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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman de plus de 600 pages inspiré de très près de l'enfance de Simenon à Liège, depuis sa naissance en 1903 jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale. Intéressant tableau de l'environnement dans lequel l'auteur a grandi, mais contrairement à mes autres lectures de Simenon, celle-ci m'a lassé. Si Simenon vous intéresse, mais que vous n'avez la passion d'un expert, je vous conseillerais, disons, de vous limiter à la troisième partie.

Je n'ai lu qu'une trentaine des livres de Simenon, Maigret et autres, ce qui ne représente qu'une petite partie de l'immense production de Georges Simenon. À part pour « Pédigrée », c'était toujours un plaisir. J'apprécie beaucoup la finesse avec laquelle il décrit les personnes et la justesse des ambiances de ses romans.

Par ailleurs, le personnage de Georges Simenon m'intrigue depuis longtemps. J'aimerais parvenir à le cerner davantage. En particulier, j'avais été touché par ses « Mémoires intimes », qu'il avait fait suivre d'un texte dédié à sa fille Marie-Jo, dont le suicide l'avait marqué.

Je me réjouissais donc d'entamer la lecture de « Pédigrée ». En 1940, une dizaine d'années après son premier « Maigret », un radiologue diagnostique une angine de poitrine à Simenon. On saura plus tard que c'était une erreur, mais cela donne à notre auteur l'envie de rédiger « Je me souviens », des souvenirs d'enfance à l'intention de son fils Marc, né en 1939. Ce récit est écrit à la première personne. En 1941, il le réécrit à la troisième personne, suivant la recommandation d'André Gide, avec qui il entretiendra une longue correspondance. Cela constituera la première partie de « Pédigrée », dont les deuxièmes et troisièmes parties seront écrites en 1943, le tout étant publié en 1948.

L'auteur termine sa préface à l'édition de 1958, par cette mise au point: « Je n'en répète pas moins, non par prudence, mais par soucis d'exactitude, que ‘Pédigrée' est un roman, donc une oeuvre où l'imagination et la re-création ont la plus grande part, ce qui ne m'empêche pas de convenir que Roger Mamelin a beaucoup de traits de ressemblance avec l'enfant que j'ai été ». Et en effet, Roger restera fils unique, contrairement à Georges, qui avait un frère de 3 ans plus jeune que lui et qu'il considérait comme le préféré de sa mère.

J'ai souvent des difficultés à situer des artistes sur une ligne du temps. En particulier, ce roman m'a permis de réaliser que Simenon avait passé une partie de son enfance pendant la Première guerre mondiale, dans une maison où l'on s'éclairait encore au gaz ! J'ai pris plaisir à découvrir le tableau de Liège à cette époque-là, où la Belgique avait encore une Garde civique. La description de « L'innovation » rappelle « Au bonheur des dames », paru vingt ans plus tôt.

Cet aspect-là était plaisant. Par contre, dans les deux premières parties, le caractère dépressif d'Élise, la mère de Roger, plombe le récit d'une chape de grisaille qui a vite fait de me lasser. Autant le brouillard qui enveloppe de nombreux « Maigret » ne me dérange nullement, autant les préoccupations et les angoisses d'Élise m'ont rendu la lecture pénible. de plus, le récit ne comporte pas la moindre intrigue qui pourrait servir de fil conducteur et donner un poil de rythme qui m'aurait tenu en éveil. Mais d'autres lecteurs que moi trouveront sans doute du plaisir à découvrir la description de Liège ou des personnages de l'époque, faisant passer les lamentations d'Élise au second plan.

Par contre, la troisième partie, qui commence au début de la guerre, est davantage centrée sur Roger ; j'en ai trouvé la lecture bien plus agréable. Nous y suivons Roger de 11 à 16 ans. On l'y voit découvrir les filles à 12 ans (ben oui… Simenon…) et devenir peu à peu un mauvais garçon fort préoccupé par son apparence. À plusieurs reprises, j'avoue avoir été perturbé par les préoccupations ou les actes de Roger, que j'aurais imaginés être ceux d'un garçon plus âgé. Autre époque, sans doute.

Bref, Simenon reste à mes yeux un auteur majeur, qui mérite assurément d'être lu. « Pédigrée » est précieux pour découvrir l'univers de l'enfance de Simenon, qui influencera sa vie et son oeuvre. Mais pour une lecture qui vous apportera à la fois de l'intérêt et du plaisir de lecture, je vous suggère de vous limiter à la troisième partie.

À chacun sa sensibilité, bien entendu… N'hésitez pas à poster des commentaires pour nuancer ma perception.
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