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Thomas A. Kempis (Auteur présumé)Félicité de La Mennais (Traducteur)
EAN : 9782020372435
247 pages
Seuil (19/05/1999)
4.32/5   55 notes
Résumé :
L'Imitation de Jésus-Christ tient une grande place dans la littérature chrétienne. Ecrit par un moine, Thomas a Kempis, durant la première moitié du XV° siècle, ce petit livre a été lu et médité par des générations de laïcs désireux d'approfondir leur vie intérieure. L'Imitation est certes un témoignage parmi d'autres du renouveau spirituel de son époque, désigné sous le nom de Devotio moderna, qui oppose la voie de l'intériorisation à un monde extérieur déchiré et ... >Voir plus
Que lire après L'Imitation de Jésus-ChristVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'un des plus beaux sommets de la littérature mystique, accessible à tous. Texte splendide, d'une profondeur et d'une poésie insurpassables. Si vous vous interrogez sur ce qu'est la véritable sagesse, sur ce qu'est l'amour de Dieu, sur les chemins à prendre pour aller vers la lumière, ouvrez ce petit livre et écoutez ce qu'il suscite en vous. La traduction de Lamennais date du 19ème siècle, mais elle est sans conteste la plus belle. le texte est un régal pour l'esprit et pour le coeur.
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Ce soir, 19 février 2024, j'ai achevé la relecture de ce livre. Sans renier ma critique de 2017, je dois dire que j'ai redécouvert un écrit magnifique qui est comme une longue prière adressée à Dieu et une parfaite description de l'état psychologique du pêcheur qui a conscience de son imperfection et sait que seule son espérance dans le Christ peut le conduire au Père Miséricordieux.
Longue prière pour surmonter ses angoisses, fortifier sa foi, pour ne pas céder au découragement quoique cela lui arrive souvent.. C'est pourquoi ce pêcheur que je suis doit encore et toujours persévérer...

Un grand livre de prière et d'espérance... Pat


Nous sommes au Moyen - Âge et l'ascèse de ce temps (sans doute de tous les temps), n'est pas joyeuse. Mais cet écrit est l'expression extraordinaire d'un type de foi ! Y en aurait-il de plusieurs types ?

Peut-être ; en tout cas, certains se déprécient considérablement face à Dieu, en raison de leur imperfection.

Et pourtant, les êtres misérables qu'ils font de nous, ont été rachetés au prix fort, par le Sang du Christ !

Nous valons, donc, bien quelque chose, aux yeux de Dieu !
Et dans mon imperfection, ma foi m'autorise à proclamer que je compte pour Dieu.

Ma foi est du type joyeux, optimiste, lucide quant à ma nature peccable.

Ma foi, c'est donc l'acceptation de la Grâce divine, gratuitement offerte ; gratuitement, façon de parler, la monnaie d'échange ayant été la Croix.

Raison pourquoi, mon espérance ne peut jamais me conduire à la mortification obsédante et au mépris de mon humanité, tel que l'exprime ce livre étonnant.

Car, comment pourrait-on être le temple du Christ, ce à quoi aspire le Chrétien, selon le discours des Apôtres, et se déprécier à ce point ?

Pat
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J'ai pris le temps de le lire un peu, il y a longtemps.
Le seul mot important pour moi dont je me souvienne, est le mot "détachement".
Détachement de soi-même afin que son prochain puisse vivre aussi.
L'on naît les mains fermées, l'on meurt les mains ouvertes.
Et en effet, un détachement total mène à la perte de tout.
Le jour où la fatalité humaine vous étreint car vous comprenez que le pardon et l'amour, peu savent les offrir, au point que vous finirez peut-être comme Lui, alors même qu'avant vous ne l'aviez pas compris à ce point, et le jour où vous comprenez enfin cela, sans doute est-ce la fin.
Car une confiance qui est trompée sur un temps trop long, c'est un drame insurmontable si désastreux qu'elle ne pourra jamais revenir. Une fois le choc de la surprise passé (comme dans le dessin de la Cène de Léonard de Vinci). Même si tout est très compréhensible, ou presque.
Vous n'avez eu qu'un seul tort sans doute : ne pas comprendre assez vite que parfois il y a un serpent dans les fleurs (comme le dit Dostoïevsky dans L'idiot), que sous les sourires il y a parfois de la haine, et que vivre heureux, comme il nous l'est demandé (exultez de joie) n'est pas toujours supportable à ceux qui sont parfois déjà trop mort pour le pouvoir encore (leur imitation du bonheur est alors triste). Faut-il se cacher pour être heureux, c'est-à-dire "vivant"? Ou aider ceux qu'on peut à revivre également en laissant leur haine ou leur déception au passé?
Le bonheur reste d'être vivant le plus longtemps possible sur terre, et que lorsqu'on n'y croit plus, que Dieu nous permette de la quitter. Sans trop souffrir s'IL le peut. Sans pour autant si possible être lancé en pâture à ceux qui vous crucifieraient. Pour cause de n'avoir pas su être heureux eux-mêmes. Heureux ceux qui résistent à la chute et restent des doux (Soljenitsyne dit quelque part que des "doux", c'est une bénédiction pour une brigade). le respect du corps, des corps, encore...
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Nulle bonne oeuvre ne vous sera difficile, si vous êtes libre au-dedans de toute affection déréglée.

Une lecture édifiante, qui est un excellent complément à La Bible ou du moins du Nouveau Testament.
Un texte écrit il y a près de six siècles et qui pourtant a toujours beaucoup à apporter sur le plan spirituel.

Écrit par un Moine néerlandais au XVème siècle, on pourrait penser que ce livre fut rédigé à l'approche de la Réforme. Ce n'est cependant pas le cas.

Thomas A Kempis a essayé toute sa vie durant, par la dévotion, de trouver la paix intérieure.

À travers l'Imitation de Jésus Christ, il exprimera ici sa dévotion et exposera le message de paix du christianisme.

Le livre est didactique et bien construit, on rentre progressivement dans la notion de vie intérieure et on apprend à y avancer, pour se retrouver soi et comprendre certains aspects liturgiques.

Le but étant d'apprendre à se dépouiller de tous nos défauts et de se débarasser de toutes les nuisances, qui empêchent l'homme d'avancer dans sa quête spirituelle.

Une lecture très intéressante qui prendra à partir de la moitié de l'ouvrage la forme d'un dialogue entre le Christ et le fidèle, forme que j'ai particulièrement apprécié.

Une belle lecture donc, que je recommande à tous les intéréssés en ce Vendredi Saint.
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Admirer la perfection de Notre-Seigneur Jésus-Christ et nous laisser guider dans la voie de la sainteté en suivant son modèle. Ce livre est excellent pour l'apprentissage des vertus, donc fortement recommandable et à recommander à tout catholique digne de ce nom ! Viva Cristo Rey ! Qu'il soit notre Roi et Roi en nous :-)
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Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
Soyez vigilant et fervent dans le service de Dieu et faites-vous souvent cette demande : Pourquoi es-tu venu ici, et pourquoi as-tu quitté le siècle ?
N'était-ce pas afin de vivre pour Dieu et devenir un homme spirituel ?
Embrasez-vous du désir d'avancer parce que vous recevrez bientôt la récompense de vos travaux, et qu'alors il n'y aura plus ni crainte ni douleur.
Maintenant un peu de travail, et puis un grand repos ; que dis-je ? une joie éternelle !
Si vous agissez constamment avec ardeur et fidélité, Dieu aussi sera sans doute fidèle et magnifique dans ses récompenses.
Vous devez conserver une ferme espérance de parvenir à la gloire ; mais il ne faut pas vous livrer à une sécurité trop profonde de peur de tomber dans le relâchement ou la présomption.
Un homme qui flottait souvent, plein d'anxiété, entre la crainte et l'espérance, étant un jour accablé de tristesse, entra dans une église ; et, se prosternant devant un autel pour prier, il disait et redisait en lui-même : Oh ! si je savais que je dusse persévérer ! Aussitôt il entendit intérieurement cette divine réponse : Si vous le saviez, que voudriez-vous faire ? Faites maintenant ce que vous feriez alors, et vous jouirez de la paix.
Consolé à l'instant même et fortifié, il s'abandonna sans réserve à la volonté de Dieu et ses agitations cessèrent.
Il ne voulut point rechercher avec curiosité ce qui lui arriverait dans l'avenir ; mais il s'appliqua uniquement à connaître la volonté de Dieu et ce qui lui plaît davantage, afin de commencer et d'achever tout ce qui est bien.
Espérez en Dieu, dit le Prophète, et faites le bien; habitez en paix la terre, et vous serez nourri de ses richesses. Une chose refroidit en quelques-uns l'ardeur d'avancer et de se corriger : la crainte des difficultés, et le travail du combat.
En effet, ceux-là devancent les autres dans la vertu, qui s'efforcent avec plus de courage de se vaincre eux-mêmes dans ce qui leur est le plus pénible et qui contrarie le plus leur penchant.
Car l'homme fait d'autant plus de progrès et mérite d'autant plus de grâce, qu'il se surmonte lui-même et se mortifie davantage.
Il est vrai que tous n'ont pas également à combattre pour se vaincre et mourir à eux-mêmes.
Cependant un homme animé d'un zèle ardent avancera bien plus, même avec de nombreuses passions, qu'un autre à cet égard mieux disposé, mais tiède pour la vertu.
Deux choses aident surtout à opérer un grand amendement : s'arracher avec violence à ce que la nature dégradée convoite, et travailler ardemment à acquérir la vertu dont on a le plus grand besoin.
Attachez-vous aussi particulièrement à éviter et à vaincre les défauts qui vous déplaisent le plus dans les autres.
Profitez de tout pour votre avancement. Si vous voyez de bons exemples ou si vous les entendez raconter, animez-vous à les imiter.
Que si vous apercevez quelque chose de répréhensible, prenez garde de commettre la même faute; ou, si vous l'avez quelquefois commise, tâchez de vous corriger promptement.
Comme votre oeil observe les autres, les autres vous observent aussi.
Qu'il est consolant et doux de voir des religieux zélés, pieux, fervents, fidèles observateurs de la règle !
Qu'il est triste, au contraire, et pénible d'en voir qui ne vivent pas dans l'ordre et qui ne remplissent pas les engagements auxquels ils ont été appelés !
Qu'on se nuit à soi-même en négligeant les devoirs de sa vocation, et en détournant son cœur à des choses dont on n'est point chargé !
Souvenez-vous de ce que vous avez promis, et que Jésus crucifié vous soit toujours présent.
Vous avez bien sujet de rougir, en considérant la vie de Jésus-Christ, d'avoir jusqu'ici fait si peu d'efforts pour y conformer la vôtre, quoique vous soyez depuis si longtemps entré dans la voie de Dieu.
Un religieux qui s'exerce à méditer sérieusement et avec piété la vie très sainte et la passion du Sauveur, y trouvera en abondance tout ce qui lui est utile et nécessaire, et il n'a pas besoin de chercher hors de Jésus quelque chose de meilleur.
Ah ! si Jésus crucifié entrait dans notre cœur, que nous serions bientôt suffisamment instruits !
Un religieux fervent reçoit bien ce qu'on lui commande et s'y soumet sans peine.
Un religieux tiède et relâché souffre tribulation sur tribulation et ne trouve de tous côtés que la gêne, parce qu'il est privé des consolations intérieures et qu'il lui est interdit d'en chercher au-dehors.
Un religieux qui s'affranchit de sa règle est exposé à des chutes terribles.
Celui qui cherche une vie moins contrainte et moins austère sera toujours dans l'angoisse; car toujours quelque chose lui déplaira.
Comment font tant d'autres religieux qui observent, dans les cloîtres, une si étroite discipline ?
Ils sortent rarement, ils vivent retirés, ils sont nourris très pauvrement et grossièrement vêtus.
Ils travaillent beaucoup, parlent peu, veillent longtemps, se lèvent matin, font de longues prières, de fréquentes lectures, et observent en tout une exacte discipline.
Considérez les chartreux, les religieux de Cîteaux, et les autres religieux et religieuses de différents ordres, qui se lèvent toutes les nuits pour chanter les louanges de Dieu.
Il serait donc bien honteux que la paresse vous tînt encore éloigné d'un si saint exercice lorsque déjà tant de religieux commencent à célébrer le Seigneur.
Oh ! si vous n'aviez autre chose à faire qu'à louer de coeur et de bouche, perpétuellement, le Seigneur notre Dieu ! Si jamais vous n'aviez besoin de manger, de boire, de dormir, et que vous puissiez ne pas interrompre un seul moment ces louanges ni les autres exercices spirituels ! Vous seriez alors beaucoup plus heureux qu'à présent, assujetti comme vous l'êtes au corps et à toutes ses nécessités.
Plût à Dieu que nous fussions affranchis de ces nécessités et que nous n'eussions à songer qu'à la nourriture de notre âme, que nous goûtons, hélas, si rarement !
Quand un homme en est venu à ne chercher sa consolation dans aucune créature, c'est alors qu'il commence à goûter Dieu parfaitement, et qu'il est, quoiqu'il arrive, toujours satisfait.
Alors il ne se réjouit d'aucune prospérité et aucun revers ne le contriste ; mais il s'abandonne tout entier, avec une pleine confiance, à Dieu qui lui est tout en toutes choses, pour qui rien ne périt, rien ne meurt, pour qui au contraire tout vit, et à qui tout obéit sans délai.
Souvenez-vous toujours que votre fin approche et que le temps perdu ne revient point. Les vertus ne s'acquièrent qu'avec beaucoup de soins et des efforts constants.
Dès que vous commencerez à tomber dans la tiédeur, vous tomberez dans le trouble.
Mais si vous persévérez dans la ferveur, vous trouverez une grande paix et vous sentirez votre travail plus léger, à cause de la grâce de Dieu et de l'amour de la vertu.
L'homme fervent et zélé est prêt à tout.
Il est plus pénible de résister aux vices et aux passions que de supporter les fatigues du corps.
Celui qui n'évite pas les petites fautes tombe peu à peu dans les grandes.
Vous vous réjouirez toujours le soir, quand vous aurez employé le jour avec fruit.
Veillez sur vous, excitez-vous, avertissez-vous; et quoiqu'il en soit des autres, ne vous négligez pas vous-même.
Vous ne ferez de progrès qu'autant que vous vous ferez violence.
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Cherchez un temps propre à vous occuper de vous-même et pensez souvent aux bienfaits de Dieu.
Laissez là ce qui ne sert qu'à nourrir la curiosité. Lisez plutôt ce qui touche le cœur que ce qui amuse l'esprit.
Retranchez les discours superflus, les courses inutiles ; fermez l'oreille aux vains bruits du monde, et vous trouverez assez de loisir pour les saintes méditations.
Les plus grands saints évitaient autant qu'il leur était possible le commerce des hommes et préféraient vivre en secret avec Dieu.
Un ancien a dit : Toutes les fois que j'ai été dans la compagnie des hommes, j'en suis revenu moins homme que je n'étais.
C'est ce que nous éprouvons souvent lorsque nous nous livrons à de longs entretiens.
Il est plus aisé de se taire que de ne point excéder dans ses paroles.
Il est plus aisé de se tenir chez soi que de se garder de soi-même suffisamment au-dehors.
Celui donc qui aspire à la vie intérieure et spirituelle doit de retirer de la foule avec Jésus.
Nul ne se montre sans péril s'il n'aime à demeurer caché.
Nul ne parle avec mesure s'il ne se tait volontiers.
Nul n'est en sûreté dans les premières places s'il n'aime les dernières.
Nul ne commande sans danger s'il n'a pas appris à bien obéir.
Nul ne se réjouit avec sécurité s'il ne possède en lui-même le témoignage d'une bonne conscience.
Cependant la confiance des saints a toujours été pleine de la crainte de Dieu : quel que fût l'éclat de leurs vertus, quelque abondantes que fussent leurs grâces, ils n'en étaient ni moins humbles ni moins vigilants.
L'assurance des méchants naît, au contraire, de l'orgueil et de la présomption, et finit par l'aveuglement.
Ne vous promettez point de sûreté en cette vie, quoique vous paraissiez être un saint religieux ou un pieux solitaire.
Souvent les meilleurs dans l'estime des hommes ont couru les plus grands dangers à cause de leur trop de confiance.
Il est donc utile à plusieurs de n'être pas entièrement délivré des tentations et de souffrir des attaques fréquentes, de peur que, tranquilles sur eux-mêmes, ils ne s'élèvent avec orgueil ou qu'ils ne se livrent trop aux consolations du dehors.
Oh ! si l'on ne recherchait jamais les joies qui passent, si jamais l'on ne s'occupait du monde, qu'on posséderait une conscience pure !
Oh ! qui retrancherait toute sollicitude vaine, ne pensant qu'au salut et à Dieu, et plaçant en lui toute son espérance, de quelle paix et de quel repos il jouirait !
Nul n'est digne des consolations célestes s'il ne s'est exercé longtemps dans la sainte componction.
Si vous désirez la vraie componction du cœur, entrez dans votre cellule et bannissez-en le bruit du monde; selon qu'il est écrit: Même sur votre couche, que votre cœur soit plein de componction.
Vous trouverez dans votre cellule ce que souvent vous perdrez au-dehors.
La cellule qu'on quitte peu devient douce ; fréquemment délaissée, elle engendre l'ennui. Si dès le premier moment où vous sortez du siècle, vous êtes fidèle à la garder, elle vous deviendra comme une amie chère et sera votre consolation la plus douce.
Dans le silence et le repos, l'âme pieuse fait de grands progrès et pénètre ce qu'il y a de caché dans l’Écriture.
Là elle trouve la source des larmes dont elle se lave et se purifie toutes les nuits, et elle s'unit d'autant plus familièrement à son Créateur qu'elle vit plus éloignée du tumulte du monde.
Celui donc qui se sépare de ses connaissances et de ses amis, Dieu s'approchera de lui avec les saints anges.
Il vaut mieux être caché et prendre soin de son âme, que de faire des miracles et de s'oublier soi-même
Il est louable dans un religieux de sortir rarement et de n'aimer ni à voir les hommes ni à être vu d'eux.
Pourquoi voulez-vous voir ce qui ne vous est point permis d'avoir ? Le monde passe, et sa concupiscence.
Les désirs des sens entraînent çà et là; mais l'heure passée, que rapportez-vous, qu'une conscience pesante et un cœur dissipé ?
Parce qu'on est sorti dans la joie, souvent on revient dans la tristesse; et la veille joyeuse du soir attriste le matin.
Ainsi toute joie des sens s'insinue avec douceur; mais à la fin elle blesse et tue.
Que pouvez-vous voir ailleurs que vous ne voyiez où vous êtes ? Voilà le ciel, la terre, les éléments ; or c'est d'eux que tout est fait.
Où que vous alliez, que verrez-vous qui soit stable sous le soleil ?
Vous croyez peut-être vous rassasier ; mais vous n'y parviendrez jamais.
Quand vous verriez toutes les choses à la fois, que serait-ce qu'une vision vaine ?
Levez les yeux en haut vers Dieu et priez pour vos péchés et vos négligences.
Laissez aux hommes vains les choses vaines ; pour vous, ne vous occupez que de ce que Dieu vous commande.
Fermez sur vous votre porte et appelez à vous Jésus, votre bien-aimé.
Demeurez avec lui dans votre cellule : car vous ne trouverez nulle part autant de paix.
Si vous n'étiez pas sorti et que vous n'eussiez pas entendu quelque bruit du monde, vous seriez demeuré dans cette douce paix : mais parce que vous aimez à entendre des choses nouvelles, il vous faut supporter ensuite le trouble du cœur. »
Laissez là ce qui ne sert qu'à nourrir la curiosité. Lisez plutôt ce qui touche le cœur que ce qui amuse l'esprit.
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N'ouvrez pas votre coeur à tous indistinctement; mais confiez ce qui vous touche à l'homme sage et craignant Dieu.
Ayez peu de commerce avec les jeunes gens et les personnes du monde.
Ne flattez point les riches, et ne désirez point de paraître devant les grands.
Recherchez les humbles, les simples, les personnes de piété et de bonnes mœurs, et ne vous entretenez que de choses édifiantes.
N'ayez de familiarité avec aucune femme, mais recommandez à Dieu toutes celles qui sont vertueuses.
Ne souhaitez d'être familier qu'avec Dieu et les anges, et évitez d'être connu des hommes.
Il faut avoir de la charité pour tout le monde, mais la familiarité ne convient point.
Il arrive que, sans la connaître, on estime une personne sur sa bonne réputation, mais, en se montrant, elle détruit l'opinion qu'on avait d'elle.
Nous nous imaginons quelquefois plaire aux autres par nos assiduités, et c'est plutôt alors que nous commençons à leur déplaire par les défauts qu'ils découvrent en nous.
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En quelque lieu que vous soyez, de quelque côté que vous vous tourniez, vous serez misérable si vous ne revenez vers Dieu.
Pourquoi vous troublez-vous de ce que rien n'arrive comme vous le désirez et comme vous le voulez ? A qui est-ce que tout succède selon sa volonté ? Ni à vous, ni à moi, ni à aucun homme sur la terre.
Nul en ce monde, fût-il roi ou pape, n'est exempt d'angoisses et de tribulations.
Qui donc a le meilleur sort ? Celui, certes, qui sait souffrir quelque chose pour Dieu.
Dans leur faiblesse et leur peu de lumière, plusieurs disent : Que cet homme a une heureuse vie ! qu'il est riche, grand, puissant, élevé !
Mais considérez les biens du ciel, et vous verrez que tous ces biens du temps ne sont rien; que toujours très incertains, ils sont plutôt un poids qui fatigue, parce qu'on ne les possède jamais sans défiance et sans crainte.
Avoir en abondance les biens du temps, ce n'est pas là le bonheur de l'homme : la médiocrité lui suffit.
C'est vraiment une grande misère de vivre sur la terre.
Plus un homme veut avancer dans les voies spirituelles, plus la vie présente lui devient amère, parce qu'il sent mieux et voit plus clairement l'infirmité de la nature humaine et sa corruption.
Manger, boire, veiller, dormir, se reposer, travailler, être assujetti à toutes les nécessités de la nature, c'est vraiment une grande misère et une grande affliction pour l'homme pieux qui voudrait être dégagé de ses liens terrestres, et délivré de tout péché.
Car l'homme intérieur est en ce monde étrangement appesanti par les nécessités du corps.
Et c'est pourquoi le prophète demandait avec d'ardentes prières d'en être affranchi, disant: Seigneur, délivrez-moi de mes nécessités.
Malheur donc à ceux qui ne connaissent point leur misère ! et malheur encore plus à ceux qui aiment cette misère et cette vie périssable !
Car il y en a qui l'embrassent si avidement, leur misère, qu'ayant à peine le nécessaire en travaillant ou en mendiant, ils n'éprouveraient aucun souci du royaume de Dieu s'ils pouvaient toujours vivre ici-bas.
O cœurs insensés et infidèles, si profondément enfoncés dans les choses de la terre qu'ils ne goûtent rien que ce qui est charnel !
Les malheureux ! ils sentiront douloureusement à la fin combien était vil, combien n'était rien ce qu'ils ont aimé.
Mais les saints de Dieu, tous les fidèles amis de Jésus-Christ ont méprisé ce qui flatte la chair et ce qui brille dans le temps ; toute leur espérance, tous leurs désirs aspiraient aux biens éternels.
Tout leur cœur s'élevait vers les biens invisibles et impérissables, de peur que l'amour des choses visibles ne les abaissât vers la terre.
Ne perdez pas, mon frère, l'espérance d'avancer dans la vie spirituelle: vous en avez encore le temps, c'est l'heure.
Pourquoi remettez-vous toujours au lendemain l'accomplissement de vos résolutions ? Levez-vous et commencez à l'instant, et dites : Voici le temps d'agir, voici le temps de combattre, voici le temps de me corriger.
Quand la vie vous est pesante et amère, c'est alors le temps de mériter.
Il faut passer par le feu et par l'eau, avant d'entrer dans le lieu de rafraîchissement.
Si vous ne vous faites violence, vous ne vaincrez pas le vice.
Tant que nous portons ce corps fragile, nous ne pouvons être sans péché, ni sans ennui et sans douleur.
Il nous serait doux de jouir d'un repos exempt de toute misère ; mais en perdant l'innocence par le péché, nous avons aussi perdu la vraie félicité.
Il faut donc persévérer dans la patience, et attendre la miséricorde de Dieu jusqu'à ce que l'iniquité passe et que ce qui est mortel en vous soit absorbé par la vie.
Oh ! qu'elle est grande la fragilité qui toujours incline l'homme au mal.
Vous confessez aujourd'hui vos péchés et vous y retombez le lendemain.
Vous vous proposez d'être sur vos gardes et une heure après vous agissez comme si vous ne vous étiez rien proposé.
Nous avons donc grand sujet de nous humilier et de ne nous jamais élever en nous-mêmes, étant si fragiles et inconsistants.
Nous pouvons perdre en un moment par notre négligence ce qu'à peine avons-nous acquis par la grâce avec un long travail.
Que sera-ce de nous à la fin du jour si nous sommes si lâches dès le matin ?
Malheur à nous si nous voulons goûter le repos, comme si déjà nous étions en paix et en assurance, tandis qu'on ne découvre pas dans notre vie une seule trace de vraie sainteté !
Nous aurions bien besoin d'être instruits encore, et formés à de nouvelles mœurs comme des novices dociles, pour essayer du moins s'il y aurait en nous quelque espérance de changement et d'un plus grand progrès dans la vertu.
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Contemplez les exemples des saints Pères, en qui reluisait la vraie perfection de la vie religieuse, et vous verrez combien peu est ce que nous faisons, et presque rien.
Hélas ! qu'est-ce que notre vie comparée à la leur ?
Les saints et les amis de Jésus-Christ ont servi Dieu dans la faim et dans la soif, dans le froid et dans la nudité, dans le travail et dans la fatigue, dans les veilles et dans les jeûnes, dans les prières et dans les saintes méditations, dans une infinité de persécutions et d'opprobres.
Oh ! que de pesantes tribulations ont souffertes les apôtres, les martyrs, les confesseurs, les vierges et tous ceux qui ont voulu suivre les traces de Jésus-Christ ! Ils ont haï leur âme en ce monde, pour la posséder dans l'éternité.
Oh ! quelle vie de renoncements et d'austérités, que celle des saints dans le désert ! quelles longues et dures tentations ils ont essuyées ! que de fois ils ont été tourmentés par l'ennemi ! que de fréquentes et ferventes prières ils ont offertes à Dieu ! quelles rigoureuses abstinences ils ont pratiquées ! quel zèle, quelle ardeur pour leur avancement spirituel ! quelle forte guerre contre leurs passions ! quelle intention pure et droite toujours dirigée vers Dieu !
Ils travaillaient pendant le jour, et passaient la nuit en prière; et même durant le travail, ils ne cessaient point de prier en esprit.
Tout leur temps avait un emploi utile. Les heures qu'ils donnaient à Dieu leur semblaient courtes, et ils trouvaient tant de douceur dans la contemplation, qu'ils en oubliaient les besoins du corps.
Ils renonçaient aux richesses, aux dignités, aux honneurs, à leurs amis, à leurs parents; ils ne voulaient rien du monde; ils prenaient à peine ce qui était nécessaire pour la vie; s'occuper du corps, même dans la nécessité, leur était une affliction.
Ils étaient pauvres des choses de la terre, mais ils étaient riches en grâce et en vertus.
Au-dehors tout leur manquait, mais Dieu les fortifiait au-dedans par sa grâce et par ses consolations. Ils étaient étrangers au monde, mais unis à Dieu et à ses amis familiers.
Ils se regardaient comme un pur néant, et le monde les méprisait; mais ils étaient chéris de Dieu, et précieux devant lui.
Ils vivaient dans une sincère humilité, dans une obéissance simple, dans la charité, dans la patience, et devenaient ainsi chaque jour plus parfaits et plus agréables à Dieu.
Ils ont été donnés en exemple à tous ceux qui professent la vraie religion, et ils doivent nous exciter plus à avancer dans la perfection, que la multitude des tièdes ne nous porte au relâchement.
Oh ! quelle ferveur en tous les religieux au commencement de leur sainte institution ! quelle ardeur pour la prière ! quelle émulation de vertu ! quelle sévère discipline ! que de soumission ils montraient tous pour la règle de leur fondateur !
Ce qui nous reste d'eux atteste encore la sainteté et la perfection de ces hommes qui, en combattant généreusement, foulèrent aux pieds le monde.
Aujourd'hui on compte pour beaucoup qu'un religieux ne viole point sa règle, et qu'il porte patiemment le joug dont il s'est chargé.
O tiédeur, ô négligence de notre état qui a si vite éteint parmi nous l'ancienne ferveur ! Maintenant tout fatigue notre lâcheté, jusqu'à nous rendre la vie ennuyeuse.
Plût à Dieu qu'après avoir vu tant d'exemples d'homme vraiment pieux, vous ne laissiez pas entièrement s'assoupir en vous le désir d'avancer dans la vertu !
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The Imitation of Christ - Livre 4 Livre audio - Anglais non sous-titré.
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