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EAN : 9782709658522
220 pages
J.-C. Lattès (07/02/2018)
4.1/5   25 notes
Résumé :
D’habitude, la douance est décrite, jamais expliquée et on propose aux « surdoués » des outils censés les aider à s’adapter. Dans cet ouvrage, l’intelligence est replacée dans une perspective anthropologique, celle d’un être humain dont la conscience du temps et de la mort conditionne toute la cognition. Non seulement l’énigme des « surdoués » s’y résout, mais cela éclaire certaines angoisses généralement passées sous silence.
Dans ce livre il s’agit d’an... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est un booster d'ego pour atypique et pas seulement les personnes ayant un HPI.
Les auteurs posent l'hypothèse que certains humains se développent sans réussir à adhérer aux récits récits collectifs et individuels qui se présentent à eux. Ils se créent leur propre chemin et, pour qu'ils s'épanouissent, celui-ci doit être adossé à l'élaboration d'un sens de la vie sans faux-semblant.
Il me permet de redérouler mon histoire personnelle en interprétant autrement les échecs sociaux, les malaises, les incompréhensions, les confusions...
Il me permet de comprendre l'élan irrépressiblement utopique qui m'anime et plein, plein d'autres choses, tout ! Puisque ce livre fait de nous des êtres profondément, ontologiquement libres. "Natural born Anarchist" !
Cependant, les quelques phrases sur l'autisme m'ont dérangée par leur manque de pertinence. Je ne suis pas non plus très enthousiasmée par la psychanalyse qui s'autorise à mes yeux des ellipses de pensée et des généralisations parfois étranges. Les auteurs n'en abusent pas malgré leur formation ; seuls quelques chapitres m'ont hérissé le poil.


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Les livres au sujet des "surdoués" sont aujourd'hui nombreux. Il y en a beaucoup dans nos librairies, ressortant tous les mêmes stéréotypes sans beaucoup de perspective.
Celui-ci est bien différent. Un vrai travail de recherche est effectué, dans un langage très clair et éloquent. le livre est composé de deux parties, la première est un travail de définition du "surdoué", la seconde concerne des réflexions pratiques. Les différents problèmes du quotidien sont évoqués, avec brillo et exemples autobiographiques. La perspective anthropologique est au centre de la recherche, elle prend une forme de démonstration déductive qui saura convaincre les plus exigeants.
Le ton n'est pas lyrique, pourtant la lecture est émouvante. J'y ai trouvé des pistes de réflexion sur ma propre expérience. Et parfois l'impression que les auteurs ont trouvé les mots pour exprimer avec vérité nos difficultés existentielles.
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Une lecture difficile, dans le sens où elle demande un réel investissement. Il y a des passages passionnants, d'autres plus obscurs ; dans les deux cas, il faut être concentré pour suivre le raisonnement et les idées avancées par les trois auteurs.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
En d'autres termes : lorsqu'un groupe fonde un système de normes, il doit aussitôt tenter de présenter ces normes comme un absolu, masquer le fait qu'elles auraient pu être différentes et que, in fine, une partie de ces normes tient à des contingences d'une infinie fragilité (à quoi tient le fait que telle tribu d'Indiens d'Amazonie se soit construite par identification au jaguar plutôt qu'à un autre animal ?). C'est seulement ainsi qu'il permet aux individus de construire un sens qu'ils imaginent ABSOLU à leur propre existence. Lorsqu'il s'agit des mythes dans les sociétés tribales ou des textes sacrés, cet aspect du discours est une évidence. C'est justement pour conférer à ces valeurs une dimension absolue que se forge un récit où elles sont toujours reçues d'entités supérieures (esprits, dieux, etc.) dont on admet en outre, soit ce qui permet de disqualifier l'utilisation du principe de non-contradiction à leur propos. Mais, là encore, cela ne se limite pas au champ du religieux. Dès que ce se constitue une communauté humaine, se tisse un récit des origines qui vise à sacraliser les valeurs de cette communauté. Les cérémonies du 14 juillet ou du 11 novembre, le Panthéon et l'ensemble de ce qui s'est transmis depuis la Troisième République sous le nom d'Histoire de France, sont assez de témoignages éloquents : on a fait de Vercingétorix et de Jeanne d'Arc les saints patrons d'une France éternelle qui n'existait même pas de leur temps, puisque la nation telle qu'elle s'inscrit dans l'imaginaire collectif, autour d'un territoire et d'une langue, est une création bien plus récente. Si on continue de raconter la guerre de Cent ans comme un conflit entre Anglais et Français (contre toutes les évidences historiques), c'est bien qu'il est question d'y puiser un gage absolu et d'éternité, tant il est difficile d'admettre la précarité, l'arbitraire, l'incohérence et la fragilité de cette identité (en l'occurrence française) qui joue encore un rôle si grand pour beaucoup de gens. Toutes les nations font de même, et, au-delà, toutes les communautés et toutes les institutions.
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Vingt-cinq ans plus tard, ce n'était plus moi, l'enfant qui sanglotait dans le noir, mais mon fils. Alors, je me suis penchée et lui ai dit : " Oui, l'idée de mourir un jour est effrayante. Mais c'est une pensée trop grande pour toi. Ce n'est ni le moment ni à toi seul de la porter tout entière. Tu as un temps très long devant toi. Cela ne change rien au fait qu'il faille mourir un jour. Mais ne t'inquiète pas, il y a une solution. Ce n'est pas une solution que je peux te donner en une phrase. Elle est complexe, et chacun la trouve peu à peu, à sa manière. Si tu as une belle vie, que tu accumules les belles choses, les beaux souvenirs, les belles amitiés, le vieux que tu seras un jour aura des clefs pour savoir comment vivre ce moment-là. Ce sont des clefs que tu n'as pas encore, que tu ne peux pas avoir aujourd'hui, que tu ne peux même pas imaginer ! Il faut d'abord vivre. On ne peut pas apprendre à mourir avant d'avoir vécu. Laisse au vieux que tu seras un jour le soucis de trouver comment faire. Lui, il saura. Ce sera sa mission. La dernière, la plus difficile, la plus grande. Mais pour le moment, justement, puisque tu es un chercheur de beauté, concentre-toi sur ton violon, tes amis, ta famille, tes dessins, les aventures que nous vivons lorsque nous partons en montagne, les belles histoires que nous lisons, etc. J'étais aussi effrayée que toi. Mais je ne ressens presque plus jamais cette angoisse-là : si ma mort survenait demain, ce serait vraiment bête, car il y a tout ce que je n'ai pas encore fait ou découvert, à commencer par tout ce que je n'ai pas encore eue le temps de vivre et partager avec toi. Mais elle ne pourrait pas me prendre cette incroyable aventure, à la fois si dure et si belle qu'est ma vie. Maintenant, si ça peut continuer, je ne dis pas non! J'ai tellement d'idées, d'envies, et de curiosité pour ce qui va se passer...
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Ce qui est si périlleux dans la conscience de l'incommunicabilité de notre contenu psychique, c'est justement la possibilité d'imaginer le contenu psychique des autres, la possibilité d'imaginer que ces contenus soient enfin partagés et que l'autre comprenne enfin qui je suis, parce qu'il percevrait soudain le monde à travers mes yeux ou ressentirait mes émotions. C'est bien parce que l'imagination ne se tient pas dans les bornes de ce que la raison reconnaît comme réelle, voire même comme possible, que la condition humaine est si douloureuse, obligeant à travailler le deuil de ce que nous avons ainsi fait exister.
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Même les milieux alternatifs, revendiquant explicitement le non-conformisme et la révolte, sont extraordinairement producteurs de normes et l'attitude majoritaire consiste à utiliser ces normes exactement de la même façon que dans tout le reste de la société : en y collant au plus près pour garantir son appartenance et en édifiant une morale qui permet de condamner tout écart.
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Ce que nous visons là, c'est la manière dont nombre de sociétés parviennent à maintenir leur stabilité malgré le caractère aliénant des vies qui sont proposées (imposées ?) aux individus. On ne peut mettre au travail, dans des conditions très dures ou abrutissantes, des franges importantes de la population sans mettre à leur disposition un récit qui leur permet de donner sens au temps, fût-ce par l'attribution d'une valeur symbolique à la répétition. En dépit des bonnes intentions, il semble flagrant que la finalité qui guide aujourd'hui l'organisation du travail ou celle de l'école n'est pas d'abord l'épanouissement de l'individu. Les heures inutiles, ou répétitives, les routines creuses éventuellement nécessaires pour l'entreprise ou l'institution qui les impose, mais vides de sens par elles-mêmes pour l'individu, sont la norme. Comment un être conscient de sa mortalité, du caractère éphémère de son existence, peut-il accepter cela ? Seul un récit peut lui permettre de racheter ces heures.
Aujourd'hui, ce récit se construit beaucoup autour de l'argent. Le temps de chacun aurait un prix dépendant d'un certain nombre de paramètres (notamment ses études) et, à condition qu'il reçoive ce prix, il pourrait vendre son temps sans aucune autre contrepartie. Le temps de certains vaudrait 8 euros de l'heure, pour d'autres 80, pour d'autres encore 800, 8000 ou 80 000, mais la logique est la même : la somme en question rachète intégralement le temps de l'individu. L'école utilise le même argument pour faire accepter l'ennui : on est seulement en présence d'un logique d'investissement à long terme et pas de vente immédiate. Si on décortique ce récit, on s'aperçoit du fait qu'il est tout aussi arbitraire et peu rationnel que n'importe lequel de tous les autres mythes qui l'ont précédé dans d'autres sociétés. Mais peu importe, tant que les individus y croient, il les protège de l'angoisse.
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Vidéo de Carlos Tinoco
Quels psys pour les "surdoué·es".
La recherche de la bonne personne avec laquelle travailler est souvent un parcours du combattant pour les "surdoué·es", pour des raisons qui ne tiennent pas à une question de manque d'expertise. C'est en amont que se situe le problème.
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