Essai relativement court et très bien structuré, donc facile à lire.
L'auteur s'attaque avec verve à la "Cancel culture", au "woke" à "l'intersectionnalité" et toutes ces notions apparues assez récemment dans nos oreilles françaises, ayant mis un certain temps avant de franchir l'océan atlantique et débarquer comme souvent en Europe.
Soyons clair, l'auteur ne fait pas dans la dentelle, et c'est plutôt jouissif puisque ne mâchant pas ses mots, il rend son propos clivant et compréhensible. Que l'on partage ou non son analyse.
Il oppose ainsi ce nouveau paradigme à la continuité de notre histoire, aux évolutions que nos sociétés ont connues. Il refuse de juger le passé avec les yeux d'aujourd'hui et, grâce à des exemples bien sentis, pointe du doigt certains paradoxes de ce discours qui, selon lui, devient dominant.
Et même totalitaire toujours selon l'auteur.
Pour finir le panorama, on peut noter que ce livre est assez franchement teinté de vindicte envers la civilisation moderne Chinoise ainsi que l'Islam, désignés comme des ennemis civilisationnels.
"En réalité, l'accusation décoloniale ne vise – avec une mauvaise foi ciblée et mécanique – que la période moderne et uniquement l'Occident, décrété dominateur. La puissance chinoise ou qatarie semble étrangement à l'abri des accusations d'exploitation économique ou politique."
Cela indique d'où l'auteur se place pour écrire ce pamphlet :
"L'antisémitisme maquillé en antisionisme est essentiel pour comprendre la dynamique d'accusation culturelle envers l'Occident."
Voilà, ce livre est intéressant car il offre un point de vue qui, à l'instar de celui qu'il dénonce, se fraie également un chemin dans nos médias et dans le discours public.
Il en est un exemple bien construit donc participant à son élaboration et à sa compréhension.
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Ce livre est une forme de réaction au mouvement « woke » de ces dernières années et plus particulièrement à la manipulation de la langue française qui en résulte et à la création de nouveaux mots pour des mots déjà existants. J'ai trouvé que ce livre précisait particulièrement bien ses sources et ne se contente pas d'une « attaque bête et méchante » de ce mouvemeny
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Dans cet ouvrage éclairant et jouissif, le linguiste Jean Szlamowicz nous propose d’essayer d’y voir plus clair à travers cette «agitation pseudo-intellectuelle», de démêler le faux du vrai.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Cela ne va pas sans d’intenses contradictions puisque l’exigence inclusiviste d’une parité homme-femme se fait avec une revendication conjointe de remise en cause de cette binarité. On se retrouve donc, en toute inconséquence, face à une double revendication : la parité homme-femme et la négation de cette distinction.
Ce n’est pas la langue qui fait que plombier et éboueur seront considérés comme des professions « plutôt masculines » mais la perception sociale – et, accessoirement, la réalité. Cette confusion entre l’organisation sociale et les mots tend, par conséquent, à faire des mots la cause de l’organisation sociale…
Une telle méconnaissance se signale dans les mouvements idéologiques où une piétaille propagandiste répète à l’envi les formules d’un catéchisme dont le martèlement prétend devenir savoir.
utter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'« inclusion ». Or, la langue inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ?
Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire.
Préfacé par Annie Genevard, dirigé par Sami Biasoni, cet ouvrage réunit Mathieu Bock-Côté, Jean-François Braunstein, Jean-Michel Delacomptée, Yana Grinshpun, Nathalie Heinich, Anne-Marie le Pourhiet, Bérénice Levet, Mazarine M. Pingeot, François Rastier, Xavier-Laurent Salvador, Boualem Sansal et Jean Szlamowicz.
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