Tibo : La leçon de Nitch

“Tibo et la leçon de Nitch” aborde une thématique intéressante à travers le personnage de Tibo (Thibault qui n'aime pas les lettres en trop), 10 ans. le garçon au fort caractère – et il en faut après ce qu'il a vécu – ne veut plus marcher. Comment en arrive-t-on à ne plus vouloir marcher à 10 ans ? Une rencontre incroyable avec un être aussi abîmé que lui par la vie risque de tout changer.

J'avais lu le premier roman adulte de cette autrice, « les yeux couleur de pluie », qui nous racontait une romance sur les terres bretonnes auprès d'une interne en médecine. Je n'avais pas vraiment aimé (sans plus). Pour ce premier roman jeunesse c'est tout autre chose ! Nous retrouvons la Bretagne et la médecine, deux thèmes importants pour l'autrice (qui font partie de son quotidien), dans une histoire qui aborde le thème du handicap et de la reconstruction à l'aide d'une amitié incroyable. La thématique est intéressante tout comme son exploitation. C'est mignon et efficace. Une belle découverte.

Le sujet du handicap et de la reconstruction
Au début du roman nous ne savons pas ce que Tibo a vécu. Nous devinons que c'est sérieux car il est soigné dans un centre de rééducation, qu'il n'accepte plus sa jambe et qu'il refuse de marcher. Petit à petit nous le découvrons et les choses nous sont expliquées. C'est pourquoi je vais tout faire pour ne rien vous révéler (et ne pas vous gâcher la lecture car si l'autrice avait voulu que ça se sache tout de suite, ce serait dit.)
Tibo doit apprendre à vivre de nouveau et se reconstruire dans sa vie d'enfant. Il a beau avoir des parents autour de lui qui essaient de lui faire plaisir pour lui rendre le sourire et un accompagnement à la maison rien n'y fait. C'est alors qu'il demande un chien et qu'il fait cette belle rencontre à la SPA. Deux âmes blessées par la vie qui vont apprendre ensemble à revivre.

Court mais percutant
En tant qu'adulte c'est ce qui m'a marqué dans cette histoire. le roman fait une centaine de pages mais il n'en faut pas plus pour nous plonger dans l'histoire de Tibo et de Nitch. Je n'avais pas adhéré à l'écriture de l'autrice dans son roman adulte mais je le trouve très efficace dans ce roman. Nous entrons très vite en empathie avec Tibo. Nous sentons que son caractère trempé et sa mauvaise humeur apparente est due à une détresse psychologique.
A ce personnage s'ajoute celui de Nitch dont personne ne veut car il est moche et il pue. C'est pourtant ce qui va toucher Tibo qui se reconnaît dans cet animal. Un chien malheureux d'avoir perdu son maître. Ensemble ils vont apprendre à se connaître et à affronter la vie (je vous laisse découvrir la fin de cette histoire.)

Le conseil de la bibliothécaire : « Tibo la leçon de Nitch » s'adresse aux enfants à partir de 8 ans. le texte est court, illustré et accessible en terme de vocabulaire ou dans la manière dont le thème est abordé. Il permet d'aborder l'amitié entre un animal et un garçon en souffrance. Un livre plein d'espoir. Dans cette idée je peux aussi vous conseiller : « Les tout-cassés ».
Lien : https://journaldunebibliothe..

Pour commencer, j'ai beaucoup aimé les illustrations toutes douces.

Au début de ce roman, ce n'est pas merveilleux pour Tibo, bien au contraire. Mais j'ai trouvé que cela faisait vrai. Cela fait même du bien de voir Tibo et sa réaction de rejet. Tout le monde est aux petits soins, attentionné et positif, mais lui est juste en colère. Il ne veut juste pas de toute cette aide car il ne veut pas être dans cette situation. Et ça sonne juste (Sophie Talmen étant neurologue par ailleurs, je pense qu'on peut lui faire confiance sur ce que vivent ses patients).

Ensuite, j'ai évidemment aimé la relation attendrissante de Tibo avec Nitch. Et puis, j'ai aimé aussi le fait que le handicap de Tibo ne soit jamais vraiment dit. Non pas parce que c'est caché (et ce n'est pas l'intention de l'auteure non plus je crois) mais parce que c'est plaisant de s'essayer à deviner, de récolter les indices, de faire des suppositions.

Pour autant, malgré ces points positifs, ce livre ne m'a pas emballée plus que ça, il ne m'a pas marquée et je ne sais pas si j'en garderai beaucoup de souvenirs. Comme un petit quelque chose qui m'a manqué, probablement plus dans la narration que dans le sujet. Dommage... Je pense que ça tient à trois fois rien parfois.

Pour finir, ce petit roman a quand même de nombreuses qualités et je le recommande largement pour parler du handicap.

Le saviez-vous ? Sophie Tal Men écrit aussi pour la jeunesse ! Et c'est tout nouveau, Tibo, la leçon de Nitch est en effet son tout premier :) Aimant et lisant beaucoup de littérature jeunesse.. vous imaginez à quel point cela a titillé ma curiosité. Ceci ajouté au fait que je suis une fan de la première heure des romans de Sophie.
J'ai attendu de venir au salon du livre de Paris, de pouvoir échanger avec l'auteure pour l'acheter et le lui faire dédicacer. Et après l'avoir terminé, je n'ai qu'un seul souhait, que Sophie en écrive d'autres !! :)

Venez, je vous en livre quelques éléments :)

Thibault est un petit garçon de 10 ans doté d'un sacré caractère. La preuve, il écrit son prénom Tibo, n'aimant pas s'encombrer des lettres inutiles.. lol
Son entourage lui dit que c'est justement son caractère bien trempé qui va lui permettre de s'en sortir. de quoi exactement ? C'est ce que l'auteure nous fait découvrir, par petites touches, tout au long de ce roman si touchant. En effet, au début du roman Tibo est sur le point de sortir.. c'est le grand jour. Il doit à présent quitter le centre de réeducation après un long séjour. Mais lui ne veut pas !! Il y est bien, s'est trouvé des amis, et a pu constituer durant son séjour un véritable "cocon".. avec les autres patients, les soignants.. A travers sa colère et son obstination à ne pas vouloir sortir, on comprend la peur qui l'habite, une peur viscérale de la vie "d'après". Ses parents et sa petite soeur eux, n'ont qu'une hâte.. qu'il sorte ! Qu'il revienne à la maison et que leur vie en famille puisse reprendre.

Mais est-ce seulement possible ? Car Tibo est différent, plus "tout à fait le même" depuis son accident. Meutri physiquement mais également psychologiquement.. il n'a que son agressivité comme armure, son rejet des autres. de retour à la maison, sa famille se plie en 4 pour lui faire plaisir et lui cède tous ses caprices. Or, des volontés, des envies, il en a des tonnes.. tout ça dans le but bien entendu qu'ils se lassent, qu'ils abdiquent et lui fichent enfin la paix. Mais lorsque par provocation Tibo déclare qu'il veut un chien et que ses parents acceptent, la donne est sur le point de changer !

Car il n'y en a qu'un comme lui à la SPA.. maigre, tremblant, craintif, recroquevillé au fond de sa cage et très odorant !! LOL Il s'appelle Nietche.. mais c'est bien trop compliqué pour Tibo d'autant qu'il n'aime pas les lettres superflues LOL Ce sera donc Nitch !

Et si c'était lui, Nitch qui allait devenir le trait d'union de cette famille bancale qui peine à se reconstruire. Et si le chien, le meilleur ami de l'homme allait pouvoir apprivoiser Tibo et atteindre son coeur pour le faire battre à nouveau des envies de son âge ?

Ce roman est un petit bijou de par les thématiques qu'il aborde, le tout en douceur, avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. L'accident, une vie chamboulée, comment la première personne concernée le vit, mais également son entourage, sa famille. L'importance de trouver un biais pour communiquer, extérioriser ses sentiments, ses peurs. La reconstruction enfin, qu'elle soit physique mais également psychologique. Et le dialogue, si important, entre le patient et son cercle proche et l'équipe médicale.

Une magnifique histoire lumineuse, solaire, dont on ressort ému, touché et reconnaissant à Sophie d'avoir si bien su marier sa plume délicate, tout en effleurement, à son univers professionnel de soignante.

On en redemande !!!! Et mon petit doigt me dit que Tibo a encore beaucoup de choses à nous raconter et d'aventures à vivre.

Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..

Tibo, La leçon de Nitch 🐕

Premier roman jeunesse de Sophie Tal Men, une de mes autrices préférées, de par sa plume et sa personnalité, qui m'est très chère.
Découvrir sa plume pour les enfants fût une grande joie pour moi car j'ai tout de suite été séduite par son personnage principal, Thibault.

Agé de 10 ans, il écrit son prénom Tibo car il ne voit pas l'intérêt des lettres qui ne servent à rien ! On se prend tout de suite d'affection pour ce garçon au caractère bien trempé, qui a vécu une épreuve et qui n'a pas toujours le moral. Alors que sa famille essaye en vain de lui redonner le sourire, une jolie rencontre avec Nitch, un chien mal en point de la SPA va changer son quotidien.

"Depuis que je suis rentré dans sa cage à la SPA, il me considère comme son sauveur et ne me lâche pas d'une semelle. (...) Un pot de colle qui ne m'obéit pourtant pas plus, et qui tremble toujours autant ! (...) Je sais très bien ce que c'est d'avoir peur. On a l'impression que le monde est injuste et qu'il nous abandonne. Je lui caresse le pli du coup. La zone blanche au milieu du gris. Là où c'est tout doux. Tout chaud. Et je lui dis qu'il n'a pas à avoir peur. Qu'à deux, c'est mieux. On se sent plus courageux."

"Elle aussi a l'air de bonne humeur. Ce petit sourire en coin, elle avait le même, la fois où Papa lui a rapporté un bouquet de fleurs, sans raison. Et du coup, moi aussi j'ai l'impression de lui faire un cadeau, ce matin. Un cadeau sans raison et sans débourser un seul centime. C'est royal !"

Bravo Sophie Tal Men pour cette première ! Hâte de le transmettre aux enfants autour de moi et de lire la suite des aventures de Tibo.
Jolies illustrations au crayon par Maïté Schmitt qui accompagnent la lecture avec douceur.

Le premier livre pour enfant de Sophie Tal Men.
Nous faisons la connaissance de Tibo (son prénom s'écrit ainsi car il ne voit pas l'intérêt des "lettres qui ne servent à rien"!), 10 ans, qui ne veut plus marcher !
Comment peut-on décider de ne plus marcher ? Et surtout pourquoi ?
Est-ce que l'arrivée de Nitch, un chien singulier à plus d'un titre, fera revenir Tibo sur sa décision ?
Une aventure et une complicité qu'on découvre au fil des pages avec une manière très habile de ménager "le suspens". Une histoire touchante, émouvante, qui aidera petit et grand. C'est fin et joliment illustré par Maïté Schmitt.