Après
Sandor Kanyadi et la poésie d'un Sicule, voici
Aron Tamasi et la prose d'un Sicule, car l'auteur rappelle régulièrement ses origines. À mon goût de manière un peu trop complaisante : certaines nouvelles donnent un peu trop dans le folklore à tout prix (une d'entre elles est à la limite de l'apologie du vol et de la tromperie). Dieu aussi est omniprésent et par moments on frise aussi les bondieuseries. Ceci étant, il reste de solides qualités, la première étant d'évoquer la cohabitation des principales communautés de Transylvanie : les Roumains, les Hongrois, les Saxons, les Sicules, auxquelles on pourrait accessoirement ajouter les Tsiganes et les Juifs, territoire sur lequel les auteurs roumains s'aventurent peu, hormis
Gheorghe Craciun ou, chez les Saxons,
Paul Schuster par exemple. Dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, "Étoiles de Transylvanie", il est question du couple que forment un gendarme roumain et une jeune Sicule, victimes d'un incendie criminel. Ne pas oublier que Bram Stocker avait fait de Dracula un prince sicule : l'effroi côtoie la présence de Dieu et n'hésite pas à sévir en son absence, voir "Tamás Szász, le mécréant", prêt à massacrer sa famille ou l'effrayant "Combat dans les alpages" avec un ours. Noter aussi la présence de la nature, un humour souvent proche du désastre comme dans "Respire, Mihályka, respire". Satisfaction d'avoir pu découvrir cet auteur roumain par le territoire qui ne m'est pas accessible par la langue.