AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,1

sur 1112 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà,  c'est fait, je suis dépucelé... oui, je sais, le mot va surprendre, choquer peut-être. C'est volontaire.  En référence au langage utilisé par l'auteur que je viens de découvrir.
Des années que Jean Teulé me faisait de l'oeil sur les rayons de mes libraires préférés.
Des années qu'il m'attirait. Pourtant, je n'avais jamais franchi le pas. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais fichtre rien.
Et pourquoi maintenant ? Idem, aucune idée. Enfin, si, une petite idée,  je suis tombé il y a quelques jours sur une émission littéraire que j'apprécie particulièrement et Monsieur Teulé s'y trouvait invité. Par ses mots il a titillé ma curiosité de lecteur éclectique. Je décide donc d' ..Entrez dans la danse.
Bien sûr j'ai entendu, ses fans de la première heure, ou ces libraires avertis. Ce n'est peut-être pas le bon pour commencer...
Mais le lecteur est têtu (enfin, moi c'est sûr ).
Et puis, mon oeil neuf allait peut-être voir et apprécier ce que les habitués de la prose de l'auteur avaient ignoré ou critiqué.
Juillet 1518, le 12 précisément ( tient, décidément c'est une date qui marque ça...) Strasbourg  voit les turcs à sa porte, mais le problème n'est pas là. Strasbourg a faim. Cette faim et cette misère qui conduit à l'impensable, on tue pour manger, mais point d'animaux pour nourrir la population, les berceaux se transforment en garde-manger. La folie s'empare du peuple qui se met à danser, partout, tout le temps, l'un entraînant l'autre. le politique crie à la folie, le médecin à la maladie, le religieux au diable...
Je ne dirais pas que je me suis régalé, la misère,  la crasse, la cruauté alliées à la crudité du langage de Teulé ne m'y invitait pas. (Et en matière de crudités, pas de salade ni de tomates dans les auges, ici). Non, c'est violent. Comme l'époque. Sanglant. Pas de gentil. Pas de méchant. Pas de sentiment.  Que de l'indifférence. Politiques, médecins et religieux unis, non pour comprendre, mais pour accuser, éradiquer,  sauver sa peau surtout (toute ressemblance avec des personnages contemporains...etc....).
Bon, à part ça,  je n'ai pas tout aimé dans le style de l'écrivain, mais c'était une première, soyez indulgent. Certains mots ou certaines phrases m'ont enquiquiné la lecture, mais je m'en suis sorti quand même.
Jean Teulé,  l'auteur qui a introduit la techno-parade dans le 16ème siècle... fallait oser.
Sur ce, je vous laisse et m'en vais tenter quelques pas de danse, j'ai la gambette qui me démange....
Commenter  J’apprécie          814
Entrez dans la danse ! J'en suis souvent sortie... Déçue par ce dernier Jean Teulé qui ne m'a pas apporté ce que j'attendais.
Epopée burlesque, conte cruel et grinçant : telles étaient mes attentes. Tout s'y prêtait pourtant. Point de départ du roman : un étrange fait divers survenu en 1519 à Strasbourg et traitant d'une sorte d'hystérie collective sous forme de danses frénétiques auxquelles se livre une partie de la population. Tout cela avec comme toile de fond une famine qui réduit les plus pauvres à l'état de cadavres ambulants et leur fait commettre les pires horreurs : enfants jetés dans l'Ill ou mangés par leurs parents, alors que les gras membres du clergé se repaissent en cachette des provisions qu'ils ont accumulées dans leurs riches demeures.
Alors pourquoi n'ai-je pas emboîté le pas et suivi toutes et tous ces frénétiques danseuses et danseurs dans leurs rondes infernales et désespérées ? Pourtant certaines scènes de bacchanales ne sont pas sans évoquer les peintures de Jérôme Bosch. Mais il y manque quelque d'essentiel à mes yeux : une dimension délirante que l'on retrouve dans les tableaux les plus célèbres de ce maitre de la peinture flamande.
Il n'est pas facile de traiter le thème de l'horreur. Pour moi, un des moyens d'y parvenir est une transposition esthétique dans laquelle l'imaginaire côtoie de façon très étroite la folie et l'absurde. Dans le roman de Jean Teulé, hormis une scène de grand délire collectif dans la cathédrale de Strasbourg qui atteint un paroxysme dans la frénésie, le désordre et l'hystérie la plus débridée, l'auteur n'a pas su donner cette dimension à son roman. Et le grossissement épico-burlesque n'est pas assez présent pour que l'on jette un autre regard sur toutes les horreurs qu'il dépeint, qu'il s'agisse des scènes de cannibalisme, de mutilations ou de pourrissement des corps. Scènes qui sont nombreuses et dans la description desquelles j'ai senti une certaine complaisance et même du voyeurisme.
S'ajoutent à ce constat, des facilités d'écriture trop fréquentes à mes yeux pour ne pas les mentionner. Je n'ai rien contre les mélanges des tons et des niveaux de langue, bien au contraire. Mais que dire de phrases comme celle -ci : "La merde de syphilitiques, c'est pas du bio !". Ce n'est pas la seule et au bout d'un moment, cela m'a franchement agacée.
J'avais beaucoup aimé le Magasin des suicides et j'espère bien que ce dernier roman n'est qu'un "faux pas" dans l'oeuvre de Jean Teulé !
Commenter  J’apprécie          477
Comme cela fait depuis sa sortie que ce roman me faisait de l'oeil, je n'ai pas résisté à acheter au format poche Entrez dans la danse de Jean Teulé.
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement et s'est répandue dans Strasbourg... Dans leur folie, beaucoup se mirent à danser et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois... Sans interruption... Jusqu'à tomber inconscients... Et beaucoup sont morts.
Avant la sortie de ce roman l'an dernier, je n'avais jamais entendu parler de ce fait divers. Danser jusqu'à en mourir, cela semble fou, d'ailleurs fous, ils le sont devenus ! J'étais curieuse de voir comment Jean Teulé, avec sa verve, allait traiter un tel sujet... Malheureusement, je fût déçue !
Entrez dans la danse est un roman où.. les gens dansent, encore et toujours. Et à part danser ?? Ben, ils dansent ! Et ??
Le roman ne se résume pas totalement à ça, il y a un contenu mais je suis un peu passée à coté de ma lecture car à part lire des scènes où les gens dansent, il faut quand même avouer qu'il ne se passe pas grand chose.
J'ai apprécié le ton de ce roman, les personnages. L'histoire relatée est originale, ce n'est pas tous les jours que les gens dansent dans une folie collective. Mais c'est un peu plat, si j'avais su je l'aurais emprunté à la bibliothèque !
Je ne trouve pas que ce soit le meilleur roman de Jean Teulé, dommage, je m'attendait à mieux.
Ma note : trois étoiles
Commenter  J’apprécie          330
Pour moi, un des livres de Jean Teulé les plus durs à lire tant il est hyper réaliste, cru, terrifiant. Cette transe collective qui affecta Strasbourg en 1518 ( ville qui appartenait alors au Saint Empire germanique) et d'autres villes, d'autres contrées au cours des XIII, XIV et XV- la dernière recensée à Madagascar en 1868- reste un phénomène quasi inexpliqué. Néanmoins le récit est très bien documenté à partir de nombreux ouvrages relatant cet épisode des plus étranges. Pour rendre cette lecture moins stressante et de la poursuivre, je me suis amusée à recenser des références à des chansons, des pièces de théâtre que Teulé a parsemé dans son récit de façon originale et avec humour.
Il s'agirait peut être d'une réaction à un stress collectif, ou une hystérie collective d'origine virale ou toxique qui trouverait son origine dans des conflits d'ordre social (ici la famine provoquée par la sécheresse, une possible attaque des Turcs, les impôts et taxes décrétés par l'Eglise...
Jean Teulé ne livre pas clairement sa réponse, à nous de voir et de poursuivre l'enquête de façon scientifique !
Commenter  J’apprécie          270
J'avais été déçue par heloïse ouille et je le suis aussi par ce roman
Pourtant le sujet était intéressant , mais là trop gouaille tue la gouaille.
L'ensemble ne m'a pas emballé. Je n'ai pas accroché ni aux personnages ni au déroulement des événements .
Par contre j'ai bien aimé les joutes verbales entre le maire et l'évêque confrontés à cette situation extraordinaire , elles se révèlent piquantes et relevées, et m'ont permises de retrouver ce qui me plaît tant chez Teule. La tentative de gestion par chaque partie donne une vision de cette époque, avec un coup de chapeau de l'église sur ce coup là.
Je n'en garderai pas un garnd souvenir, dommage, peut être une autre fois.
Commenter  J’apprécie          250
Habitué des récits historiques dans un style grinçant, Jean Teulé renouvelle ici l'exercice. Nous retrouvons dans "Entrez dans la danse" la gravité des événements, saupoudrés d'une bonne dose d'humour noir comme pour Charly9.

L'écriture est incisive et harmonieuse à la fois ce qui rend la lecture facile et agréable.
Dommage que le livre ne comporte que 160 pages, j'ai trouvé ça un peu court pour assimiler et prendre du plaisir à ma lecture. le sujet étant lui, assez spécial, je n'ai eu finalement "que l'impression" d'être rentré dans ce Strasbourg dépeint comme un nid à misère, glauque dès le premier paragraphe, le sujet de l'épidémie dansante (une histoire vraie) était intéressant mais finalement peu approfondi.

C'est tout de même un texte qui plaira aux habitués du style Teulé mais qui pourrait repousser les novices. "Entrez dans la danse" est une oeuvre qui sur le long terme restera un titre confidentiel, réservé aux fans de l'auteur.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
Commenter  J’apprécie          240

Avant la lecture de ce roman, je ne connaissais de Jean Teulé que la « gueule », plutôt sympathique, sans n'avoir encore pu faire connaissance avec son « style » décrit dans un certain nombre de billets...

A la sortie de cette lecture, je suis toutefois mitigé. Mon billet n'est donc guère inspiré.
Certes, c'est d'un pas léger et plaisant que j'ai terminé ce roman.
Mais malgré tout, je n'ai à aucun moment senti le moindre début de frétillement, de ceux qui pour d'autres livres ou d'autres musiques auraient pu me conduire avec frénésie, en mouvements virevoltants et incontrôlables, jusqu'à danser sur la Place Kléber de Strasbourg en pleine nuit (et je vous assure que c'est du vécu :)).

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai été déçu mais... comment dire... le style est plutôt plaisant, parfois humoristique, un peu brut, direct, fait de phrases courtes, petits chapitres, facile à lire... Mais bon...
Où est l'intrigue ? On assiste dans ce roman à un descriptif de 150 pages d'une danse épidémique qui est tantôt amusante, tantôt cruelle mais sans jamais atteindre des sommets... Il y a bien quelques références historiques sur les relations clergé / bourgeoisie ou catholiques / protestants qui sont celles de l'époque mais rien de vraiment approfondi pour moi.

Ce roman me semble l'exemple type pour lequel il ne faudrait absolument pas lire la quatrième de couverture avant emploi.
« Jean Teulé exécute ses meilleures pirouettes stylistiques. Ce roman frénétique est un pur moment de jubilation. » (L'Obs)... Bof.
« Sur base de faits véritables, Jean le Diabolique a écrit une fable impertinente, voire carrément sulfureuse. » (Le Parisien)... Bof.
« Ici, l'humour est féroce et la langue gouleyante. » (Version Femina)... Bof.
Bof. Bof. Bof.
Tous ces superlatifs me paraissent exagérés et je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir lu le même livre que « ces gens-là ».

Bref... Rien de mauvais dans ce roman qui demeure plaisant mais qui ne restera pas dans ma mémoire... Si vous avez un autre Teulé à me conseiller pour me faire un second avis, je suis preneur :)
Commenter  J’apprécie          2320
Ce n'est pas la danse des canards ( J.lionel ) et, même si la folie : ça se danse ( Sardou ) : c'est l'épidémie dansante de juillet 1518 à Strasbourg !
Paracelse ( médecin, philosophe, théologien.. ) a tenté de la définir comme une hystérie collective : il semblerait qu'elle ait eu pour causes principales : la misère, la faim et la détresse des strasbourgeois.
Elle a débuté avec Enneline Troffea qui après avoir tué son enfant se met à danser en entrainant d'autres danseurs jusqu'à 400 personnes qui se contorsionnent sans fin au péril de leur vie !
L'Ammeister leur facilite la tâche en leur faisant construire une piste de bal et en convoquant des musiciens !
Finalement les autorités décident de les faire partir à la chapelle de Saint Guy ( protecteur des épileptiques et des malades de la chorée )...L'Evèque et le clergé, qui se sont enrichis au détriment des braves gens vont passer un "deal" avec l'Ammeister pour que les farandoleurs ne retournent jamais de Saverne, pour que leur mort soit portée sur le compte des Turcs et que le péril luthérien soit momentanément éloigné ! Bref, la nourriture revient en abondance ( comme par hasard ! ), après cet épisode qui a sauvé la réputation de l'Eglise et de la Commune !
Jean Teulé dans ce roman nous faite vivre cette étrange affaire peu connue et, on peut dire qu'il "s'éclate " en nous présentant des personnages burlesques, déjantés avec un langage moyenâgeux émaillé de jurons, de mots grossiers et de descriptions scatologiques ! Une fable impertinente, frénétique et diabolique ! ! !
Commenter  J’apprécie          205
Nous avons tous, je pense, entendu parler du syndrôme de la danse de Saint-Guy sans forcément en connaître l'origine.
500 ans après l'épisode de "manie dansante" à Strasbourg, ce phénomène continue à intriguer. S'il n'est pas le seul épisode de ce genre, il est en revanche un des mieux documentés grâce à l'imprimerie dont l'usage était déjà répandu dans la région alsacienne.
Jean Teulé se réapproprie ce fait divers pour en faire un récit court mais percutant. Sa plume, tantôt acerbe, souvent crue, propose au lecteur une vision de cette épidémie mais elle laisse une sensation de malaise, d'horreur et d'effroi.
Ce n'est pas une critique négative, au contraire, mais l'immersion est telle, que l'on en ressort bouleversé , parfois écoeuré, avec l'impression d'avoir pris part aux événements.
Commenter  J’apprécie          200
Bon, cette fois c'est sûr : ce mec est fou !
Pour aller exhumer ce fait divers méconnu, cette étrange histoire de "danse contagieuse", et pour y consacrer 160 pages, déjà fallait avoir un petit grain. Mais pour lui donner cette allure démente, pour lui insuffler ce rythme effréné, pour mélanger ainsi les jolies formules matînées de vieux françois, les anachronismes explosifs et les obscénités bien crasses, il faut être sacrément dérangé (et/ou très talentueux ?)

Pour qui n'aurait encore jamais lu Teulé, cette première danse a de quoi décoiffer, et elle fera certainement des heureux !
Pour les autres, deux options : soit on se laisse embarquer dans ce carnaval morbide en considérant que l'auteur du Montespan ou de Mangez-le si vous voulez est au sommet de son art, soit on s'essouffle un peu devant cette débauche d'exhubérances débridées en attendant la fin d'une farandole qui, il faut bien l'admettre, tourne un peu en rond.
Je l'avoue, même si certains passsages m'ont amusé / horrifié / ému / surpris (rayez la mention inutile), je m'inscrirais plutôt dans la seconde catégorie.

Ici plus que jamais, Teulé fait du Teulé ! Il triture dans tous les sens un évènement historique surprenant (ici une "épidémie de danse" survenue à Strasbourg en 1518, sur fond de famine et d'indigence extrême), il amalgame les faits avérés et les extrapolations toujours plus farfelues, et enrobe le tout d'une foultitude d'effets stylistiques détonnants, de dialogues décapants et de détails scabreux, au point que la forme prend vite le pas sur le fond.
C'est sûr, le bonhomme écrit diablement bien, on sent qu'il s'éclate, on l'imagine volontiers se marrant tout seul en noircissant son manuscrit et en pensant à la tête interloquée de ses lecteurs qui ne manqueront pas de se demander "jusqu'où ira-t-il ???", mais en ce qui me concerne l'effet de surprise ne fonctionne plus vraiment...

J'ai malgré tout passé un bon moment en compagnie de ces personnages burlesques et déjantés, et je me suis parfois laissé prendre au jeu pour entrer à mon tour dans la danse.
Toutefois je ne suis pas sûr de retenir grand chose de cette lecture, que j'ai achevée dans un état second, un peu comme lors d'une fête bien arrosée dont on oublie déjà les détails au petit matin.
Commenter  J’apprécie          202




Lecteurs (2163) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Teulé

Comment se prénomme le personnage principal du roman "Rainbow pour Rimbaud"?

Roger
Robert
Ronan

10 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Jean TeuléCréer un quiz sur ce livre

{* *}