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Beau roman de pure atmosphère et de fine psychologie, subtile description d'un drame inéluctable qui sourd à travers chaque page qu'aucune lourdeur ne vient entâcher.
Simenon y déroule sa maîtrise cristalline du récit, des unités de temps et de lieu : on se projette sans difficultés dans cette Bretagne de la première moitié du XXe où règnent la bruine et le brouillard, l'univers des pêcheurs est admirablement restitué.
Quant aux personnages, ils vibrent d'une éclatante épaisseur, existent et vivent sous nos yeux de lecteur comme rarement la fiction sait le faire.
Le cinéphile pense inévitablement à certaines atmosphères des films de Claude Chabrol, lui aussi fin observateur d'une certaine faune rurale (et qu'il est injuste de cantonner exclusivement au "policier").

Tout est parfait dans ce roman et l'on enrage de voir cet auteur systématiquement relégué dans des collections "polar" ou "policier" (avec tout le respect que j'ai pour ces genres, mais je trouve cela injustement réducteur pour un écrivain de cette trempe).

Plaisir de lecteur renouvelé, cette fois encore, grâce au talent de ce conteur hors-pair !


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Jules, patron-pêcheur, 40 ans, revient de Quimper au volant de sa nouvelle voiture. Il conduit maladroitement car il est encore apprenti chauffeur. Dans un quartier pauvre de Concarneau, il écrase un petit garçon… Jules ne fait pas demi-tour et s'enfuit retrouver son confort douillet. Il vit avec ses 2 soeurs qui sont aux petits soins pour lui et qui le traitent toujours comme leur petit frère.
Quand il apprend la mort de l'enfant, Jules est pris de remords. Il se rapproche de la mère de l'enfant, Marie Papin, une fille-mère « qui n'a jamais eu de chance ». Il aimerait, pour réparer, la rendre heureuse. Mais c'est sans compter sur ses soeurs qui s'en mêlent à leur manière…
Un roman dur, écrit en 1935, marqué par la rédemption. Est-il possible de réparer une faute aussi lourde ? Une fois de plus, Simenon nous présente un drame de la vie avec une simplicité extrême. Aux remords de Jules s'opposent les réactions bien pensantes des 2 soeurs plus attachées à leur réputation dans une France provinciale de l'entre 2 guerres. Une atmosphère désuète.
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Je ne remercierai jamais assez l'inconnu(e) qui a laissé ce livre dans une boîte à livres. Un petit bijou où l'intrigue de départ disparaît derrière la description d'une famille que l'on dirait aujourd'hui dysfonctionnelle, un vieux garçon et ses trois soeurs. Une atmosphère de tristesse et de pluie. La belle écriture de Simenon.
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Les demoiselles de Concarneau, non, ce ne sont pas les filles avec qui Jules Guérec a passé un joyeux moment sur Quimper. Non! Ces demoiselles, ce sont ses soeurs, la Françoise et la Céline, deux vieilles filles, à qui aucun homme n'a jamais fait la cour.
Il y a Marthe aussi, mais elle, elle a déjà mis les voiles, certes sur le tard, et pas bien loin, pour cause ; elle s'est mariée avec le cops du village, l'Emile, amateur d'eau de vie et de belote, accessoirement enquêteur aussi, un peu...
Tiens en parlant d'enquête...un gamin s'est fait faucher dans la rue, là-bas, derrière les chantiers...un chauffard...il ne s'est pas arrêté.
Pop,pop,pop!!! Pas de suspense insoutenable, on connait le coupable dès le début. Un indice ?..."Jules n'est pas très bon pilote".
Un accident stupide, des témoins trop vite sur les lieux, et Jules paniqué, ne se dénoncera pas.

Là, entre en scène tout le talent de Georges Simenon pour nous faire vivre la torture mentale du pauvre Jules, nous faire ressentir : ses peines, ses regrets, sa lâcheté également.
On le voit ensuite s'embringuer dans une histoire d'amour sans queue ni tête..."Vraiment, tu t'enlise mon pauvre Jules !"
Et que dire du combat psychologique qui s'amorce entre lui et ses frangines.
On se régale de l'écriture, d'un réalisme frappant.
Ici, chacun défend sa croûte, sa répute, ses arrières. Lui, ses soeurs, la Marie.
A chacun sa médiocrité.

Puis enfin, les images de Concarneau qu'il nous restaurent un siècle plus tard.
Magnifique Noir et Blanc !
Une carte postale vivante d'une ville dédiée à la pêche, avec ses hommes sabotés, ses femmes coiffées, son port, ses thoniers...
Ayant habité 3 ans Concarneau (à 200m de l'amiral, bar/restau souvent citer dans ce roman), vu nombre de photos anciennes et visité son musée de la pêche, je n'ai eu aucun mal à me transporter dans ce "Konk Kerne" d'une autre époque. J'ai même pris beaucoup de plaisir à me replonger dans ses vieilles rues, au quai de l'Aiguillon, à l'Amiral donc, (Bar toujours en activité), au Cabellou, aux sables blancs et dans sa ville close, bien évidemment. Sans oublier le passeur du p'tit bac, aujourd'hui motorisé.

Un court roman, dans lequel son auteur à su créer une ambiance électrique, sous tension constante, une ambiance pleine de vase, sous un ciel couvert.
Mon premier Simenon et sûrement pas le dernier.
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Dans un ville de province (Concarneau), dans les années 30, un homme veule vit dans un véritable gynécée. En tant qu'eunuque. En effet, Jules partage la maison familiale avec ses deux soeurs (la troisième a épousé le flic de service). D'abord, il y a l'aînée. Céline. Sèche, avaricieuse, terre-à-terre, autoritaire et castratrice. Elle veille au grain (ce qui est normal, nous sommes en Bretagne). Puis il y a Françoise. Effacée, besogneuse, soumise mais sensible et compassionnelle. Enfin, Marthe. La diplomate, celle qui a été sauvée (ou qui s'est sauvée, on en vient à se le demander), celle qui a sa famille à elle. Et Jules qui, à cause des circonstances, rêve d'une autre vie, avec une autre femme (avec ou sans ses soeurs ? c'est la question) ... Evidemment, elles seront les plus fortes et détruiront ses velléités d'indépendance. D'un autre côté, Jules fantasme cette nouvelle vie : il n'envisage rien d'autre que celle qu'il a toujours connue, une vie de petit bourgeois, médiocre et étriquée, avec son petit magasin, ses petits bateaux, ses plaisirs hebdomadaires (le repas lors duquel toute la famille est réunie), ses parties de belotes.
Une fois de plus, dans un de ses romans, Georges Simenon nous dépeint le destin d'un homme victime des femmes de son entourage. Ici, aucune n'est épargnée, même la bien-aimée se révèle être vénale.. Misogynie ou triste et noire réalité ? Je vous laisse le choix de la réponse.
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Un livre acheté en vacances, à Concarneau pour être précis... Je connaissais l'auteur de nom, pour ses célèbres aventures du commissaire Maigret, mais c'est tout, sans plus. L'ouvrage est dans une collection polar, mais c'est en fait l'inverse : nous sommes dans la tête du "meutrier malgré lui", et nous ne suivons pas l'enquête mais les astuces inventées par le personnage pour cacher ses méfaits, et bien sûr ses remords et sa volonté de "réparer".
Le scénario est là, mais le décor vaut lui aussi le détour, avec une description très fidèle des moeurs et de la vie quotidienne de l'époque dans un important port de pêche français.
Le style est simple, efficace, et nous fait avancer à un rythme infernal dans ce petit roman qu'il est difficile de lâcher.
Une belle surprise !
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Jules Guérec, riche patron pêcheur, revient de Quimper vers Concarneau où il habite avec ses soeurs dans une maison du port. Sur la route mal éclairée, il renverse un enfant, le petit Joseph Papin, qui mourra quelques heures plus tard. Rongé de remords, il tente de se rapprocher de la mère de l'enfant en embauchant son frère simple d'esprit et en comblant de cadeaux le jumeau de l'enfant mort. Ces comportements entrainent la désapprobation de ses soeurs à qui il a caché son crime. Mais Céline la plus jeune, qui tient la maison, découvre la vérité et offre une important somme d'argent à Marie Papin en échange de son silence. Furieux, Jules qui croyait aimer Marie et comptait l'épouser, s'enfuit à Rennes bien décider à échapper à l'emprise de ses soeurs…
Décidemment, Simenon avait le chic pour entrer dans la tête d'un homme comme rarement un écrivain a su le faire. L'auteur explore le thème de la culpabilité sous différents aspects : culpabilité vis-à-vis de la mère de la victime, culpabilité vis-à-vis de lui même de n'avoir pas su se construire une vie propre, dépendant qu'il est de ses soeurs. Un roman dur publié en 1936, un des meilleurs de Simenon.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Je connaissais Simenon pour ses célèbres aventures du commissaire Maigret, mais pas son talent de romancier exceptionnel. L'ouvrage est dans une collection polar, mais c'est en fait l'inverse : nous sommes dans la tête du "meutrier malgré lui", et nous ne suivons pas l'enquête mais les astuces inventées par le personnage pour cacher ses méfaits, et bien sûr ses remords et sa volonté de "réparer". le scénario est là, mais le décor vaut lui aussi le détour, avec une description très fidèle des moeurs et de la vie quotidienne de l'époque dans un important port de pêche français. le style est simple, efficace, et nous fait avancer à un rythme infernal dans ce petit roman qu'il est difficile de lâcher.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Bon
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Plaisir de relire cet auteur découvert pendant l'adolescence avec les « Maigret ». Replonger dans cette atmosphère un peu surannée et très réaliste de la vie provinciale des années 50-60.
Un soir, en rentrant de Quimper, Jules Guérec renverse un garçonnet de 6ans et s'enfuit : il rentre chez lui, où il partage son quotidien avec ses soeurs. Patron de pêche et propriétaire d'un magasin, ils font partie des notables de Concarneau. Rongé par la culpabilité, il fait en sorte de rencontrer Marie, la mère célibataire du garçonnet accidenté et de l'aider sans pour autant lui avouer être l'auteur de l'accident.
Englué dans ses mensonges, sous l'emprise de ses soeurs autoritaires qui veulent régenter sa vie et préserver leur réputation sous prétexte de le protéger, se croyant amoureux de Marie, il va faire voler en éclats toute sa vie.
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