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4,22

sur 890 notes
Craig Thompson est un bon élève, pas un premier de classe, chez qui j'ai l'impression qu'on loue plus la quantité que la qualité. Alors, oui, il réussit le tour de force de peindre plus de 600 pages plaisantes, qui se lisent plutôt bien, sans réelle longueurs, avec un certain sens du dynamisme et un romanesque sans doute facile mais qui insuffle suffisamment de souffle pour entretenir l'envie de tourner la page. Rien de neuf ni de bien original, mais l'ensemble est agréablement mené.
On ne peut pas évoquer Craig Thompson sans parler de son côté fleur bleue, nunuche et que sais-je, qui peut agacer, mais qui fait partie intégrante du personnage.
Mais, et c'est là ce qui me laisse un mauvais gout dans la bouche, sur le plan des valeurs, j'ai comme un problème. J'ai repensé au Happy Sex de Zep. Rien à voir ? Une bande dessinée qui parle ouvertement de sexualité, de manière complètement décomplexée que j'ai lu avec ma chérie, qui se demandait même si Zep n'a pas eu un coup de main de sa femme sur les scénario parce qu'il y a quelque chose de très féminin de son approche du sexe.
Craig Thompson nous a raconté longuement les dégâts de son éducation catholique rigoriste et semblait se conclure sur une certaine forme de réconciliation. Mais que voit-on dans Habibi ?
Sous les beaux atours d'une histoire d'amour teintée de spiritualité, il dévient un monde où les hommes dominent les femmes, les asservissent sexuellement. Viol, prostitution, femmes-objets des harems, mises au placard quand elles sont trop vieilles. L'héroïne est vendue enfant comme épouse, violée, brièvement réduite en esclavage avant de s'enfuir avec un bébé, qu'elle élève comme son enfant, alors qu'elle en est encore une elle-même. Elle n'hésite pas à se prostituer pour lui, tandis que l'enfant grandit et est de plus en plus attiré par le corps de sa mère-soeur. Séparés, il recourt à la castration pour poursuivre un idéal de pureté, mais reste assailli de visions terrifiantes du corps de son amour entouré de démons. J'ai du mal à ne pas voir une vision culpabilisante et terrifiée des rapports entre hommes et femmes. Finalement, la conclusion renvoie à une vision de la reproduction comme seule finalité du sexe et comme pirouette, l'adoption d'une petite esclave par le 'couple' qui résiste à la tentation de l'inceste et se retire du monde, comme des saints... je suis peu-être biaisé, mais c'est ainsi que perçois le sens profond de cette histoire. Et c'est vrai qu'elle est agréable à lire si on fait abstraction de tout cet aspect. Dans un autre registre, j'ai lu dernièrement que Narnia était depuis longtemps le théatre de polémique à propos de la misogynie de l'oeuvre (devenir adulte, et à plus forte raison devenir femme, fermerait définitivement les portes de Narnia).
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Difficile de parler d'une BD qui m'a marquée et touchée profondément.
Une BD merveilleuse !
Une amie me l'a prêtée et je l'ai gardé pour mes vacances tant le graphisme est magnifique, tant le travail de Craig Thompson m'enchante !

L'histoire est captivante, l'histoire nous rappelle d'autres histoires et c'est au fond toujours la vie et l'amour qui sont au coeur de tout.

Je ne sais pas vous en parler, mais je ne peux vous conseiller qu'une chose :

Lisez le ! Admirez le ! Savourez le !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Tous les lecteurs de Blankets se posaient la question. Qu'allait proposer Craig Thompson après ce chef-d'oeuvre d'émotion ? Habibi est la réponse. Sept années de travail, 670 pages aussi parfaites les unes que les autres.

Habibi est une oeuvre complexe et érudite. Un conte aux épices d'Orient, inspiré des Mille et une nuits et du Coran. On retient son souffle devant la densité des détails, le trait de crayon est un spectacle intense d'une grande force.

L'histoire de Dodola et de Zam est nourrie d'amour, de sacrifice et de violence. L'humiliation faite aux femmes, l'apprivoisement de soi, l'abandon à l'autre. Habibi transfigure également le graphic novel en offrant une lecture d'une grande exigence et d'une beauté onirique inouïe.

Pourtant, je n'ai pas totalement été emportée. Souvent, au moment de m'envoler devant la pudeur des sentiments, la cruauté de ces destins fragiles, j'ai brutalement été ramenée à terre par des éléments trop didactiques et élaborés. La perfection tue parfois l'émotion.

Le traitement du féminin m'a aussi troublée. Craig Thompson positionne la femme dans le domaine du mystérieux, du sublime, et donc de l'inaccessible. L'admiration qu'il porte aux femmes se ressent fortement et, même si elle est louable, le résultat ne me semble pas réaliste. Admirer, c'est aussi mettre sur un piédestal au risque de déformer la substance. Attention à ne pas basculer dans le leitmotiv trop souvent utilisé « sainte ou putain », il existe une galaxie de nuances entre deux !

Malgré ces quelques réserves, Habibi reste à découvrir pour l'immense talent de son auteur ainsi que pour le traitement original du Coran.

Les prochains projets de Craig Thompson : « un livre d'aventures pour enfants, un ouvrage érotique, et un roman graphique réaliste, lié à l'économie mondiale ». On se réjouit !
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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En me lançant dans cette lecture, je pensais avoir affaire à un chef-d'oeuvre.
En effet, en voyant la note moyenne de l'oeuvre par rapport au nombre de votant, comment se tromper, tout le monde aime !
Tout le monde ? Non pas moi...

Je m'explique :
S'il est vrai que les thèmes abordés sont intéressants et touchants, le récit est alourdi par un grand nombre de pages consacrées à la religion.
La plupart de ces pages sont simplement inintéressantes et n'apportent rien au récit, d'autres quant à elles sont intéressantes, mais n'apporte toujours rien au récit.
J'ai l'impression que Craig Thompson complexifie son histoire sans raison et la rend de ce fait peu accessible.

Si au final j'ai trouvé l'histoire des deux personnages touchante, les pages liées à la religion trop nombreuses et trop complexes m'auront sortit de ma lecture.
Si j'ai été jusqu'au bout c'est simplement parce que je n'ai pas pour habitude de ne pas terminer un livre et d'aller au bout pour me faire un avis globale. Sans cette acharnement, je me serais malheureusement arrêté à la première centaine de pages.
Cela aura été pénible et je sais que je n'ouvrirais plus jamais ce livre.

Des thèmes touchants ne suffisent pas à faire d'un récit un chef d'oeuvre, et pour moi c'est complètement raté. En moitié moins de pages en enlevant toutes les fioritures, peut-être que l'auteur aurait perdu son partit pris mais le récit aurait gagné en efficacité et en émotion.

Malgré mes critiques acerbes, ma note ne sera "pas si pire" étant donné que l'histoire des deux personnages était intéressante, mais pourquoi Craig, pourquoi ?
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Habibi est une fillette de neuf ans au début de l'histoire lorsqu'elle est vendue au scribe qui est désormais son mari. Elle vit dans une région pauvre et aride non loin du désert où l'eau est une denrée précieuse. Son mari (après l'avoir violée « légalement » en lui expliquant que c'est une bonne chose, normale entre époux) réalise que ce n'est qu'une fillette et la laisse vivre un peu à sa guise. Il lui apprend à lire et écrire et lui raconte des histoires lui faisant découvrir les textes sacrés qui vont nourrir son imagination.
La deuxième partie de l'histoire commence après l'enlèvement de la fillette par une bande de marchands d'esclaves qui alimente entre autres le harem du sultan. Mais elle réussit à fuir, emmenant avec elle un tout petit enfants, presque un bébé, qu'elle sauve de la mort et nomme Zam.
Ils vont vivre quelques années, cachés dans les dunes, habitant un navire abandonné dans le sable, troquant des vivres aux caravanes de passage.
Puis une fois de plus, Habibi, alors belle jeune femme, va se faire enlever et enfermer dans le harem du sultan dont elle va devenir bien malgré elle (et à la manière de Shéhérazade) la favorite. Pendant ce temps, Zam, fou de désespoir de ne pas retrouver sa compagne au retour de la corvée d'eau, va partir de son côté...
Il y a tant de rebondissements et d'événements dans ce récit qu'il est impossible de le résumé « en détail » mais c'est à l'image de la vie des héros et parcouru de rencontres, d'alliés et d'ennemis.
J'adore le graphisme avec les dessins qui se transforment et s'éloignent du réalisme pour accéder au symbolisme et à la poésie quand le récit le nécessite, pour traduire des rêves et des aspirations, des souvenirs et des croyances par exemple.
Un volume à lire et relire tant sa richesse est loin d'être épuisée !!!
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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J'ai lu Habibi en version de luxe et le moins qu'on puisse dire est qu'il s'agit d'un bijou graphique qui mérite une place de choix dans le monde de la BD. Les nombreuses trames, fresques et métaphores esthétiques en pleine page méritent que l'on s'attarde dessus plus que de coutume.
Craig Thompson met en parallèle l'histoire de deux orphelins esclaves et (par le biais de l'histoire dans l'histoire) celle de la vie des prophètes ainsi que de la calligraphie arabe. le récit use de cette magie qui magnifie habituellement si bien les légendes orientales, une magie qui sert l'auteur dans son apparente fascination pour la féminité, le corps féminin, les valeurs féminines et la maternité. Car les femmes dans Habibi ne sont pas ordinaires : ce sont des déesses, ou des protectrices, ou des idoles, ou des divinités en proie au mal.
A lire attentivement et très lentement !
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Un récit foisonnant, déconcertant, fascinant. Les clés d'accès et de compréhension sont multiples, cette bande dessinée s'avère être un véritable labyrinthe de par les nombreuses pistes qu'elle dévoile, tant sur le monde arabe, que sur l'Islam. L'intrigue est très forte, terriblement vivante et intemporelle. Les relectures peuvent être innombrables.
Je n'avais jamais lu une bande dessinée de ce type et j'ai été happée.
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Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis entre les mains "Habibi" de Craig Thompson. Il avait adoré ce gros pavé de 680 pages et il était intarissable sur l'histoire qui l'avait bouleversé. Je suis donc ressorti, lesté de l'ouvrage que j'avais acheté malgré un léger scepticisme car je ne suis pas très friand des contes orientaux.
Ensuite, je suis allé faire un tour sur le web, histoire de voir ce que les critiques en pensaient. Là aussi ce n'était que louanges, cris de bonheur, couronnes de laurier. Pas un seul hiatus, pas l'ombre d'un mécontent, rien qui puisse indiquer qu'il pouvait y avoir la possibilité d'un léger ennui.
C'est donc en toute confiance que je me suis plongé dans la lecture du chef d'oeuvre...
Ca débute bien, beau graphisme, histoire sordide mais mise en scène avec talent et ... tiens une citation du Coran... ah, revoilà l'histoire, dessin sublime, très poétique,...tiens, un genre de carré magique, oh, de la calligraphie... Là, je commence à décrocher un peu... L'histoire reprend, attachante, sensuelle et terrible avec de temps en temps un peu de Coran, un peu de Bible, un coup de carré magique et des illustration de plus en plus foisonnantes...
Bon, je suis allé jusqu'au bout de cette lecture qui conte la rencontre de Zam petit garçon noir et de Dodola, magnifique jeune fille dans un Orient de conte entre les mille et une nuits et la fable écologique.
Non, la lecture ne m'a pas enchanté. J'ai admiré le délire graphique de l'auteur qui a décoré son histoire de toutes les volutes orientales possibles mais pour moi c'était un peu trop lourd, lourd comme si j'avais mangé toute la boîte de loukoums.
La fin de mon avis ici :
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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🌺Habibi🌺 de Graig Thompson
Roman graphique de 664 pages 10,00€

🧕🏼Vendue à son mari alors qu'elle vient juste de quitter l'enfance, puis kidnappée, elle arrive à s'évader avec un petit garçon de 3 ans.

🧕🏼Leur vie va commencer dans une épave de bateau échouée en plein désert.

🧕🏼Un magnifique roman graphique à découvrir.

🧕🏼Rien que les graphismes sont magnifiques et valent le détour.

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J'attendais depuis longtemps une autre oeuvre de Craig Thompson. Il faut dire que Blankets - Manteau de neige fut l'une de mes toutes premières lectures dans le roman graphique. J'avais beaucoup apprécié son talent de conteur. Après des années d'attente, voici Habibi qui nous libre une histoire totalement différente même si l'amour reste le thème central.

Habibi est presque une révolution ultime: celle des sens, de la calligraphie qui épouse avec merveille le dessin au rythme d'un royaume imaginaire sorti des mille et une nuits. C'est le Moyen-Orient dans toute sa splendeur et sa décadence. On voit à l'horizon les problèmes de pollution qu'engendre une urbanisation à outrance. Il y a également le problème du traitement des eaux et de sa rareté.

On pouvait craindre l'enlisement au bout de 600 pages. Ce fut tout le contraire ! C'est un récit qui monte en puissance pour nous délivrer d'un message au-delà des religions. Une oeuvre forte et encore une belle réussite qui donne ses lettres de noblesse à la bande dessinée. de belles trouvailles graphiques avec un trait sombre, nerveux et puissant. On atteint presque le chef d'oeuvre annoncé avec un message fort et une conclusion idéale.
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