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Jules Guérec , 40 ans, célibataire, vit à Concarneau avec ses deux soeurs qui le surveillent de près et le maternent.
La troisième soeur est mariée .
Ils sont propriétaires de deux thoniers et d'un troisième qu'ils font construire.
Jules a acheté une voiture et a son permis depuis peu.
En revenant de Quimper, dans une petite rue de Concarneau il renverse une personne. de peur, il ne s'arrête pas et rentre complètement bouleversé avec un autre souci. Il a dépensé de l'argent avec une dame de petite vertu et ses soeurs surveillent ses dépenses.
L'ambiance devient lourde. Jules essaie de réparer sa faute auprès de la famille de la victime. Jules se garde bien de se dénoncer.
Sa soeur devinera sa faute sans le dénoncer, trouvera une autre solution.
Georges Simenon n'a pas son pareil pour dépeindre l'étouffement que subit Jules Guérec de la part de ses soeurs, sa lâcheté devant une faute aussi et en même temps sa volonté de réparer autrement.
Un roman bien différent de la série des "Maigret", paru chez Gallimard en 1936 alors qu'il avait déjà commencé à écrire et faire paraître les enquêtes du célèbre commissaire en 1931.
On remonte vraiment le temps là !

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Dans ce "roman dur" de 1936, nous retrouvons tout ce qui a fait le talent de romancier de Simenon : économie d'effets, subtile approche de la psychologie des personnages, descriptions précises des lieux en quelques mots.

Le destin de Jules Guérec patron pêcheur entouré, étouffé plutôt, par l'affection égoïste de deux de ses soeurs (les fameuses "demoiselles" du titre) enfermé dans une routine à la fois douillette et sclérosante et, qui croit trouver le bonheur après un drame m'a touché !

Et croyez-moi, il est rare que le sort d'un personnage de fiction me fasse cet effet !

Parlerons-nous de chef-d'oeuvre du roman francophone à propos de ce court roman ?

Pour moi oui, absolument !
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Excellent roman dramatique (ni Maigret ni roman policier) relatif à la mort accidentel d'un enfant qui entraîne le coupable dans un délit de fuite puis à une tentative de repentance très spéciale. Ce personnage principal n'arrive pas à maîtriser sa vie. Par opposition l'une de ses soeurs, Cécile, est un modèle de personne pouvant contrôler les situations les plus graves, à la fois pragmatique et respectueuse de sa famille.
L'un des romans les plus appréciés par Gérard Depardieu lors de la dernière émission La Grande Librairie de François Busnel.
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Je termine mon petit parcours chez Simenon, et je le termine en beauté. Ces demoiselles de Concarneau sont une belle surprise.

La famille Guérec se compose de trois soeurs et leur frère Jules. Une seule s'est mariée et a quitté le domicile de cette famille de pêcheur. Jules, la quarantaine, se complaît dans sa vie, chouchouté par Céline et Françoise qui, elles, sont protectrices comme une mère l'est avec son petit enfant. La famille Guérec est une des plus riches de Concarneau et pendant que les soeurs s'occupent de la maison, des repas, du budget et des affaires familiales, Jules pêche, accompagné de ses hommes.
Tout le monde se connaît dans le village et un scandale ne serait pas le bienvenu. Aussi, lorsque Jules, au retour d'une virée, écrase un enfant, pourquoi ne s'arrête-t-il pas et invente-t-il une histoire de portefeuille volé en réponse aux questions de Céline qui le voit l'air abattu ?

Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas exempte de surprises. L'auteur donne un beau tableau de la vie de village et ses personnages sont autant revêtus d'authenticité que de leurs costumes traditionnels.

Un très bon roman à découvrir ou à redécouvrir.
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Jules Guérec, riche patron-pêcheur, renverse en voiture un enfant dans les rues de Concarneau. Après s'être enfui du lieu de l'accident, il se trouve progressivement tourmenté par sa conscience et se prend d'amitié pour la famille de sa victime. Il finit par tomber amoureux de la mère de l'enfant, mais la fratrie ne l'entend pas de cette oreille. En particulier, sa soeur Céline va tout faire pour préserver la cellule familiale.

Chez Simenon, dans ce texte paru en 1934, l'enfer c'est les autres, peu avant Sartre dans Huis-Clos (1943). Et comme souvent chez Simenon, c'est le premier cercle avant tout qui est la cause de tous les maux: la famille, les très proches. Les soeurs Guérec de Concarneau et leur frère Jules n'échappent pas à la règle. Ce roman va bien au-delà de l'analyse fine des remords d'un homme après son forfait et sa lâcheté. Simenon décrit avec acidité le quotidien des protagonistes, véritable prison sans barreaux. Ce quotidien détruit, étouffe, tue dans l'oeuf la moindre des initiatives personnelles. Pour Jules Guérec, l'accident malheureux agira comme un révélateur. Au prix d'efforts surhumains pour lui, il tentera d'utiliser cet évènement tragique pour s'extirper de ce quotidien et du carcan imposé par ses soeurs. Il entreverra brièvement une autre existence, une possibilité vers autre chose, une bifurcation dans sa vie monotone…

Mais le quotidien est tenace, et Simenon n'est pas connu pour son optimisme. Simple, efficace, et beaucoup plus complexe qu'il n'y parait, un bon roman au final, malgré le fait qu'on puisse aussi y voir une certaine forme de misogynie.
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Qui n'a pas aperçu derrière la fenêtre d'une maison bretonne la silhouette d'une maquette de bateau de pêche traditionnel, témoin d'une autre époque où les bateaux étaient en bois ?
Une coque colorée et des voiles cachou, des tangons qui lui donnent une allure d'insecte, caractérisent le dundee thonier. C'est dans le berceau de ces voiliers de travail que nous invite Georges Simenon, pour partager une tranche dramatique de la vie d'un armateur, à Concarneau.

Jules Guérec, armateur de quarante ans, revient de Quimper après une réunion du syndicat des patrons pêcheurs. Son permis fraîchement acquis, il n'est pas très à l'aise pour conduire dans l'obscurité sur cette route tortueuse. Il aurait pu, il aurait dû quitter la ville plus tôt et ses pensées se bousculent, l'empêchant de se concentrer sur la route. S'étant octroyé une petite pause chez une prostituée, il va devoir se justifier, auprès de sa soeur aînée, pour les cinquante francs manquants dans son portefeuille. Arrivé à Concarneau, sursautant à chaque fois que quelque chose passe dans la lumière des phares, il accélère au lieu de freiner lorsqu'une silhouette d'enfant surgit. le choc le fait trembler mais la peur le fait fuir, sans se retourner.
Il imagine un mensonge crédible : la perte de son portefeuille. Ses soeurs semblent accepter l'excuse mais Céline, la plus jeune, perce chez son frère le moindre changement, le scrute et lit en lui comme dans un livre ouvert.
Ils vivent, en effet, tous les trois dans la maison familiale; lui travaillant à l'armement, elles, tenant la maison et tissant le cocon chaleureux dans lequel il est traité comme un coq en pâte.
Mais l'accident va faire basculer ce petit monde, révéler le côté obscur de cette vie confortable, préservée, mais au combien dépourvue de liberté, d'indépendance. Alors qu'ils ont tous trois la quarantaine, les dépenses doivent être justifiées, pas de cigarette, pas d'alcool…
Hanté à l'idée de ce qu'il a commis, il se sent aimanté par la maison où vivait cet enfant avec sa mère et son frère dans une grande pauvreté.

Autour des affres de Jules Guérec, la ville de Concarneau se dessine au fil du texte ciselé de Simenon. Une drague ramenant le sable, le passeur d'eau, les remparts, le port de pêche. On est en novembre. « Il pleuvait toujours, ou plutôt c'était si fin, si régulier si monotone, qu'on n'avait pas l'impression que l'eau tombait du ciel. Elle était en suspension dans l'air, une poussière d'eau froide qui reliait les pavés aux nuages ».
On notera le récit d'une pêche au chalut qui sonne comme un reportage.
Bien sûr la psychologie des personnages est décryptée, tracée, mais sans jugement. On sent que ceux-ci font ce qui est dans leur nature malgré les alertes de leur conscience notamment pour Jules Guérec.
Sur fond de lutte des classes, ce dernier va se frotter à la pauvreté, réaliser par exemple que lorsqu'il a la flemme d'envoyer ses bateaux en pêche, cela se traduit par la famine de son équipage.
Le dilemme sera de choisir entre la préservation de la respectabilité de sa famille et le déshonneur de la situation dans laquelle il va se fourvoyer. Ces gens-là tremblent à l'idée de perdre leur confort alors que les pauvres n'ont rien à quoi se rattacher, ils subissent la vie avec résignation.
Jusqu'où peut-on aller dans le déni pour préserver son image ?

Ce petit roman, comme tous ceux de l'auteur, est un nouveau voyage au coeur de l'humain, d'une époque, d'un lieu précis, tout simplement. C'est à la fois simple et exhaustif.
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"Mentir. Chaque jour. Être surveillé dans ses moindres faits et gestes. Avoir deux soeurs qui lisent dans vos pensées et comptent le moindre centime. Jules Guérec a quarante ans. Il est le frère qui subit. Celui qui cache ses désirs,  ses passions. Jusqu'au jour où l'irréparable arrive. Un accident. le drame. de ces enchaînements de circonstances qui mènent au tragique". 4e de couverture pour un livre de poche de chez Folio, ma foi tout est dit!!
Heureusement qu'on apprend dès le départ l'âge de notre personnage principal car on s'y perdrait très vite et l'on aurait pu croire à un tout jeune homme qui n'a pas encore quitté le cocon familial et pour lequel tout reste à expérimenter.
Avec Simenon, que je découvre avec ce livre, on rentre dans le vif du sujet dès le départ et d'ailleurs on sent bien qu'on va avoir des portraits psychologiques de personnages bien définis.
L'écriture est simple et ciselée pour le rythme de l'intrigue et ça se lit très vite... Cela dit, il me semblait bien qu'on resterait dans la banalité et même à la fin je ne m'attendais pas à quelque chose de bien original.
Pas d'étonnement, pas de surprise et pas d'ennui non plus,  juste une lecture bien agréable.
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Un polar avec un héros de Simenon qui s'appelle Jules, mais il n'est pas commissaire et, le polar n'est pas réellement un polar mais l'analyse psychologique d'un égoïste qui a tué un enfant en perdant le contrôle de son véhicule en pleine nuit à Concarneau ! Jules Guérec, armateur de thoniers sort d'une réunion des patrons pêcheurs, la route est tortueuse, il pleut et il est inquiet car il a son permis depuis peu, mais il va être en retard chez lui car il s'est arrêté chez une prostituée et a dépensé 50 francs !
Ses soeurs : Françoise, Marthe et Céline l'attendent et il va devoir expliquer son retard, l'utilisation de cette somme et trouver un prétexte car il a fui après l'accident comme un lâche !
Jules travaille et habite en famille avec 2 soeurs car Marthe est mariée à Emile : ils ont 3 bateaux, un magasin, une buvette, une belle maison et des économies : ce sont les plus riches de Concarneau.
Céline qui a toujours protégé Jules ne croit pas au mensonge de son frère qui prétend avoir perdu son portefeuille pour expliquer son retard !
On apprend que l'enfant est mort suite au choc et, Jules pour se déculpabiliser va rendre visite à Marie Papin qui vit seule avec Edgard le frère jumeau de Jo, celui qui a succombé !
Jules va même engager Philippe, un " quasi idiot " frère de Marie pour travailler avec lui, il va multiplier les visites et apporter des cadeaux ! Il a l'impression que, célibataire de 40 ans, il peut avec son argent rattraper son erreur et en faire profiter la famille de Marie ! Bien sur, à Concarneau comme dans toutes les petites villes de province, ses faits et gestes sont suivis et, à la maison les soeurs : en particulier Céline a des doutes sur le vrai motif de cette générosité ! Elle va, contre le gré de Jules proposer un marché à Marie : 8000 francs en échange de tout recours contre sa famille ! Marie accepte mais Jules qui avait décidé entre-temps de l'épouser se met en colère et va tout détruire et tout vendre pour punir sa soeur d'avoir fichu en l'air sa vie !
Georges Simenon dresse le portrait d'une époque, d'un milieu : celui de la pêche et, à la manière De Balzac nous fait vivre les petitesses de la bourgeoisie de province, leur besoin d'assumer leur réputation mais aussi la pauvreté des " petites gens ", leur précarité et leur détresse !
Un polar psychologique et social ou Simenon soulève la face cachée de l'humanité !
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Jules Guérec célibataire, patron-pêcheur à Concarneau, vit étouffé entre ses trois soeurs et son beau-frère.
Il vient d'obtenir son permis de conduire depuis peu et revient chez lui après une journée à Quimper.... Et sa vie va basculer!
Simenon sait bien décrire l'être humain!
C'est le premier Simenon que je lis. Une fois commencé , je n'ai pas pu le lâcher. C'est un roman court (150 pages) et passionnant. J'ai l'intention de continuer à le lire, et comme il a écrit 192 romans, je vais avoir le choix!
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Ecrit en 1936.
Roman de l'intime et de l'égoïsme, roman d'une ville vouée à la mer et au crachin, Les demoiselles de Concarneau est aussi le portrait d'une époque et d'un milieu, celui de la pêche, où l'oeil de Simenon aura su, une nouvelle fois, voir tout ce que l'humanité aimerait tant cacher d'elle-même.
En perspective le récit évoque
le thème de l'homicide involontaire qui sert de révélateur au complexe de culpabilité liant le protagoniste à ses deux soeurs : c'est ce complexe, mis à nu, qui détermine l'évolution du drame.
Encore un roman compatible a' la notoriété de George Simenon
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