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4,12

sur 1309 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Entre ciel et terre est le premier tome d'une trilogie. J'avais été soufflée par le coeur des hommes, lu avant notre voyage en Islande. J'aurais peut être dû lire les trois livres dans l'ordre

Dans les fjords du Nord Ouest de l'Islande, au mois de mars, le monde est blanc de neige. le roman commence dans le Village de Pêcheurs, des baraquements sur une plage où sont posées les barques. Les pêcheurs ont souvent une maison et une famille ailleurs, mais ils logent ensemble avec une cantinière à proximité du rivage. Pétur est le patron de sa barque à six rames. Bardur lit le Paradis perdu, tellement pénétré par la poésie, il en oublie sa vareuse.

la journée est prometteuse, ils iront loin chercher le poisson:


Cette journée de pêche qui tourne au drame est un grand moment de lecture.


La barque est revenue de la tempête chargée du poisson, mais Bardur est revenu gelé.

Le Gamin partageait le lit et la planche de rame avec Bardur ne retournera plus dans la barque et part sous la neige et le vent rendre le livre du Paradis Perdu au Capitaine Kolbeinn 


Les pages de la marche dans la tempête de neige sur le plateau, entre vie et mort, entre enfer et poésie sont hallucinantes.

Le Gamin arrive dans la vallée de Tungudalur et s'évanouit à l'entrée dans la buvette  du bout du monde. 

Dans le village, je retrouve les personnages qui apparaissent dans le Coeur de l'Homme. L'histoire prend alors une autre tournure et quitte le monde de la mer et des poissons. Un moment, je regrette l'âpre poésie des pêcheurs pour cette vie villageoise plus mesquine. La vie du petit port de commerce avec ses capitaines, ses maisons bourgeoises, ses entrepôts sont un autre monde que le gamin va découvrir et qui va lui donner peut être une autre raison de vivre. 

Et comme je veux connaître la suite de l'histoire, je suis impatiente de lire La Tristesse des Anges
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un petit historique pour commencer...
C'est par la lecture d'Asta que j'ai rencontré Stefànsson pour la première fois. Tout en discernant en lui de fabuleuses qualités d'écrivain, la forme du roman m'avait tellement rebutée que j'étais prête à cesser là ma fréquentation de cet auteur. Et je l'aurais fait si une lectrice de Babelio, qui partageait d'ailleurs mon appréciation sur Asta et dont j'avais tout lieu de croire en la qualité du conseil au vu de son profil littéraire, ne m'avait dissuadée de m'en tenir là. Voilà donc comment je me suis lancée dans Entre ciel et Terre. Si cette lectrice tombe par hasard sur cette critique et se reconnaît (c'était il n'y a pas si longtemps), qu'elle en soit remerciée car...

Bien sûr, vous l'avez déjà compris, je suis très heureuse d'avoir persévéré ! Entre ciel et terre est un roman magnifique, d'une rare intensité dramatique, profondément sombre, violent, et surtout éminemment poétique. Je crois même qu'il ne serait pas exagéré de dire qu'il s'agit davantage d'un poème en prose que d'un roman poétique, tant la poésie est l'élément premier de cette oeuvre.

L'autre aspect essentiel est le sens du tragique que véhiculent ces mots si bien choisis. La mort est toujours proche de la vie dans ce roman -ou l'inverse. En tout cas, elles ne sont pas dissociables.
La mort que ces pêcheurs côtoient quotidiennement sur une mer qui est à la fois nourriture et tombeau, dans un pays âpre et impitoyable, aussi effrayant que sublime.
La mort qui vient aussi par les mots puisque c'est parce qu'il est captivé par le Paradis perdu de Milton qu'on lui a prêté que Barδur oublie sa vareuse et va mourir de froid au cours d'une partie de pêche. Déboussolé, son ami "le gamin", qui s'est lui aussi laissé envoûter par la magie de l'écriture, aura d'abord à coeur de remplir une mission : rapporter le livre à son propriétaire en souvenir de son camarade, puis sera également tenté de rejoindre ce dernier dans la mort.
Mais la vie est là, séduisante elle aussi...
Toujours cet exercice de funambule qui tient les hommes en équilibre sur une ligne de démarcation ténue, résumé dans cette phrase de Stefànsson "Nous errons ici, morts, mais encore vivants".

Entre ciel et terre est un grand roman lyrique qui explore le tréfonds des âmes, mais il est surtout porté par une maîtrise de la langue exceptionnelle qui rend sa lecture quasiment hypnotique.
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Jusqu'à quel point est-il possible de mourir à cause des mots, pour les vers d'un poème?

« S'en vient le soir
Qui pose sa capuche
Emplie d'ombre
Sur toute chose,
Tombe le silence »

Bardur et un groupe de pêcheurs islandais s'étaient rendus au baraquement juste avant la nuit. Ils s'étaient assurés de bien appâter les lignes, de prendre avec eux vareuses, chandails et bonnets de laine. Mais le froid glacial de mars ne pardonne pas, il vous transperce avant de vous faire mourir à petit feu. Sur les eaux glacées du froid polaire, une simple barque de pêcheurs est un mince refuge face aux vents violents du Nord, surtout quand la tempête se lève et que le ciel déverse sa colère. Que la rage des vagues vous submerge et que vos pieds sont mouillés. Que vous ne savez pas nager. Et que vous avez oublié votre vareuse, comme Bardur, parce que les vers du Paradis perdu de Milton, le poète aveugle, se sont insérés dans les fissures de votre âme, plus forts encore que votre instinct de survie.

« Il est des poèmes qui changent votre journée, votre nuit, votre vie. Il en est qui vous mènent à l'oubli, vous oubliez votre tristesse, votre désespoir, votre vareuse, le froid s'approche de vous… »

Peut-on seulement s'imaginer jusqu'à quel point les mots sont assez puissants pour toucher le coeur des hommes et changer le cours d'une vie? Bardur est mort en mer par un jour de tempête. Son meilleur ami, le gamin, a tenté de réchauffer ses membres qui s'engourdissaient en lui frappant le corps. La peur s'est installée, les forces lui ont manquées, il s'est recroquevillé au fond de la barque et s'est laissé mourir de froid. La vie n'a pas tenu le coup face aux rimes…

« Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts. »

Enfoncé dans la neige jusqu'aux genoux, submergé par l'incertitude et anesthésié par la peine, le gamin entreprend un voyage pour rendre à son propriétaire le recueil de poèmes qui a donné la mort à son ami. Après, il aura tout le temps de décider s'il veut vivre ou non…

Comme lectrice affamée de nature, c'est au moment de la traversée que j'ai revécu l'Islande des glaciers, celle que j'ai l'impression de toucher encore du bout de mes doigts. Celle des fjords et des vallées, des falaises qui surplombent la mer, celle des volcans, des cratères, des chutes et des grandes étendues de terre. Celle du sommet des montagnes dans le lit des nuages, là où se perd la ligne d'horizon et où le monde prend fin. Je n'ai « jamais été aussi près du ciel » que dans ce 66ème parallèle nord. Les paysages de l'Islande sont une incitation à devenir poète, à réciter le Paradis perdu de Milton…

« Celui qui marche un long moment seul dans une tempête de neige qui jamais ne retombe est peu à peu saisi de l'impression qu'il est sorti du monde, qu'il avance dans un désert loin des hommes. »

Jon Kalman Stefansson est un magicien des mots. Ses réflexions sur la vie et la mort nous amènent à nous questionner sur l'existence ; son but et ses fondements, ce que nous laissons derrière nous une fois partis. Rien ne peut égaler en souffrance la cruauté des hommes, ni leur mépris, encore moins leur lâcheté. Ce monde dans lequel nous vivons nous confronte sans cesse à l' « autre », et à l'image d'une nature où les éléments se déchaînent, nous sommes bien petits face à la menace. Mais les forces de l'amour et de l'amitié seront toujours vainqueurs. Dans le poids de l'absence, elles triomphent du vide et de la solitude. Peut-être en partie parce qu'elles nous renvoient le symbole de notre propre liberté…

« Les rêves nous libèrent parfois des amarres de la vie. Ils sont tel un soleil dans les coulisses du monde. »
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Lu dans le cadre du club de lecture de la librairie L'Attrape-Mots / Marseille.

Jon Kalman Stefansson nous raconte l'histoire des pêcheurs à la morue en Islande, au XIXème siècle. Ils partaient en mer dans une simple barque, en ramant à l'aller et en revenant à l'aide d'une voile. Ils jetaient leurs filets et attendaient que ça morde
"Les quatre autres rament pour déployer cette longue cordelette de lin parsemée d'innombrables hameçons sur lesquels la veille au soir ils ont placé les morceaux de poisson qui servent d'appâts, six lignes, une pour chacun d'entre eux, c'est celle de Pétur qui est posée en premier. Lui et Arni bénissent chacune d'elles avant de la mettre à l'eau afin que rien de maléfique ne sorte de l'abîme, d'ailleurs, qu'est-ce que cela pourrait être ?"

La morue n'est pas farouche. Elle mange tout ce qui est comestible.
"La morue nage toute sa vie durant avec la gueule grande ouverte, tellement vorace qu'elle surpasse toutes les espèces, à part l'homme, bien sûr, elle avale tout ce qui croise sa route et n'est jamais rassasiée, un jour, un gamin a compté cent cinquante capelans adultes dans l'estomac d'une prise de taille moyenne....."

Un jour de pêche comme un autre, Barour est tellement absorbé par les vers du livre "Paradis perdu" de John Milton (poète anglais) qu'il en oublie sa vareuse.
"S'en vient le soir / Qui pose sa capuche / Emplie d'ombre / Sur toute chose / Tombe le silence, / Déjà se lovent / La bête sur son lit d'humus / L'oiseau dans son nid / Pour le repos nocturne."
Il en reviendra mort de froid.
"Il est mort de froid parce qu'il a lu un poème. Certains poèmes nous conduisent en des lieux que nuls mots n'atteignent, nulle pensée, ils vous guident jusqu'à l'essence même, la vie s'immobilise l'espace d'un instant et devient belle, limpide de regrets ou de bonheur. Il est des poèmes qui changent votre journée, votre nuit, votre vie. Il en est qui vous mènent à l'oubli, vous oubliez votre tristesse, votre désespoir, votre vareuse, le froid s'approche de vous : touché ! dit-il et vous voilà mort."

Son meilleur ami et celui que Barour a pris sous son aile protectrice, le "gamin", part rendre ce livre de Milton à son propriétaire. Il doit faire ce voyage en mémoire à son ami d'infortune. Voyage initiatique, au cours duquel, il réfléchira sur sa propre vie et son futur sur cette terre aride : la vie vaut-elle la peine d'être vécue ?

Jon Kalman Stefansson nous décrit un pays au climat hostile.
Pourtant, il nous subjugue par les descriptions qu'il nous fait de ces paysages sublimes.
"D'un côté, la mer, de l'autre, des montagnes vertigineuses comme le ciel : voilà toute notre histoire."
"Les montagnes sombrent dans l'eau".
"La mer est bleue de froid".

L'auteur nous montre, aussi, l'âpre vie de ses habitants, des vies austères. Pour conjurer tout cela, ils se réfugient dans les livres, les rêves.... jusqu'à en mourir parfois.

"Entre ciel et terre" est écrit comme un long poème : la magie des mots, la magie d'un livre, la magie d'un auteur...
"Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires."
"Entre ciel et terre" est le premier tome d'une trilogie. "La tristesse des anges" et "Le coeur de l'homme" la complète.
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Un roman magistralement écrit comme on en voit peu. Une poésie à couper le souffle, une originalité stylistique incontestable (on passe du style direct libre au style indirect, de l'interpellation à la narration, de l'humour à la gravité sans que cela ne gêne en rien la lecture). Un régal !

Une histoire toute simple et ô combien romantique : un pêcheur expérimenté, Bardur, le seul et unique ami du gamin (qui n'a d'autre nom que celui-ci) meurt en mer lors d'une sortie un jour de tempête de neige, sur la terrible Mer Glaciale, parce qu'il a oublié de prendre sa vareuse... Cet homme était absorbé par la lecture du Paradis perdu de Milton, dans une édition de 1928, dont une traduction est arrivée jusqu'en Islande.Son propriétaire n'est pas Bardur, mais un vieux capitaine : "Milton était aveugle, tout comme le capitaine, c'était un poète anglais qui a perdu la vue à l'âge adulte. Il composait plongé dans les ténèbres et c'était sa fille qui transcrivait ses poèmes. (...) Des vers composés au creux des ténèbres qui jamais ne désertaient ces yeux, tracés par la main d'une femme, traduits en islandais par un pasteur doté d'une bonne vue, mais qui vivait parfois dans un tel dénuement qu'il n'avait pas de papier pour écrire et qu'il devait se contenter du ciel au-dessus de la vallée de la Hörga en guise de feuille".

Ne se remettant pas de cette terrible perte, le gamin n'aura qu'une obsession : rendre le livre à son propriétaire et se tuer... Enfin, du moins c'est ce qu'il croit. Mais la vie n'est pas aussi triste... Il croise furtivement une jeune femme qui l'impressionne : "elle n'est qu'un iceberg, pense-t-il, un iceberg couvert d'ours polaires qui vont me dévorer". Mais elle est aussi et surtout "la pluie qui arrose le désert, le soleil radieux qui illumine les coeurs et elle est la nuit qui console"...

D'une histoire toute simple, Jon Kalman Stefansson en fait un enchantement et aborde avec brio le questionnement sur la vie et la mort, la quête d'un sens à l'existence.

Un roman qui hante le lecteur une fois terminé...

Ca va sans dire que je vais lire la suite des aventures du gamin, dans La tristesse des anges. Il a déjà écrit six livres. Entre ciel et terre est le premier traduit en français.
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"Entre ciel et terre" est, pour moi, la découverte d'un auteur. Quelle plume époustouflante ! Ce livre est relativement court, dense et triste, à l'image des conditions de vie des pêcheurs islandais du siècle dernier et de leur terre inhospitalière du Grand Nord. Pourtant, dans la noirceur des nuits glacées et la voracité de la mer déchaînée par les tempêtes, il y a la lueur d'espoir portée par la magie de la poésie et des mots.

Stefánsson parle de deuil, de chagrin, de douleur, de désespoir, mais aussi d'amitié, de lumière, de chaleur et surtout de la puissance de la littérature et de la poésie. J'aime la lecture pour les émotions qu'elle me procure. Celle-ci a bousculé ma sensibilité, l'a été mise à rude épreuve en suivant le "gamin" dans son chagrin et son cheminement initiatique vers la vie d'adulte avec la découverte de la magie insoupçonnée des livres. Calant ma respiration sur la sienne, mes pas sur ses traces, mon désarroi sur son désespoir, j'étais son double sur la barque à six rames, trempée par la pluie déferlante, transie par le froid, remontant les lignes poissonneuses face à la menace des vagues semblables à des murs infranchissables.

L'écrivain parle de la puissance des mots. Il la démontre avec talent tout au long de ce roman fascinant. Qui peut décrire les paupières comme « un rideau à la surface des rêves », sinon un poète ? Il aborde des sujets difficiles, pose des questions métaphysiques et philosophiques, pour en venir au point essentiel, la fugacité de la vie humaine face à la Nature. Humble et fragile, l'Homme doit rester à sa place, si tant est qu'il en ait une. le charme exercé par le texte s'amplifie en tournant les pages, comme la fragrance d'un parfum s'infiltrant dans les méandres du système olfactif, quelquefois jusqu'à l'entêtement.

le nombre d'ouvrages que je garde à portée de main, avec l'impulsion d'en relire quelques passages de temps à autre, est très restreint. "Entre ciel et terre" va s'ajouter à la modeste pile des "élus" pour explorer la profondeur de la pensée de l'auteur, qui a pu m'échapper parfois, tant la musicalité de sa partition est sublime et envoûtante. À l'instar des pêcheurs islandais sur leur frêle coquille de noix, ballottée par la houle grincheuse, il faut prendre son temps pour déguster ce livre, mais aussi choisir son moment, sinon le rythme engourdi par le froid scandinave et les souffrances, endurées par le "gamin", peuvent rapidement devenir intolérables.

Il est des livres comme de certaines personnes, rares, solaires, impossibles à oublier. Ils restent nichés au fond du coeur quoi qu'il arrive. Jón Kalman Stefánson m'a rappelé les raisons profondes de mon amour pour la littérature. Si ce livre est ma première incursion dans son univers, il ne restera certainement pas le seul.
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Un monde liquide entre les rochers un monde de neige ou de mer glacée où ‘l'on meurt de froid parceque l'on lit un poème' quand on s ‘appelle Barour, un monde que des jeunes garçons parcourent avec un homme en récitant des passages du Roi Lear ou de Paradis perdu dans un monde, un enfer où l'on ne sait pas si l'on est vivant ou mort quand on traverse un bras de mer démontée sur laquelle on croise les pêcheurs de morue sur leurs barques si frêles dans la tempête avec trois sacoches de vingt kilos chacune de courrier à porter dans toutes les fermes perdues dans le blanc en tempête et dans ces jours déjà noirs de nuit, et malgré l'effort de la marche contre le vent, contre les temps, ils ont la force de la réflexion dans le marécage de leur cerveau et par ce temps ce n'est pas rien…un monde où l'on emporte le souvenir de chaleur des seins que l'on a entraperçus quand on est encore le garçon, qui nous ont réchauffé quand on est devenu l'homme; presque chaque fin de marche d'une douzaine d'heures dans ça haut de neige froide et humide si dure à marcher on trouve une ferme, ilot de pauvreté mais protection contre le blizzard et tellement nécessaire pour faire sécher les vêtements de la tête au pied.

Ça se passe en Islande,
Là où on a déjà été avec Barour il y a cinquante mille ans à l'époque où les mammouths parcouraient la terre.
C'est la poésie des rêves, il y a aussi beaucoup de ces poètes du froid dans les livres de Jon Kalman Stefansson,
et c'est aussi intensément beau qu'il y fait froid et qu'il se dit des vers qui conduisent à l'ivresse de l'oubli.
À lire avec la carte de l'Islande qui nous accompagne le jour et la nuit quand nous sommes ignorants de nous-mêmes.

On le lira perdu en plein hiver dans une bergerie ou un refuge; si l'on est pas en Islande - on peut imaginer que n'importe quel plateau enneigé un jour de brouillard et de vent est le bon décor, pourquoi pas le refuge des Fonts de Cervières ? On mangera du rustique qui nous tiendra au sol dans le vent et on boira du café noir comme le charbon pour rester éveillé dans les étoiles de Jon Kalman et du Brennivin - gnôle Islandaise à boire glacée (sortant du congélateur ou du désert de glace)


Entre ciel et terre et La tristesse des anges Traduits par Eric Boury
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Rares sont les livres qui ont cette épaisseur, cette profondeur, cette richesse, celle de la vie tout simplement. C'est la poésie qui donne ce supplément d'âme aux mots de Jon Kalman Stefansson, la poésie qui anime mais qui peut tuer aussi. Chacun des personnages, même le plus secondaire, est comme une âme entrevue dans un rêve, chaque homme, chaque femme, a cette richesse que seul un immense écrivain est capable de créer.
Je ne pense pas avoir jamais lu de pages aussi belles, aussi tristes et aussi vraies à propos du deuil, à propos de la mort mais aussi de la vie. Comme si ma terre natale était aussi cette ile froide et battue par les vents, comme si j'avais vécu au rythme de la Mer Glaciale.
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"Le récit de Jón Kalman Stefánsson nous transporte dans un village de pêcheurs en Islande où les tempêtes de neige nous glacent jusqu'aux os. « La mer respire lourdement, elle est sombre et muette », « bleue en surface, mais noire comme le charbon en dessous », prête à engloutir ces hommes humbles qui rament au fond de coquilles de noix. Il nous dit aussi le bonheur simple des marins qui sirotent leur café brûlant en silence, « aussi noir que la plus sombre des nuits », avant de prendre la mer."
Elisabeth Dong (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/entr..
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Il a suffit de quelques secondes pour que je tombe sous le charme de ce roman. Une seconde à mon regard pour se poser sur ce livre. Cinq secondes pour comprendre, dès la première phrases, qu'un voyage poétique m'attendait.

Jón Kalman Stefánsson est un auteur islandais que je ne connaissais pas et c'est donc avec plaisir que je me suis plongée dans Entre ciel et terre, un roman que j'ai pris le temps de savourer, de déguster page par page, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une sensation de flottement…

Il m'est très difficile d'écrire cette chronique. Mon souvenir de lecture reste fragile. La poésie à la fois douce et rigide, adepte de la littérature islandaise, ne me quitte pas. Ce roman m'a accompagnée, m'a fait réfléchir sur la vie, les valeurs et le sens qu'on leur donne, m'a fait ressentir un tas d'émotions…

Il faut se laisser voguer par les mots de l'auteur, prendre ce qu'il nous tend, attrapée ce qui nous intéresse et être attentif à chaque mot, chaque détails.



C'est une réflexion sur la littérature, la lecture, l'écriture, l'importance des mots…

C'est une réflexion sur l'amitié…

C'est un voyage solitaire qui se transforme en rencontres. C'est un retour vers soi, un voyage initiatique…

C'est un voyage poétique…

C'est une réflexion. C'est un voyage. D'une vie. de la vie.

Je ne peux donc que vous conseiller de lire cet auteur. Cette lecture a été pour moi un tourbillon poétique de mots, une traversée islandaise, un voyage initiatique au cours des maux/ mots… J'en ai aimé la plume, le style islandais, la fragilité des personnages, les réflexions qui s'y cachent, la description des paysages et des habitants, le froid perceptible à la lecture… Une expérience de lecture que je renouvellerai à coup sûr avec d'autres de ses romans !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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