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3,35

sur 681 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
The Little Friend
Traduction : Anne Rabinovitch.

Voilà un livre que j'ai longtemps hésité à commencer car, autour de moi, ce n'était que critiques et déception. Mais « le Maître des Illusions », premier roman de Donna Tartt, m'avait fait penser à ce qu'une Ruth Rendell tire elle-même d'une intrigue au départ policière. Aussi finis-je par penser que, si ça se trouvait, « le Petit Copain », s'il pouvait se révéler décevant pour les amateurs de polars classiques, était susceptible de plaire à ceux qui, au-delà l'intrigue policière, attendent autre chose d'un roman construit autour d'un crime. (Cette considération me fait donc le classer ici et non dans la catégorie réservée aux policiers ...)

L'action du « Petit Copain » se situe dans l'une de ces petites villes du Sud des Etats-Unis où la Guerre de Sécession n'a pas en fait changé grand chose aux mentalités. D'un côté, les riches qui vont se baigner au Country Club et ne connaissent pas de problèmes financiers. C'est à ce milieu qu'appartient notre jeune héroïne, Harriet Cleve Dufresne, 12 ans pour l'Etat-Civil mais au moins 18 par la puissance de raisonnement et la fermeté du caractère.
Harriet vit dans une grande maison avec sa mère, Charlotte, que l'assassinat non résolu de son fils, douze ans plus tôt, a fait sombrer dans une dépression profonde, sa soeur, Allison, adolescente rêveuse qui s'offre quelques petites escapades en voiture avec un garçon dont elle est amoureuse, et Ida Rhew, la domestique noire qui s'occupe de la maison depuis … ma foi, depuis des lustres.
Autour de cette cellule primitive qui n'a jamais oublié le cadavre du petit Robin, retrouvé pendu à un arbre, dans le jardin, alors que la fête pour son anniversaire battait son plein, croisent la mère de Charlotte, Edith, dite « Edie », et ses soeurs : Libby, Adelaïde et Tatycorum et, de temps à autre, le père de Harriet, Allison et Robin : Dixon Dufresne qui s'est séparé de sa femme à la mort de leur fils et vit à Nashville.
A l'extérieur, la société provinciale sudiste maintient ses deux grands clivages entre les Noirs qui ne sont plus esclaves mais travaillent toujours pour les blancs aisée et les « pauvres blancs » ou « redneks » qui, déjà avant la Guerre Civile, trimaient tout seuls sur le lamentable carré de coton qui leur appartenait.
C'est dans la haine et le mépris que se portent ces deux dernières catégories sociales que « le Petit Copain » trouvent sa première clef : Ida Rhew affirme un jour à Harriet que la seule personne qui ait pu assassiner son frère n'est autre que Danny Ratcliff, l'un des rejetons d'une famille de « redneks » qui avait l'habitude de passer devant la maison des Dufresne pour inciter Robin à jouer avec lui.
Ida paraît si sûre de ce qu'elle avance que, peu à peu, l'idée vient à Harriet de liquider à son tour celui qui a tué son frère aîné et ruiné la santé de sa mère.
Mais ce n'est là qu'un argument qui permet à Donna Tartt de nous dresser le portrait d'une région qu'elle connaît manifestement fort bien et de ses moeurs. Certaines pages, comme celles qui sont liées à Eugène Ratcliff et au prêcheur qui se sert des serpents pour vendre la parole de Dieu, sont saisissantes tant elles révèlent le mic-mac religieux qui sévit aux Etats-Unis.
Si Tartt est loin d'égaler le style unique d'un Faulkner, sa vision du Sud profond rejoint bien celle qu'en avait l'auteur de «Sanctuaire. » le personnage de la grand-mère des Ratcliff, l'affreuse Gum, est bel et bien un personnage faulknerien. Et le désespoir presque viscéral qui anime Danny Ratcliff donne à celui-ci une étrange humanité qui ne peut qu'émouvoir le lecteur.
Si vous ne cherchez qu'un roman policier de plus, passez votre chemin. Sinon, lisez "Le Petit Copain." ;o)
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J'ai dévoré ce gros roman comme une grosse tranche de gâteau.
J'ai adoré l'histoire de cette gamine qui, du haut de ses 12 ans et dans l'ennui et la chaleur d'un été, se met en tête de trouver le meurtrier de son grand frère. J'ai adoré cette Harriet intelligente et effrontée, mélange de Zazie et de Frankie Addams, qui va vieillir malgré elle en se confrontant au monde des adultes. J'ai adoré sa solitude et son désarroi, entre une mère et une soeur éthérées, un père absent, et 4 tantes fantasques rêvant encore du temps où leur famille était riche et respectée dans ce coin propret du Mississippi. J'ai adoré sa colère et sa révolte face à la ségrégation raciale et sociale qui n'en finit pas de sévir. J'ai adoré son entêtement, sa hargne, son imagination délirante, et sa dureté envers elle-même et les autres.
Et j'ai adoré l'ambiance imprégnée de langueur et de mystère, la régularité des détails sensoriels, l'impossibilité de dater précisément l'époque de cette histoire. Ce roman est comme un rêve flou. Il a reçu un moins bon accueil que les 2 autres, mais c'est désormais mon préféré de Donna Tartt. Elle a su y enfouir tous les trésors et les secrets de l'enfance, d'une façon qui relève du chef d'oeuvre. Je trouve dommage qu'il soit si peu coté, car il est le plus abouti à mon sens ; alors, laissez-lui une chance de vous envoûter à votre tour !
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Le récit d'un été étrange et dangereux, dans le Mississipi, l'été des 12 ans d'Harriet. Quand elle était encore toute petite, son frère a été assassiné et l'assassin n'a jamais été retrouvé. Sa mère et sa soeur sont dépressives, et le père est parti. Harriet, livrée à elle-même depuis trop longtemps, pense avoir découvert qui a tué son frère. Et elle veut faire justice...
C'est une histoire dense, intense, comme sait les concocter Donna Tartt, (qui ne met pas moins de 10 ans pour écrire un roman) où l'on suit Harriet lors de cet été moite et glauque, cette enfant qui devient adulte face à la souffrance et au sentiment d'injustice insupportable qu'elle doit porter... Harriet va se mettre en grand danger, pour venger son frère, mais aussi pour réveiller cette famille morte avec lui.
Un livre puissant, envoutant, émouvant, fort.
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Tout différent du précédent, le célèbre Maitre des Illusions, et pourtant des points communs : l'enfance/ adolescence ,la manipulation, la culpabilité, les lieux hypnotiques, un début violent, un crime à éclaircir…

Au début , en effet, un meurtre inexpliqué, d'une rare violence, sur la personne d'un petit garçon de 9 ans retrouvé pendu à la branche d'un arbre, dans une ville du Sud des USA.

Une dizaine d'années après le drame, la famille est détruite : les parents sont séparés, la mère a sombré dans la mélancolie, la soeur aînée lui emboîte le pas, la grand'mère est fermée et dure, ses soeurs, les vieilles tantes, fantasques et superficielles. Harriett, la soeur cadette, un vrai garçon manqué, est dans une grande solitude. Elle décide, douze ans après, de faire la lumière sur ce crime et de le venger.

Dure et déterminée, elle manipule son petit copain, Hely, tout à fait subjugué et amoureux d'elle, pour l'aider à accomplir son dessein. Elle a la conviction que c'est un certain Danny Ratliff qui a commis le meurtre, et dès lors sa route ne cesse de croiser celle de la famille Ratliff, une famille de Red Necks complètement dégénérés -Curtis, un petit garçon attardé qui est dans la classe de Harriett et Hely, son frère aîné, un prêcheur fou, Gum, leur grand'mère perverse , Farish, un autre frère, psychopathe drogué et Danny enfin, qui sort de prison, mais n'est pas un mauvais bougre…même si son environnement familial semble le vouer à de sombres destinées. Il a été dans sa petite enfance, malgré son milieu plutôt glauque et sa pauvreté, le « petit copain » de Robin, le frère disparu de Harriett, et profondément malheureux de sa mort. Ce que Harriett ignore, toute à son idée fixe de vengeance.

Avec une aveugle cruauté, lentement, les fils se tissent, et le projet fou de tuer Dany en le faisant mordre par un serpent conduit les deux enfants à commettre par erreur leur attentat contre la grand'mère de Danny qui en réchappe, ce qui provoque la paranoïa de Farish, le frère drogué, et allume une fureur meurtrière entre les deux frères. Danny et Farish se détruisent l'un l'autre.

Farish, abattu par Dany, Dany en prison, Harriett se retrouve à l'hôpital après une séance un peu trop prolongée dans l'eau contaminée d'une citerne. Hely s'est détaché de cette petite copine dangereuse et manipulatrice, Charlotte, la mère de Harriett a renvoyé Ida la bonne noire, seule figure maternelle dont Harriett acceptait la tutelle et l'autorité, Liby, la vieille tante douce et accueillante, la préférée des enfants, est morte dans un accident de voitures : Harriett est vraiment seule, cette fois, face à sa responsabilité dans le monde réel, un monde d'adultes où les actes pèsent de tout leur poids.

Elle comprend que toute sa vengeance a reposé sur une méprise. Trop tard. Elle entre dans la conscience et la culpabilité. L'enfance est finie. Cette enfance cruelle et sauvage la quitte comme tombe la peau du serpent. Elle va sans doute devoir quitter sa petite bourgade sudiste, ses rivières, ses arbres, ses routes écrasées de chaleur. Partir vivre à la ville, chez son père. Sauf si Edie, sa sévère grand'mère la prend sous son aile…mais avec Edie, rien n'est moins sûr. Elle ressemble tellement à Harriett…

Racontée comme cela l'histoire a l'air d'un récit plein de suspense et de péripéties : cependant il n'en est rien. le récit musarde, s'égare dans la touffeur d'un Deep South envoûtant et magnétique, mélange les tonalités et les histoires, les graves et les folles, les dérisoires et les tragiques. Et surtout, comme dans la vie, on ne saura jamais le fin mot de l'affaire, qui a tué ce petit frère adorable et charmant, ni pourquoi. le livre se clôt brusquement sur cette béance, et l'eau glauque des bayous se referme sur le mystère en même temps que Harriett est précipitée dans l'âge de raison.

Moins haletant, moins passionnant que le premier livre de Donna Tartt, mais à mon sens moins facile et plus abouti. Il y a du Faulkner dans cette atmosphère fiévreuse , dans ces personnages névrosés et fermés à eux-mêmes…Un style magnétique, des lieux et des personnages inoubliables, et une fin parfaite, qui tout à coup cesse de s'égarer dans les chemine de traverse et file inexorablement droit au but, - vers une question sans réponse, un avenir incertain.
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Me voilà triste. Triste car j'ai lu les trois seuls romans de Donna Tartt, le Petit Copain étant la dernière pépite de son Oeuvre (façon météorite géante quand même, un bon pavé de 800pages) qui m'était encore inconnu. Comme la dame écrit un livre tous les dix ans, il me faudra attendre, redouter que plus jamais, vivre sans.

C'est que j'aime ses livres, celui-ci comme les autres, j'apprécie son intelligence, sa narration, son style qui frise le précieux sans sombrer, sa manière de brosser la psychologie des personnages, son art de développer l'intrigue.
Beaucoup considère le Petit Copain comme le moins bon des trois. Certes, on n'y retrouve pas la magie vénéneuse du Maître des Illusions, pas plus la fresque ambitieuse , quasi-balzacienne, que représente le Chardonneret, pourtant... Que de beautés, que de réussites, que de joies et d'effrois dans cet opus coincé entre deux chef-d'oeuvre. Si l'astre est d'une lueur moins étincelante, il n'en reste pas moins majestueux et confondant de réussites : les serpents, les quatre soeurs, Farish et son oeil vitreux, l'amour d'Ida, la neurasthénie de Charlotte, cette vieille bique de Gum, la suffisance de Dial...
Il est possible de relire, ce que je ne manquerai pas de faire, mais plus jamais je ne connaîtrai cet émerveillement, je ne tremblerai plus avec la même force pour Hely coincé dans la salle de bain du prêcheur, je ne suffoquerai certainement pas autant quand Harriet manque de périr dans la citerne d'eau.

Quelle tristesse de ne plus avoir ces révélations, et quel bonheur d'avoir tous ces personnages, ces scènes, cette atmosphère si particulière pour m'accompagner à jamais.

Vive la littérature, vive Donna Tartt !

Lien : https://www.tristan-pichard...
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une plongée dans le sud des Etats-Unis. Pour les amoureux de Faulkner, on retrouve cette ambiance de moiteur, de poussière et de temps qui s'étire dans ce livre.
Harriet est la petite dernière d'une famille plutôt aisée du Sud, marquée par un drame : la mort de son frère Robin lorsqu'il était enfant. Mort inexpliquée qui hante toujours la famille.
La petite Harriet va se mettre à la recherche du meurtrier de son frère, accompagnée de son fidèle ami, le petit Hely. Et très vite ses soupçons vont se porter sur les frères Radcliff, fratrie de délinquants notoires de la région.
Mais emportée par sa grande imagination, Harriet ne va-t-elle pas aller trop loin?
Un bon moment de lecture qui allie aventure, suspens et dépaysement.
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Superbe livre! On pense aux écrivains du sud: Faulkner, O'connor, et surtout Harper Lee, de "ne tirez pas sur l'oiseau chanteur". On retrouve le même type de fillette délurée, mettant au révélateur une société vermoulue, où rodent les grand fantômes habituels du sud: Racisme, secret des familles, décadence. L'histoire est un thriller, mais les composantes sont pleines d'ironie et d'humanité, par le biais et le regard de cette petite fille trop mûre pour ses 11 ans, lisant Mark Twain et Conan Doyle, avant de se transformer elle même en justicière. Et ce n'est pas le moindre charme de ce livre magnifique, que de nous ramener nous même dans cette enfance perdue, ses secrets de "club de cinq" que nous rêvions de percer. le monde des grands est plein de tantes étranges, attachantes, de mères dépressives, et d'affreux psychopathes, et heureusement de bons bouquins.
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Tout d'abord, je pense qu'il est important de ne pas s'attendre à ce que ce livre soit un roman policier même s' il y a une mort déchirante qui précipite l'histoire et qui sert de motivation à la protagoniste, Harriet, 12 ans, qui cherche le coupable, le meurtrier de son grand frère mort des années auparavant. Savez-vous que j'ai lu des commentaires très injurieux sur le site de l'auteure peu de temps après la sortie du livre parce qu'ils attendaient un "vrai polar" avec un "vrai meurtrier" et une fin "logique"? Ce n'est pas le cas! Non, le sujet du livre est l'introduction dans un monde adulte plus cruel que celui de la petite Harriet ou du moins celui qu'elle imagine en dévorant des livres comme "L'Île au trésor". Car dans le monde de Donna Tartt, les enfants peuvent partir à l'aventure, mais ils peuvent aussi faire des erreurs, créer le désordre et même faire du mal sans s'en rendre compte!
J'avais tant aimé ce personnage, Harriet, tellement elle-même et tellement attachante! En grandissant, l'héroïne, Harriet apprend aussi quelques vérités difficiles à accepter : Ida, sa nounou et gouvernante afro-américaine adorée, ne l'aime pas en retour. Son monde est construit sur un racisme hérité qui se répercute jusqu'à ses propres parents qui ne permettent pas à Ida de boire dans les mêmes verres que la famille. Un sujet très important et surtout ( malheureusement) très réaliste: n'oublions pas que l'action se déroule dans la ville fictive d'Alexandria dans l'état du Mississippi et que Donna Tartt est née le 23 décembre 1963 à Greenwood dans le Mississippi).
Au début des années 1960, le jour de la fête des mères, Robin, neuf ans, s'éclipse de la maison juste avant le dîner et ne revient jamais. On finit par le retrouver pendu à un arbre dans le jardin. Personne n'a rien remarqué, pas une trace du meurtrier. Les seuls témoins silencieux sont les petites soeurs de la victime: Allison, quatre ans et le bébé Harriet, qui étaient assises ensemble dans la véranda. L'action réelle du livre se déroule donc au milieu des années '70, lorsque Harriet a douze ans. Un monde presque intemporel, si ce n'est les références aux programmes télévisés et à la musique pop-rock de l'époque. Entre-temps, la famille s'est désagrégée : le père s'est enfui, la mère 'anesthésie mentalement" en abusant de médicaments et ce sont les grand-tantes, la grand-mère et la gouvernante qui font vivre la famille. Inspirée par de grands exemples de la littérature enfantine tels que L'île au trésor, Huckleberry Finn, Sherlock Holmes, Hou-dini et Peter Pan et par le besoin d'avoir un but dans la vie, Harriet décide de démasquer le meurtrier de son frère. Pour ce faire, elle reçoit l'aide de son ami Hely, son Watson personnel. Plus qu'un thriller, il s'agit d'un roman intriguant dans lequel le personnage principal doit traverser bien des épreuves en quelques semaines. Qu'elle réussisse ou non à percer le secret, Harriet est tenue en haute estime par Hely, qui la considère comme un génie.
Il y a beaucoup de tropes du Sud des états-unis dans ce livre: le racisme, le classisme, la pauvreté, les drogues, la religion - et oui, tous ces serpents !
J'ai trouvé ce roman tout simplement magnifique! Puissant, profond et sombre, fascinant et poétique, tout simplement magnifiquement écrit. Et j'ai adoré l'humour de l'auteure, (beaucoup d'humour noir). Ce livre a suscité tant de sentiments en moi, la tristesse, l'intérêt pour l'aspect historique et le lieu du déroulement du récit, une sympathie profonde pour cette petite fille qui me rappelait sans doute un peu mon enfance et le rire! J'ai ri aux larmes en lisant certains passages.
Je me rends compte, des années plus tard, que je n'avais toujours pas rendu hommage à un des trois livres de cette grande auteure que je trouve formidable comme ce deuxième roman inclassable, sorti en 2002, dix ans après le magnifique "Le maitre des illusions" et dix ans avant "Le chardonneret" (que je trouve, bien entendu, aussi superbe). En y pensant, nous sommes en 2022, une décennie s'est écoulée depuis la publication de "Le chardonneret", alors, à quand le prochain rendez-vous, la découverte d'une quatrième oeuvre de Miss Tartt?
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Donna Tartt réussit un tour de force : celui de créer, avec le personnage de Harriet Cleve Dufresnes, rien de moins que l'alter ego de Tom Sawyer. "Le petit copain" est en effet le pendant féminin du chef-d'oeuvre de Mark Twain, enraciné si profondément dans l'Amérique qu'il en a la saveur impérissable.
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L'histoire commence mal, Harriet Cleve, 12 ans, vit avec le fantôme du drame qui a anéanti sa famille 10 ans plus tôt. Elle habite Alexandria, une ville de poussière et de chaleur en plein été.
La mère d'Harriet erre évanescente dans la maison, Allison sa soeur aînée essaye d'être aussi effacée que possible, Harriet est livrée a elle-même. le fantôme de son frère Robin, enfant chéri et adoré par toute la famille, encensé et idéalisé, est le fil rouge du drame que l'on va suivre au fil des pages.
Ce sont les vacances d'été, Harriet se met en tête de découvrir qui est l'assassin qui a pendu Robin dans le jardin de la maison familiale le jour de la fête des mères, et de se venger.
Comme dans le maître des illusions, on retrouve dans ce roman une atmosphère très lourde, où le drame couve à chaque page. S'entremêlent, les silences pesants et les relations familiales compliqués. le malaise social est prégnant à Alexandria : conservatisme, racisme qui ne dit pas son nom, trafic de drogues. On retrouve des personnages cabossés par des évènements tragiques et la vie. Malgré cette atmosphère malsaine, on se laisse une fois de plus prendre par le récit et la plume de l'auteure. le suspens est distillé savamment au fil des pages, et jusqu'à la fin on redoute l'issue fatale pour Harriet. le sujet est difficile, reposant sur deux enfants très jeune j'ai crains de ne pas pouvoir le finir, en pensant qu'il serait trop dur pour moi. C'était compté sans le talent de Donna Tartt.
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