AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 4847 notes
On est instantanément happé comme dans une pièce de théâtre.

L'attention est captivée, les tensions se relâchent et on est pris dans l'univers qu'on nous présente.
L'écriture est délicieuse et truffée d'expressions maniérées de la haute société. Les allusions au Londres de la fin du siècle dernier nous transportent visuellement dans les ruelles et dans l'ambiance fantasque créée par l'auteur.

Freud balbutie les premières théories sur les troubles de la double personnalité, Stevenson s'en inspire et rentre dans l'histoire avec cette histoire devenue culte.



Commenter  J’apprécie          180
Un classique de chez classique, que je me devais de (re)lire : je l'avais lu en anglais en 4ème me semble t-il, et c'était juste impossible, au vu de mon niveau à l'époque...

Histoire absolument mythique, reprise, parodiée partout depuis (le souvenir qui me fait le plus rire est celui d'un dessin animé de Titi et Grosminet), j'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce Londres victorien, que j'adore en littérature, et que je ne rencontre jamais assez. Beaucoup aimé les passages où le narrateur principal croisait le terrifiant Hyde, ainsi que la confession finale du docteur, même si je trouve que le style de l'auteur a mal vieilli. À coups de très longues phrases assommantes, entrecoupées de points virgule, il (ou la traduction??) utilise un vocabulaire suranné où l'on en vient à se poser même des questions sur l'emploi des mots, qui ont soit changé de sens depuis, soit l'auteur/le traducteur s'est trompé.

Une expérience incontournable certes, mais quelque peu minée par l'écriture, qui n'est pas à mon goût, et qui aurait gagnée à être plus simple. le message de l'oeuvre sur le "moi social", personnage mondain (Jekyll), à dissocier de la bestialité, du plaisir des sens contenus et renfermés (Hyde), trouve tout son écho encore aujourd'hui, dans les villes et les sociétés uniformisantes à tout va, où tous se renient pour se fondre dans la masse.
Commenter  J’apprécie          182
Ce court roman constituait un très bon exemple pour illustrer le parcours des Métamorphoses du Moi en HLP, donc j'ai décidé de le lire.
(j'écris cette chronique après le bac, oui oui je sais, mais je l'ai lu début mars !)

Je le connaissais de nom, bien sûr, savais de quoi cela parlait. Je n'ai pas eu de surprises particulières en le lisant.
Le dernier chapitre est le plus intéressant, évidemment, puisque nous découvrons l'histoire racontée par Jekyll. Toute sa confession, ses pensées. Nous comprenons enfin le pourquoi du comment.
C'est une bonne lecture, bien construite, qui pose plein de questions sur la nature humaine et qui se lit rapidement.

--- Je vous partage ici des notes que j'avais écrites après ma lecture, en allant m'aider avec des sites. Je précise donc que la plupart des éléments ne viennent pas de moi - n'ayant pas étudié cette oeuvre en classe ou ailleurs, c'était plus simple pour moi d'aller directement chercher des informations sur internet - , mais j'avais quand même envie de les partager car je trouve cela vraiment intéressant :
Le fantastique est un registre vraiment puissant car il rend accessible à tous des thèmes complexes tels que l'inconscient ou encore le mal. le fantastique est l'occasion de faire réfléchir le lecteur à des problèmes parfois complexes comme l'esprit humain, tout en mettant en scène des personnages et des objets symboliques.
Le mal est en chacun de nous, et les conventions sociales, ainsi que la conscience de chacun, permettent de refouler les mauvais instincts.
Les personnages sont des symboles :
* M. Hyde représente l'inconscient sans bornes, fait de désirs et de pulsions à rassasier.
* Utterson symbolise la conscience qui permet à l'homme de vivre en société, en respectant les règles
* le docteur Jekyll balance entre les deux extrêmes : il essaye de composer avec les caprices de M. Hyde et les codes de la société victorienne dont Utterson est le représentant.
La potion magique, elle, représente toutes les drogues qui peuvent affaiblir la conscience et laisser le champ libre à l'inconscient inhumain (alcool etc.). Ainsi les personnages et la potion sont autant de symboles concrets pour illustrer la lutte intérieur que livre le Moi tiraillé entre le Ça et le Surmoi.
Dans l'esprit de Stevenson vivait l'idée que l'être humain possédait une nature double. Selon lui, nous avons tous une bonne et une mauvaise version. Toutes deux cohabitent en nous et la mauvaise serait réprimée par la société. L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde est une des premières oeuvres à donner vie à un personnage avec un trouble complexe, un trouble de la personnalité et ses pires conséquences.

Et si cette dualité était ce qui nous rendait humains ? La perfection n'existe pas, la bonté absolue non plus. Ce qui est bien pour moi peut ne pas l'être pour quelqu'un d'autre. L'éthique s'est chargée d'approfondir et d'établir ce qui est considéré comme ‘bien' et ‘mal' mais des divergences sont quand même apparues. Tout au long de notre vie, nous avons en effet tous pu commettre des actes irrationnels et incohérents, agir d'une façon totalement inattendue.
L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde explore, en plus du trouble de la personnalité, une série de questions sur notre propre nature.

Chaque individu grandit dans une société et y apprend les comportements les plus acceptés ou appropriés. Cependant, il semblerait qu'une nature existe en nous. Une nature qui nous pousse parfois à agir. Ou à penser contre ces normes héritées. Le docteur Jekyll pensait qu'il pouvait séparer cette dualité. Or, chacune de ces parties s'est mise à agir à sa guise.

L'histoire de Jekyll et Hyde explore les conséquences de la tentative de séparation de ces deux faces, qui donne lieu à un dédoublement de la personnalité. Tous deux sont la même personne. Leurs désirs et pulsions résident chez le même être. En les séparant, les conséquences sont atroces.
Jekyll était un “homme de bien”, un homme exemplaire, distingué ; un homme qui, comme tous les autres, réprimait ses pulsions les plus obscures. Sa passion pour la médecine et son obsession pour la séparation du bien et du mal l'ont poussé à essayer une potion étrange qui a donné vie à M. Hyde. Ce dernier est l'opposé de Jekyll, quelqu'un qui se laisse diriger par ses pulsions et le plaisir.

A la fin, on nous révèle la vérité sur la nature humaine : l'acceptation de l'impossibilité de séparer le bien et le mal qui vivent en nous. Jekyll et Hyde étaient égaux mais opposés. Au final, il s'agit d'une exploration de la nature humaine pour nous dire que nous ne devons pas essayer de séparer le bien du mal. Tous deux font en effet partie de nous et composent notre identité.

----

Bref, cette lecture ne fut pas un coup de coeur, mais j'ai bien aimé. Et puis c'est une référence dans la culture mondiale comme "allégorie de la double-personnalité, tiraillée entre le bien et le mal de chaque être humain", alors c'est toujours intéressant d'approfondir un peu ma culture littéraire. :) (ce que je ne fais pas souvent, mais le bac m'a donné cette occasion !...) Je ne regrette pas de l'avoir lu.
Commenter  J’apprécie          170
J'ai choisi ce livre un peu par hasard, après avoir vu le film "Van helsing" dans lequel le docteur Jekyll faisait une brève apparition. Ce n'est pas un roman facile, mais il m'a beaucoup fait réfléchir...
Tou d'abord, pour commencer, ce roman m'a fait prendre conscience que nous avons tous le bien, mais aussi le mal, comme les deux facettes du personnage principal: D. Jekyll et M. Hyde. Il est plus ou moins facile à chacun de contrôler ses mauvais penchants. Certain l'expriment grâce au virtuel ( jeux vidéos, lecture...) d'autres se cachent comme D. Jekyll ,qui change d'apparence pour ne pas être reconnu et commettre ses crimes. Ce thème est présenter avec beaucoup de suspense et rebondissements, le récit est prenant.
Ensuite, je ne vous cacherai pas que le texte n'est pas toujours facile à lire. le vocabulaire et le style employer sont du XIX ème siècle, plutôt soutenus. Il y a beaucoup de descriptions mais justement, ce décor nous permet petit à petit de nous habituer au style de Stevenson et on a alors l'impression de se trouver avec les personnages, à cette époque et cela ne gêne plus la lecture et finit par nous apporter du vocabulaire.
Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'atmosphère fantastique de l'oeuvre, on ne sait jamais si l'on est dans l'imaginaire total ou la réalité et si cela peut se passer dans la vraie vie: un élixir pourrait nous transformé comme Jekyll ?
Le doute est possible... Cela me fait d'ailleurs penser à d'autres héros que j'apprécie: Dracula, le personnage "du Horla", Zorro... Chacun de ces personnages a une double personnalité pour exprimer le mal, le bien, sa folie... Ce qui nous fait réfléchir sur l'homme et ses instincts.
Conclusion, je vous conseille de lire ce livre à la fois prenant, faisant réfléchir et à l'ambiance et l'atmosphère fantastique.
Bonne lecture.
Lisa
Commenter  J’apprécie          171
Pour moi, "L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde" est d'abord un mythe rendu célèbre grâce au cinéma. Pourtant, à l'origine, c'est Robert Louis Stevenson, l'écrivain voyageur, qui a écrit ce roman fantastique en 1886. Depuis, il a été adapté de nombreuses fois.
Ce qui est passionnant lorsqu'on revient au texte initial c'est la richesse du dispositif narratif très différent d'un scénario de cinéma.
Certes, nous connaissons l'histoire de l'infortuné docteur Jekyll, chercheur passionné qui décide de devenir le sujet de ses expériences en absorbant un breuvage qu'il a mis au point pour prouver qu'il y a une dualité profonde dans tout être humain.
Pour autant, le roman de Stevenson se présente un peu comme un roman policier. Il y a beaucoup de suspense même quand on connaît l'histoire.
Dans le brouillard londonien, à la fin du 19e siècle, Mister Hyde sème la panique autour de lui avec son air démoniaque. Alors pourquoi est-il protégé par le respectable docteur Jekyll ?
Un lien mystérieux uni ces deux êtres que tout oppose (je me suis même demandée si on n'allait pas les accuser d'homosexualité) sans que l'on sache qu'il s'agit de la même personne. On ne le comprendra que tardivement, ce qui permet une analyse psychologique grâce à la multiplicité des points de vue proposé par l'auteur.
J'ai trouvé que Hyde, qui représente le mal, ne cherche pas des victimes mais se retrouve involontairement violent dans un contexte qui le pousse à l'agression. C'est peut-être une façon pour Stevenson de glisser dans ce roman une remise en question de la société victorienne d'autant plus qu'il montre que le supposé Bien n'est qu'un prétexte à se donner bonne conscience et afficher un masque d'honorabilité qui peut s'avérer fragile.
Cet incontournable du roman fantastique est surtout une façon de démontrer avec brio que la nature humaine est complexe.


Commenter  J’apprécie          161
Stevenson nous emmène, avec une écriture délicieuse* (délicate et désuète) parfaitement descriptive (cadre et personnages), dans le brouillard londonien et sur les pas d'un gentleman dont un des amis chimistes fait une expérience peu orthodoxe.
C'est un court roman d'aventure, un mystère dramatique, mais c'est surtout un questionnement autour du Bien et du Mal, de l'identité (qui se reflète dans l'apparence), et une histoire d'amitié.
En le lisant maintenant, dans cette époque et à mon âge adulte, l'épouvante est vraiment douce.^^

*traduction Théo Varlet dans l'édition Librio
Commenter  J’apprécie          160
La construction du récit

Tout comme les nouvelles d'Edgar Allan Poe, L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde est construit de manière singulière avec une tension dramatique qui s'accentue au fil des chapitres pour atteindre un dénouement spectaculaire. En effet, les premiers chapitres sont racontés du point de vue d'un ami du Dr Jekyll qui entend parler et croise Mr Hyde. On sent immédiatement que ces deux personnages que l'on ne croise jamais vraiment sont intrinsèquement liés.

La présence de Hyde se fait de plus en plus présente et surtout de plus en plus menaçante lorsque l'on apprend, d'un témoin, qu'il a commis un meurtre violent en pleine rue. Cette violence de Hyde monte en crescendo au fur et à mesure des pages, passant d'une simple bousculade au meurtre, sans compter les sous-entendus.

Les deux derniers chapitres sont le dénouement de l'histoire et la révélation de l'abject. Les deux sont des témoignages, le premier d'un ami au Dr Jekyll dont le cas reste encore énigmatique à la fin de la lecture. Et le deuxième, celui du Dr Jekyll lui-même qui raconte son histoire avec Hyde et toute l'horreur de la situation.

Je trouve cette façon d'écrire très efficace notamment sur des textes courts comme celui-ci. le livre se lit en une journée et cela permet de monter en tension sans s'ennuyer pendant des pages et des pages. Si vous êtes adeptes des nouvelles d'horreur du type Poe et Lovecraft, ce récit de Stevenson est exactement ce qu'il vous faut si vous ne l'avez pas encore lu.

L'être humain, une entité duale

Ce qui ressort de ce texte, bien évidemment, c'est la position selon laquelle tout individu a quelque chose de dual en lui. Je dois admettre que je partage cette pensée car combien de fois je me suis pris à apprécier tel livre ou film ne faisant pas partie de mes genres préférés, combien de fois je me suis fait la réflexion d'être un peu contradictoire. Mais il faut croire que je ne suis pas la seule et si j'avais horreur des tomates avant et que maintenant j'en mange tout l'été, ma dualité n'est pas au stade extrême de celui de Jekyll. Pour moi, c'est seulement qu'un individu a plusieurs facettes qu'il doit accepter car elles font partie de lui-même.

Jekyll n'accepte pas et c'est là où la situation s'envenime et devient dangereuse pour lui car il finit par s'auto-détruire en n'acceptant pas qui il est, en voulant séparer ces deux entités de lui. Malgré ça, est-ce que ce n'est pas le reflet d'une société qui ne permet pas d'être qui on est ? La société victorienne est bien connue pour ça, préférant taire « l'innommable », toujours paraître, suivre l'étiquette à la lettre. Pourtant cette société victorienne est elle même une société duale dans laquelle riches sont séparés des pauvres à tout points de vue. Il y a également ce paraître, et l'être, avec ces aristocrates côtoyant les bouges discrètement pour assouvir des facettes qu'ils répriment en société. C'est la double morale victorienne : « ce qu'on entend par là, c'est la séparation entre deux sphères : d'un côté celle de la famille et de la vertu, de l'autre celle du plaisir et de l'instinct. » (François Bédarida, La société anglaise)

Et il semblerait bien que Stevenson avait saisi ce problème majeur de la société victorienne car à la publication de son livre, les ventes ont été extrêmement conséquentes pour l'époque. Sans doute était-ce aussi un moyen pour ceux qui n'osaient pas encore franchir le pas de libérer les facettes non-assumées. Il faut également savoir que la criminal law amendment act en 1885 interdit l'homosexualité. Stevenson publie ce récit en 1886....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/09/09/letrange-cas-du-dr-jekyll-et-de-mr-hyde-r-l-stevenson/
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
Commenter  J’apprécie          161
On a tous entendu, ne serait-ce qu'une seule fois, parler de ce docteur Jekyll et de Mr. Hyde, sans forcément savoir de quoi il retourne exactement. On a une vague idée de quoi parle l'histoire, sans en connaître tous les détails et toutes les subtilités. C'est ainsi que j'ai commencé la nouvelle. Sans lire le résumé, sans chercher à savoir ce que j'allais lire, sans vouloir comprendre dans quoi je m'aventurais. Je souhaitais avoir la primeur de la découverte, je voulais faire mes propres déductions, je voulais découvrir par moi-même quelles sont les raisons de ce succès.

Au-delà des premières impressions que peut inspirer cette nouvelle, tels que l'horreur et l'incrédulité, le dégoût et la gêne ou encore la fascination et l'attraction, il y a des thèmes beaucoup plus complexes et bien développés qui contribuent, pour ne dire pas qu'ils sont le point central, à donner cette « profondeur » au texte. Ils abordent des aspects de l'être humain qui, même s'ils ne sont pas nouveaux, sont rarement exploités dans la littérature. La double-personnalité en est le noyau principal et capital, autour de laquelle toute l'histoire tourne et se construit.
Commenter  J’apprécie          150
Chef d'oeuvre du roman noir, classique du roman d'horreur, incontournable classique victorien , cette longue nouvelle est un régal, une référence. Récit à caractère fantastique, nouvelle philosophique, ce livre est juste génial. L'adaptation cinématographique avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner est glaçante.
Commenter  J’apprécie          151
Court roman de Stevenson, publié en Janvier 1886, le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde a donné naissance à un mythe qui est aujourd'hui connu de tous. L'allégorie de la personnalité dans laquelle le Bien et le Mal s'opposent, et trouvent un semblant d'équilibre lorsqu'ils sont en présence l'un de l'autre, est ici largement illustrée.
C'est un roman magnifiquement écrit et très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (16119) Voir plus



Quiz Voir plus

L'ILE AU TRESOR

Au début de l'histoire, le vieux flibustier arrive a l'auberge avec

une brouette
un sac
un coffre
un cheval

10 questions
518 lecteurs ont répondu
Thème : L'Ile au trésor de Robert Louis StevensonCréer un quiz sur ce livre

{* *}