Léontine écoutait la liste des disparus. Ses yeux piquaient. Elle se damandait si la barbarie avait réellement pris fin. Melchior n'avait-il pas raison ? A quoi bon tout ce sang versé ? Pourquoi n'était-il pas revenu de ce camp ? On ne disparaït pas sans laisser de traces. Le tissu noir qui recouvrait encore le monument lui coupait l'horizon d'un avenir meilleur. Il n'y aurait jamais de monument du souvenir pour les déportés, les disparus, pensa-t-elle.
Pourquoi ne pas rapprocher les peuples, réduire les armées, mettre en avant les mérites de chacun, élever la conscience des peuples ? C'est si beau, si riche que nous soyons tous différents... Au lieu de nous battre les uns contre les autres, nous devrions nous unir. La vraie victoire est là. Je refuse de participer à cette violence. C'est la seule lutte que je puisse mener.