Ce second opus des aventures du duo constitué par Johann Friedrich von Allmen, gentleman-cambrioleur suisse devenu détective privé spécialisé dans la recherche d'oeuvres d'art et Carlos son fidèle majordome guatémaltèque sans papiers.
La prime touchée dans l'affaire des coupes aux Libéllules, aura permis à notre dandy de tenir son mode de vie luxueux quelques mois, mais rapidement le manque de liquidités se fait cruellement sentir. Désormais à la tête d'Allmen International Inquiries, il doit reprendre du service pour se renflouer. Il va ainsi être amené à accepter la proposition d'un certain Montgomery de retrouver un fabuleux diamant rose dérobé lors d'une reception mondaine. Qu'à cela ne tienne, de la Suisse en passant par Londres, sans oublier un séjour dans un grand hotel d'une station balnéaire de la cote baltique, Allmen suivra la trace d'un Russe répondant au nom de Sokolov et qui ne se sépare jamais de son ordinateur portable. Assassinat, bastonades, filatures pimentent cette aventure qui commence comme un roman policier classique pour très vite prendre des allures de thriller financier sur fond de trading haute fréquence. Cela donne une bonne dose de modernité à notre héros.
Le duo nous fait immanquablement penser à celui composé de Bertie Wooster riche célibataire et de son serviteur le fameux et illustre
Jeeves inventé par
P.G. Wodehouse. Totalement déconnecté des réalités de la vie quotidienne (Allmen n'a jamais mis les pieds dans un supermarché de sa vie et est totalement paniqué le jour où il doit s'y rendre : "pardonnez moi, Carlos, je ne suis tout simplement pas fait pour ces taches ménagères."), vivant dans un monde qu'il s'est crée autour de sa serre, vestige de son ancienne splendide demeure, de ses livres grand collectionneur d'oeuvres d'art quand il n'est pas obligé de les vendres contres espèces sonnantes et trébuchantes, passionné d'opéra, il s'en remet pour beaucoup à son majordome qui lui a la tête bien ancrée sur les épaules et le sort de situations inextricables.
On se délecte, lorsque que notre gentleman-détective explique à son interlocuteur russe, avec un humour authentiquement suisse que "quand on a de l'argent, il est plus facile d'être riche" !