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EAN : 9782363080295
214 pages
Arléa (29/08/2013)
3.65/5   95 notes
Résumé :
Qu’est-ce qui pousse Sabine, petite élève de 5e, solitaire et rêveuse, à ne pas se rendre en classe, ce matin de printemps ?

Pourquoi décide-t-elle ce jour-là de faire l’école buissonnière, et d’aller à la découverte d’un Paris qu’elle ne connaît pas très bien et qui l’a toujours fascinée ?

Ce n’est pas seulement pour échapper au rendez-vous que la prof de français, excédée par son désintérêt, a fixé à sa mère. La fuite de Sabine parl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de découvrir tout récemment l'écriture et l'univers original de Marie Sizun, avec "La Gouvernante suédoise"...qui m'a enthousiasmée...

Dans mon élan , je poursuis avec deux écrits antérieurs... dont ce roman tout à fait pathétique, prenant ... qui met en scène une petite fille vivant dans son quotidien et sa tête un véritable séisme: d'une élève tout à fait prometteuse, sans histoires dans le primaire, se retrouve littéralement au bord du gouffre... les difficultés familiales surgissent, la violence d'un papa adoré, le divorce des parents, une maman aimante, mais se laissant aller...

La maman, simple femme de ménage, veut le meilleur pour sa "merveille", sa petite fille, la change d'école et l'inscrit dans un lycée plus "chic" près de la Porte de Vincennes, où Sabine ne parvient pas à s'habituer, où elle est en manque de ses anciens camarades de Montreuil, issus du même milieu populaire...Un nouveau professeur de français , une femme trop rigide, méprisant plus ou moins volontairement ses élèves,par son incompréhension pour les enfants de milieu dit "défavorisé"

Entre les chagrins familiaux... cette petite fille, Sabine n'écoute plus les cours, s'évade dans ses songes, dans la contemplation de la nature; elle ne se sent bien qu'en cours de dessin , où elle se montre douée et encouragée par son professeur, Mlle Senlis....qui est la seule à lui manifester "écoute et gentillesse"; un einième incident avec la rébarbative prof de français, à propos d'un poème de Victor Hugo, qu'elle connaît et aime... Mais en classe, elle perd tous "ses moyens", se sent paralysée et en panique...
Cette prof... exige de voir au plus vite la mère de Sabine pour exprimer son mécontentement et songe même à une réorientation de cette élève... sans vouloir comprendre plus avant !

L'enfant, tétanisée, est terrifiée par cette convocation: à la fois, car elle éprouve quelque honte vis à vis de l'apparence négligée de sa mère ainsi que son travail peu valorisant... sans oublier son propre sentiment d'infériorité, sa conviction d'être différente et bête !!!

"Ce long trajet à pied du lycée à la maison, d'habitude, Sabine l'aime bien. Elle aime ce moment de solitude, de retrait, où elle a le sentiment, loin du collège et pas encore dans l'appartement, d'être libre, de n'avoir à rendre de comptes à personne. Et puis, c'est un peu, chaque fois, comme un voyage: dans la rue, on regarde, on voit ce qu'on ne voit ni à la maison, ni à l'école.
On voit la vraie vie. On devine déjà un peu du monde. (...)
Et alors on pense, on se demande un tas de choses, on a l'impression qu'on est intelligente, tandis qu'en classe on est l'imbécile..."(p. 42)

Et voilà , l'exclusion sociale, et la mise en échec scolaire, mises en place dans toute sa gravité et sa tragédie...

Sabine se ronge les sangs toute la nuit; et le lendemain, où la convocation maternelle par la prof doit avoir lieu le soir, décide de fuguer et de ne pas se rendre à l'école... elle débutera ses heures buissonnières par la forêt... puis se rendra en métro à Paris, pour revoir Notre-Dame, dont elle avait un heureux souvenir....

Adviendra une rencontre "miraculeuse" avec un jeune couple de touristes anglais, qui sentira spontanément le désarroi et chagrin absolus de cette petite fille...
Quelques heures de lumière , de gentillesse, d'écoute, de dialogues...de découvertes, dont une immersion au marché de la Poésie... où cette jeune lycéenne, dite "mauvaise élève, avec des moyens limités"....se révèle
d'une attention, d'une sensibilité extrêmes quant aux couleurs, à la magie des mots...ainsi qu'à tout ce qui l'entoure...

Quelques heures qui vont lui montrer combien la Vie peut être belle, et qu'APPRENDRE , est un des trésors des plus précieux dans cette existence...et que cela lui permettra de construire sa toute jeune vie, en début de devenir...

Je n'en dis pas plus...si ce n'est que ce roman est bouleversant, enveloppant, par le style, la finesse psychologique de l'auteure décrivant le désespoir total d'une enfant , en perdition, qui se sent rejetée du système scolaire, où elle ne trouve pas sa place, qui en arrive à songer même à disparaître...
Heureusement, Sabine se rebelle, fugue une journée... et des mains tendues... vont la remettre dans le chemin de l'espoir et surtout avec enfin ,l'envie de retrouver sa mère, sans honte et la faim d'APPRENDRE... de vivre et grandir !

"S'ils pouvaient deviner, tous ces professeurs, combien elle a maintenant envie d'apprendre. Envie d'apprendre ! C'était ce dont, avant, elle n'avait pas même idée." (p. 266)

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Comme j'ai aimé ce livre! Un très gros coup de coeur! Il m'a fallu attendre un peu avant d'en parler, tellement l'émotion qu'il provoque reste imprimée en moi après la lecture...

Sabine a onze ans; petite blonde effacée, elle est en 5ème, ses résultats sont désastreux, alors qu'elle était brillante à l'école primaire. Elle rêve en classe et n'arrive pas à s'intéresser aux cours.Sabine s'envole, voit la beauté du monde dans chaque rai de soleil, loin , loin de sa prof de français, de ce poème qu'elle n'écoute pas.

Elle ose se montrer rebelle face aux réprimandes de la prof, et voilà que celle-ci décide de convoquer sa mère. Pour Sabine, c'est inconcevable. Sa grosse mère déjà usée par son travail de femme de ménage , elle l'aime mais elle en a honte.Elle appartient à un autre monde, incompatible avec celui de ce collège où sa mère a voulu qu'elle aille, où Sabine ne se sent pas à sa place...Sabine s'angoisse, pense aux choses qui font mal, comme ce père disparu, qui l'a abandonnée, comme cette satanée culture dont les profs se gargarisent et dont elle se sent exclue.

Alors, le lendemain, Sabine décide de faire l'école buissonnière. de cette journée particulière, que je préfère ne pas raconter, j'aimerais que vous la découvriez vous-mêmes, émanera , jaillira une autre Sabine,plus forte, plus confiante en elle, plus mûre aussi.

Une journée magique, pleine de surprises, de joies de chagrins, d'échanges et de découvertes. Une journée révélatrice, unique et déterminante.

Une journée que j'ai passée avec elle, les yeux embués, la gorgé serrée, où la poésie joue un grand rôle, illuminant tout, révélant Sabine aux merveilles des mots et du monde .

Une écriture limpide, tout en nuances et en douceur accompagne ce parcours initiatique, cette traversée inoubliable.

"Forêt. Comme dans le dessin de ses lettres, le mot se charge de mystère. de parfums, d'ombre et de lumière. de murmures. Oui, c'est comme une musique." La musique de Marie Sizun , celle de la petite Sabine, se sont glissées en moi et chantent doucement dans mon coeur bouleversé.




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Qu'est-ce que j'ai aimé ce roman !
L'auteure a un réel talent d'écriture. Elle écrit merveilleusement bien. Tellement bien qu'elle rend tout doux un récit plutôt triste. On se laisse envelopper par l'histoire de la petite Sabine, collégienne. Et pourtant sa vie n'est pas rose, ses sentiments encore moins.
Une mère solo, femme de ménage, dont Sabine a honte. Envoyée dans un collège BCBG, Sabine découvre un fossé culturel entre elle et les autres élèves. Elle se retrouve seule, en difficulté, sans soutien ni de sa mère (à qui elle ne raconte rien), ni des profs. Sabine a honte de sa mère, de son ignorance (à elles deux). Elle va alors faire le choix de sécher le collège et de partir. Mais tout la ramène à ce collège, à sa mère, à sa solitude. Elle découvre progressivement la honte d'avoir honte de sa mère....
Une rencontre va la sauver.
.
Ce récit aborde différentes thématiques (l'école, les classes sociales, la culture...) parfaitement entremêlées. C'est un récit vrai, sincère, touchant. C'est bien simple, j'ai noté le nom de l'auteure et je compte bien découvrir sa bibliographie !
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Avec Marie Sizun je sais que je ne serai pas déçue, elle nous emmène toujours dans un univers, rude certes, où il y a beaucoup d'émotions, beaucoup de tristesse, de difficultés à se faire une place, sa place mais, elle nous enveloppe aussi, avec sa plume, d'amour, de tendresse et de douceur. Dans "Un jour par la forêt" j'ai toutefois été, au début, un peu décontenancée, il y avait beaucoup de similitudes avec Annie Ernaux, ainsi lorsque la petite se retrouve en décalage dans sa classe et qu'elle a honte d'être ce qu'elle est, d'avoir une mère comme la sienne, j'avais vraiment l'impression de lire "la place" ou " les armoires vides". Mais après ces quelques pages, Marie Sizun ne nous lâche plus.
Être à sa place, avoir sa place, faire sa place, voilà tout le sujet de ce roman. Sabine est issue d'un milieu pauvre et se retrouve dans un lycée "bourgeois" dans une classe peuplée d'enfants d'une autre classe sociale que la sienne. Elle le ressent, ça se voit, ça se sent, son enseignante de français est dérangée par ces différences qu'elle ne sait pas appréhender. Sabine le vit inévitablement mal, elle décide de faire l'école buissonnière. On se retrouve au côté de cette petite dans cette journée de "fugue", au côté mais aussi dans sa tête. Et il s'en passe des choses dans une petite tête de 11 ans. Malgré les chagrins, ce roman est résolument optimiste et comme avec tous les romans de Marie Sizun, je ressors émue.
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- " Ca ne va pas du tout Sabine. Vos résultats sont trop faibles. Vous avez vu le dernier bulletin : " Elève en danger ! Aucune note au dessus de la moyenne sauf en dessin. Il va falloir que je rencontre votre mère."

Sabine sent la panique s'emparer d'elle en songeant à cette rencontre imminente entre sa professeure et sa mère. Parceque la mère de Sabine n'est pas une femme comme il faut. Sa mère est justement une femme comme il ne faut pas! Une mère obèse, informe, parlant mal, vêtue chichement. Aussi Sabine a honte, tellement honte de cette mère immonde, pas montrable. Honte aussi des deux pièces minables qu'elles occupent, respirant autant de pauvreté que d'insalubrité.
Le lendemain, jour de l'entretien, la fillette n'a trouvé qu'une seule issue: S'absenter des cours. Durant cette journée d'école buissonnière qu'elle s'octroie, arpentant les rues de la capitale, sa rencontre avec un jeune couple britannique, feru de poésies et de peintures va lui ouvrir les portes d'un savoir insoupçonné. Grâce à eux, Sabine apprend à penser et à voir différemmnent, à s'épanouir malgré ses blessures, à porter un nouveau regard sur le monde qui l'entoure.

En voilà une belle découverte. Je ne connaissais pas Marie Sizun et J'ai adoré cette histoire fluide, aérienne, dans laquelle on devine combien la poésie tient une grande place dans la vie de l'auteure. Un roman court mais riche émotionnellement. Les mots glissent subtils et délicats et qui, mine de rien apportent au lecteur une belle leçon de sagesse et d'humanité à se livrer et se libérer grâce à la poésie et la peinture nous permettant de voyager, de penser et de voir différemment, de nous rendre sensible aux êtres et aux choses de la vie, tout comme le décrit si bien Marie sizun dans Un jour par la forêt.

Autant dire que je compte bien me pencher sur ses autres écrits dont une partie patiente sagement en attendant de me séduire.
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Ce long trajet à pied du lycée à la maison, d'habitude, Sabine l'aime bien. Elle aime ce moment de solitude, de retrait, où elle a le sentiment, loin du collège et pas encore dans l'appartement, d'être libre, de n'avoir à rendre de comptes à personne. Et puis, c'est un peu, chaque fois, comme un voyage: dans la rue, on regarde, on voit ce qu'on ne voit ni à la maison, ni à l'école. On voit la vraie vie. On devine déjà un peu du monde. (...)
Et alors on pense, on se demande un tas de choses, on a l'impression qu'on est intelligente, tandis qu'en classe on est l'imbécile...(p. 42)
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J'irai par la forêt, j'irai par la montagne...
(...) elle aime l'usage de la première personne le je, ça parle à tout le monde, c'est chacun. Ce qui lui plaît aussi, c'est l'emploi du futur. Le futur, ça fait espérer. On peut toujours rêver qu'un jour on ira par la forêt... J'irai par la forêt... J'irai par la forêt j'irai par la montagne, pense-t-elle, ça rend heureux. C'est peut-être ça, la poésie ?
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-Il fait la manche, mais c'est un monsieur. Ce sera toujours un monsieur, aussi fauché qu'il soit. Tu vois bien qu'il n'est pas comme les autres clochards.
-Pourquoi ? ose Sabine;
-La poésie, ma chérie. La culture. Tu comprendras un jour, j'espère.

Elle sourit. N'en dit pas plus. La petite remue dans sa tête le mot détesté, qui, décidément, la poursuit. Mais, la poésie, il lui semble que c'est tout autre chose que la culture. (p. 196-197)
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ça doit bien exister, des poèmes comme ça, qui disent ce qui la rend doucement triste à l'intérieur et en même temps heureuse ? Des poèmes avec des mots comme des images? Ce sont les mot qui font les images. Les simples mots. Les mots tout nus. Plus ils sont seuls, plus les mots sont magiques, pense la petite.
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Elle pleure du trop de choses vécues aujourd'hui ; du trop de chagrin, du trop de tendresse, du trop de beauté. Elle pleure de l'excès de pensées en elle, du non-dit accumulé, nié, refusé, et qui maintenant s'impose, déborde. Elle pleure sa petite vie informe, en miettes. Elle pleure sa colère et ses espoirs, son silence et l'impuissance de ses mots.
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Videos de Marie Sizun (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Sizun
Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • • 10, villa Gagliardini de Marie Sizun aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/10-villa-gagliardini.html • Odette Froyard en trois façons de Isabelle Monnin aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/odette-froyard-en-trois-facons.html • La femme de ménage de Freida McFadden et Karine Forestier aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/la-femme-de-menage-2.html • Traversée du feu de Jean-Philippe Blondel aux éditions Iconoclaste https://www.lagriffenoire.com/traversee-du-feu.html • Accès direct à la plage de Jean-Philippe Blondel aux éditions Pocket 9782266137553 • Café sans filtre de Jean-Philippe Blondel aux éditions Blacklephant https://www.lagriffenoire.com/cafe-sans-filtre-1.html • 06h41 de Jean-Philippe Blondel aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/06-h-41.html • Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès de Romain Puértolas aux éditions Albin Michel https://www.lagriffenoire.com/comment-j-ai-retrouve-xavier-dupont-de-ligonnes.html • Dans la ville de Élodie Fiabane aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/dans-la-ville-1.html • le tirailleur inconnu de Éric Revel aux éditions du Lizay • La seconde vie d'Eva Braun de Grégor Péan, Françoise Carrière aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/la-seconde-vie-d-eva-braun.html • le Ciel t'attend de Grégor Péan aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/le-ciel-t-attend.html • Pascal Thomas, souvenirs en pagaille de Pascal Thomas, Alain Kruger aux éditions Séguier https://www.lagriffenoire.com/pascal-thomas-souvenirs-en-pagaille.html • Jean-Louis veut une mouche de compagnie de Emmanuel Bergounioux et Mayana Itoïz aux éditions Casterman https://www.lagriffenoire.com/jean-louis-veut-une-mouche-de-compagnie.html • Manu et Nono en plein conte de fées de Catharina Valckx aux éditions École des Loisirs https://www.lagriffenoire.com/manu-et-nono-en-plein-conte-de-fees.html • Petit Bonheur de Yue Zhang, Florence Seyvos aux éditions École des Loisirs https://www.lagriffenoire.com/petit-bonheur.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com •
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