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EAN : 9782330175542
320 pages
Actes Sud (15/03/2023)
4.41/5   135 notes
Résumé :
Que diraient les arbres si on les écoutait ?

A la suite de son premier livre Et si on écoutait la nature ? (Payot), Laurent Tillon s’attache aujourd’hui à raconter l’histoire d’un chêne pédonculé bien particulier de la forêt de Rambouillet. Alliant une sensibilité naturaliste développée depuis l’adolescence aux découvertes scientifiques les plus récentes, l’auteur est pour la première fois en mesure de réaliser la biographie de cet arbre majestueux en... >Voir plus
Que lire après Être un chêne : Sous l'écorce de QuercusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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« Ce livre raconte une histoire, celle d'un arbre, d'une forêt et de leurs habitants. Il raconte aussi une autre histoire faite d'hommes, de femme, d'échanges d'une richesse incroyable » C'est Laurent Tillon qui le dit dans ses remerciements, que l'histoire de la nature est étroitement mêlée à celle de l'humanité, que nos destins se croisent et que ce livre est la somme de toutes ces rencontres. Et quel livre ! Il aurait été dommage que je passe à côté de cette autobiographie d'un chêne racontée par un biologiste poète (ou un poète biologiste ?), Laurent Tillon est ingénieur forestier à l'Office National des forêts et passionné par les arbres.

N'avez-vous jamais ressenti cette sensation d'apaisement lorsque vous vous promenez dans une forêt ? Il est prouvé scientifiquement que nous tirons grand bénéfice en respirant la forêt. Les arbres produisent des ions négatifs ainsi que des essences volatiles, lesquels vont ralentir notre rythme cardiaque ainsi que le niveau de cortisol dans le sang et le niveau de stress s'abaisse. Mais la forêt recèle bien d'autres mystères, elle qui a montré sa résilience après le passage de Lothar et Martin, les tempêtes de 1999.
Tout commence en 1780 dans la forêt de Rambouillet, lorsque d'un gland à l'abri d'un roncier, nait Quercus, chêne sessile. A l'ombre de son arbre parent, il va traverser les époques marquées par des guerres et des périodes plus calmes, connaitre la création du service des Eaux et forêts en 1829 avant d'arriver jusqu'à nous.
Aujourd'hui, on sait que les enjeux de la biodiversité doivent être intégrés à la gestion forestière et c'est à chaque saison un équilibre à trouver.
La forêt est un monde de biodiversité incroyable qui s'étage sur plusieurs niveaux. Ainsi Laurent Tillon nous raconte la vie de tous ces éléments vivants, qu'il s'agisse du mycélium ou du bolet, ou encore de tous ces insectes qui prolifèrent et fournissent une nourriture abondante aux hôtes des forêts comme le pic épeiche, la murine ou encore la salamandre tachetée.
Les feuilles tendres du chêne attirent nombre de prédateurs dont le plus vorace est tortrix, petite chenille
« La chenille est programmée pour manger des feuilles de chêne. Et elle est à l'heure. La nature a réglé son rythme biologique pour qu'elle réponde à l'émergence des feuilles, et pour qu'elle croisse le plus rapidement possible. ».
Le chêne, pas si bête, va débourrer plus tard pour priver la petite chenille de son festin préféré. Et ce sera payant. Il peut compter aussi sur les prédateurs de tortrix, comme myotis, cette petite chauve-souris qui peut avaler 250 chenilles chaque nuit printanière.
Appodemus le mulot s'en prend aux glands du chêne et il est si glouton qu'il peut mettre en péril la reproduction de l'arbre. Alors que fait Quercus ? Il ne produit pas de glands chaque année, et cet appauvrissement en nourriture limite la reproduction du mulot. Malin non ?
Et c'est ainsi, sur 300 pages, que Laurent Tillon en fin observateur, nous conte la vie de la forêt, autour de son arbre compagnon, véritable sentinelle de Silva.
Il est vrai que, parfois, les explications de phytobiologie peuvent sembler fastidieuses à un néophyte, mais l'auteur est bon pédagogue et sait nous conter mille histoires qui sont plus proches des contes de nos forêts que d'un cours de biologie magistral. Et, pour prolonger le plaisir, le texte est émaillé de dessins de l'auteur.
Cette balade à travers les pages (issues du bois de la forêt !) de cet essai m'a fait l'effet d'un grand vent vivifiant et je n'ai qu'une envie : en apprendre plus sur les mystères de Silva.
Cet ouvrage s'inscrit dans la collection « Mondes sauvages » d'Acte Sud, qui se veut « un lieu d'expression privilégié à tous ceux qui, aujourd'hui, mettent en place des stratégies originales pour être à l'écoute des êtres vivants »
Une belle initiative à découvrir et faire connaitre
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Une excellente initiation à la forêt qui nécessitait une parfaite maitrise du sujet, comme en témoigne la bibliographie en annexe. L'auteur s'en acquitte avec brio en réussissant le tour de force de rendre passionnante et vivante une présentation principalement scientifique mais non dépourvue de poésie et de réflexions philosophiques. J'ai en tout cas beaucoup appris de ce texte très inspirant pour expliquer la forêt et la nature, dont nous dépendons, à des béotiens. Avec le réchauffement climatique, le sujet est d'une actualité brulante et je recommande vivement ce livre à tous ceux qu'il inspire.
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Direction la forêt de Rambouillet, avec Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'Office national des forêts. Spécialisé dans l'écologie des chauves-souris sylvestres, sa deuxième passion après les arbres. (quatrième de couverture).

Dans cette forêt se dresse Quercus, beau chêne de 140 ans, lequel, si tout va bien, n'en est qu'au tiers de sa vie. Mais pour découvrir que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, il faut lire absolument ce livre passionnant, sachant distiller les informations surprenantes et expliquer si nécessaire le pourquoi du comment.

Notre chêne n'est pas un élément de Sylva déconnecté de ses voisins les arbres, bien au contraire à l'insu des humains ça communique, surtout en cas de danger, car pas question de changer de place une fois le gland originel accroché en terre (et ayant échappé à Apodemus le mulot)

Mais d'autres bestioles vont profiter de lui, parfois avec de mauvaises intentions (mais chacun veut manger et se reproduire), parfois en échanges utiles.

Ne pas croire à une volonté consciente des protagonistes de cette fabuleuse histoire, Cerambys le petit capricorne, Dendrocos le pic épeiche, Myotis la murine et tous les autres. Oui, ils sont nommés, cela rend la narration plus proche et vivante. Les seuls conscients, on pourrait dire qu'il s'agit des forestiers, mais il a fallu du temps pour comprendre comment Sylva fonctionne! Une des côtés fascinants du livre c'est connaître l'évolution du métier de forestier, fini le temps où on dégageait systématiquement le bois mort! Ils doivent subir aussi les aléas climatiques, sécheresse, grande tempête de 1999.

Une pensée spéciale pour Canis le loup, dont le dernier a été abattu en 1869 (avec les réactions en chaîne sur le reste de Sylva), mais qu'on a aperçu récemment traverser le coin.

Pourquoi les balades en forêt nous font-elles du bien?

"Les phytoncides sont produits par les arbres parce qu'ils limitent le développement des bactéries et des champignons saprophages, qui altèrent les feuilles et les bois. Les arbres en fabriquent en permanence pour participer à la lutte naturelle face aux dangers qui les guettent. Par ailleurs, volatils, ils permettent à l'arbre de communiquer avec ses voisins ou entre ses branches éloignées. Ces phytoncides sont produits principalement en milieu de journée. Ils jouent un rôle inattendu en stimulant la production des lymphocytes NK, les cellules tueuses chez les mammifères, qui nous protègent, nous les hommes, contre les maladies."

"Leur contact, même aérien [on parle d'ions négatifs du printemps à l'automne, je ne cite pas tout] réduit notre production de sérotonine, cette hormone qui traduit une augmentation du stress, de l'anxiété ou de la dépression. Pour l'homme, moins de sérotonine se traduit aussi par un diminution du rythme cardiaque et, par voie de conséquences, des risques cardiovasculaires."

Inutile de dire que j'en fait (oui, encore) un coup de coeur!
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Ce récit à la fois poétique et scientifique décrit la croissance d'un chêne, depuis le gland tombé en terre jusqu'à sa pleine maturité, de 1780 à nos jours. Les chapitres sur la croissance de Quercus alternent avec ceux décrivant les hôtes en relation étroite avec le chêne : Tortrix la chenille, Nemobius le grillon, Dryocopus le pic noir, de retour dans nos forêts après des décennies d'absence, et bien d'autres. Il est aussi question des relations entre Quercus et ses voisins : Fagus le hêtre et Pinus le pin sylvestre et de l'impact de l'action humaine sur la forêt qui abrite Quercus.
Par la magie du verbe, l'auteur nous révèle le monde caché de la nature, ce que nos yeux ne peuvent voir mais qui se déroule silencieusement sous l'écorce, dans le houpier et sous terre où la vie grouille littéralement et où les échanges chimiques sont continuels. Ce livre est un vrai émerveillement. Chaque chapitre nous dévoile toute la complexité des relations qu'entretient Quercus avec son environnement proche, la richesse des échanges qui ont lieu dans les airs, sous terre, entre les branches même de l'arbre : tous ces messages chimiques et volatiles qui circulent invisibles à nos yeux mais bien réels pour Quercus. Pour ceux qui ont vu et apprécié le documentaire le Chêne, ce livre est le complément idéal pour approfondir du point de vue scientifique mais dans un langage abordable la vie de ces seigneurs de nos forêts. C'est également une invitation à la contemplation : sortir de chez soi et admirer la beauté majestueuse des arbres.
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Bonjour tout le monde ! :)

J'espère que vous allez bien ! C'est avec plaisir que je partage avec vous mon avis en quelques lignes sur le livre Être un chêne, sous l'écorce de Quercus, de Laurent Tillon, publié aux Editions Acte Sud au sein de la collection Mondes Sauvages, Pour une nouvelle alliance.

Vous qui êtes amoureux(ses) de la nature, je ne peux que vous conseiller ce très beau livre, touchant, qui aborde l'équilibre des forêts, l'interconnexion entre végétaux, leur diplomatie, leur adaptation à toute épreuve, leur résilience.

Où vous apprendrez en quoi le monde animal et le monde végétal sont intimement liés et en quoi chaque arbre raconte une histoire particulière. Apprendre à lire en eux grâce à une merveilleuse connexion avec le vivant.

L'auteur passe ici un message pour la protection de notre Terre. A travers les lignes, le désespoir face à l'inconscience humaine se faire ressentir.

Ce livre fait un bien fou et est riche en informations plus intéressantes les unes que les autres !

Les mots défilent, l'attachement à Quercus se renforce, on apprend à faire connaissance avec lui, ses voisins végétaux et la faune qui l'entoure, minuscule, à plumes, à poils.

Où l'Homme, à travers l'Histoire, est un voisin nuisible, transformant la forêt au fil de ses stratégies aux impacts plus négatifs que positifs et où le dernier prédateur de cette région, le loup, foule cet espace exploité et où il n'y a pas de pitié ; Dans une absurde concurrence où le Sapiens se place, imposant, comme à son habitude, à la première place. Dévastateur. Détruisant toutes les merveilles qui l'entoure et basculant le si bel équilibre de la biodiversité de manière irréversible. Pourtant, nous le comprenons, la » nature » se régule seule et de façon absolument fascinante !

Certains chapitres peuvent paraître très techniques mais persévérez, soyez curieux et curieuses en recherchant la définition de certains termes employés, cela vous permettra d'apprécier encore plus votre lecture. Ce sont des paragraphes essentiels à la bonne compréhension de tout ce processus qu'est la vie d'un arbre, de sa naissance, à son adolescence, à un âge plus mur et pour certains arbres, à la fin de son cycle. Ce dernier étant finalement source de vie.

Plongez sous l'écorce d'un chêne, ressentez toute cette force qui l'anime, lisez son histoire depuis sa naissance jusqu'à ses 240 ans, en espérant qu'il connaîtra enfin des décisions justes relevant d'une prise de conscience pour que la Terre ne souffre plus de l'activité humaine.

Ce livre est passionnant, ponctué d'une petite illustration par chapitre qui nous permet de mieux saisir le sujet abordé. Je ne peux que vous recommander cette lecture qui vous fascinera et vous émerveillera tant les végétaux et les animaux sont… parfaits et d'une grande intelligence ! Chacun a sa place, son utilité. Pas de spécisme. Seulement des êtres cohabitant sur un même espace, de façon diplomatique, tentant de survivre, sans jugement. le vrai cycle de la vie. le sauvage. Puissant.

Belle lecture ! 🥰
Lien : https://paroledeleaphotograp..
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critiques presse (2)
LaCroix
22 avril 2021
Auprès de son chêne, Laurent Tillon est le plus heureux des botanistes. Un récit savant et poétique de la forêt à travers les siècles.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Telerama
24 mars 2021
Responsable de la biodiversité à l'Office national des forêts, le forestier nous fait vivre la vie d'un chêne de l'intérieur dans son livre "Être un chêne", sous l'écorce de Quercus.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quercus a une proprioception parfaite de son être, c'est-à-dire qu'il a une sensibilité totale de lui-même, de chaque élément qui le compose. Non pas qu'il ait conscience de chaque tissu, mais les différents récepteurs dont il est doté, des racines aux feuilles en passant par l'écorce, lui offrent la capacité de "sentir" instantanément, et simultanément, chaque partie de lui-même. La conscience de lui-même n'est pas centralisée, mais mutualisée entre les différentes parties qui le constituent. Et c'est grâce à cette proprioception si développée qu'il est capable de réagir immédiatement et collectivement en cas d'attaque, avec la réponse la plus appropriée qui soit. Et il fonctionne ainsi depuis sa naissance, comme ses prédécesseurs avant lui.
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...Et c'est là que je remarque ce chêne sur ma gauche. Majestueux. Il a pris sa place, celui-là. Il "savait" dès tout jeune à quoi il était destiné. Pousser. Grandir vers la lumière et prendre sa place, pour durer le plus longtemps possible. Au moins, lui n'a pas à se poser de questions sur son avenir. D'ailleurs, en serait-il capable? Ce n'est qu'un arbre après tout.
Un simple arbre.
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[à propos des feuilles] Chacune d'entre elles constitue un "centre névralgique", assurant les fonctions de "porte" d'entrée et de sortie vers l'atmosphère, de "cuisine" pour elle-même et l'arbre support, de "dortoir" (parfois bien mérité), de "salle de bains", de "réservoir", de "carrière" et d'"usine" de production de molécules servant au fil du temps à la construction progressive de Quercus, d'"hôpital" pour produire les molécules réparatrices des tissus abîmés, de "centre de détention" pour les molécules agressives, mais aussi en cas d'attaque de"centre de transmission" pour prévenir l'ensemble de Quercus du mal qui progresse en lui ou tente de l'affecter, d'"usine" de fabrication des armes pouvant être indispensables pour la défense de l'organisme en entier. La feuille sait tout faire. Douce et simple en apparence, elle cache bien son jeu.
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C'est étrange, la forêt. On y ressent une forme d'équilibre, chaque être vivant y trouvant sa juste place, qui tient compte du territoire des autres, mais également l'importance capitale des perturbations qui sont de puissants moteurs permettant un renouveau, aux dépens d'autres arbres, évidemment.
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Silva, avec Quersus et tous les autres, nous montre une voie : il nous faudrait peut-être accepter la différence et vivre pleinement avec nos congénères d'une part, mais aussi être plus attentifs et respectueux des autres espèces, de la nature, de chaque représentant vivant de la Terre dont nous dépendons tant.
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