(Pour palier à l'absence de point de vue ... en attendant d'avoir le temps de rédiger une critique plus consistante)
Pierre Lévy a écrit cet essai il y a près de 20 ans.
La lucidité dont il fait preuve alors, concernant l'émergence des nouvelles technologies de l'information et de la communication ne se perçoit bien qu'avec ce recul des années.
Le projet est de montrer à quel point l'irruption de l'informatique (pour faire simple) dans notre monde modifie le rapport du commun des mortels au réel et plus encore celui des scientifiques.
Le philosophe est partout présent dans cet ouvrage. Il éclaire l'histoire de l'humanité, montre que cette nouvelle étape dans l'art de communiquer, même si elle constitue une rupture importante, n'est que la marche suivant d'un long processus.
"Une grande structure sous-jacente singularise l'Occident : la machine universelle. Elle est un des secrets de son histoire, la forme cachée de son idéal démocratique, un moteur invisible de son art, le sceau de sa puissance industrielle et scientifique"
Tout est dit ici de façon synthétique et se déploie dans le livre au moyen, et ce n'est pas la moindre des qualités de l'auteur, d'une langue riche dans une forme claire où celui qui le souhaite peut comprendre au fil des pages "la croissance (à venir) et le perfectionnement du technocosme", les opportunités et les menaces qui étaient devant nous à cette époque et que, pour une grande part nous n'avons pas su aborder.
L'oeuvre annonçait un processus en devenir, elle est à présent un outil pour comprendre les dérives d'un monde qui n'est pas parvenu "à se dégager de la plate et sèche compétition internationale." et qui voit les nations "simples prisonnières de la course à la puissance" sont "entraînées aveuglément vers un destin auquel elles" cèdent " pas à pas, sans jamais avoir voulu, ni même envisagé sa forme globale".
Pierre Levy enseigne actuellement au Canada. Il est bien dommage que des gens comme le mathématicien-informaticien
Gilles Dowek qui ne l'ont pas lu (je le lui ai demandé ... on lui avait déjà conseillé) reçoivent distinctions honorifique de la part des sommités du domaine de la philosophie (grand prix de philosophie de l'Académie française), alors même qu'ils ont un discours (simpliste) qui tend à entraîner notamment le monde de l'enseignement et de l'éducation vers les dérives que prévoyait Pierre Levy.