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EAN : 9782912464668
90 pages
Les Solitaires Intempestifs (13/09/2000)
4.14/5   35 notes
Résumé :
On n’entend pas le pas d’un homme
qui va à son travail
et quand un homme court vers ce qu’il aime
c’est son souffle qu’on entend
mais quand la foule des guerriers se met en chemin
c’est son pas d’abord qu’on entend
son pas qui martèle
oui les coups du marteau sur la terre
le pas qui frappe et qui dit je suis là je suis partout

Stabat Mater Furiosa, cri solitaire d’une femme qui se révolte contre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une pièce de théâtre qui laisse exsangue !

Juste une femme, qui lance un cri déchirant, une longue litanie contre la guerre et ses ravages.

Qui dénonce la violence, la terreur. Elle évoque la guerre avec des images qui font froid dans le dos, cet enfant, ce petit garçon qui joue gentiment et qui un jour sera soldat ; l'innocence de l'enfance puis la violence du combat.

Les enfances volées, les familles décimées, les villes détruites, les vies fracassées...

C'est un long cri de révolte, de haine, de rage et d'amour et il monte en nous inexorablement, avec son lot d'émotions, de larmes, d'effroi…

Juste un cri qui vibre, qui fait mal, qui noue les tripes et qui touche au coeur…

Bref, une magnifique pièce de théâtre qui vous laisse gorge serrée, souffle coupé tellement vous avez l'impression d'avoir crié avec elle : stop, aux massacres de la guerre ! …

À lire en écoutant le Stabat Mater de Pergolesi, installé(e) dans un transat, dans la douceur d'un parc ou d'un jardin, en sirotant un lait fraise accompagné de quelques guimauves.


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Stabat mater speciosa....dolorosa.. Stabat Mater Furiosa !
La mère en furie. Némésis et devant tous femme debout.
Poésie de théâtre... peut être. Mais que serait la poésie si elle ne s'adressait pas ouvertement, debout, dans le cercle, c'est à dire au coeur des hommes. « Je suis celle qui refuse de comprendre ». Aucune circonstance n'atténuera le crime. La mère porte le fils. le fils porte le crime. Aucun sacrifice, aucune offrande. Justice, parole, indignation, refus.
Il faudra faire face à la Furie, il faudra entendre sa sentence. Il faudra regarder le geste de la langue que JP Siméon plante sur la scène du crime. « Lorsque la langue vit, elle fait spectacle ». Théâtre de la parole. Mais qu'est ce sinon cela le théâtre. Tout ceci, tout cela, tous – ici.
S'adresser au nom de tous, à tous.
Bienveillante mère qui prononce la sentence. Plus de meurtre plus de crime demain sera une humanité sans rites, sans appartenance , sans Dieu, sans prophète, un peuple nu et léger. qui apprendra au fils toute l'horreur et l'injustice des guerres des pères.
Voilà le songe de la Furie. Voilà son chant. Voilà l'unique déclaration : le droit de Vie.
C'est de la poésie, c'est du théâtre, des larmes de miel contre l'anéantissement du ciel.
Ne lisez pas Stabat Mater Furiosa, mettez le dans votre bouche, exercer le muscle de votre votre langue. le corps du texte est danse- intense. Ne lisez pas en silence, prenez cette parole en furie.

«  Qu'est ce que l'idée d'être là pour que l'autre n'y soit plus ? ».
« Mon émotion n'est pas un chien que je promène
un petit chien-chien que je cajole et promène
mon émotion est est noire et lourde
elle a le poids de la hache et
le tranchant du silex
et si je prie c'est sans dieux
si je prie c'est comme quand on dit : je vous en prie
c'est la vie que je prie » - Liban 1997.

Astrid Shriqui Grarain
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Stabat mater furiosa est un soliloque écrit dans les années 90 par Jean-Pierre Siméon. A destination du théâtre, ce texte est un discours plein de colère et de tristesse sur la guerre, sur les hommes qui la créent et qui l'alimentent.

Ce texte court est absolument époustouflant. de par sa forme comme de par son contenu.

L'auteur, poète, rythme son texte de façon très intéressante. Ce n'est pas que mélodieux, il y a une réflexion sur les coupures qui sont les ponctuations et donne un sens tout autre selon la lecture qui est faite. C'est beau à lire et la mise en voix au théâtre doit être absolument remarquable.

Le message transmis est puissant, universel et, malheureusement, encore d'actualité.
La guerre est vorace et les personnes qui la font aimeraient se laver les mains de leurs actes, les légitimer coûte que coûte. Ce soliloque, porté par un personnage féminin, leur rappelle que le sang et les crimes commis seront toujours ancrés en eux et qu'une société viable ne peut pas fermer les yeux sur toutes ces horreurs. Un texte magistral.
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C'est une belle représentation que j'ai vue, il y a quelque mois.
Afin que chaque spectateur se concentre sur l'acte même de la profération, c'est sur une scène complètement dépouillée qu'est apparue, splendide, la comédienne.
Elle a fait une magnifique performance d'avoir donné vie à ce superbe et très long texte plein de verve et de poésie.
Caroline, la comédienne fut admirable ce soir-là, dans ses moments de colère, ses moments de tendresse, avec fortes paroles de révolte et avec ses mots de douceur.
Et le son psychédélique de la guitare d'Antoine était en harmonie avec les mots parfois violent, parfois plus serein et porteurs d'espoir de cette femme en colère.


« Stabat Mater Furiosa » (expression latine : en furie, la mère se tenait là...) fut écrit spécialement pour le théâtre par Jean-Pierre Simeon.
C'est un grand cri de femme qui condamne sans appel la guerre.
Et c'est un texte a lire.

C'est beau et c'est d'une grande poésie. Je vous laisse un extrait :

(..) Jaime qu'on bâtisse une fleur pour une fleur dans le loisir insipide du jardin et l'on tue ici.
J'aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un bruit de clarinette et l'on tue ici.
J'aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour faire les heures et l'on tue encore ici encore
et voilà comment continue ma prière.
Etes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d'hombre.
Je crache
Je crache sur l'homme de
L'homme de guerre
Je crache sur le guerrier de la prochaine
De la prochaine guerre
Qui joue aujourd'hui avec son ours en peluche les ailes
Des mouches et
La poudre rouge et bleue des papillons.
Je crache sur l'esprit de guerre qui pense et prévoit
La douleur (..)

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C'est une pièce de théâtre que j'ai vu en cours, ça a été mon coup de coeur de l'année. J'aime beaucoup le relire de temps à autre.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
ma prière …


Extrait 2

et voilà comment continue ma prière
êtes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d’ombres
je crache
je crache sur l’homme de
l’homme de guerre
je crache sur le guerrier de la prochaine
de la prochaine guerre
qui joue aujourd’hui avec son ours en peluche les ailes
 des mouches et
la poudre rouge et bleue des papillons
je crache sur l’esprit de guerre qui pense et prévoit la
 douleur
je crache sur celui qui pétrit la pâte de la guerre
et embrasse son sommeil quand on cuit la mort au four
 de la guerre
je crache sur le ruisseau de sang qui tombe des doigts
 du vainqueur
comme un mouchoir par mégarde tombe au caniveau
je crache sur celui qui fait d’un corps de femme une
 chair ouverte
une chair bleue qui était blanche
couverte de guêpes qui était faite pour le baiser
déchirée qui était comme une soie pour le soleil
je crache sur la haine et la nécessité de cracher
  sur la haine
homme de guerre je te regarde
regarde-moi
je te dis regarde-moi...
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place au doute au chagrin aux sueurs de la honte
place partout aux âmes des victimes
à leur foi navrante
à leur pardon crédule
à la tristesse sans fin
place aux bons sentiments
place à la faiblesse du sentiment
place à ceux-là qui continuent d'aimer
sous la torture
place à l'émotion inguérissable d'aimer
et haro sur la force
et sa grandeur
homme de la guerre
mon petit salaud
depuis sept mille ans au bas mot
depuis sept éternités
tu travailles
depuis sept éternités
tu travailles à saigner la chair des hommes
ta main cherche la vie entre nos cuisses blanches
et tu la jettes comme un jeune chat contre le mur
allons c'est assez
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[ Incipit ]

Je suis celle qui refuse de comprendre
je suis celle qui ne veut pas comprendre et
qui implore
et si j'implore ne riez pas
pas de haussements d'épaule pas
de murmures
et pas de prétextes les yeux baissés
pour éviter ma voix
mon émotion n'est pas un chien que je promène
un petit chien-chien que je cajole et promène
mon émotion est noire et lourde
elle a le poids de la hache et
le tranchant du silex
et si je prie c'est sans dieux
si je prie c'est comme quand on dit : je vous en prie
c'est la vie que je prie
je vous en prie la vie et
je ne sais pas de quoi je la prie mais
je sais que la prière est lourde et noire
qu'elle n'appelle pas ne commente pas n'apure pas les comptes
elle viendra
ma prière un moment seulement s'il vous plaît
toi mon garçon écoute laisse laisse
jeux leçons et chansons
si tu en as le privilège
écoute reste ici debout
dans le pré carré d'ombre et de silence qui peut nous tenir lieu de parloir
tant pis pour toi tu es né tu es de ce monde
tu sauras
tu ne peux échapper à ma prière noire
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ma prière …


Extrait 1

ma prière voilà comment commence ma prière
j’aime que le matin blanc pèse à la vitre et l’on tue ici
j’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne
 à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici
j’aime qu’un homme se plaise à mes seins et que sa
 poitrine soit un bateau qui porte dans la nuit et l’on tue ici
j’aime qu’on bavarde à la porte du boulanger quand il n’y
 a d’autre souci que le bleu du ciel étendu sous la théorie
 des nuages et l’on tue ici
j’aime qu’à quelques-uns on s’ennuie paisiblement à observer
 le vent dormir sur les toits de la ville et l’on tue ici
j’aime qu’on bâtisse une fleur pour la fleur dans le loisir insipide
 du jardin et l’on tue ici
j’aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un
 bruit de clarinette et l’on tue ici
j’aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour
  faire les heures et l’on tue encore ici encore
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Je suis celle qui refuse de comprendre
je suis celle qui ne veut pas comprendre et
qui implore
et si j'implore ne riez pas
pas de haussements d'épaule pas
de murmures
et pas de prétextes les yeux baissés
pour éviter ma voix
mon émotion n'est pas un chien que je promène
un petit chien-chien que je cajole et promène
mon émotion est noire et lourde
elle a le poids de la hache et
le tranchant du silex
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