Ce court roman constituait un très bon exemple pour illustrer le parcours des Métamorphoses du Moi en HLP, donc j'ai décidé de le lire.
(j'écris cette chronique après le bac, oui oui je sais, mais je l'ai lu début mars !)
Je le connaissais de nom, bien sûr, savais de quoi cela parlait. Je n'ai pas eu de surprises particulières en le lisant.
Le dernier chapitre est le plus intéressant, évidemment, puisque nous découvrons l'histoire racontée par Jekyll. Toute sa confession, ses pensées. Nous comprenons enfin le pourquoi du comment.
C'est une bonne lecture, bien construite, qui pose plein de questions sur la nature humaine et qui se lit rapidement.
--- Je vous partage ici des notes que j'avais écrites après ma lecture, en allant m'aider avec des sites. Je précise donc que la plupart des éléments ne viennent pas de moi - n'ayant pas étudié cette oeuvre en classe ou ailleurs, c'était plus simple pour moi d'aller directement chercher des informations sur internet - , mais j'avais quand même envie de les partager car je trouve cela vraiment intéressant :
Le fantastique est un registre vraiment puissant car il rend accessible à tous des thèmes complexes tels que l'inconscient ou encore le mal. le fantastique est l'occasion de faire réfléchir le lecteur à des problèmes parfois complexes comme l'esprit humain, tout en mettant en scène des personnages et des objets symboliques.
Le mal est en chacun de nous, et les conventions sociales, ainsi que la conscience de chacun, permettent de refouler les mauvais instincts.
Les personnages sont des symboles :
* M. Hyde représente l'inconscient sans bornes, fait de désirs et de pulsions à rassasier.
* Utterson symbolise la conscience qui permet à l'homme de vivre en société, en respectant les règles
* le docteur Jekyll balance entre les deux extrêmes : il essaye de composer avec les caprices de M. Hyde et les codes de la société victorienne dont Utterson est le représentant.
La potion magique, elle, représente toutes les drogues qui peuvent affaiblir la conscience et laisser le champ libre à l'inconscient inhumain (alcool etc.). Ainsi les personnages et la potion sont autant de symboles concrets pour illustrer la lutte intérieur que livre le Moi tiraillé entre le Ça et le Surmoi.
Dans l'esprit de
Stevenson vivait l'idée que l'être humain possédait une nature double. Selon lui, nous avons tous une bonne et une mauvaise version. Toutes deux cohabitent en nous et la mauvaise serait réprimée par la société. L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde est une des premières oeuvres à donner vie à un personnage avec un trouble complexe, un trouble de la personnalité et ses pires conséquences.
Et si cette dualité était ce qui nous rendait humains ? La perfection n'existe pas, la bonté absolue non plus. Ce qui est bien pour moi peut ne pas l'être pour quelqu'un d'autre. L'éthique s'est chargée d'approfondir et d'établir ce qui est considéré comme ‘bien' et ‘mal' mais des divergences sont quand même apparues. Tout au long de notre vie, nous avons en effet tous pu commettre des actes irrationnels et incohérents, agir d'une façon totalement inattendue.
L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde explore, en plus du trouble de la personnalité, une série de questions sur notre propre nature.
Chaque individu grandit dans une société et y apprend les comportements les plus acceptés ou appropriés. Cependant, il semblerait qu'une nature existe en nous. Une nature qui nous pousse parfois à agir. Ou à penser contre ces normes héritées. Le docteur Jekyll pensait qu'il pouvait séparer cette dualité. Or, chacune de ces parties s'est mise à agir à sa guise.
L'histoire de Jekyll et Hyde explore les conséquences de la tentative de séparation de ces deux faces, qui donne lieu à un dédoublement de la personnalité. Tous deux sont la même personne. Leurs désirs et pulsions résident chez le même être. En les séparant, les conséquences sont atroces.
Jekyll était un “homme de bien”, un homme exemplaire, distingué ; un homme qui, comme tous les autres, réprimait ses pulsions les plus obscures. Sa passion pour la médecine et son obsession pour la séparation du bien et du mal l'ont poussé à essayer une potion étrange qui a donné vie à M. Hyde. Ce dernier est l'opposé de Jekyll, quelqu'un qui se laisse diriger par ses pulsions et le plaisir.
A la fin, on nous révèle la vérité sur la nature humaine : l'acceptation de l'impossibilité de séparer le bien et le mal qui vivent en nous. Jekyll et Hyde étaient égaux mais opposés. Au final, il s'agit d'une exploration de la nature humaine pour nous dire que nous ne devons pas essayer de séparer le bien du mal. Tous deux font en effet partie de nous et composent notre identité.
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Bref, cette lecture ne fut pas un coup de coeur, mais j'ai bien aimé. Et puis c'est une référence dans la culture mondiale comme "allégorie de la double-personnalité, tiraillée entre le bien et le mal de chaque être humain", alors c'est toujours intéressant d'approfondir un peu ma culture littéraire. :) (ce que je ne fais pas souvent, mais le bac m'a donné cette occasion !...) Je ne regrette pas de l'avoir lu.