Je continue la découverte des différents livres disponibles à la bibliothèque qui concernent de près ou de loin
Anne Frank. Cette fois-ci, c'est dans une biographie romancée destinée à la jeunesse dans laquelle je me suis lancée et que j'aurais sans doute mieux fait de lire en premier. Car effectivement, maintenant que je connais la vie d'
Anne Frank en long, en large et en travers, je n'ai pu que relever tout ce qui n'était pas vrai. Sans pour autant avoir gâché ma lecture, je n'ai en revanche pu l'apprécier comme il se doit.
Les chapitres alternent entre les points de vue d'
Anne Frank et Sigmund Pabst. Ceux concernant Anne n'évoquent que très peu
Le Journal, l'auteur ayant fait le choix d'une narration à la troisième personne. Il retranscrit tout de même les événements racontés dans le journal intime dans les grandes lignes, il imagine également comment certaines situations ont dû se dérouler, ainsi que les différents dialogues. Il a tenté de rester au plus près de la personnalité des protagonistes et en cela, je trouve que c'est plutôt réussi : j'ai retrouvé Anne telle que je l'avais toujours imaginée, tout comme les autres clandestins d'ailleurs.
L'autre moitié des chapitres est consacré à Sigmund Pabst, SS surnommé le Loup d'Amsterdam, dont la mission est de débusquer les Juifs cachés à Amsterdam et leurs complices. Si l'auteur s'est inspiré de la cruauté de Klaus Barbie pour incarner ce personnage, il est en revanche totalement fictif. C'est là que ça a un peu capoté pour moi, et surtout vers la fin. Ce n'est pas son acharnement à vouloir trouver les Frank à tout prix qui m'a dérangée, pas non plus sa haine des Juifs et sa cruauté (ça, c'était sans doute et malheureusement très réaliste). Ce sont les derniers chapitres qui m'ont un peu déplu, une fois les huit clandestins découverts et arrêtés. Là, ça prend une tournure un peu trop invraisemblable : son face à face avec Anne, la partie de chasse, la réaction d'Anne et Peter face aux maîtresses des SS, tout ça n'était pas très crédible à mon sens.
Et c'est pour cela que j'ai beaucoup apprécié le cahier documentaire en fin d'ouvrage, dans lequel Éric Simard remet les choses à leur place, en expliquant ce qui était réel ou fictif dans son roman.
En revanche, grâce au personnage de Sigmund, le lecteur est plongé directement dans le milieu "SS" et ne peut que se rendre compte de toute la violence et la mentalité de ces soldats (arrestations parfois musclées, tout comme les interrogatoires, avec tabassages et tortures en règle). Sont évoqués les Jeunesses hitlériennes, les conditions, tests et épreuves à passer pour devenir un bon SS, les valeurs, la discipline, la rigueur, l'obéissance. Et malgré le fait qu'on soit dans une littérature jeunesse, ce n'est pas un livre que je conseillerais aux jeunes lecteurs trop sensibles. L'auteur relate les faits tels qu'ils se seraient passés en réalité, et on ne peut le lui reprocher, mais certains passages peuvent donc être plus difficiles que d'autres en fonction de la sensibilité du jeune lecteur. C'est là tout le paradoxe parce que j'en aurais voulu à l'auteur s'il avait minimisé certains faits ou édulcoré son récit. Je comprends qu'il puisse heurter mais je pense qu'il est essentiel d'être le plus réaliste possible tout de même, afin de ne pas dénaturer
L Histoire si on ne veut pas la voir se répéter...
C'est un roman à lire (pas avant 14-15 ans à mon humble avis), qui reste réaliste malgré toute la partie fictive, et qui retranscrit bien toute la terreur et la haine suscitées par les Nazis.