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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Ce n'est pas l'enfant qui raconte, mais une voix extérieure qui la connaît bien, au point de noter ses oublis et ses sentiments ultérieurs : « plus tard la petite comprendra etc. »

Au départ, une histoire de couple entre la mère et l'enfant, dans une entente parfaite : La petite jouit d'une liberté dont elle ne connaît pas les limites, affranchie des règles de la vie en société. C'est pourquoi le retour du père, ex-prisonnier de guerre, va rompre cette harmonie initiale, père d'abord redouté pour des remarques sévères, puis accepté et aimé en raison d'une franchise qui contraste avec les cachotteries de la mère et de la grand-mère.

Le drame de la petite sera de noter tout ce qui lui a paru surprenant pendant la guerre, et d'en parler étourdiment à son père, avec comme résultat de créer des scènes de ménage, voire de mettre en péril l'union parentale.

La langue est d'apparence très simple, comme la petite qui note l'instant, admet sans comprendre, désapprouve d'instinct, parle sans réfléchir, quitte à nourrir plus tard un sentiment de culpabilité devant les inconsciences de son âge.

Le lecteur comprend bien des choses que remarque la fillette, il comble le décalage entre ce qui est perçu, senti, vécu par l'enfant, et les comportements du couple. Tout l'intérêt du récit réside dans cette distance, créée par un langage « naïf », fragmentaire, avec des tours présentatifs, des doubles sujets ou doubles compléments;

Voici l'incipit :

C'est dans la cuisine de l'appartement, un après-midi d'hiver. Elles sont là toutes les deux, la mère qui repasse son linge debout, si grande et la petite assise dans son fauteuil d'enfant, près d'elle. Elles se taisent maintenant. La petite réfléchit à ce que la mère vient de dire. A la radio tout à l'heure il y avait des informations, des informations sur la guerre, comme toujours. A la fin, la mère avait éteint et, tout en continuant à repasser, elle avait dit quelque chose comme : «  ton pauvre petit papa »… ou bien même : « Quand ton pauvre petit papa reviendra »… Négligemment. Comme ça.

On pénètre ainsi, avec ce livre sobre et bien construit, dans l'esprit de l'enfant, depuis ses premières émotions, et même ses calculs, jusqu'à un âge plus avancé où il juge ses relations avec le père.
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Paris, 1944. Une petite fille de quatre ans vit dans l'insouciance de la guerre, heureuse et libre, seule avec une mère qu'elle adore. Lorsque revient le père, qu'elle n'a jamais vu, prisonnier de guerre libéré, l'existence de celle qui s'appelle France, prénom choisi par le père avant de partir au front,pour l'enfant à naître, mais qu'on appelle « la petite », est bouleversée.

Pour cet intrus qui lui prend sa mère et entend imposer son autorité, elle éprouve d'abord de la haine, de l'effroi aussi devant sa dureté, sa violence, son étrangeté. Puis, avec tout l'excès dont est capable un enfant, elle se met à l'aimer d'un amour absolu, exclusif, un peu fou. Mais elle va être à l'origine d'un drame familial dont l'ombre se dessinait dès les premières pages du livre...

Qu'est-ce qu'un père? C'est la question qui court tout au long de cette remontée de souvenirs poignants mais distanciés, écrits à la troisième personne et dans une grande économie de style. La réponse, lumineuse, nous sera donnée dans les tous derniers mots du texte.

Ce roman autobiographique est le premier d'une jeune romancière de 65 ans. Elle obtiendra le grand prix des lectrices de Elle pour son second ouvrage, La femme de l'allemand en 2007.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, où toute l'histoire est racontée du point de vue de l'enfant, une petite fille sensible, observatrice, indomptée élevée par une mère fantasque et permissive, sans aucune contrainte, dont tout l'univers se résume à cette entité, le couple mère/fille. Quand le père revient ce couple-là vole en éclat, elle découvre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas cachée derrière sa mère, la femme amoureuse... Et puis elle va apprivoiser et sa peur et son père et délaissant sa mère, envers qui elle ressent une rancune profonde même si elle ne sait pas mettre de mots sur ce sentiment, elle va basculer effectivement de la haine à l'amour fou...L'histoire est découpée en chapitres courts, en instantanés où tout se joue dans la tête de l'enfant ou dans de courtes scènes familiales. La finesse d'analyse doit sans doute un peu aux études de psychologie de l'auteur parallèlement à son métier de professeur de littérature et beaucoup à sa capacité à retrouver son regard d'enfant pour faire vivre ses souvenirs...Pendant cent cinquante pages, le lecteur a quatre ans et ressent plein d'empathie pour cette petite fille dont la vie va être changée pour toujours...
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Une très belle découverte avec ce roman relatant les pensées d'une petite fille de 4 ans.
France de son prénom ne sera appelé que " la petite " par sa mère, car c'est sa petite fille et avec elle il y a un lien fusionnelle très fort, elles vivent seules avec quelquefois pour toute visite la grand-mère que la petite n'apprécie guère.
Elle ne connait pas son père, parti a la guerre trop tôt pour qu'elle s'en souvienne.
Mais voilà qu'un jour, le père prisonnier va être libéré et la vie de la petite et de toute la famille va être bouleversé.
C'est un homme meurtri qui va revenir avec ses sauts d'humeur, sa violence, sa colère et l'indifférence de sa fille.
Au fil du temps un bouleversement va se produire, inversant les rôles, le père se rapprochera de sa fille et délaissera sa femme.
Une histoire de vie compliqué et bouleversante qui nous questionne, que va t-il advenir de cette famille ?
Un roman fort en émotions dont la fin nous laisseras dans l'émotion.
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Le père de la petite
Une jeune femme et sa petite fille âgée de 4 ans vivent heureuses et de façon fusionnelle jusqu'à ce qu'un événement, pressenti comme une menace, s'annonce ; « le père de la petite » va rentrer d'Allemagne où il est captif depuis plusieurs années. Dès le début l'inquiétude rôde, les questions fusent et les non-dits règnent. L'épilogue ne ressemble pas à une fin car toujours plus de mystères sont évoqués, sans doute l'auteure laisse à chacun le soin de les élucider selon sa sensibilité. Excellent !
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J'ai dévoré ce livre trouvé chez Emmaus. J'aime cette auteure qui a une vraie plume et un univers à elle. Son écriture est précise, fine, en même temps un je ne sais quoi d'infiniment rigoureux s'en dégage. Ses personnages sont toujours au bord, prêts à basculer, fragiles et forts à la fois. C'est d'une subtilité à couper le souffle et d'une intensité impressionnante.
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j'ai acheté ce livre au détour d'une rencontre magique avec la romancière, ce livre est pleins d'émotions, tendresse, d'amour....j'ai adoré !
après avoir lu "la femme de l'allemand", j'ai été enchantée par ce deuxième livre, reste a lire son troisième roman ....
je vous recommande vivement ses livres, ce sont de vrais bijoux !!!!


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http://liliba.canalblog.com

Papa, Maman et moi, et moi, et moi...

La petite vit avec sa maman. La petite ne connaît de son papa que les photos posées sur la commode du salon et collées dans l'album. La petite est un peu apeurée, angoissée du retour prochain de ce papa, dont elle sait finalement peu de choses. La petite est encore bien petite, elle n'a que quatre ans, et elle ne comprend pas tout ce que murmurent sa maman et sa grand-mère, mais elle sent que l'atmosphère du foyer va changer, comme celle du pays maintenant que la guerre est terminée.

Le papa de la petite revient, mais il est blessé, fragilisé par les horreurs vécues et par sa captivité et les relations entre la mère et la fille, jusque-là très fusionnelles doivent évoluer pour faire de la place à cet homme au sein du foyer. le père et la petite ont du mal à s'approcher l'un de l'autre, à faire connaissance, à apprendre à s'aimer ; les équilibres entre les membres de la famille sont modifiés et chacun doit redéfinir sa place pour trouver son bonheur avec les autres. Mais peut-on être vraiment heureux tous ensemble, sans que l'un ou l'autre ne se sente rejeté, peut-on donner un amour total à un parent sans spolier l'autre ? Comment éviter la jalousie, même entre des parents et leur enfant ?


Je ne vous dirai rien de plus de l'histoire, si ce n'est que j'ai ADORE ce livre ! J'ai retrouvé l'écriture incisive de Marie Sizun, découverte dans La femme de l'Allemand, l'émotion, les non-dits des relations mère-fille, la puissance du silence, la force des mots, leur poids quand ils font mal... J'ai vraiment un coup de coeur pour cet auteur !

Triste et poignant, à lire absolument !


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LE PÈRE DE LA PETITE de Marie Sizun

Voilà un livre qui m'a plu beaucoup et que j'ai lu en une journée. J'aime cette écriture épurée et la construction de l'histoire qui se fait presque mine de rien, la psychologie des personnages (peu nombreux). J'ai également apprécié la lecture de la femme de l'Allemand de cette même écrivaine.
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