Le recueil évoque dans sa première partie intitulée « L'obscur » un monde qui nous envoie des volées de cailloux alors qu'on est tranquillement assis à jouer avec ses rêves. Des violences qui viennent déchirer
« ce silence
en nous
très loin
qui a fait choix
de la douceur »
Un monde abimé, à réparer, à remailler.
Dans la seconde partie, «Le clair», on avance, on a beau savoir qu'on ne guérit pas du malheur des choses, on s'accroche à ce qui nous fait grandir, on trouve des sources de joie, d'amour, des saines colères, des faims gourmandes de beauté, des lumières qui tiennent dans une main d'homme. Et il y a des instants magiques où le temps s'arrête, où l'on est plus jeune que soi-même.
Un livre de poésie classé «jeunesse» qui m'a bien plu.
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On passe de " l'obscur " au " clair " dans ce court recueil de poésie libre. Libre mais qui parle de guerre et d'espoir .. L'homme sans manteau est comme un enfant touché par l'histoire. Guerre et amour se mêlent dans ces mots qui disent la mort mais aussi la renaissance.
" Avançons nous n'avons rien perdu de ce qui nous fait grandir"
Ce livre est dans la collection " poèmes pour grandir", pas facile pour un enfant d'appréhender les mots du poète. Un jeu de typographie nous fait suivre les lignes écrites en rouge sur chaque page, qui délivrent un message à l'intérieur de ces poèmes, comme une mise en abyme, un raccourci qui martèle la pensée du poète.
"je me comprends"
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Voilà
il y a eu un miracle
devant ma porte
un instant
un bref instant
dans le silence roux des vignes vierges
le temps s’est arrêté
je vous jure
le temps
s’est
arrêté
un instant
un bref instant
j’étais plus jeune que moi-même
Avançons
Nous n’avons rien perdu
de ce qui nous fait grandir
ni l’énigme du cœur
ni la bonté des arbres
ni le vin de la colère
ni la chance
d’être ensemble
avançons encore
le feu mange l’ombre
mais pas l’oiseau
qui la précède
Quand je serai très vieux
dans le très vieux matin
d'une très vieille ville
J'irai comme un ivrogne
me tenant au mur défait
de la mémoire
.....
Qui pleure ici ?
nous avons les yeux secs
et nos doigts sont pleins de larmes.
L'enfant qui jouait
avec le bleu du ciel
son visage jeté sous le sable
son corps donné aux pierres
Poésie - La poésie à quoi ça sert ? - Jean-Pierre Siméon - La nuit respire