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sur 57 notes
Je suis Laurence Tardieu depuis longtemps. Ses mots ont toujours été une source d'interrogation, d'inspiration et d'émotion particulière. J'ai eu la chance de la rencontrer, de l'écouter, et de lui parler. Elle est une personne sensible, lumineuse, impressionnante de douceur naturelle, que l'on a envie de cotoyer plus longuement. J'aime suivre son parcours, être le témoin de son histoire, j'ai aimé la découvrir là dans un moment de tension inhabituel. J'ai été prise par son récit pour ça, pour son regard personnel sur ces évènements dont nous avons tous le souvenir aigu, et pour son désir d'en décortiquer les faits, et l'impact. Il n'est pas toujours facile de trouver le ton juste lorsque l'on a été touché, mais seulement en tant que spectateur impuissant. le sentiment d'imposture, d'indécence, affleure à chaque mot, et pourtant la douleur est là, réelle, elle est entrée avec la sidération et ne lâchera pas prise si facilement. Mais j'ai surtout été emportée plus loin, comme à chaque fois, par la magie de certaines pages, très belles, qui parlent d'elle et de cette sensibilité particulière que je partage avec elle, celle là même qui nous donne le sentiment d'avancer dans la vie la peau à nue. Combien sommes-nous donc à vivre ainsi ? Ce livre est le récit à la fois intime et universel d'une quête de sérénité, mais également un précieux hymne à la vie.
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Roman acheté sur une foire aux livres, un peu au hasard, en découvrant la quatrième de couverture. Il s'agit d'un roman assez largement autobiographique.
La narratrice, parisienne, sait qu'elle va devoir vendre la maison de son enfance, maison de ses grands-parents située à Nice. C'est un déchirement pour elle tant elle se sent connectée, reliée à cette maison et à son jardin. Elle est enceinte. Quelques semaines après la prise de cette décision difficile, ce sont les attentats de Charlie-Hebdo à Paris. Les répercussions sont immenses pour la jeune femme : elle est choquée, traumatisés, marquée, sidérée…Pour elle, peut-être plus encore que pour les autres, il y aura un « avant » et un « après ». La seule chose qui semble pouvoir l'aider c'est d'écrire, de mettre en mots sa détresse et l'intensité de ses émotions qu'elle a du mal à comprendre et à « rationaliser ». Ce roman est un peu le journal intime de cette période trouble pour elle.
Après cette lecture, j'ai mis longtemps avant de m'atteler à l'écriture de cette « chronique », ce qui est très rare pour moi. En fait, ce roman m'a laissée perplexe : peut-être un peu trop intime pour moi, je l'ai trouvé souvent répétitif dans son propos, comme les pensées qui envahissent en boucle la narratrice. J'ai eu du mal à faire le lien entre les deux lignes directrices, la vente programmée de la maison de famille et le traumatisme des attaques terroristes. J'ai le sentiment d'être passée à côté du livre…
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La narratrice est en train de vivre un chagrin intérieur : on s'apprête à mettre en vente la maison de vacances familiale. Cette maison, elle la connaît depuis qu'elle a l'âge de trois ans, où elle y a passé tous ses étés, en famille, avec ses parents, ses enfants, puis entre amis ; elle y est intimement liée. Elle souhaite en faire un roman, mettre en mots la déchirure qu'elle ressent, mais les attentats du 7 et du 9 janvier 2015 surviennent à Paris… Sphère intime et sphère publique se retrouvent alors dans la même ligne de mire, se croisent et s'entrechoquent. Intérieur et extérieur se fissurent ; tout semble lui échapper. Dans le même temps, la jeune femme est occupée à donner la vie…

Par moments le texte n'a plus de points, les mots se bousculent à toute allure et sans raison dans l'esprit de la narratrice, témoignage de la confusion qui l'habite depuis ce premier mercredi de janvier 2015. Elle a littéralement « la sensation que la violence du monde nous est rentrée sous la peau. »

Au fil des mots, j'ai découvert un texte à fleur de peau, très sensible & sensitif ; un texte fait de sensations, ressenties face aux attentats mais aussi face à la perte de cette maison qui symbolise l'enfance, la joie, la jeunesse, le passé qui s'enfuit. Évocations de couleurs, d'odeurs, de souvenirs par petites touches, par détails choisis. L'écriture devient le refuge de sa douleur présente et de son bonheur passé.

L'écriture de Laurence Tardieu, infiniment poétique, nous touche droit au coeur et dans les mots / maux qui s'enchaînent les uns à la suite des autres, les uns aux autres, à bout de souffle, nous ne pouvons que nous reconnaître. Un livre qui se révèle essentiel, indispensable.

Un coup de coeur, et un livre qui se retrouve hérissé de marque-pages…
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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Roman autobiographique ou plutôt réflexion sur cette année 2015, année charnière pour l'auteure qui accepte enfin qu'on se sépare de la maison de famille, nid de tant de souvenirs, mais aussi qui verra la naissance de son premier enfant alors que Paris est frappé par les attentats de Charly Hebdo et du Bataclan…
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« Dispersion ». Ainsi commence le récit de Laurence Tardieu, et ce simple mot le caractérise à merveille. La narratrice parle des attentats de Charlie Hebdo, puis de la vente de sa maison de famille à Nice, puis de sa grossesse, et ainsi de suite. Ces thèmes, traité avec un immense égocentrisme, s'enchaînent mais n'aboutissent jamais.
Au début, j'étais contente de lire le point de vue de Laurence Tardieu sur les attentats, qui n'était alors plus Laurence Tardieu, mais tout Français qui, comme beaucoup, comme moi, n'a pas été directement touché par les évènements de 2015, mais en a tout de même été affecté. Cependant l'auteure s'exprime avec une émotion qui m'a parue très exagérée et sans légitimité : Laurence Tardieu n'a pas été blessée, n'a perdu personne et n'était pas un témoin direct des évènements, alors pourquoi une telle réaction ?
A la fin le silence, c'est aussi un questionnement : comment écrire après le 7 janvier 2015 ? Et après le 13 novembre ? Très complexe, et certainement sans réponse, il rappelle celui auquel les écrivains de la seconde moitié du XXe siècle ont été confrontés : comment écrire après la Shoah ? Comment écrire après que la folie s'est emparée des Hommes en leur permettant de s'attaquer froidement à l'humanité ?
Une question passionnante et qui seule m'a donné envie de continuer à lire, mais A la fin le silence de Laurence Tardieu n'est pas une réponse à la hauteur. Il s'enfonce dans l'égocentrisme, parle de choses et d'autres sans jamais aboutir quelque part.
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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La vie, la mort, trois événements qui se télescopent, une grossesse, dire adieu à la maison de famille sur les hauteurs de Nice, les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hypermarché Casher. Arrachement à un passé et à un monde qui se délite dans la violence. Espoir d'une vie nouvelle.
Qui ne se souvient de ce qu'il faisait lors de certains événements plus ou moins importants, mais publics ?
La mort de Coluche ? Je faisais dîner mes enfants et je me suis mise à pleurer à leur grand étonnement...
La mort de Lady Diana ? de retour de vacances, je repassais en regardant la télévision...
Le 11 septembre ? Je travaillais quand son fils a téléphoné à une collègue en lui disant "regarde la télévision, c'est épouvantable"...
Charlie Hebdo et l'Hyper Casher, j'étais très loin de la France et je l'ai vécu avec la culpabilité de ne pas y être et de ne pas participer à la grande manifestation...
Le 13 novembre ? Nous étions au théâtre et nos enfants nous sachant près de République essayaient vainement de nous joindre (pour une fois c'étaient eux qui se faisaient du souci !).
Avec toujours quand c'est très grave, ce sentiment d'urgence, de colère et d'impuissance très bien rendu dans le style de Laurence Tardieu, même si parfois j'ai dû lire à voix haute car sinon je n'y arrivais pas (l'absence de ponctuation, sur plusieurs pages, j'ai du mal, même si j'en comprends l'utilité).
Le livre a paru en août 2016, encore trois mois et l'horreur sera absolue...
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"A la fin le silence", c'est le dernier roman de Laurence TARDIEU, une écrivaine dont je n'avais pas encore découvert la qualité de la plume. Personne n'est parfait !

C'est Antigone qui m'a sauvée de ce bien mauvais pas. J'avais effectivement lu sa chronique enthousiaste, le sujet m'avait interpellée, il ne restait plus qu'à passer chez mon libraire préféré... Bon choix assurément !

La narratrice vit à Paris. C'est une jeune femme, une écrivaine, une mère aussi. Elle a 2 filles et elle est enceinte de 5 mois quand les attentas de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015 ont été commis. C'est aussi la période à laquelle il est envisagé de vendre la maison de famille de Nice, cette maison pleine de souvenirs et qui lui échappe.

Ce roman de Laurence TARDIEU nous invite à un voyage intérieur, aux confins du moi, là où les sentiments sont exacerbés. Il explore la place du corps, ses frontières, mais aussi ses sensations, ses réactions, sa capacité à surmonter les événements. Il a le mérite de poser des mots sur le ressenti de cette femme dont le corps devient le réceptacle de ses émotions. Il y a celles qui relèvent du collectif (qui n'a pas été affecté par la violence des faits perpétrés au sein de la rédaction du journal satirique ?), et puis celles qui impactent une famille en particulier et qui prennent une dimension individuelle.

Ce roman aborde les liens établis, consciemment ou non, entre une maison de famille et le corps de la narratrice qui l'occupe, les interférences aussi.

Il va encore plus loin en mesurant les effets du manque à venir.

Vendre la maison, c'était perdre ce qui m'ancrait depuis l'enfance. C'était perdre le lieu de mes racines, le lieu des images heureuses - les voix, les corps, les gestes si présents encore là-bas, chaque fois que j'y revenais, de ceux que j'avais aimés et qui n'étaient plus là. P. 17

Avec l'angle des attentats perpétrés le 7 janvier et aussi le 13 novembre 2015, ce roman met en exergue le côté imprévisible de la vie. L'homme est mortel, chacun le sait, mais avec les actes terroristes qui ont frappé la France en son coeur, la fragilité de la vie a pris une dimension toute particulière dans la conscience collective. Il y a un avant et il y aura un après. L'auteure appréhende cette mutation psychique avec beaucoup de finesse et de précision.

Pourtant, comme ces mots-là me faisaient du bien. Je m'y agrippais, je leur étais reconnaissante d'exister. Bien au-delà de l'état de violence extérieure, imprévisible et frappant au hasard, dont ils se faisaient les témoins, ils me permettaient de nommer une partie du magma de sensations dans lequel j'étais empêtrée depuis des mois. P. 97/98

L'écriture de ce roman a une vocation thérapeutique pour la narratrice. Dès les premières lignes, elle nous livre l'objet même de sa démarche, laisser une trace de l'existence de cette maison de famille en voie de disparition. Elle ne soupçonnait pas encore que sa vie à elle serait impactée par des attentats commis tout près de son domicile. le roman de Laurence TARDIEU repose ainsi sur le parcours, l'itinéraire de cette femme qui, grâce à cet exercice, va s'offrir de nouveaux horizons :

Il me semble ce matin, alors que j'écris ces dernières lignes, que quelque chose s'est passé, s'est transformé en moi, comme si j'avais effectué une longue, douloureuse, impossible traversée. Je m'apprête à poser le pied sur un nouveau rivage, un rivage dont j'ignorais l'existence avant d'entreprendre ce texte, un rivage où je n'aurais jamais pensé un jour mettre les pieds, en être à vrai dire capable, un rivage sans maison blanche ni odeur de mimosa, un rivage sans nul refuge possible, un rivage sur lequel la folie des hommes peut tout détruire en un instant. P. 169

J'ai été frappée par la ressemblance du propos tenu par Laurence TARDIEU :

[...] ce qui n'aura pas été écrit tombera dans l'oubli, ce qui n'aura pas été écrit se confondra avec ce qui n'a pas existé. P. 121

avec celui de Gilles MARCHAND dans "Une bouche sans personne" sur cette nécessité d'écrire pour donner corps à des événements et ainsi assurer leur mémoire. Gilles MARCHAND faisait lui-même référence à une citation empruntée au roman « La conscience de Zeno » d'Italo SVEVO :

Les choses que tout le monde ignore et qui ne laissent pas de trace n'existent pas.

Cette ressemblance relève-t-elle d'un simple hasard ou bien est-elle la représentation d'une préoccupation émergente des auteurs du 21ème siècle ? Cette question me taraude mais peut-être avez-vous une idée sur le sujet...

J'avoue avoir lu ce roman avec beaucoup de plaisir et je crois qu'une prochaine fois, à la Bibliothèque, je passerai avec curiosité dans le rayonnage des T histoire de... Si vous avez d'autres romans de Laurence TARDIEU à me conseiller, je suis preneuse !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Au départ, l'auteure souhaitait écrire un livre pour rendre hommage à sa maison de famille, située à Nice, dont elle devait, à grands regrets, se séparer après y avoir vécu de nombreux souvenirs. Cependant, son récit va être bouleversé par les attentats de Paris qui ont eu lieu en janvier puis en novembre 2015. Va en découler un récit où se mêle nostalgie lorsqu'elle parle de cette maison qui l'a vu grandir et effroi quand elle s'exprime sur la manière dont elle a vécu les attentats n'étant pas sur les lieux mêmes mais étant suffisamment proche pour sentir la panique et l'angoisse que quelque chose puisse lui arriver, à elle ou à ses proches. Au milieu de tout ça elle nous parle aussi de sa grossesse et des premiers mois de ce bébé, innocent et émerveillé par tout ce qu'il découvre.

Son témoignage, très intime, est bouleversant. On la sent déchirée de toutes parts par les événements qui se déroulent autour d'elle. Elle ne sait plus à quoi se rattacher car le monde qu'elle connaissait s'effondre lentement autour d'elle. Alors qu'elle aurait pu s'accrocher à l'idée de partir en vacances dans cette maison familiale où elle pourrait faire le vide et se ressourcer, elle ne peut pas car bientôt, ce lieu de paix ne sera plus qu'un souvenir.
Ce livre m'a énormément secoué car je l'ai lu seulement quelques jours après les terribles événements survenus à Nice. Je l'ai terminé, les larmes aux yeux suite à ce récit poignant et dans lequel je me suis par moment retrouvé. L'écriture retranscrit parfaitement les sentiments éprouvés par l'auteure.
J'ai apprécié ce livre et surtout la plume de Laurence Tardieu, même si je l'ai aussi trouvé très dur à lire à ce moment précis et dans le contexte actuel.
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