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Et c'est reparti pour un bon vieux polar des années 30 qui se lit en à peine 1h ou 2 ! Cela faisait longtemps que souhaitais lire Simenon que je ne connais que grâce à l'excellent Bruno Cremer qui incarne le rôle. Ici, c'est un Maigret dans lequel le héros n'est pas si présent que ça puisque l'action se passe à Liège où notre fameux commissaire tarde à se montrer. Ce n'est pas tant pour l'intrigue (un peu tarabiscotée) et sa résolution que Simenon se montre le plus intéressant mais pour sa maîtrise des atmosphères, ses descriptions sociales et la finesse psychologique de ses personnages. C'est bien vu, rondement mené et d'une écriture virtuose. Une tranche de littérature qui n'a pas pris une ride grâce à ces immenses qualités.
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Un Maigret qui pourrait presque figurer parmi les romans durs de Simenon tant les personnages, les caractères, la sociologie tiennent une place prépondérante dans cette histoire.

D'ailleurs Maigret ne fait son véritablement son apparition que vers la moitié de ce roman. Et pour mener une enquête peu crédible, faite de raccourcis et de tours de passe-passe. Un peu comme si notre cher commissaire embarassait Simenon et l'obligeait à dévoyer son roman de son objet premier.

Malgré tout on est piqué. Et on admire le maître dans sa faculté à toujours se renouveler sans ne jamais rien changer. Que je m'explique, chaque construction des nombreux Maigret que j'ai lu à son originalité et pourtant rien ne ressemble plus à l'atmosphère d'un Maigret qu'un autre Maigret, enfin dès lors que le commissaire pointe le bout de sa pipe.
Un peu comme si celui-ci occupait trop de place pour ne pas s'imposer à tous les autres personnages, à l'histoire, à son auteur, au lecteur.


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Les "Maigret", c'est une ambiance, un peu lourde, un peu opaque, en noir et blanc, on y sent les petits matins pas joyeux et les nuits troubles. Mais sans en rajouter, l'écriture est juste, affutée, Il n'y a pas de gras, pas de blabla, Simenon va à l'essentiel.
C'est pour cela que j'aime lire ces romans.
Ils décrivent un monde qui n'est plus, sans être éloigné. Cela tient je pense, à que Simenon s'attache à la psychologie des personnages, sans trop en faire, les fait évoluer dans leur milieu, tout naturellement.
Les enquêtes de Maigret, ce n'est pas les "experts », Maigret regarde les hommes et les femmes et comprend ce qui les anime.
Cette enquête, ce n'est pas sa meilleure. Un peu alambiquée peut-être. Liège, en 1931 : Deux jeunes hommes qui se la jouent, veulent se donner des airs d'hommes mûrs, perdent pied quand, alors qu'ils allaient faire main basse sur la caisse du cabaret, ils buttent dans le noir, sur le corps d'un homme, mort sûrement ....
Le même corps que l'on retrouve dans une malle en osier le lendemain, au jardin d'acclimatation ... Un Grec ? un Turc ? un riche étranger assurément.
Un homme, large et puissant, qui boit de la bière et fume du tabac français suit dans les rues de Liège les 2 adolescents apeurés, affolés, prêts à commettre toutes les imprudences.
Le commissaire Belge, lui aussi fumeur de pipe, va s'en remettre à Maigret pour tendre un piège et démasquer le coupable.
Maigret raisonne, s'appuie sur ce qu'on lui dit, ce qu'il comprend des gens et les met face à leurs petits arrangements avec la morale. Lui et Mme Maigret sont toujours du bon côté de la loi, de la morale. Surtout Mme Maigret.
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"La Danseuse du Gai-Moulin" est probablement le roman où Maigret tarde le plus à apparaître, en tous cas dans toute sa gloire de commissaire du 36, quai des Orfèvres. Certes, nous, aficionados, l'apercevons tout de suite et on peut dire qu'il nous crève les yeux mais, pour les autres personnages, noctambules, victimes et policiers de la ville de Liège - l'action se situe pour une fois en Belgique - Maigret va rester longtemps une silhouette, massive, maussade et intrigante. Vient même le moment où on le suspecte carrément d'avoir assassiné le défunt, un certain Graphopoulos, fils à papa dont on a retrouvé le cadavre dans une malle d'osier, sur un terrain vague. Mieux encore : les policiers liégeois l'arrêtent de manière fort spectaculaire et ce n'est qu'au plus profond du bureau du commissaire Delvigne que Maigret, plus amusé que vraiment ennuyé par la situation, révèle son identité.

C'est dire que la construction du roman diffère sensiblement pour une fois du schéma habituel. Tout s'ouvre en effet sur une discussion, au night-club "Le Gai-Moulin", entre deux tout jeunes gens, Delfosse et Chabot, l'un fils en apparence blasé d'un riche industriel et l'autre, rejeton pour l'instant fasciné d'un simple comptable. le lecteur ne tarde pas à comprendre que, pour se procurer de l'argent afin de régler leurs dettes et aussi, sans doute, pour se faire un bon shoot d'adrénaline pure, ces petits inconséquents songent à dérober la caisse du "Gai-Moulin" que le propriétaire des lieux n'emporte pas avec lui après la fermeture. (Quiconque a un tant soit peu fréquenté le monde de la nuit s'étonnera d'ailleurs au passage, mais sans s'y arrêter, ce qui est un tort, de cette curieuse façon de procéder.)

Les jeunes gens se laissent donc enfermer dans l'établissement et à peine ont-ils remonté l'escalier de la cave pour rejoindre la salle du dancing que, à la lueur (très apeurée, très tremblotante ) d'une maigre allumette, ils aperçoivent, étendu sur le sol, un oeil ouvert et l'autre clos, incontestablement mort et même mort de chez mort, le riche client qui, tout à l'heure, avait offert du champagne à Adèle, la danseuse professionnelle des lieux. La décharge d'adrénaline tant attendue est alors bien trop violente : sans demander leur reste et faisant preuve d'un bon sens dont on les eût crus incapables, Delfosse et Chabot prennent leurs jambes à leur cou.

... D'où l'ahurissement du lecteur lorsqu'il apprend le lendemain la découverte du cadavre dans la fameuse malle, sur un terrain vague.

Il serait mesquin de révéler le nom de l'auteur de cet étrange transbahutage entre le dancing et le terrain vague et vous auriez beau nous couvrir d'or comme Cléopâtre le fait pour Numerobis dans "Astérix et Cléopâtre", nous nous refuserions à vous le dire. Non Maintenant, réfléchissez un peu : Graphopoulos - sur son identité, on n'a aucun doute et Maigret raconte en plus à Delvigne que le défunt s'était pointé à la P. J. parisienne quelques jours plus tôt pour réclamer une "protection", "protection" que, la veille de son départ pour Londres, il avait cherché à faire supprimer, aiguisant ainsi la curiosité du commissaire, bien décidé du coup à le suivre jusqu'au bout du monde - est-il bien mort au "Gai-Moulin" ? En accord avec ce que nous ont permis d'apercevoir Delfosse et Chabot, nous le pensons, nous en sommes même aussi sûrs que les deux jeunes gens mais ... avons-nous vu la vérité ou seulement ce que l'on voulait que nous vissions ?

Outre l'intrigue policière, "La Danseuse du Gai-Moulin" est aussi une réflexion sur l'amitié entre jeunes gens. Simenon a-t-il envisagé qu'on pourrait un jour déceler une pointe d'homosexualité latente dans l'admiration que Chabot porte à Delfosse ? Peut-être. Peut-être pas. Mais il est vrai que, dès le milieu du roman, cette amitié entre jeunes hommes commence à prendre des coups qui ne dépareraient pas dans une relation amoureuse - hétérosexuelle ou homosexuelle. En amitié comme en amour, l'un aime toujours plus que l'autre, l'un se sacrifie volontiers plus facilement que l'autre - l'un manipule et l'autre se laisse manipuler, consciemment ou non. On évoquera à ce propos la relation, celle-là non platonique, entre Leopold & Loeb, histoire dont Simenon le journaliste avait certainement entendu parler. Mais attention : Leopold et Loeb appartenaient à la même classe sociale, possédaient le même niveau intellectuel supérieur à la moyenne et formaient bel et bien un couple d'assassins. La situation est foncièrement différente entre Delfosse et Chabot : donc, ne vous faites pas d'illusion, je me suis bien gardée de vous révéler, fût-ce indirectement, l'identité des coupables. Il me semblait simplement nécessaire d'insister sur cette amitié qui, en fait et en tous cas pour l'un des deux membres du binôme, n'en est pas une.

Et maintenant, vous savez ce qu'il vous reste à faire : lire "La Danseuse du Gai-Moulin." Vous ne devriez pas le regretter. Personnellement, j'ai vraiment a-do-ré ! ;o)
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4 histoires dans un même livre de G. Simenon :racontées par le commissaire Maigret. Au rendez-vous des Terre-Neuvas, La Danseuse du Gai-Moulin, La Guinguette à Deux Sous, et le Port des Brumes. Toutes, épatantes, comme sait le faire si bien Simenon, parues en 1931. Personnages attachants, suspense, atmosphère, de quoi passer d'excellentes soirées pour les lecteurs de polars élégants, écriture parfaite.
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Le roman commence au Gai-Moulin, une boite de nuit de Liège que fréquentent assidument deux jeunes gens – René Delfosse, un bourgeois dévoyé, et Jean Chabot, le fils d'un modeste employé – attirés par le monde de la nuit et surtout par Adèle, la danseuse et entraineuse de l'établissement. Toujours à court d'argent, les « petits jeunes gens qui veulent jouer au noceur et qui n'en ont pas les moyens » décident un soir de dérober la recette et se laissent enfermer dans la cave après la fermeture. Mal leur en prend quand ils croient y reconnaître le corps d'un client de passage, un « Roumain, un Turc ou quelque chose d'approchant ». le matin, le cadavre de celui-ci, Ephraïm Graphopoulos, est découvert abandonné dans un jardin public. Les jeunes gens sont arrêtés.
Maigret met du temps à arriver dans l'histoire. Ce n'est en effet qu'au chapitre six pour que l'homme « grand, lourd, épais » qui furette dans divers endroits de Liège ne révèle être le commissaire. Pour avoir été vu le soir du meurtre au Gai-Moulin, il est suspecté et arrêté par la police belge.
Ce qui suit est assez rocambolesque et pas toujours crédible, même si Maigret prend le temps de résumer en treize points précis le déroulement des événements à son collègue belge. Parti de Paris sur les traces d'un Graphopoulos soupçonné par le deuxième bureau d'être lié à une organisation criminelle internationale, le commissaire a voulu tromper les coupables du meurtre en se faisant arrêter...
D'enquête en déductions à la Sherlock Holmes, Maigret est plus dans le rôle du détective, voire de l'agent spécial, que du policier. Au cours d'une longue récapitulation finale, il reconstitue l'affaire et met fin aux activités de ce qui était en fait un réseau d'espionnage et confond le coupable du meurtre de Graphopoulos.
Réduire La danseuse du Gai-Moulin à une enquête policière à rebondissements serait faire fi des qualités d'analyse sociologique et psychologique de Simenon. Car, en décrivant des membres de la bourgeoisie (petite et grande) liégeoise, il explore des thèmes récurrents dans l'oeuvre : la faiblesse humaine (Chabot se laisse facilement entrainer), la tentation (celle de l'argent mais aussi de la chair), la déviance, ici due à l'hérédité (Delfosse a hérité de son père « certaines tares susceptibles d'atténuer sa responsabilité »). Il va plus loin en opposant, comme le souligne Stanley Eskin, les personnages de Chabot, « le coupable, le pauvre, le faible, le maladroit, le perdant provincial », et de Delfosse, « le sûr de lui, le corrupteur, le cynique, l'égoïste mondain ». Au centre de protagonistes compromis à des degrés divers dans l'affaire, les deux jeunes gens ainsi que les tenanciers et la danseuse du Gai-Moulin, se trouve la victime, Ephraïm Graphopoulos, riche héritier désoeuvré er naïf, qui voit dans l'activité mystérieuse qui lui est un jour proposée (« Agent secret ! Deux mots qui font rêver tant d'imbéciles ! ») la possibilité de surmonter son ennui.
Enfin, après le pendu de Saint-Phollien, Simenon renoue dans La danseuse du Gai-Moulin avec le Liège de sa jeunesse : le Pélican, le Gai-Moulin, la rue de la Loi, le restaurant La bécasse… Jusqu'à la famille Chabot, qui s'inspire de la famille Simenon, et au personnage de Jean, qui, comme le jeune Georges, suit une pente dangereuse avant de se ressaisir. Simenon, au cours des années, a d'ailleurs évoqué qu'il aurait pu suivre une voie criminelle s'il ne s'était pas lancé dans l'écriture. Au-delà de ces réminiscences familiales, le romancier n'est pas tendre avec les Liégeois, même si l'humour atténue la charge. Comme dans une scène où une partie de la bonne société s'encanaille au Gai-Moulin tout en restant pragmatique (« C'est ridicule de payer dix francs une limonade. Il n'y a même rien à voir ! ») ou quand Simenon décrit un commissariat en pleine effervescence, non pas pour chercher le meurtrier de Graphopoulos, mais pour finaliser une commande de pipes en bruyère à un prix imbattable ! Maigret en recevra d'ailleurs une, une fois rentré à Paris, en même temps qu'une lettre lui donnant le verdict du procès et des informations sur le destin de Chabot et Delfosse.

Lien : https://maigret-paris.fr/202..
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Les premiers tramways circulaient en sonnaillant comme s'ils eussent pour mission de réveiller la cité.
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Un polar à l'ancienne, avec des pleines pages d'explications finales pour bien comprendre… À l'ancienne, oui.

Pourtant, ça commençait vraiment bien. Un Maigret sans Maigret, une surprenante surprise. Et qui fonctionne très bien jusqu'à ce que tout cela s'enlise dans une sorte de boulet liégeois qui tient un peu trop bien au ventre.

Un Maigret avec des espions et des danseuses de cabaret
Lien : https://www.noid.ch/la-danse..
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Encore un Simenon @livredepoche... Ce que j'aime chez Simenon c'est que c'est très bien écrit, un style qui paraît simple et fluide... L'intrigue se déroule naturellement et au final on ne se doute de rien. Un page turner français... Sans grosses ficelles ni intrigues rocambolesques mais une intrigue fascinante du début à la fin qui s'appuie sur la connaissance du genre humain. La danseuse du gai moulin... Ça commence avec du cabaret et ça se termine en affaire d'espionnage.
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Un homme d'affaires grec est retrouvé assassiné au Gai-Moulin, une boite de nuit liégeoise. Sont soupçonnés le garçon de salle, le patron, Adèle, une danseuse et deux jeunes hommes fascinés par celle-ci. Mais un homme au physique imposant était aussi présent le soir du crime…
Dans ce Maigret, le célèbre commissaire n'apparait qu'à la seconde moitié du roman pour résoudre l'affaire sous les yeux du commissaire local médusé. Sympathique.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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