Un voyage au pays des souvenirs... Suivant le cours de ses pensées, Kim thuy nous livre des bribes de sa vie, de son enfance : de son départ précipité, de sa vie de réfugié. Retour dans un pays devenu lointain, plus un lieu mais une berceuse. Un récit plein de pudeur...
Kim Thuy est née au Vietnam. C'est à l'âge de 10 ans qu'elle quitte son pays, accompagnée de sa famille, fuyant le régime communiste., comme tant d'autres, les boat people.
Mon avis
C'est un récit un peu décousu que l'autrice nous livre, laissant divaguer ses pensées. Elle regarde ses fils et se remémore son passé, sonde sa relation avec sa propre mère, compare sa vie d'aujourd'hui à celle d'hier. Et au fil des pages, elle reconstruit les morceaux du puzzle. Les souvenirs reviennent par bribes. Difficiles, lorsqu'elle se souvient de la traversée ou du camp de réfugiés, puis de plus en plus légers.
J'ai apprécié ce voyage dans le temps livré avec une grande pudeur, et beaucoup d'humilité.
Je suis admirative du courage et de la résilience de ces gens déracinés.
Ce récit donne à réfléchir.
Mais la souffrance n'est pas le sujet du livre. Les anecdotes sont nombreuses et parfois même drôles.
On y apprend beaucoup.
Je pense par exemple, à ce soldat qui venu réquisitionner la maison de ses parents et devant l'armoire à linge contenant des soutiens-gorges, se demanda pourquoi cette famille avait tant besoin de filtres à café et pourquoi double ? Car les bonnets lui avaient fait pensé aux filtres à café en tissu confectionnés par sa mère.
Un petit roman mais d'une belle intensité, qui donne la force d'avancer et d'arrêter de se plaindre.