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3,1

sur 1112 notes
"Je remue le ciel, le jour la nuit
Je danse avec le vent, la pluie
Et je danse, danse, danse, danse..." Indira.

Strasbourg, 12 juillet 1518: Eneline Troffea fut la première ( ...la plus belle, pour aller danser, danser!) et ils furent près de 2000 à se contorsionner comme elle, dans une sarabande infernale...
"Elle se lance dans un demi-tour, écartant les bras qu'elle étend avec grâce puis remue en un battement de libellule."

De la grâce, alors qu'elle vient de jeter son bébé dans la rivière ?
Puis elle danse avec un autre homme que son époux, "et elle danse avec lui, la tête sur son épaule".

Ce n'est pas une "carole", mais des cabrioles. le peuple a faim et les gens deviennent fous. On mange ce qu'on peut: les rats, les chats et même les bébés...
On danse son désespoir, jusqu'à la folie.

C'est presque une révolution... Pas une aubade, mais une attrapade,
"Dansons la carmagnole" avec la camarde...
Les gens dansaient jusqu'à tomber de fatigue et se tortillaient même, comme des vers, par terre..

-C'est surnaturel ! S'exclame un évêque.
-C'est naturel! Contredit un médecin.
-C'est les deux! Suppose un astrologue.

" Et là, tu te dis que c'est fini car pire que ça, ce serait la mort. Et là, ça persiste
Alors, on danse, alors on danse, alors on danse..."

Ce fut la première épidémie de "manie dansante"( il y aura ensuite Erfurt et Aix la Chapelle... et à Madagascar en 1863 .) On dansa pendant un mois, et beaucoup en moururent...
"Dansons encore une fois, toi et moi, comme si c'était la dernière fois..."

Au lieu de préconiser des saignées, les autorités construisirent une estrade, en pensant que cette folle cavalcade finirait ainsi, dans la halle aux grains destinée aux animaux.
Mais dans cette étable, "on acheva bien les chevaux", car on embaucha des musiciens pour accompagner les danseurs et on fit venir des gens pour les nourrir aussi...

La rue du Jeu-des-enfants et le pont du Corbeau, dont parle Jean Teulé, existent bien à Strasbourg. de même pour dame Troffea.
" Elle a balancé son enfant à la rivière et s'est mise à danser. Sa danse est devenue contagieuse." Raconte l'auteur dans son interview.
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♫Qui dit amour dit les gosses
Dit toujours et dit divorce
Qui dit proches te dit deuils
Car les problèmes ne viennent pas seuls
Qui dit crise te dit monde
Dit famine et dit tiers-monde
Et qui dit fatigue dit réveille
Encore sourd de la veille

Alors on sort pour oublier tous les problèmes
Alors on danse, alors on danse
Alors on danse, alors on danse
Alors on danse, alors on danse
Alors on danse, alors on danse
Alors on danse♫
STROMAE - 2010 -

Et tu danses avec lui !...
la tête sur son épaule... (p64)
Quel talent ce Jean Teulé
un Jean Charmant
qui écrit des atrocités
J'aime la couleur qu'tas fait
De ta danse collée Serrée
Dire ce qu'on danse
Où nous mène ton Déca-danse ?...

♪Et là tu t'dis que c'est fini
Car pire que ça ce serait la mort
Qu'en tu crois enfin que tu t'en sors
Quand y en a plus et ben y en a encore♪

Irrésistible dégoût , vil tas d'ignominie
balets ignobles, relents de non dit sans tri
moment de passer à table
un temps danse
petites minutes cannibales
repas familial, amoral
tu aimes ton enfant, descends danse
reprends en un morceau confit danse
Honni soit qui mal y panse
Carne ! Avale !
La Pléthore du clergé m'écoeure
dix corps dansent, enfants de choeur
Qu'on danse sans soeur
rien de neuf en huis clos mais pru-danse
l'Etat dépend danse
007 à Bond danse
Nul un six danse
Trance sans dance
Un nez froid
Un désarroi
Branlez-moi en cadence, danse
Et redonnez moi cet émoi
Mais ne me laissez pas dans ce....... silence.

Merci Luther et ses 95 thèses
Le prestige de sa Réforme
Délivrer les mots du chloroforme
toutes ces paroles que les parents taisent...

Moralité :
1519, Strasbourg : Entrez dans la danse ... Et vit danse.
2019 à Mende et bien ailleurs , L'ordre du maintien du désordre comprenez la Contre-danse.....


















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Vous connaissez certainement l'expression « avoir la danse de Saint-Guy », mais savez-vous d'où elle vient ? Au XVIe s, à Strasbourg, la foule est prise d'un étrange mal. Les gens se jettent dans la rue pour danser… ou plutôt pour bouger car la danse est assez étrange. Ils ne sont plus maîtres de leurs membres. Cela devient gênant pour les autorités locales, d'autant plus qu'il y a 2000 personnes dans la rue !

Comme à son habitude – et c'est ce que j'aime chez lui -, Jean Teulé prend un événement historique plus ou moins connu pour nous le narrer à sa façon. Il ressort des pans historiques passés aux oubliettes ce qui permet, par la suite, de faire ses propres recherches. Son style est toujours aussi truculent. J'ai passé un bon moment.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Voilà,  c'est fait, je suis dépucelé... oui, je sais, le mot va surprendre, choquer peut-être. C'est volontaire.  En référence au langage utilisé par l'auteur que je viens de découvrir.
Des années que Jean Teulé me faisait de l'oeil sur les rayons de mes libraires préférés.
Des années qu'il m'attirait. Pourtant, je n'avais jamais franchi le pas. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais fichtre rien.
Et pourquoi maintenant ? Idem, aucune idée. Enfin, si, une petite idée,  je suis tombé il y a quelques jours sur une émission littéraire que j'apprécie particulièrement et Monsieur Teulé s'y trouvait invité. Par ses mots il a titillé ma curiosité de lecteur éclectique. Je décide donc d' ..Entrez dans la danse.
Bien sûr j'ai entendu, ses fans de la première heure, ou ces libraires avertis. Ce n'est peut-être pas le bon pour commencer...
Mais le lecteur est têtu (enfin, moi c'est sûr ).
Et puis, mon oeil neuf allait peut-être voir et apprécier ce que les habitués de la prose de l'auteur avaient ignoré ou critiqué.
Juillet 1518, le 12 précisément ( tient, décidément c'est une date qui marque ça...) Strasbourg  voit les turcs à sa porte, mais le problème n'est pas là. Strasbourg a faim. Cette faim et cette misère qui conduit à l'impensable, on tue pour manger, mais point d'animaux pour nourrir la population, les berceaux se transforment en garde-manger. La folie s'empare du peuple qui se met à danser, partout, tout le temps, l'un entraînant l'autre. le politique crie à la folie, le médecin à la maladie, le religieux au diable...
Je ne dirais pas que je me suis régalé, la misère,  la crasse, la cruauté alliées à la crudité du langage de Teulé ne m'y invitait pas. (Et en matière de crudités, pas de salade ni de tomates dans les auges, ici). Non, c'est violent. Comme l'époque. Sanglant. Pas de gentil. Pas de méchant. Pas de sentiment.  Que de l'indifférence. Politiques, médecins et religieux unis, non pour comprendre, mais pour accuser, éradiquer,  sauver sa peau surtout (toute ressemblance avec des personnages contemporains...etc....).
Bon, à part ça,  je n'ai pas tout aimé dans le style de l'écrivain, mais c'était une première, soyez indulgent. Certains mots ou certaines phrases m'ont enquiquiné la lecture, mais je m'en suis sorti quand même.
Jean Teulé,  l'auteur qui a introduit la techno-parade dans le 16ème siècle... fallait oser.
Sur ce, je vous laisse et m'en vais tenter quelques pas de danse, j'ai la gambette qui me démange....
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La fièvre dansante de Strasbourg en 1518 relance Jean Teulé dans un sujet qui pourrait lui aller à merveille.
Les habitants sont affamés au point de manger leurs enfants.
Les mères privées de lait noient leurs bébés. Les descriptions de l'auteur à ce sujet sont horribles.
Par centaines, ils sont atteints d'un mal qui les fait souffrir, ils dansent sans discontinuer jusqu'à mourir et là, l'auteur entre dans des descriptions scatologiques écoeurantes.
La documentation historique est fouillée, nous avons droit à quelques reproductions de gravures intéressantes.
L'accent est bien mis sur le clergé qui s'en met plein les poches et laisse mourir sa population suite aux inondations, sécheresse, peste etc... 1518 va voir arriver l'influence de Luther dans ces régions.
J'ai relevé beaucoup de désordre dans les scènes et les informations comme si l'auteur ne prenait plus de plaisir à écrire, comme s'il ne retrouvait plus la distance nécessaire pour fournir l'humour noir pour lequel je l'apprécie : un ton qui ne se prend pas au sérieux.
Les dialogues qui, on le sait, nous font souvent rire car des anachronismes y sont glissés, sont gros et sans surprises.
Dommage car j'ai beaucoup lu Jean Teulé et l'ai fort apprécié dans "Le Montespan" ainsi que dans" Fleur de Tonnerre" où il faisait preuve de beaucoup plus de cohérence.
Peut-être la grande forme reviendra-t-elle?
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Entrez dans la danse ! J'en suis souvent sortie... Déçue par ce dernier Jean Teulé qui ne m'a pas apporté ce que j'attendais.
Epopée burlesque, conte cruel et grinçant : telles étaient mes attentes. Tout s'y prêtait pourtant. Point de départ du roman : un étrange fait divers survenu en 1519 à Strasbourg et traitant d'une sorte d'hystérie collective sous forme de danses frénétiques auxquelles se livre une partie de la population. Tout cela avec comme toile de fond une famine qui réduit les plus pauvres à l'état de cadavres ambulants et leur fait commettre les pires horreurs : enfants jetés dans l'Ill ou mangés par leurs parents, alors que les gras membres du clergé se repaissent en cachette des provisions qu'ils ont accumulées dans leurs riches demeures.
Alors pourquoi n'ai-je pas emboîté le pas et suivi toutes et tous ces frénétiques danseuses et danseurs dans leurs rondes infernales et désespérées ? Pourtant certaines scènes de bacchanales ne sont pas sans évoquer les peintures de Jérôme Bosch. Mais il y manque quelque d'essentiel à mes yeux : une dimension délirante que l'on retrouve dans les tableaux les plus célèbres de ce maitre de la peinture flamande.
Il n'est pas facile de traiter le thème de l'horreur. Pour moi, un des moyens d'y parvenir est une transposition esthétique dans laquelle l'imaginaire côtoie de façon très étroite la folie et l'absurde. Dans le roman de Jean Teulé, hormis une scène de grand délire collectif dans la cathédrale de Strasbourg qui atteint un paroxysme dans la frénésie, le désordre et l'hystérie la plus débridée, l'auteur n'a pas su donner cette dimension à son roman. Et le grossissement épico-burlesque n'est pas assez présent pour que l'on jette un autre regard sur toutes les horreurs qu'il dépeint, qu'il s'agisse des scènes de cannibalisme, de mutilations ou de pourrissement des corps. Scènes qui sont nombreuses et dans la description desquelles j'ai senti une certaine complaisance et même du voyeurisme.
S'ajoutent à ce constat, des facilités d'écriture trop fréquentes à mes yeux pour ne pas les mentionner. Je n'ai rien contre les mélanges des tons et des niveaux de langue, bien au contraire. Mais que dire de phrases comme celle -ci : "La merde de syphilitiques, c'est pas du bio !". Ce n'est pas la seule et au bout d'un moment, cela m'a franchement agacée.
J'avais beaucoup aimé le Magasin des suicides et j'espère bien que ce dernier roman n'est qu'un "faux pas" dans l'oeuvre de Jean Teulé !
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Fable démoniaque inspirée de faits véritables survenus au XVIe siècle à Strasbourg.
La pauvreté, la famine et la maladie entraînent les misérables, affamés, désespérés, dans une farandole infernale, grotesque et contagieuse. Pendant ce temps les hommes d'Église s'empiffrent avec les conserves amassées dans leurs greniers. de la médecine et de la religion, aucun ne trouve de remède efficace.

Folie des croyances, folie des hommes, ignorance savamment orchestrée pour une sarabande de la misère. Quand on ne peut plus crier alors on danse. On danse son désespoir jusqu'à la folie, jusqu'à la mort. Les corps s'abandonnent, les âmes gesticulent, désarticulées. Ils risquent ainsi l'enfer promis par le clergé, mais pour eux, les gueux, l'enfer est sur terre.

Une écriture jubilatoire pour des faits sordides, un petit moment de lecture plein de pirouettes. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur cette terrifiante sarabande.
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Epidémies, canicule, famine, menace d'invasion, le sort s'acharne sur Strasbourg en cet été 1518, et voici qu'une jeune mère infanticide se met à danser son désespoir, bientôt rejointe par une foule de danseurs et de danseuses.
Et c'est une nouvelle épidémie qui touche la ville au grand dam des autorités locales, empêtrées dans des querelles internes.
Gouaille, humour noir, quelques belles formules, esprit décalé, parfois un peu provocateur ; pas de doute c'est du Teulé !
Je me demande qui d'autre, saurait placer, mine de rien, une phrase d'une chanson de C Jérôme dans un drame historique…
Une lecture sympathique, même si j'ai préféré "Je François Villon".
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Un fait divers bizarre : beaucoup se mirent à danser jusqu'à épuisement dans la ville de Strasbourg au 16e siècle.

Une étrange maladie qui frappe la population, dans un court roman historique, traité avec humour et anachronismes.

Mais ne vous y trompez pas, c'est aussi horriblement brutal, avec infanticide et cannibalisme! On y décrit une époque terrible, de famine et de désespoir.

Il n'y a que le noble évêque dont les réserves de nourriture sont pleines et il fait encore payer les miséreux à demi morts de faim pour les envoyer au ciel… À moins que la crainte de voir les fidèles se tourner vers les disciples de Luther pourrait adoucir le coeur du riche prélat?

Une danse macabre, un rigodon cynique qui ferait pleurer sur le sort des pauvres gens…
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Une technoparade au Moyen-Âge

Jean Teulé n'a pas son pareil pour dénicher dans l'Histoire des faits divers oubliés et nous les resservir agrémentés d'un style enlevé. Cette fois il fait halte à Strasbourg en 1518.

La genèse d'un roman est souvent mystérieuse, mais cette fois on pourrait presque parler d'une oeuvre de commande. Comme l'a confié Jean Teulé à Jean-Luc Fournier qui dirige la revue Or Norme, tout à commencé dans le train qui emmène les auteurs à la Foire du livre de Brive: «en novembre 2016, c'est Julien Bisson, qui fut longtemps le rédacteur en chef du magazine Lire et qui, aujourd'hui, dirige la rédaction de l'hebdomadaire le 1, qui me parle pour la première fois de cette épidémie de danse qui s'est emparée de nombre d'habitants de Strasbourg, une danse folle qui a provoqué par épuisement ou autre des dizaines de décès. Il venait d'en entendre parler à la radio et s'était dit que ça pourrait bien être le sujet d'un roman pour moi (…) le soir même, dans ma chambre d'hôtel, j'étais sur internet. Juste pour me rendre compte que je tenais effectivement là un bon sujet de roman… »
Il aura fallu de nombreux voyages dans la capitale alsacienne et l'accumulation d'une solide documentation avant que l'auteur de Charly 9, Fleur de Tonnerre et Héloïse ouille! ne nous livre sa version de ce mystère resté inexpliqué. Frédéric Aribit a exploré un effet similaire dans le Mal der Ardents. Mais dans son roman l'origine du mal, l'ergot de seigle, était identifiée. Cette fois-ci, on ne tarde pas à attribuer l'hystérie collective qui s'empare de la population à des forces démoniaques. Pour les autorités religieuses ces danseurs arrivent presque comme pain bénit, car même au pied de la cathédrale on ressent comme un trouble. Sébastien Brant avec La Nef des fous et davantage encore un certain Martin Luther remettent en cause le dogme. Sans oublier l'Ammeister, le maire qui cherche à prendre seul le pouvoir et à éloigner ce gêneur.
Mais dans ce cas précis, il est bien obligé de recourir à ce rival, car toutes ses tentatives de remettre de l'ordre sur les bords de l'Ill vont se solder par un échec. Ni les grands esprits, ni les forces de l'ordre ne peuvent maîtriser la transe infernale. La technoparade moyen-âgeuse se poursuit de plus belle.
Après les calamités naturelles, le grand froid et les inondations, les épidémies et les maladies alors incurables comme le choléra, la peste ou encore la syphilis, les menaces extérieures avec cette armée turque qui s'avance, il est incapable de réguler ces mouvements d'une population d'autant plus déboussolée qu'elle est affamée. Enneline, l'une des personnages au centre du récit, vient du reste de jeter son enfant dans la rivière, car elle n'a plus de lait. « On n'aurait pas pu le nourrir. Et puis c'est mieux que de l'avoir mangé comme d'autres le font. » explique son mari graveur, qui sera un précieux témoin de ce dérèglement, puisqu'il pourra laisser des oeuvres qui permettront d'assurer une postérité à l'épidémie dansante de 1518.
Au-delà de cet épisode dramatique, qui coûtera la vie à des dizaines de personnes, c'est bien entendu la truculence de l'auteur ainsi que les anachronismes dont il parsème le récit qui donnent ce goût inimitable au roman. En refermant le livre, on se dit qu'un tel professeur d'histoire aurait réveillé des collégiens prompts à la paresse. Qu'un peu de burlesque les aurait non seulement amusés, mais aussi instruits. N'hésitez pas à suivre le conseil de Jean Teulé et entrez dans la danse à votre tour!
Lien : https://collectiondelivres.w..
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