Suite du roman «
les faisceaux de la peur » de
Maud Tabachnik que j'ai enchaîné tout de suite après avoir terminé le premier, je ne pouvais pas attendre, il fallait absolument que je sache ce qui allait arriver à la famille Livi et à son héroïne, Judith, à laquelle je me suis attachée immédiatement.
Octobre 1940, Judith et son frère ont rejoint la résistance à Londres, Judith est en formation au S.O.E alors que Michaël, est affecté en qualité de mécanicien dans une base aérienne. Son ami, Thierry de Sainte-Foix est lui aussi en Angleterre, c'est d'ailleurs grâce à lui que frère et soeur ont pu rejoindre Londres et aussi obtenir leurs affectations. La formation est dure mais Judith s'adapte, elle aimerait rejoindre le « women's voluntary services » et compte sur Thierry pour lui donner un coup de pouce.
Les nouvelles qui lui parviennent de France sont inquiétantes et lors d'un appel téléphonique avec ses parents, elle comprend que l'heure est grave et qu'il est temps pour elle de rentrer pour les emmener en zone libre, ils ne sont plus en sécurité à Paris. Une nouvelle fois, avec l'appui de Thierry qui ne peut rien lui refuser -et pour cause, le jeune homme est amoureux d'elle- elle prend un bateau direction la côte Normande avec des faux papiers, une fois sur le sol Français elle devra se débrouiller.
A Paris, l'étau se resserre autour de la population juive, le rationnement en vivres devient compliqué, les dénonciations vont bon train et Judith arrive juste à temps pour éviter la déportation à son père qui allait se jeter, naïvement, dans la gueule du loup. Les Livi embarquent à bord d'un train pour gagner la zone libre, sans ausweis qui leur permettrait de ne pas être inquiétés. Judith a de faux papiers qui, si on les regarde bien, montrent rapidement qu'ils sont faux. Mais la jeune femme est téméraire, courageuse, frondeuse et compte bien mettre en application tout ce qu'elle vient d'apprendre en Angleterre pour sauver ses parents.
Une nouvelle fois,
Maud Tabachnik ne laisse rien au hasard, tout est parfaitement documenté, fiction et faits historiques se mélangent habilement et elle arrive à nous transmettre la peur que ressentent tous les juifs qui fuient, parce qu'ils sont constamment au bord de l'abime. Il y a d'abord ce stress qui nous taraude dans le train, je me surprends à parfois retenir ma respiration, comme si, finalement, j'étais avec eux, je trouve ce trajet interminable, paniquée à l'idée qu'ils ne pourraient jamais arriver.
Il y a ensuite leur installation à Marseille qui n'était pas prévue, ils voulaient rejoindre l'Italie, mais là bas ils ne seront pas non plus à l'abri, comment faire confiance en des gens que l'on ne connaît pas ? Judith est sur tout les fronts, elle est perspicace et instinctive, le mot approprié serait « intuitive » elle aide ses parents mais n'hésite pas à s'engager pour les autres aussi, c'est une merveilleuse résistante qui ne lâche rien, -je n'ai pas assez de qualificatifs pour la décrire- et quand Sofia, la femme qu'elle aime, vient la rejoindre, Judith est comblée mais elle ne peut pas se laisser aller totalement, il y a constamment cette épée de Damoclès au dessus de sa tête, de sa famille et du peuple juif. Quand on lui propose de rejoindre la Palestine avec Sofia et de lutter là bas, Judith n'hésite pas un seul instant !
Une nouvelle fois je suis sous le charme du roman qui m'a fait passer un agréable moment de lecture. Je suis presque triste de laisser Judith et Sofia, surtout que la fin du livre pourrait mener sur une nouvelle histoire qui pourrait s'avérer très intéressante et instructive puisque si Judith a été formée chez les Anglais, nul doute que pour vivre en Palestine et obtenir la déclaration de l'Etat d'Israël, c'est contre eux qu'elle devra lutter.
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