AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 1396 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre à couper le souffle sur un type de tragédie bien connu des Américains, même si Kevin Khatchadourian, le lycéen meurtrier, est un personnage fictif.
Ce roman est une suite de lettres adressées par la mère de Kevin, Eva, à son mari, Franklin. Alertée dès la naissance de son fils par un "problème" dans la personnalité du bébé, Eva prend la peine d'analyser rationnellement ce qui a pu se passer. Elle part chronologiquement de sa rencontre avec Franklin, évoque ses questionnements sur une éventuelle maternité, ... puis arrive Kevin, et le trouble s'installe au quotidien entre une mère inquiète et un père abusivement confiant.
Le suspense du livre est remarquablement maîtrisé, les lettres effectuant un aller-retour entre présent et passé... présent où Eva se rend en prison pour visiter son fils, et passé avec l'enfance de Kevin.
La fin... eh bien... réserve des surprises, même si on sait depuis le début ce qui s'est passé. Et ces surprises éclairent encore plus sur le projet d'Eva.
Bref... une lecture prenante, qui permet de s'interroger sur l'éducation, les valeurs américaines, et une remise en question de ce qui compose notre monde occidental.
Commenter  J’apprécie          130
Livre extraordinaire d'une autrice extraordinaire. Cette histoire d'un adolescent américain "mass murderer" est absolument édifiante, pleine de rebondissements et psychologiquement extrêmement bien construite. La narration est excellente, soutenue par un haut niveau de langue (lu en anglais). Livre difficile mais envoutant, qui analyse et dénonce tous les travers de l'Amérique moderne. Une magnifique découverte.
Commenter  J’apprécie          130
A 16 ans, Kevin a tué plusieurs personnes lors d'un massacre dans son lycée.

Le roman est construit en lettres que Eva, sa mère, adresse à Franklin, son père.
Elle raconte les visites au parloir et se souvient de ce qui a mené au drame.

Pour ma part, j'ai pris une claque à la lecture de ce remarquable roman de l'Amérique contemporaine.

A lire !
Commenter  J’apprécie          134
Kévin, un adolescent américain de 16 ans a abattu de sang froid 7 élèves et 2 adultes de son lycée.

Et celle qui d'après le titre du roman témoigne d' un besoin impérieux de parler de lui, c'est sa mère: Eva qui adresse au père de Kévin: Franklin, l'époux dont elle est séparée, une succession de lettres dans lesquelles elle revisite à la lueur de ce drame les vingt années de leur vie de couple et de parents.

Son regard est celui d'un archéologue ou d'un chirurgien qui recherche les racines profondes de l'acte de celui qui incarne « le Mal absolu »
Elle revient sur l'éducation différente qu'elle et Franklin ont reçue, elle réfléchit à leur rapport respectif au travail et au besoin d'enfant, elle analyse son propre ressenti lors sa grossesse, de son accouchement, de ses premiers contacts avec le bébé.
Elle rappelle à Franklin les nombreux épisodes difficiles vécus avec cet enfant intelligent mais sournois, manipulateur et considéré comme dangereux dès l'école maternelle, les moments où ils se sont affrontés sur la manière de réagir face à l'énigme que constituait la personnalité de cet enfant « différent » apparemment apathique . Difficile de « maintenir la fiction d'une famille heureuse ».....
Elle rédige aussi pour lui le récit du massacre, du jugement au tribunal, puis le compte rendu de ses visites au parloir de la prison où Kévin est incarcéré pour de nombreuses années .
Toujours partagée entre le désir d' exonération et celui d'expiation, elle ne cesse de s'interroger sur sa propre part de responsabilité dans la dérive de celui qui reste son enfant.

IL FAUT QU'ON PARLE DE KEVIN constitue l'observation d'un microcosme familial d'une rare acuité qui interroge le lecteur ( et plus encore, je crois, les lectrices ), il témoigne également d'un regard acéré sur les valeurs de l'actuelle société américaine est roman
J'ajoute que ce riche et puissant roman est habilement construit car Lionel Shiver distille au fil de ses pages quelques surprises qui jettent un éclairage nouveau sur l'ensemble de l'oeuvre
Commenter  J’apprécie          130
Un coup de coeur et un coup au coeur !
Je ne pense pas pouvoir me remettre de cette lecture, j'en suis ressortie totalement exangue et hors d'haleine... En tant que Maman, dont le fils est la personne la plus importante de ma vie, je ne peux que souffir avec celle de Kevin, et en même temps, comment cesser d'aimer son enfant ? Ce livre est totalement inclassable, et pourtant, tellement indispensable.
Commenter  J’apprécie          130
Eva écrit des lettres à son mari dans lesquelles elle se confie sans réserves ni tabous sur sa relation tourmentée avec son fils, Kevin, duquel, dès sa naissance, elle s'est sentie éloignée. La maternité, elle ne l'a pas vraiment désirée et quand elle a mis au monde ce garçon inerte et ombrageux, elle n'a pas su/pu l'aimer. Ainsi, dans cette correspondance très dense et nourrie en analyse car ces lettres sont une introspection nécessaire et cathartique, Eva revient sur la trajectoire tragique de sa famille qui a implosé ce fameux JEUDI, journée noire durant laquelle Kevin a tué neuf de ses camarades. Ce roman est un coup de poing ! Il happe le lecteur et l'entraîne dans cette relation mère/fils terriblement toxique. Il écoute cette femme qui se livre avec une sincérité mordante, troublante, qui force le respect aussi et assiste, impuissant, à l'anéantissement de cette famille. C'est éprouvant, on se sent comme vidé à la fin de cette lecture. Un roman extrêmement puissant !
Commenter  J’apprécie          130
LIVRE CHOC
... et c'est peu de le dire.
Je n'ai pas mis 5 étoiles parce que c'est un livre odieux, mauvais, désagréable... qui vous laisse un goût de fiel tenace, un relent fétide au coeur...
L'horreur est humaine, ce livre s'y apparente...
Commenter  J’apprécie          130
J'ai extirpé ce livre de ma PAL sans réellement savoir ce qui m'attendait…
Un récit bouleversant, l'histoire d'un drame qui percute une famille américaine ordinaire de manière brutale. Une mère anéantie, perdue, seule face à ses interrogations et aux regards des autres, qui cherche désespérément les réponses à ses interrogations. Comment assumer les 9 assassinats commis par son jeune fils de 18 ans ? Le format épistolaire de cette histoire met en lumière l'impuissance et la détresse de la narratrice. Tandis qu'il fait naître chez le lecteur un sentiment de malaise et d'empathie.
L'écriture est profonde et puissante. Les thèmes abordés autour de ce « JEUDI-carnage » sont nombreux : devenir parent, l'amour filial et parental, l'éducation d'un enfant et posent des questions embarrassantes : un enfant est-il forcément innocent? une mère est-elle obligée d'aimer son enfant ?
Un récit glaçant. Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier.
Je suis maintenant curieuse de découvrir l'adaptation cinématographique de ce roman.
Commenter  J’apprécie          132
Je ne pense pas être la seule à faire ça mais parfois j'achète tellement de livres que j'en oublie quelques-uns dont j'ai à peine lu les premières pages avant de décider que, pour l'instant, ils resteraient ranger dans ma bibliothèque. Et puis en quittant ma chambre d'enfant, j'ai abandonné certains de ces livres que j'avais presque oubliés. Pourtant, le titre de celui-ci me revenait souvent à l'esprit. Pourquoi je n'avais pas accroché avant ? Peut-être qu'à l'adolescence, lire une histoire racontée par une mère au sujet de son fils adolescent n'était pas ma priorité. J'étais plus intéressée par l'autre point de vue. Quoiqu'il en soit, je suis ravie d'avoir re-pioché ce livre et de ne pas être passée à côté de ce chef d'oeuvre.

Le roman se présente sous forme de lettres que Eva adresse à son ex-mari. Dès le départ, on connaît le but de ces lettres (le titre était déjà en lui-même assez explicite !). Il s'agit de parler de leur fils, Kevin qui, à la veille de ses 16 ans, a tué sept de ses camarades de classe et une enseignante. le lecteur est d'ores et déjà conscient de l'atrocité des événements, ou en tout cas d'une partie de ces événements.

Ce qui rend ce roman si fort, c'est certainement l'originalité des sujets abordés. L'originalité n'est certainement pas le terme, disons que l'auteur brise des tabous importants. Ainsi, on lit assez rarement qu'un enfant n'est pas mignon, que ses actions ne sont pas toutes bien intentionnées. C'est bien simple, à certains moments on n'en oublie que la mère décrit son enfant, on se retrouve face à la description méticuleuse d'un monstre. Peu de personnages de mère racontent leur absence d'amour pour leur enfant. Personnellement, j'ai tout de suite ressenti de l'empathie pour le personnage d'Eva. J'ai lu que certains lui reprochaient son narcissisme et son égoïsme. Dans ses discours sur sa réussite professionnelle, son hésitation profonde à avoir un enfant, son regret d'avoir quitté sa vie d'avant, je l'ai juste trouvée très humaine et très crédible. L'auteur a su donner du caractère à ce personnage. Quant au fils, on ne peut rien ressentir d'autre que de la haine à son encontre, mais il faut se rappeler bien sûr que son portrait n'est dépeint qu'à travers les lettres de la mère. Deux personnages viennent compléter la photo de famille : le père, Américain typique, presque caricatural, républicain et idéaliste, et Célia, la petite soeur, sage, timide, craintive, qui arrive comme pour sauver la mère de l'enfer qu'est devenu sa vie.

À travers ses lettres, Eva essaie de comprendre l'acte de son fils. Elle essaie également de savoir dans quelle mesure elle peut être tenue pour responsable ‒ une des mères l'a poursuit d'ailleurs en justice pour négligence parentale. Chercher dans l'enfance et l'adolescence de Kevin des signes précurseurs semble finalement assez simple tant la mère peut citer d'anecdotes dévoilant la monstruosité dont son fils est capable. Dès sa naissance, ce dernier semble se lancer dans une lutte contre la mère. Ou bien serait-ce l'inverse ? À de nombreuses reprises, je me suis demandé si je pouvais vraiment juger Kevin alors que l'auteur de son portrait n'était en rien objective. Mais les actes du jeune homme ont toujours mis fin à mes interrogations. le regard du père est complètement à l'opposé. Mais sa naïveté (sa stupidité même !) semble évidente ! Kevin prouve par ses actions qu'il est un enfant, puis un adolescent, froid, calculateur, manipulateur et cruel (même si l'auteur glisse de façon très intelligente des épisodes où la mère avait accusé à tort son fils, histoire de montrer que rien n'est jamais tout noir ni tout blanc). Encore une fois, il est difficile de trouver une trace d'humanité dans le personnage de Kevin.

Je savais en commençant cette critique que j'aurai du mal à rendre compte du talent de l'auteur et de la réussite de ce roman. Notamment parce que je rédige cette critique juste après avoir refermé le livre ! Mais je ne peux que vous inciter à le lire parce que : l'écriture est dense, précise, la forme épistolaire est idéalement choisie pour respecter la parole mais aussi les pensées les plus secrètes de la mère et pour mener l'intrigue jusqu'à la fin (elle-même magistrale) ; le personnage d'Eva est un des personnages les mieux construits que j'ai pu rencontrer, riche, complexe, d'une honnêteté sidérante et rafraichissante ; parce que le personnage de Kevin est un cas d'école et que les frissons que l'on ressent face à la description que sa mère en fait et face à ses actes prouvent que l'auteur sait nous faire oublier qu'il ne s'agit que d'une fiction ; parce que justement l'auteur, en rappelant des faits similaires réels, nous rappelle que de tels histoires existent vraiment et que cela est bouleversant ; parce que j'ai eu du mal à refermer mon livre dès que le métro arrivait à ma station ; enfin et surtout, parce que je sais que cette histoire restera longtemps gravée dans ma mémoire et me traumatisera toujours, signe d'un très bon roman selon moi.
Commenter  J’apprécie          134
Un livre de Lionel Shriver que j'ai lu il y a quelques années maintenant, qui m'a bouleversée et que je conseille vivement à tous ceux qui aiment lire.

C'est une analyse rétrospective profonde et complète, sous une forme épistolaire, d'une mère qui s'interroge sur les raisons qui ont poussé son fils à en arriver à ce tel degré de violence, de démence et de cruauté dont il fait preuve en assassinant de sang froid et de façon très calculée des élèves de son école. Elle cherche les failles qui les ont conduits à cette situation tragique. Elle analyse et retrace ce qu'a été la vie de son fils, de sa naissance à son emprisonnement, ses rapports avec les autres, ses comportements, ses émotions, leur relation familiale, elle examine sa vie de couple et se retourne sur sa vie intérieure, opère une psychanalyse rigoureuse. Elle se remémore avec lucidité ses convictions profondes, ses envies, ses attentes, ses espoirs de jeunesse « d'avant Kévin » et les met en relation avec ce qu'ont été ses vies de femme et de mère et le lot de déceptions qu'elles lui ont apportées. Roman très fort et très abouti, doté d'une puissance dramatique rare et d'un processus d'analyse et de psychanalyse très bien mené.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (3600) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}