre et se blesse....le ridicule est à son comble et on lui adjoint une débutante !
Sa vie se complique à loisir surtout qu'avec les studios d'enregistrements d'EMI, beaucoup de jeunes, des filles en particulier, qui tous rêvent de voir les Beatles, campent quasiment dans les environs ! La "Beatlesmania" bat son plein, la musique est partout, des nouveaux groupes se créent chaque jour avec leurs lots de groupies hystériques. le racisme ordinaire après les irlandais, les gens de couleurs. Des africains viennent de s'installer, ils arrivent du Biafra en guerre et leurs prises de position ne leur amènent pas que de la sympathie. La drogue qui commence hélas à se démocratiser. Et on ne connaît toujours pas l'identité de la jeune morte !
Un suspect est arrêté, un voisin qui semble le coupable idéal mais il n'y est pour rien. Helene Tozer découvre l'identité de la morte.
Mais une autre affaire occupe Cathal, un corps calciné découvert dans un autre quartier, donc à première vue, aucun rapport entre les deux crimes !
Breen et Tozer rencontrent les parents de la jeune décédée...elle fuguait et, pensent-ils, on peut la comprendre. Un père ancien militaire et une mère autoritaire portée sur la bouteille dans une grande demeure dans le trou du cul de l'Angleterre profonde, de quoi déprimer !
Là on cherche à les tuer et ils découvrent le cadavre du père abattu d'un coup de fusil dans la tête, et la mère s'est évaporée. Ils la retrouvent pendue. Fin de l'enquête.
Mais le mystère s'épaissit dans la brume anglaise....et également sur les bords de la Tamise dans le "Swinging London".
Cathal Breen (dit Paddy) est pour le moins sur la sellette vis à vis de sa hiérarchie ! Sa conduite ne fut pas irréprochable et son équipier a été blessé. Il avait déjà du mal à intégrer le groupe, alors maintenant c'est pire ; sa chute d'un arbre en cherchant à faire descendre un chat ne rehausse pas son prestige. Un homme ordinaire, ce qui nous change des "héros" drogués et alcooliques. Il faut de tout pour faire un monde (et des romans !) Bref, une sorte de "loser" associable!
Helen Tozer, femme de caractère, n'en faisant qu'à sa tête, mais obtenant des résultats concrets. Elle cache une tragédie dans sa vie et semble toujours sur la défensive, faut dire que dans le milieu de la police les rares femmes ne sont pas accueillies les bras ouverts ! Et en plus Maryline, la seconde femme de l'équipe, ne la porte pas non plus dans son coeur....jalousie autour deCathal ! Bonjour l'ambiance et les noms d'oiseaux ! Surtout de la part de Maryline. Sinon dans un commissariat anglais on retrouve les mêmes composants que dans ceux des autres pays, des flics corrects, d'autres moins, des mesquineries dignes de mômes de dix ans, des blagues au niveau du bas-ventre etc....
Un bon roman à la britannique, une intrigue inattendue, mais bien ficelée, avec, et pour moi, une grosse surprise, les implications en Angleterre résultant de la guerre au Biafra. L'envers du décor d'une période que nous avons idéalisée, nous étions jeunes !
A signaler : l'auteur parle d'un poème de William B. Yeats " The Countless Cathlenn", chose rare dans un roman policier. Figure également en fin de livre une note succincte sur la guerre du Biafra rédigée par l'auteur.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Stop ! Lâchez tout, ressortez vos vieux 45 tours des sixties, déployez vos posters des Beatles et jouez à la parfaite groupie de George, Paul, John ou Ringo, comme il vous plaira !

Dans ce polar qui prend son temps au départ mais qu'on ne lâche pas, c'est d'abord à une équipe de bras cassés de la police londonienne qu'on a affaire : pas de fin limier de Scotland Yard à l'horizon, non, le sergent Breen est plutôt du genre poltron et démodé, si on en croit ses collègues que leur patron décrit lui-même comme « une bande de hooligans ». Machos, veules, prompts à couvrir les grossières erreurs des copains, ils collectionnent les étiquettes flatteuses mais sont très contents d'eux-mêmes. Alors, quand la stagiaire Helen Tozer débarque pour faire équipe avec « Paddy » Breen, toutes les occasions sont bonnes pour leur flanquer des bâtons dans les roues. Même la secrétaire s'y met !

On est en 1968, je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : pour mener une enquête, pas de fichier central, pas de banque de données ADN, pas de portable, que des bagnoles à peu près potables équipées de radios crachotantes. Les femmes flics ne sont pas autorisées à conduire les voitures, elles ne peuvent prendre aucune initiative. Mais c'est grâce à Helen que notre duo attachant va réussir à identifier la jeune morte d'Abbey Road, grâce au fan club des Beatles ! A partir de là les différents éléments de l'enquête vont s'enchaîner, se combiner, s'éclairer, et les rebondissements et les surprises vont aller bon train dans la campagne anglaise.

On est en 1968, je le répète, en pleine mutation de la société anglaise : certains sont encore dans la mentalité de l'immédiate après-guerre et voudraient bien faire comme si la pop music n'existait pas (comme dans le film Good morning, England !) et comme si l'Angleterre était encore un grand Empire qui prend tout et tout le monde de haut. Oui mais on ne peut ignorer ces filles rebelles, souvent si seules, qui hantent Abbey Road, on ne peut ignorer cette politique post-coloniale désastreuse en Afrique (tiens, comme en Palestine ! le truc c'est de se barrer quand il en est encore temps et de laisser le merdier se développer tout seul ou presque). Il est donc question de la guerre et de la famine au Biafra, de l'émancipation féminine, de l'amour libre, du racisme ordinaire dans les rues de Londres, des Irlandais immigrés et… de la Beatlesmania ! Ajoutez à cela un duo d'enquêteurs attachants, je me répète encore, jusque dans leurs failles et leurs maladresses, mais pas si idiots que ça en a l'air au départ et vous passerez un excellent moment de lecture !

Il paraît que c'est le premier d'une trilogie, je suis drôlement impatiente de découvrir la suite !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le Londres des années 60, qui mêle habilement politique anglaise de l'époque et évolution des moeurs. On voit que la place des femmes est en train de changer, qu'elles s'affirment malgré une résistance forte des mentalités machistes. Les tensions racistes sont aussi bien rendues dans ce Londres de plus en plus multiculturel.
L'enquête qui part de la découverte du cadavre d'une jeune fille, liée au milieu des groupies des Beatles, va prendre une autre dimension, grâce à la ténacité d'un duo d'enquêteurs improbables composés d'un flic un peu démodé et attaché à ses principes et d'une jeune recrue, délurée et bien décidée à se faire une place dans un monde d'hommes. William Shaw dresse un portrait peu flatteur des conflits au sein des différents services de police anglais, mais aussi entre la capitale et la campagne.
Bien entendu, l'auteur a publié quatre tomes dans cette série mais celui-ci a été le seul a être traduit, et n'est aujourd'hui même plus disponible !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Il croit que les filles comme ça n'existent pas en Afrique. Pour lui, l'Afrique est parfaite. C'est le jardin d'Eden. Le fait qu'une fille aime une fille est une corruption occidentale. D'une certaine façon, c'est un homme très innocent.
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« – Un bien plus joli cadavre que vos ossements calcinés de la dernière fois, dit-il. Toujours penché, il tendit la main et, le tenant entre le pouce et l’index, inséra le thermomètre dans l’anus de la morte.

– Au moins, la position est commode, dit-il en tournant le tube de verre pour l’enfoncer plus profondément. Ca ne lui fera même pas mal, marmonna-t-il.

Breen ravala ce qui lui montait dans la gorge.

– Charmant, murmura un des flics. »
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- Un bien plus joli cadavre que vos ossements calcinés de la dernière fois, dit-il. Toujours penché, il tendit la main et, le tenant entre le pouce et l’index, inséra le thermomètre dans l’anus de la morte. – Au moins, la position est commode, dit-il en tournant le tube de verre pour l’enfoncer plus profondément. Ca ne lui fera même pas mal, marmonna-t-il. Breen, ravala ce qui lui montait dans la gorge. – Charmant murmura un des flics.
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Il se met à pleurer. Un son geignard, pas aussi fort et indigné que d'habitude. Ce n'est pas normal. Alors, comme elle se penche pour être à sa hauteur de petit garçon, elle aperçoit un reflet sombre sous le matelas orange et crasseux. Dans la pénombre, elle distingue un nez, une lèvre, retroussée, figée dans un petit ricanement à la Elvis. Un visage de femme, les yeux ouverts et luisants sous ce sordide tas de détritus.
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Elle se dit que ce doit être un tic chez ces gens de la haute. Nous n’urinons que dans des endroits appropriés, ma chère.
- Allez, dépêche-toi. Bébé doit prendre son biberon.
- Je ne veux pas faire pipi sur la dame, dit-il.
Pendant une seconde, Nounou ne comprend pas. Quelle dame ?
Il se met à pleurer. Un son geignard, pas aussi fort et indigné que d’habitude. Ce n’est pas normal. Alors, comme elle se penche pour être à sa hauteur de petit garçon, elle aperçoit un reflet sombre sous le matelas orange et crasseux. Dans la pénombre, elle distingue un nez, une lèvre, retroussée, figée dans un petit ricanement à la Elvis. Un visage de femme, les yeux ouverts et luisants sous ce sordide tas de détritus.
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