AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330171216
208 pages
Actes Sud (05/10/2022)
3.93/5   21 notes
Résumé :
Le sanglier, l'un des plus gros ongulés d'Europe est pourtant malaimé des naturalistes, des agriculteurs et même des chasseurs, aujourd'hui dépassés par cette créature qui dépasse la catégorie domestique/sauvage. bon gré, mal gré, le sanglier est devenu un véritable "animal politique" qui s'invite dans toutes les discussions. Les auteurs sont allés à l'écoute des sangliers sur le terrain et aussi de tous les humains qui les étudient, les fréquentent, les protègent o... >Voir plus
Que lire après Sangliers : Géographies d'un animal politiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un essai absolument passionnant sur une espèce fort commune, dont on dit qu'elle est surpopulation, mais qui, paradoxalement, est méconnue du grand public; de l'image du sanglier, on garde des idées reçues, une réputation de "bête noire" dangereuse ou de destructeur de récoltes. Pour la plupart d'entre nous, le sanglier est aussi la bête que l'on redoute de croiser sur une route, anticipant le fracas de la tôle emboutie par un bolide à quatre pattes qui traverse en aveugle obstiné les grands axes routiers. Mais pour qui prend le temps d'observer l'animal, dans la patience d'un affût ou la chance d'une rencontre inopinée, on découvre une tout autre créature.
Les auteurs passent en revue toutes les situations où l'homme est confronté à l'animal, c'est à dire essentiellement liées aux pratiques agricoles et cynégétiques, et redonnent sa place à une espèce qui a aussi son rôle à tenir notamment au sein de l'écosystème forestier. le sanglier ne se résume pas à une calamité ou un trophée, il a sa propre vie, il sait profiter de son milieu, communiquer avec ses congénères, veiller sur ses petits, il est opportuniste, intelligent, et pour peu qu'on ne le menace pas, il est capable de cohabiter en paix avec les humains.
Mais c'est aussi un animal qualifié de nuisible, traqué, pour chassé et abattu en tous lieux et en tous temps. Il se rapproche stratégiquement des villes et des bourgs où il sait qu'il bénéficiera d'une relative tranquillité. le sanglier est devenu chair à canon, et je trouve cela extrêmement navrant, et même tragique. Dans cet essai, on y découvre donc l'historique des relations hommes-sangliers et la façon dont nous sommes parvenus aujourd'hui à cette situation inextricablement liée aux enjeux politiques. J'en profite aussi pour saluer les auteurs qui ont pris le parti de se glisser dans la peau d'un sanglier le temps de quelques très courts chapitres, et qui sont émouvants et passionnants. Une lecture que je recommande chaudement, cela va sans dire.
Commenter  J’apprécie          70
Voilà un livre intriguant pour quelqu'un qui adore les sangliers...
Sans doute que les rencontres faites avec ces animaux (des moments hors du temps, sublimes) y sont pour quelque chose.

Un ouvrage dense, qui prend le temps d'exposer les ressentis de tous les acteurs des territoires en interaction avec les sangliers : chasseurs et chasseuses, agriculteurs et agricultrices, gestionnaires, écologues et écologistes... Ce livre souligne également leurs dissonances et contradictions, ainsi que les aberrations des modes de prise en compte actuels.

Ce qui m'a paru le plus enrichissant c'est l'invitation à changer la façon de considérer le vivant.
De voir les animaux non-humains comme des animaux politiques, qui se retrouvent aux prises avec les limites qu'un autre animal politique, l'humain, impose. Et qui répondent à ces limites avec plus ou moins de pertes et fracas/tracas.

J'ajouterai deux choses :
La première, à noter (car ce n'est pas fréquent), les auteurs mettent en garde contre un "agir pour le vivant" très paternaliste (empreint de domination) que l'on trouve aussi bien chez les chasseur•euses que chez les agent•es de protections de la biodiversité.

La seconde, on trouvera, dans ce livre, quelques arguments pour un changement d'échelle et de mode de production agricole... Plus en phase avec une cohabitation avec le vivant humain et non-humain.
Commenter  J’apprécie          60
Si vous cherchez de petites histoires pittoresques sur les sangliers ,façon Astérix, passez votre chemin! il s'agit d'un traité poussé ,fort bien écrit , pas toujours facile à lire d'ailleurs sur le sanglier cet animal mi sauvage ,mi domestique et des problèmes que nous avons avec sa population difficile à gérer...il a une grande capacité à s'adapter ....On apprend bien des choses sur les tensions que cela génère dans nos campagnes entre agriculteurs, chasseurs , écologistes, élus....Des témoignages quand même de succès de gestion , en particulier en utilisant les outils modernes ( GPS) permettant de amener des faits et non des croyances, permettant de dépassionner les débats et de prendre des bonnes décisions pour les humains et les sangliers.
Commenter  J’apprécie          80
Un peu déçu par ce livre. Certes, le sous titre explique très clairement qu'il sera centré non pas sur le sanglier en tant qu'espèce ou individu, mais bien du sanglier, sa géographie et son impact sur nos sociétés, ce qui est très différent, car le livre tourne autour de ça : nos relations avec les sangliers, et non pas les sangliers en eux-mêmes.
Cela reste intéressant sur un autre domaine, d'autant plus que l'ouvrage essaye d'être complet de prendre en compte tous les avis, il ne se permet pas de juger ou de critiquer, mais le côté philosophique que prend le livre sur la fin est moins intéressant. de plus, le livre est entrecoupé de scènes fictives de la vie d'un sanglier, et franchement, c'était très largement dispensable...

Le livre se perd donc un peu, c'est dommage, il reste intéressant mais sur le sujet il y a mieux.
Commenter  J’apprécie          00
Un essai assez court mais très dense qui explore le problème de l'incapacité des humains à cohabiter avec les animaux sauvages alors même qu'ils empiètent sur leur territoire. En se focalisant sur le cas particulier des sangliers, les auteurs développent les problèmes (car les nier serait absurde) et les solutions que les gouvernants tentent de leur apporter ainsi que les nouveaux problèmes que celles cies génèrent. Réflexion sur la chasse et l'écologie, ce livre entrecoupe les chapitres de passages centrés sur le sanglier et ce qu'il vit. Il essaie de proposer une façon de cohabiter avec le sanglier sans l'exterminer mais dans le respect du vivant humain et du vivant animal.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
Actualitte
21 septembre 2023
Ce livre vous fera entrevoir la complexité de ce rapport au vivant qui est le nôtre autant que la duplicité de ceux qui « agrainent » [...], mais aussi des politiques et des administrations qui valident, par leur silence ou leur laisser-faire, ces pratiques.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En prévention, il conviendrait de réduire drastiquement les populations de sangliers pour éviter toute propagation incontrôlable lorsqu'une épidémie se déclare. Quand cela s'avère être le cas, les alternatives sont nulles : on applique la même solution. Les populations concernées sont abattues, puis leurs cadavres détruits. Les sangliers propagateur sont, dans cette affaire, aussi bien les perturbateurs et les victimes d'un système agroalimentaire fondé sur l'économie de marché et la globalisation des échanges. Un système qui lui-même solidaire de ce qui l'a enfanté, soit la reproduction infinie du capital, quelle que soit sa nature, et la validation de cette relation marchande aux animaux par une idéologie néolibérale.
Commenter  J’apprécie          40
Si l'on avançait, voici deux cents ans, qu'il fallait protéger les bêtes des braconniers, on argue désormais qu'il convient de défendre les animaux d'eux-mêmes -- et bien peu sont les espaces qui échappent à cette volonté gestionnaire. A rebours des fantasmes de mises sous cloches progressives de l'espace rural, l'essentiel du territoire français est exploité et transformé par les humains, y compris les espaces protégés. Le monde cynégétique use habillement de la croyance en une propriété exclusive et absolue dès lors qu'il est contesté ; pourtant, cette forme de propriété, comme une juriste (Sarah Vanuxem, La propriété de la terre) l'a démontré, n'est en rien la règle dans ce pays.
Commenter  J’apprécie          10
La zoopolotique est un mode de subjectivation - non une métamorphose. "Gibiers", "nuisibles" ou "bêtes noires" sont des statuts ou, plutôt, des identités en apparence transparentes et évidentes. Or faire des animaux des sujets politiques doit permettre de les extraire de cette assignation et contester la naturalisation de la place qui leur est attribuée.
Commenter  J’apprécie          20
Toutefois, reconnaître leur autonomie et éviter toute colonisation exclusive de leurs territoires de vie conduit également à se garder d'une forme de gestion paternaliste de leur vie.
En ce sens, si la zoopolitique peut naître des appels récurrents à « agir pour le vivant », elle ne s'y fond pas tout à fait. Elle entend d'abord doté de capacité politique ces animaux qui nous entourent, là où la seconde attribue souvent aux espèces et aux fonctions écologiques une posture de victime de processus les dépassant.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : natureVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..