Abigaël… Encore un personnage de
Thilliez qui pourrait aller porter plainte, vu comment son père littéraire l'a affligée de problèmes de santé : narcolepsie et cataplexie, sans oublier que lorsqu'elle rêve, elle a l'impression que c'est la réalité.
Bon, moi aussi, lorsque je rêve, je pense que c'est réel, même si j'arrive à l'école en pyjama et en charentaises, juchée sur un vélo à trois roues. Alors que je ne vais plus à l'école depuis longtemps (ils m'ont donné mon diplôme), que je ne porte pas de pyjama, ni de charentaises et que je ne fais plus de tricycle. Pour moi, c'est réaliste.
Oui, mais moi, une fois réveillée, je sais que j'ai rêvé, Abigaël non ! Elle ne sait plus où est la réalité et où est le rêve ! La merde, tout de même, lorsqu'on est psychologue et que l'on aide les policiers dans des affaires sordides d'enlèvements d'enfants.
Hé oui, pas de petit assassin pépère avec monsieur
Thilliez ! Que des grandes pointures du crime, du vice, du glauque, de l'horreur, de ceux qui se creusent la tête pour mettre en scène leurs saloperies et donner des cauchemars aux parentes des disparus et aux lecteurs.
Une fois de plus, l'auteur est arrivé à construire un véritable page-turner, avec des chapitres se finissant sur des cliffhangers et dont l'ordre n'est pas chronologique. Pas de stress, il y a une ligne du temps au-dessus qui vous indiquera à quel moment nous nous trouvons (on joue sur une ligne du temps de 7 mois).
Attention, vu qu'Abigaël ne sait plus où est la réalité, ni quand elle rêve, vous risquez quelques surprises. Faudrait juste pas en abuser…
Si le scénario est addictif et que les mystères semblent insolubles, les problèmes sont venus d'ailleurs : Abigaël, justement ! Difficile de la trouver sympathique, difficile d'entrer en phase avec elle, car j'avais l'impression qu'elle manquait de réalisme, de profondeur, bref, qu'elle était fausse. Sa maladie la handicape lorsque l'auteur en a besoin et lui fout une paix royale si cela n'est pas nécessaire. Un peu facile.
Abigaël est intelligente et pourtant, elle n'a pas vu ce qui m'a crevé les yeux (trois choses importantes qui m'ont sauté aux yeux). En même temps, si elle les avait remarqués plus tôt, le cours du récit en eut été changé. de toute façon, une fois que j'avais éliminé l'impossible, ce qui me restait, aussi improbable que ça, était la vérité et bingo !
Un autre écueil, ce furent les explications finales, qui m'ont semblé être un peu limite, trop vite expliquées, trop vite expédiées et ensuite, on n'en parle plus. Et cette arme sortie dans la panique, ce tir, cela m'a paru être le truc en trop, celui qui fout en l'air tout le scénario.
Puis le final, qui se termine abruptement, comme ça, pouf. le deus ex machina qui vient au secours de l'héroïne qui se trouve dans une situation inextricable ? C'est moyen. Les ficelles étaient plus grosses dans ce roman et je les ai aperçues un peu trop facilement.
Anybref, je ne dis pas que ce thriller est mauvais, juste que je l'ai moins apprécié que d'autres du même auteur, qu'il ne m'a pas emporté comme les autres et que la séduction habituelle n'a pas eu tout à fait lieu. Il est addictif, je l'ai dévoré sur deux jours, mais la vague ne m'a pas emportée comme je le pensais.
Pas grave, il me reste encore quelques romans de l'auteur à découvrir et pour vibrer, comme j'ai l'habitude avec lui.
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