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EAN : 9782910753665
145 pages
Intervista (06/09/2007)
  Existe en édition audio
3.91/5   38 notes
Résumé :
A presque 101 ans, très loin de là où elle est née, Irina Sasson entretient chaque matin sa mémoire en récitant, dans les sept langues que sa destinée l'a amenée à parler, la recette du fameux gâteau café-café qui lui avait valu le succès que l'on sait dans la colonie européenne de Batenda. Surgissent alors les jours incandescents de sa vie. Des jours qui n'ont rien perdu de leur douceur ni de leur éclat, ni de leur douleur non plus. Et sans doute, dût-elle vivre ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai adoré l'écriture musicale et pleine de charme de Joëlle Tiano qui nous livre un récit à plusieurs voix où la recette se répète comme un refrain ou comme une comptine qui s'étoffe un peu plus à chaque passage.
Le roman a des accents nostalgiques et évoque parfois des sujets graves mais il conserve malgré tout un ton léger qui en fait une savoureuse friandise...
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Un tout petit bouquin de rien du tout (une centaine de pages) et pourtant je me suis sentie totalement immergée dans cet univers chaud et moite où la vie s'écoule à un rythme bien particulier, celui des colons.

A presque 101 ans, Irina Sasson entretient chaque matin sa mémoire en récitant la recette du fameux gâteau café-café qui lui avait valu un succès dans la colonie européenne de Batenda.
Tour à tour par elle-même ou sa petite-fille, venue lui rendre visite, les évènements de sa longue vie d'expatriée nous sont contés et nous découvrons ainsi des pans entiers de l'histoire de cette femme courageuse et passionnée.
Ce livre très court se déguste comme une délicieuse patisserie, qu'on savoure couche après couche, délicatement, pour ne pas se gâcher le plaisir.


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Je mange donc je suis prône le psychiatre Apfeldorfer.
Irina Sasson, l'héroïne centenaire de Joëlle Piolat, pourrait affirmer Je mange donc je vis, car son gâteau café-café est intimement lié à chaque moment d' intense émotion de sa vie, il est sa vie et la maintient en vie tant qu'elle se souvient de tous les ingrédients.
Ses souvenirs alternent avec le présent et le passé de sa petite fille Susan, à ses côtés, mais ignorante de ces connexions subtiles.
Contrairement au livre A l'étouffée dans lequel Claire Blanchard brasse plusieurs recettes,il n'y en a ici qu'une seule.Mais elle est unique offerte par une cousine à l'occasion du mariage d'Irina et personnalisée par la suite.
Le talent de l'auteur est de partir d'un premier mot et d'enclencher grâce à lui un évènement, unique aussi.
Le cadeau de noces se relie à l'arrangement premier, au désir,au plaisir et à la connivence avec Adriano, l'inconnu, directeur de la Compagnie qui achète des pierres dans des concessions minières mais il relie également Irina aux siens puisqu'elle quitte tout pour suivre son nouvel époux à Batenda.
Et si je remplaçais la crème à la vanille par du café? s'interroge-t elle.
"Manos fendichas!" "Fine pâtissière!"
Le beurre normand c'est bien meilleur.Qu'à celà ne tienne, en voilà!
Les corps qui s'accordent sur un même tempo, quel bonheur!
Sept cuillères de sucre en poudre.
Prémisces de grossesse.Et la libération là bas à Paris.
Trois jaunes d'oeufs.
L'enfant palpite.
De la poudre vanillée.
Premières contractions.
Une tasse à café de moka pour la crème.
Naissance de Djoïa.
Mélanger le beurre.
Adriano lui offre un piano mais se déplace souvent et s'emporte, fantasque. Premières fausses notes.
Et ainsi de suite jusqu'au jour où, erreur fatale de femme qui trompe et se trompe, elle sale au lieu de sucrer.
Fureur,jalousie,lectures,solitude,mésentente,maladie d'enfant,amour maternel,réconciliation,veuvage,départ. Et autant de gâteaux café-café!
Un livre d'une rare poésie, à déguster en écoutant monter crescendo la rumeur du fleuve, en s'imprégnant de la sagesse d'une vielle indienne pour que la lune emplisse la chambre de l'accouchée au travail laborieux, en respirant l'odeur amère des grands "quaolqinos",en admirant l'envol des "caïcarinhas" aux battements d'ailes lents et veloutés, en ressentant le vertige sensuel des corps soumis à l'attrait de l'interdit.
Un livre au charme exotique, pétri d'émotions, d'une auteur que je ne connaissais pas et que je vais m'empresser de connaitre plus amplement en lisant d'éventuelles autres publications.

(Autre critique du même livre : Le bonheur est affaire de goût, mais la vie n'est pas toujours goûteuse, alors Irina a composé sa propre musique, avec ses propres ingrédients pour composer un gâteau café-café sublime et des occasions somptueuses de le déguster.
De réussite en réussite, une seule fausse note,celle de l'amant, mais sans sel et sans vertige, la vie vaudrait-elle la peine d'être vécue? Conciliation de femme réconciliée qui à travers sa recette unique part sur les traces de son passé, tandis que sa mémoire centenaire s'effiloche tout doucement, et que sa petite fille remonte elle aussi le temps à ses côtés.)
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Quel livre délicieux et plein de charme! Tout comme ce que l'on imagine de cette vieille, très vieille dame et ses jolies petites mains posées sur ses genoux. Tout comme ses souvenirs qui reviennent, entre les lignes de la recette du gâteau café-café que je rêve de savourer. Un coup de coeur pour moi, sans aucun doute . Très belle photo de couverture.
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ce roman m'a permis de faire un vrai grand tour des blogs. J'ai récolté des mots doux et généreux pour parler de cette douceur, de ce brin d'amertume, de cette onctuosité,de cette virtuosité, poésie, tendresse... qui semble nous avoir fait à toutes et tous, tellement de bien.
Suis-je la dernière de cette longue chaîne ? J'en doute, car je crois que ce texte n'en a pas fini de se passer de mères en filles, de petites filles en grand-mères et de lectrices en lecteurs...
Parce que c'est un vrai très beau petit livre enchanteur.
Sa forme est très particulière et extrêmement séduisante avec cette recette répétée comme une comptine. Elle semble être la clé qui ouvre les souvenirs, sauvegarde la mémoire, et assure la transmission.
L'enchevêtrement des voix est aussi très réussie. Celle du "je" d'Irina, du "tu" de Susan, sa petite fille, et du "elle" de la narratrice s'entremêlent avec bonheur. Nous les percevons alors qu'elles sont enfermées dans un moment de grâce où la jeune future maman rend visite à son aïeule de 101 ans .
Dans cet écrin de temps suspendu, la petite fille attend le moment opportun pour glisser le message d'une vie qui s'annonce à sa grand mère. Alors, elle portera doucement les vieilles mains chéries dès l'enfance, à son ventre.
Quand cet instant est là, lorsque enfin la vieille femme a récité la recette dans son entier, vient l'heure pour nous aussi de tourner la page et de refermer le livre .
Le gâteau café café et sa recette ont ponctué une vie, et encore une fois, ils apparaissent comme un point d'orgue pour marquer d'une pierre blanche cette nouvelle minute de vie intime et intense.
J'ai trouvé dans ce récit beaucoup de belles phrases sur la vie d'une femme : la naissance du plaisir, le bonheur de la maternité, le miracle de l'accouchement, la joie de voir grandir son enfant, et toutes les douleurs aussi, grandes et petites qui la jalonnent, ses deuils, ses doutes et ses regrets...
J'ai aimé entendre ces voix prendre les chemins de l'histoire d'une vie, simple et extraordinaire, universelle et unique, jusqu'à l'apaisement de la réconciliation avec soi-même que la vieille dame a la chance de vivre, accompagnée de son enchanteur et illustrissime gâteau café-café...
Comme beaucoup, je vais encore savourer un peu de ce texte en y picorant quelques citations pour ce post, puis, je m'en séparerai pour le renvoyer à Moustafette.
Mais je vais prolonger le plaisir et le souvenir de cette lecture en essayant de fabriquer ce gâteau qui pourrait bien receler quelques pouvoirs...
Je pense aussi que j'offrirai le livre...
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/04/lenchanteur-et-illustrissime-gteau-caf.html
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Elle se souvint comme elle jouait avec ses mains,enfant:lui déplier les doigts sans ménagement puis,lui saisissant le poignet,le secouer brutalement et voir la jolie main docile se balancer,transformée en poupée de chiffon.Elle se souvint de son plaisir de petite brute et du bonheur de sa grand-mère ravie de s'abandonner à sa cruauté de petite-fille.
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Alors Irina, qui toujours avait aimé lire se mit lire de plus en plus. Elle lisait la nuit, elle lisait dans le métro, elle lisait dans le coche d’eau qui du pont Mirabeau menait à la Concorde. Page 75
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Les voyageurs ont décrit la lumière verte de la grande forêt, la plongée des rayons de soleil dans les arbres, la résonance singulière des chants d'oiseaux et des cris d'animaux, des froissements de feuilles, du brusque et lourd envol des caïcarinhas..., battements d'ailes lents et veloutés à l'oreille.
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Ainsi a commencé notre échange...
Pour ma part, mes sentiments avaient été si soudains et si puissants que je ne pouvais douter de leur nature.
J'ai guetté le courrier, avide de ses quelques mots et des textes qu'il souhaitait me faire lire et qui, à son insu, disaient ce qu'il ne disait pas.
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Dans l'obscurité de la nuit parfois je me perds.Alors,il me faut partir à ma recherche et me rassembler.
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