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sur 1284 notes
"Une journée d'Ivan Denissovitch", c'est du café fort, du café fort noir, bien qu'en apparence, il n'en ait pas l'air. À vue de nez, le café a l'air fort clair, pour peu, on apercevrait le clocher de l'église dans le fond de la tasse, mais lorsqu'on le goûte, sa force se fait ressentir dans la bouche et elle vous prend à la gorge.

Étrange pourtant, puisque ce récit d'une journée dans un goulag, en plein hiver, ne comporte pas de scènes violentes, ni de scènes de tortures. Pour peu, on lirait bien cette histoire avec le sourire... jusqu'à ce que la dure réalité se fasse ressentir : hé, on est au goulag !

Voilà toute la force du roman de Soljénitsyne : faire du roman fort, nous prendre par les tripes, nous faire ressentir la faim d'Ivan et des autres, nous faire ressentir le froid mordant, la peur, la résignation, la violence des gardiens, l'inhumanité des lieux, le travail titanesque qu'on leur demande d'accomplir, le tout sans épanchements, sans forcer le trait, en restant sobre... Tout en nous donnant un récit d'une forte intensité.

Ben oui, c'est quoi une journée dans toute une vie ? Rien... Mais pourtant, si importante. Surtout qu'au goulag, il faut rester en vie.

Il ne se passe pas de choses exceptionnelles dans le roman, pourtant, l'ennui est impossible et j'ai suivi cette journée d'Ivan avec passion, mes les tripes nouées tout de même.

Ivan, il est un homme simple, avec de l'enthousiasme. Ce n'est pas un tire-au-flanc ou un salaud, mais pour survivre au goulag, il doit ruser afin que son morceau de pain qu'il a caché ne soit pas dérobé durant son absence, ne pas se faire donner par un autre qui aurait à gagner un petit avantage, bref, éviter de se faire remarquer et d'aller au cachot qui signifierait la presque mort.

Mieux qu'un Spartiate, le prisonnier CH-854 de la brigade 104 a mis au point tout un tas de petites combines afin d'améliorer quelque peu sa détention inhumaine : ne pas dévorer toute sa miche de pain le matin pour la faire durer; magouiller afin d'avoir une soupe en plus; rendre des services à ceux qui reçoivent des colis; faire correctement son travail pour ne pas mettre leur brigadier dans la merde; cacher quelque lames dans son uniforme et faire en sorte de ne pas se faire attraper...

Denissovitch se permet même le luxe, à la fin, d'être optimiste et de se dire qu'une journée de plus était passée, sans seulement un nuage, presque un bonheur...

Un récit minimaliste qui donne naissance à une oeuvre puissante, fallait le faire et le génie de l'auteur l'a fait. Poignant.

Et si le lecteur se donne la peine de réfléchir à l'envers du décor, cela lui donnera la vision d'un système totalitaire qui nie l'individu, qui lui enlève tout espoir et toute possibilité de réintégrer la vie normale. Ils savent tous qu'ils ne sortiront jamais de là...

On peut comprendre qu'à l'époque où le roman fut publié dans le "Novy Mir" il fallu couper quelques passages pour la publication (pourtant, ils n'étaient pas excessifs, ces passages) et que cela péta comme une bombe dans l'opinion russe puisque c'était la première fois qu'un écrivain parlait des goulags, lui qui y avait été.

Un grand roman à découvrir !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Au Goulag , rien ne vous est epargné !!! Les brimades se suivent sans repit , le but ultime etant bien sur de vous casser , de vous briser afin que votre volonté soit aneantie , lavée de tout residu anti-patriotique faisant ainsi de vous un homme neuf , fidele aux idees du Soviet Supreme.

Livre glaçant s'il en est..( sans vilain jeu de mot car bosser par -30 , a moins d'etre un ours polaire..) Une fois l'effort d'immersion accompli ,rendu delicat par la redaction argotique de ce recit d'epoque et qui a necessité , pour ma part , un petit temps d'adaptation , l'on se prend d'affection pour Choukhov , et sa resignation ( comment ne pas l'etre) s'apparentant souvent a une certaine philosophie de vie (de survie serait plus appropriée ).

La faim , le froid , les maladies , les embrouilles entre prisonniers , et ces comptages qui n'en finissent pas sont ainsi le lot journalier , mensuel , annuel..de ces "reeduques" qui , pour les plus chanceux , ressortiront libres alors que leurs camarades , eux , le feront les pieds devant.


Un livre puissant , dur , d'une immense tristesse au regard de toutes ces vies sacrifiees au profit d'un ideal socialisme omnipotent...
Un livre necessaire...
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Qu'est-ce qu'une journée dans une vie ? Pas grand-chose, non ?
Alors, qu'a-t-elle de particulier cette journée dont il est question dans ce livre ?

Tout d'abord, ce n'est pas celle d'un homme ordinaire, mais celle d'un zek, c'est à dire d'un prisonnier du goulag en URSS.
Cette journée laborieuse que l'auteur nous décrit par le menu, sans temps mort, d'une seule traite, nous semble sans fin.
Et surtout on perçoit qu'elle est semblable aux milliers qui l'ont précédée et aux milliers d'autres qui la suivront.
Tout l'art de Soljenitsyne est là : en peu de pages, faire sentir au lecteur la lenteur de l'écoulement du temps, la répétitivité des tâches effectuées par les zeks, l'absence d'espoir devant une durée de peine qui n'autorise aucun rêve.

Ne pouvant songer à l'avenir, les zeks ne sont préoccupés que par l'instant présent et ne pensent qu'à deux choses : manger et se protéger le mieux possible du froid sibérien.
Dans cette misère commune, ils font preuve d'une entraide virile, rugueuse et forcément touchante. Mais ils savent aussi se montrer très égoïstes et personnels par moments lorsque se présente l'occasion d'obtenir un peu plus de nourriture, de meilleurs vêtements contre le froid, une meilleure place où dormir ou une petite faveur auprès des gardiens.
Sojenitsyne décrit là une dualité qui peut paraître étonnante à première vue, mais qui est tout à fait logique compte tenu des conditions de vie dans le camp.

Dans un texte court et percutant, l'auteur fait comprendre l'arbitraire des arrestations, la longueur démesurée des peines infligées, l'inhumanité des goulags : toutes les horreurs du stalinisme, qu'il ne faut surtout pas oublier.
Il le fait avec une grande sobriété, et le résultat est d'autant plus fort, plus saisissant.
Avec ce premier roman (écrit en seulement deux mois !), Sojenitsyne fait preuve d'emblée d'un immense talent d'écrivain.
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... Car l'époque se prête à lire ou relire Soljenitsyne !
Plongée l'espace d'une journée dans le petit monde carcéral du goulag, Ivan Denissovitch nous raconte la journée type d'un condamné. Parce qu'il a écrit des mots ou tenu des propos qui sont jugés inconvenables aux idées du parti, ou eu une attitude anti patriotique, il en prend pour dix ans de bagne dans la plus clémente des sentences. C'est la règle dans ce pays rongé par le soviétisme, défécation d'un communisme qui vous veut du bien. En général, quand une idéologie religieuse ou politique vous veut du bien ou agit en tant que tel, à l'arrivée vous perdez une part non négligeable de vos libertés individuelles.
Alexandre Soljenitsyne écrit « Une journée d'Ivan Denissovitch » en 1962. Il profite de la « déstalinisation » du pays par Khrouchtchev pour le faire publier. Il y met néanmoins les formes. Il ne faut par heurter la sensibilité du polit bureau. C'est écrit dans le langage du moujik à dessein de toucher un large public et peut-être de montrer des bagnards au bord de l'analphabétisme : qui les plaindrait ? ça permet aussi au pouvoir de montrer les risques d'une trop forte contestation et que l'on ne badine pas avec la doctrine du parti...
Ça n'en rend que la lecture plus rugueuse et mal grès l'horreur qui règne dans ces camps de concentration ou de « rééducation », on sent parfois l'auteur avoir un certain sens de la dérision tant certaines situations sont désespérées. Il y a une pointe glacée d'humour, de sarcasme.
Une journée suffit car elles se suivent et se ressemblent toutes, amenant chacune sa pierre à l'édifice du malheur de toute cette communauté de victimes du soviétisme.
« Une journée d'Ivan Denissovitch » est une raison suffisamment argumentée pour que l'Ukraine écrase l'envahisseur mafioso-soviétique et que la démocratie l'emporte sur l'hégémonie des extrémismes, sur l'aliénation d'un dictateur.
Traduction de Lucia et Jean Cathala.
Editions Robert Laffont, Pavillon Poche, 226 pages.
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"Une journée d'Ivan Denissovitch" ne se lit pas comme n'importe quel livre. On sait quelle place très particulière il occupe dans la littérature mais aussi dans l'histoire du XXème siècle. En effet, témoignant "de l'intérieur" de l'horreur du Goulag, ces camps de concentration du régime soviétique, la parution de ce livre (le premier publié par Alexandre Soljenitsyne) a contribué fortement à la prise de conscience de l'arbitraire et de l'ignominie du régime stalinien et par ricochet à déconsidéré tous ceux qui se réclamaient encore du "petit père des peuples", le terrible Joseph Staline. On peut dire que ce livre a eu bel et bien une fonction "performative" pour reprendre une expression chère à Laurent Binet, l'auteur de "La septième fonction du langage".

S'il est incontestablement un témoignage extraordinaire sur la vie des zeks, ces prisonniers du Goulag (qui pour la plupart de savaient même pas quand prendrait fin leur détention) je suis moins persuadé de la qualité littéraire de l'ouvrage. Il y a eu quelques moments où j'ai vraiment été intéressé par cette lecture (le tout début et la toute fin, notamment) mais le reste du temps j'avoue m'être plutôt ennuyé et j'ai trouvé que l'écriture manquait de grâce. Je m'attendais à récit plus fort et j'ai été quelque peu déçu.
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J'ai du temps. Il parait que c'est une denree rare et moi je la gaspille comme si elle etait intarissable. Pauvre de moi, je me crois riche en temps. Mais je me ressaisis. J'ai decide de renouer avec d'anciens amis, des vieux de la vieille dont j'avais perdu la trace. Je leur rends visite. Ca me fait un deplacement benefique pour le physique et pour le moral.
J'ai passe une excellente journee avec Leopold Bloom. Nous n'avons pas arrete de deambuler. Il a rate sa vocation: il aurait pu faire un excellent guide touristique de sa ville et au lieu de ca il a passe sa vie a denicher des publicites pour une feuille locale. J'ai ete voir aussi Geoffrey Firmin. Lui, il est devenu insupportable. Il est dans une mauvais pente et, tetu comme une mule, il ne veut ecouter les conseils de personne. Il finira mal. Il m'a attriste. Heureusement que cette semaine mon vieux pote Ivan a reussi a m'insufler son optimisme.

Cet Ivan! Quelle vie! Que ne lui est- il arrive! Mais rien n'a reussi a aneantir sa rage de vivre, a abattre son energie. J'etais hebete par ce qu'il m'a raconte. Pendant la grande guerre il a ete accuse a tort de trahison et a passe dix ans dans un camp de travail, une prison de travail. Il avait tout ce temps peur qu'on ne le laisse jamais sortir, qu'on lui rajoute 10 ans supplementaires a la fin de sa peine en invoquant n'importe quel grief. C'etait monnaie courante parait-il. Mais ca ne l'a pas empeche de faire son travail (on l'a institue macon) consciencieusement, avec un certain plaisir, le plaisir du travail bien fait. Ca ne l'a pas empeche pas de rester optimiste, se nourrissant d'espoirs simples: espoir qu'il fasse moins froid (il travaillait meme quand il faisait -30), qu'il arrive a se demerder une deuxieme ration de kacha, qu'on ne l'envoie pas a des travaux qu'il n'aime pas, qu'il ne s'affaiblisse pas, espoir de continuer a vivre, tout simplement espoir de ne pas mourir trop tot d'aneantissement.

Il m'a raconte dans le detail une de ses journees la-bas, une journee objectivememt insupportable, atroce, mais qu'il finit par signaler, une fois finie, comme une bonne journee. Dure, mais pour une journee de camp, endurable, et meme bonne, avec de petites, infimes, joies. Debrouillard, il s'est procure du rab de pain et de kacha, il a fume une cigarette de tabac passablement pur, un detenu a qui il a rendu service l'a gratifie d'une rondelle de saucisson. Parce qu'il aide les autres, Ivan, et il est respecte pour cela et aussi parce qu'il ne se laisse pas marcher sur les pieds. C'est qu'il n'est pas de ceux qui se laissent abattre, il ne se rend pas. Il ne se rendra jamais. Meme apres huit longues annees, m'a-t-il dit, il gardait l'espoir (fou!) que dans deux ans, une fois finie sa peine, on accepterait en haut lieu sa liberation, on le laisserait sortir. Et il est sorti. Et maintenant il raconte. A qui veut l'entendre. Sans pathos. Sans s'appesantir sur la cruaute de la situation, sur la barbarie. Avec une sorte de neutralite. Sans hausser le ton. Sans jeremiades. Il est surement amer, mais tient a ne pas le montrer. Et c'est moi qui, du coup, me suis empli d'amertume, de degout. Il est revolte, mais il ne le crie pas. Et son recit me revolte, moi, aujourd'hui.

Il m'a dit qu'il a couche sur le papier ses souvenirs. Il a appele ca "Une journee". J'espere que le damne regime qui l'avait enferme finira par lui donner l'imprimatur, l'autorisation de publier. Si cela arrive jetez-vous sur le livre. On a deja assez ecrit sur le goulag, peut-etre mieux (Soljenitsyne dans L'archipel du goulag, Chalamov dans Recits de la kolyma, entre autres), mais le recit d'Ivan sera une reference morale, un monument a la dignite humaine, surmontant l'horreur.
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Court roman grandement censuré parut en 1962 dans le magazine littéraire Novy Mir, sous l'effet de la déstalinisation, puis sous la même forme censurée en France. En 1973 paraîtra l'intégrale française. Il aura fallu 20 ans de l'idée à la publication !

Pour la première fois l'existence des goulags arrive à la connaissance du public avec ses règlements, les conditions de détention et de travail et la déshumanisation qui va de pair. Ivan Denissovitch Choukhov raconte une journée type de sa vie, manifestement positive, homme simple qui ne perd pas d'énergie à s'insurger contre son enfermement arbitraire, qui fait preuve d'une adaptation à toute épreuve avec le fatalisme inhérent au peuple russe !

Même non censuré, ce témoignage donne l'idée de conditions moins rudes et inhumaines que dans la Kolima, bien que restant abjectes !

Que 3 étoiles parce que malgré sa brièveté, ce texte n'a pas été des plus faciles à lire, le style, si style il y a, est haché assez ennuyeux alors que j'ai beaucoup aimé Choukhov. Je ne sais pas si c'est le fait de la traduction ou si c'est l'écriture de Soljenitsyne, mais j'ai le souvenir de ne pas avoir aimé sa prose avec ses premiers livres.

Quelles qu'en soient les qualités littéraires, c'est un texte qu'il faut avoir lu en gardant en tête que ce fut le premier !

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Ce livre tient une place primordiale dans la littérature mondiale. Premier récit du goulag. Dénonciation des camps soviétiques. Soljenitsyne fut un pionnier. A ce titre, ce livre mérite les 5 étoiles. Je ne reviendrai pas sur le récit, d'autres lecteurs l'on déjà très bien fait. Juste mon ressenti. J'en ai parcouru la plus grande partie en diagonale. A notre époque, nous ne sommes plus surpris par ces dénonciations. Partout, de la maltraitance humaine et des atrocités peuvent s'observer. Je repense à la description des camps de ouigours par les chinois dans le Xinjiang par Sayragul Sauytbay, pour ne citer qu'un exemple. de plus, la traduction de l'édition de 1974 que j'ai lue m'a parue très pauvre et ne met pas le récit en valeur. Beaucoup de redondances également, même si elles sont justifiées par le déroulement de la journée. Et j'ai senti une certaine distance avec ce que je pense être la réalité. Comme si le fait de l'écrire en diminuait la portée. Mais, tout cela n'est que mon impression qui compte vraiment très très peu. Je pense que ce livre paru en 1963 en français devait avoir une toute autre portée à l'époque.
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La journée d'Ivan Denissovitch Choukhov n'est pas une journée pleine de rebondissements ; c'est une journée comme les trois mille six cent cinquante autres journées qu'il passera dans un bagne d'Asie Centrale, dix-sept très longues heures régies par un froid inhumain, la faim lancinante et la peur omniprésente. Ne pas tomber malade, ne pas se couper, ne pas se faire prendre par un garde, ne pas faiblir, pour ne pas finir au mitard, ne pas finir au mitard pour ne pas sortir du camp les pieds devant. Il faut composer, ruser, simuler et calculer pour survivre, supporter l'horreur et l'abjection avec le mince (très très mince) espoir de voir arriver le dernier des trois mille six cent cinquante jours…
Lorsque par une circonstance extraordinaire et ahurissante (c'est Khroutchev lui-même qui l'a fait publier, y voyant une dénonciation du culte de la personnalité de Staline !) La journée d'Ivan Denissovitch fut publiée, le monde entier découvrit la réalité de l'univers concentrationnaire soviétique, un environnement particulièrement inhumain, même si Soljenitsyne ne fait pas dans la caricature: le goulag était une arme du totalitarisme dont les conditions d'internement n'avaient rien à envier à celles des camps nazis, mais ne visait pas systématiquement à la négation de l'humanité comme ce fut le cas des nazis ; il existait des solidarités, certains gardiens étaient moins inhumains que d'autres, si bien que l'espoir pouvait subsister.
Ce fut donc une bombe littéraire que ce texte inoubliable écrit dans la langue vive, truculente et lyrique qui recréait l'argot des camps, une langue qui sonnait si vrai pour la bonne raison qu'Alexandre Sojenitsyne lui-même y avait passé huit ans.
Ivan Denissovitch a maintenant 50 ans et ce texte résonne toujours comme un hymne à l'Humanité, avec un grand H.
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De l'art de survivre ou comment l'univers impitoyable des camps génère ses propres règles. Ici cependant, sans vouloir atténuer la monstruosité de ces camps, le totalitarisme n'a pas encore atteint son summum. A la différence des camps de concentration décrits par Primo Lévi, la négation de l'humanité, ou selon Hannah Arendt la transformation de la personnalité humaine en une simple chose n'est pas totale. Les hommes sont résignés, mais l'humanité, la fraternité à l'intérieur de la brigade, la lueur d'espoir d'une fin de peine ne sont pas éteintes. Les derniers commentaires de Choukhov sur cette journée « presque de bonheur » sont à la fois terribles et réconfortants.
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