L'homme qui regardait la nuit

Théophane, un vieux chirurgien vivant en Grèce, à fui la France, suite à un mystérieux passé qui le hante chaque jour durant. Il mène une vie banale, simple, jusqu'au jour où une famille débarque un beau matin du Blue Star...

Tout d'abord, j'ai bien aimé la couverture du roman, que je trouve vraiment très joli. Elle a un côté mystérieux, qui est renforcé par les couleurs sombres bleu et noir.

Ce nouveau roman de Gilbert Sinoué est teinté d'émotions. Rapide à lire, il permet au lecteur de s'évader, de voyager également, car racontée dans la ville de Patmos, en Grèce, l'histoire nous emmène au coeur des îles grecques. Gilbert Sinoué nous fait partager sa culture de la Grèce et de l'Egypte, ponctués par des mots grecs, souvent mal compris pour ma part, mais ça met dans l'ambiance du livre, donc j'ai bien aimé ce côté-ci.

Les personnages sont attachants. le vieil homme a un côté sensible, touchant, il est sympathique, il attire le lecteur et le met en confiance.
Antonia, la jeune fille qui a perdue l'usage de ses jambes, est un peu rebelle, mais ce n'est qu'une carapace, un bouclier, une facette d'elle qu'elle se donne...

Je n'ai pas accroché au début de ce livre, ce n'est que vers le milieu de l'histoire que la vie des personnages a commencé à m'intéresser, à m'attirer vraiment. Les termes médicaux étaient assez complexes à comprendre... pour tout avouer, je lisais certains passages sans vraiment comprendre le sens des phrases. (Déjà que je ne suis pas bonne en sciences, si en plus vous me parlez d'ichtyose congénitale, de cellulaire de protéines, de substrats et j'en passe... je me perds, me noie dans les abîmes de la science).

En tout cas, j'ai adoré la fin du roman. Plusieurs interrogations parsemaient mon esprit, et ce n'est qu'à la fin du livre qu'une réponse est apparue à toutes les questions que je me posais tout au long de ma lecture. C'est un bon rebondissement (le seul, malheureusement, de l'histoire), dont je ne m'attendais pas du tout.
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Un court roman, qui se distingue des fresques historiques habituelles de l'auteur. Encore qu'il s'inscrive dans la brûlante actualité puisque les conflits se multiplient dans le monde et que l'arrachement des réfugiés constitue un des thèmes de prédilection de l'auteur : après le génocide des Arméniens, les échanges de population entre Grecs et Turcs d'hier, la fuite des chrétiens d'Irak d'aujourd'hui, la guerre autour la bande de Gaza, les combats entre factions en Syrie et en Lybie ... Rien ne change dans ce Moyen-Orient de toutes les intolérances, pourtant berceau de notre civilisation.

Mais surtout, une histoire d'amour cousue de fil blanc entre deux êtres fracassés par la vie, au bord du suicide et même un peu au-delà …
Théophane est un homme brisé par un événement survenu trois ans auparavant : brillant chirurgien cardiaque, il a tenté une technique originale d'intervention mais a perdu son patient. C'était un accident, il le porte désormais comme un meurtre provoqué par son orgueil, sa témérité.

Sa vie a basculé et, une fois encore, il a tout quitté pour se retirer sur l'ïle de Patmos, d'où était originaire sa grand-mère. Car Théophane vit la détresse des exilés. Arraché à l'Egypte après la prise de pouvoir du colonel Nasser en 1956, sa famille a dû fuir au Liban et en France. Sur ce coin de terre d'une beauté saisissante, encore toute imprégnée des mythes grecs comme des cavaliers de l'Apocalypse, il exerce la médecine générale dans la plus grande modestie, pour expier l'inexpiable.

A cet homme brillant, enterré vivant à 45 ans, sera donnée une seconde chance : la rencontre avec Antonia, jeune handicapée de vingt ans sa cadette, qui n'accepte pas le destin qui lui a paralysé le bas du corps. On voit clairement comment s'achemine cette histoire d'amour et de résilience.

C'est évident, mais aussi très bien écrit, fluide, bien construit, avec une accélération dramatique dans les derniers chapitres. Les paysages sont décrits avec grâce, les personnages campés avec tendresse, avec une mention spéciale pour Jéhol, le cheval-thérapeuthe.

Un bref roman plein d'espoir, bien agréable à lire pour faire oublier une journée de pluie en été …
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Théophane avait une épouse, un fils, des maîtresses, de l'argent.

Théophane était le meilleur chirurgien cardiaque.

Théophane était comblé et heureux.

Mais Théophane n'a plus rien… n'est plus rien!

Exilé volontaire sur une île grecque, cet homme n'est plus qu'une survivance en souffrance, ne croyant ou n'espérant même plus une rédemption. La raison en reste secrète, profondément enfouie, dissimulée, déguisée. Mais c'est sans compter les êtres humains bien vivants qui l'entourent.

Ce roman est loin de mes habitudes livresques habituelles actuelles. Conseillé et prêté par une amie, Agnès, j'ai énormément apprécié cette "aventure intime" au creux d'un être qui devra faire la paix avec son passé, se pardonner, se réconcilier avec lui-même, pour enfin poursuivre son chemin dans le monde.

C'est une jolie leçon de vie, toute en sobriété et pudeur, pour apporter délicatement la preuve qu'un être qui respire n'est jamais tout à fait mort à l'intérieur, qu'il n'a besoin que d'une étincelle pour s'extraire de ce sommeil et de sa nuit. Parce que les étoiles sont peut-être des astres morts, mais leur éclat est toujours porteur de lumière et d'espoir.

Un roman d'une grande sensibilité qui ne tombe jamais dans le pathétique, une tranche de vie au détour d'un drame pour illustrer que les blessures intimes peuvent toujours se soigner, si ce n'est guérir, pour laisser place à la douce lueur d'un beau matin ensoleillé…
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J'arrive pas à prendre ce roman très au sérieux, mais rien n'oblige à le faire ni à en faire une critique sérieuse :)
C'est mignon, gentil à lire, parfois on se sent dans Dr House (pour les termes médicaux), parfois dans du Musso (no offence). C'est plein de clins d'oeil, le héros s'appelle Théophane (Amélie sors de ce corps!...), son nom veut dire mouche en arabe, il y a des références à l'Egypte, la lumière bleutée de la Grèce s'y retrouve (là chapeau, je sais pas comment il fait mais j'ai vraiment ressenti cela) à l'instar de la belle photo de couverture.
Mais c'est un peu téléphoné...
J'aime à penser que l'auteur s'est fait plaisir, il m'a fait plaisir à moi aussi.

Pour ne pas rester dans la petite déception des « nuits du Caire » j'ai choisi cet autre roman de Sinoué et je me suis réconciliée avec lui. Certes on y retrouve quelques uns des passages nostalgiques sur l'Egypte, et sur ses racines, les mêmes descriptions, les mêmes personnages, des paragraphes entiers dans l'un et l'autre roman, mais qu'importe cela fait partie du risque à lire un même auteur, comme on entend de certains chanteurs le même type de mélodie. Un bon roman, avec non seulement une intrigue, des mystères, un voyage au sein de la Grèce antique et de l'Egypte berceau de l'Orientalisme … sans oublier les blessures des hommes et des femmes, un roman qui se lit vite et bien, qui vous absorbe totalement, que l'on ne ferme qu'avec une impression d'avoir passé un « bon moment ».

Les écrivains qui, comme Sinoué, Maalouf, et d'autres à des degrés différents, portent l'empreinte dans leur écriture de cette partie orientale qui leur donne un pouvoir de conteur qui accompagne leur production d'une aura issue de leurs racines, de leur terre natale, qui prend forme peu à peu et donne à leur oeuvre un éclairage tout particulier, magie de l'Orient, magie des contes des Mille et une nuits, ou effet tardif ( ?) d'un exil mal vécu ????

Roman, Grèce

Il s'agit encore d'une sorte de roman initiatique mais là le personnage central est un homme d'un certain âge avec une grande partie de sa vie derrière lui.
Un drame l'a poussé à laisser une vie comblée derrière lui et il semble se cacher sur cette île où il se transforme en misanthrope.
Une jeune femme handicapée va le forcer à sortir de sa coquille et pour revivre il devra accepter que le drame vécu fasse partie de sa vie.
La description de la Grèce alors que nous sommes à l'entrée de l'hiver fait rêver. C'est un beau roman mais quelques facilités nuisent à sa qualité.