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EAN : 9782869599741
55 pages
Arléa (01/03/2012)
3.78/5   23 notes
Résumé :
Hisashi Tôhara a dix huit ans lorsqu’il est amené à vivre une page tragique de l’Histoire du monde. Un an plus tard, il écrit sur un cahier ce que fut Hiroshima. Puis il se tait. Mieko Tôhara, sa femme, découvrira ce cahier trois ans après la mort d’Hisashi. Bouleversée, elle publie à Tokyo cinquante exemplaires de ce récit à compte d’auteur pour l’offrir à ses amis. Elle en envoie un exemplaire à Rose-Marie Fayolle qui, bouleversée elle aussi, le traduit et elle au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après le décès de son mari, Mieko Tôhara a trouvé parmi papiers et journaux intimes, ces feuillets écrits par son époux Hisashi Tôhara.
Ce dernier n'en avait jamais parlé comme il s'était tu sur la journée du 6 août 1945, le jour de la « bombe », le jour de l'horreur.
Japonais dans tous les sens du terme, sa vie a basculé et il couchera sur le papier, un an après, le vécu et le ressenti contenant tout le bouleversement des valeurs de son pays. Il avait juste dix-neuf ans.
C'est un témoignage écrit avec son sang et avec le sang de tous les morts et des blessés dont les images insoutenables ont meurtri à jamais l'homme qu'il était et qui se construisait fièrement dans le lycée où il venait d'être admis.
La culpabilité qu'il nourrit, la prise de conscience de l'instinct de vie sont autant de pierres qui blessent son édifice personnel et autant de questions pour nous qui le lisons.
La lecture est parfois à la limite de l'insoutenable, des images vues complètent les mots, les phrases que nous parcourons.
Point de politique, point de guerre, point de prise de position pour un camp ou l'autre, nous sommes simplement dans l'humain, dans la souffrance humaine. L'horreur dans le feu d'artifice de ce champignon presque beau dans les couleurs que Tôhara nous décrit.
La « beauté du diable » et puis l'enfer dans ses flammes destructrices, irréparables, incompréhensibles pour qui ne l'aurait pas vécu dans sa chair.
Ce court récit contribue au « plus jamais ça » et à une prise de conscience universelle, que l'on espère un jour atteindre, mais cela, c'est une autre histoire...
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Si ce n'est la valeur documentaire, ô combien poignante, de ce récit, la courte relation de ce qui est arrivé le 6 août 1945 à Hiroshima, sous la plume de ce jeune homme de dix-huit ans, se lit, mais sans plus.

Ceci dit, ce texte a l'incommensurable mérite d'exister et de se rappeler aux mémoires si souvent défaillantes de nos dirigeants.
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Hisashi Tôhara avait dix-huit ans à Hiroshima le 6 août 1945.
Un an plus tard, il raconte ce qu'il a vu dans ces quelques pages.
Puis il se tait définitivement.
Sa femme découvrira ce cahier trois ans après le décès de Hisashi, soixante-cinq après les faits et après quarante-deux ans de vie commune.

La vie de Hisashi, et du Japon tout entier, a basculé ce jour-là. Hisashi est brusquement entré dans la vie d'adulte. Trop brusquement sans doute. Pendant un an il a ruminé cette journée et celle du lendemain. Il a alors couché sur papier les événements, mais surtout son ressenti. Puis il a rangé son cahier.

Hisashi décrit sans pudeur ce qu'il a vu et ce qu'il a ressenti – « Mais même si j'avais voulu les sauver, qu'aurais-je pu faire ? J'étais déjà suffisamment occupé de moi-même. C'était ma faiblesse, c'était ma laideur. »

Un récit à découvrir.
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Hiashi Tôhara avait dix-huit ans le 6 août 1945. Un an plus tard il raconte ce qu'il a vécu dans la ville d'Hiroshima. Des images noires : le rideau se lève sur un drame encore jamais vu. le narrateur avait vu les bombes incendiaires; les tremblements de terre, mais là une apocalypse d'un nouveau genre venait de voir le jour. Elle mènera à la capitulation le 15 août par l'empereur.

Je ne voyais que le ciel noir, l'eau noire et les flammes rouges comme des démons. » p34


Ces lignes ont été retrouvées par sa femme Mieko après sa mort, c'est en 2010 qu'elles sont publiées comme témoignage. Pendant soixante-cinq ans Tôhara garde ces notes cachées, dont il ne parlera à personne. Il referme dans ces mots la souffrance, l'incompréhension, la haine de lui-même. Mais , on rencontre également une part d'ombre, de culpabilité. le ressenti de cette culpabilité que Hiashi raconte est comme une vague qui le submerge, il essaie de se protéger, mais ne peut sauver tous les appels à l'aide qui l'entourent. Un voile d'insensibilité le transcende, lui brûle le coeur.
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Il y a de grandes chance que vous n'ayez jamais entendu parler de cet auteur. Et pour cause, ce n'est pas un auteur au sens propre, il n'a même jamais su que son texte a été publié.
Tôhara Hisashi avait 17 ans lors de l'explosion de la bombe, il était lycéen, et comme beaucoup de jeunes de son âge, réquisitionné pour travailler le matin dans une usine, pour contribuer à l'effort de guerre. Ce jour là, il ne travaillait pas, car, suite à une coupure de courant, l'usine était fermée , les jeunes avaient quartier libre. Il s'apprétait à prendre le train avec un camarade lorsque c'est arrivé.
Pétri, d'idéaux et de grandes idées sur la politique de son pays, il aura suffit d'une journée pour que l'horreur le pousse à remettre en cause tout ce à quoi il croyait. Et découvrir en lui même des choses qu'il aurait préféré ignorer: la peur, la lâcheté.. car lorsque la survie est en jeu, la compassion n'est plus de mise, c'est chacun pour soi. Et rétrospectivement, il n'y a pas de quoi être fier d'être sauvé par la personne même qu'il envisageait l'instant d'avant d'abandonner à son triste sort. Mais peut-on le juger d'avoir choisi sa survie au détriment de l'entraide dans une circonstance aussi terrible?

Il est facile en lisant ce texte d'oublier qu'il ne s'agit pas d'un roman, car il est bien écrit ( et traduit), mais pourtant il s'agit d'un récit de survivant. Qui a éprouvé le besoin de consigner un an plus tard par écrit ses souvenirs de ce jour là (ce délai expliquant sûrement le côté littéraire et soigné du texte qu'il a du mûrir dans sa tête pendant tout ce temps) sans cacher sa mauvaise conscience, son dégout de lui-même les jours qui ont suivi, et presque sa culpabilité d'avoir survécu avec juste quelques brûlures et blessures aux pieds, en proportion du drame qui a touché la ville. Et la peur qui à suivi de développer une "maladie de la bombe" comme la fille des paysans qui logeaient ses parents, morte d'affaiblissement ( on ne parlait pas encore des cancers d'irradiation) après avoir perdu ses cheveux, alors qu'elle était rentrée apparemment saine et sauve.

C'est la femme de Tôhara san qui a trouvé ce manuscrit, bien des années après. Son mari ne parlait jamais de cet épisode de sa vie, et elle n'a découvert le texte qu'après sa mort.. avant de se décider à le publier à compte d'auteur, en sa mémoire, pour que survive le témoignage des victimes.

Je lis rarement des biographies ou des récits de ce type, mais je l'ai trouvé très intéressant, et qui complète bien la visite que j'ai pu faire du mémorial de la paix, je tenterai de m'en procurer d'autres.
Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
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Longtemps après a été publiée dans les journaux la photographie du panache de fumée en forme de champignon si particulier aux explosions atomiques.
(...)
Un an après, Hiroshima est en train de renaître, alors qu'il a été dit à tort qu'aucun être vivant ne pourrait y habiter pendant soixante-quinze ans.
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Aujourd'hui encore, les habitants de Hiroshima désignent la bombe atomique du nom affectueux de "pikadon" : "pika" pour l'éclair, "don" pour la détonation, qui lui a été donné par les enfants après l'explosion.
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Au début les gens mouraient après avoir vomi ou évacué des caillots de sang noir. Ensuite les cheveux tombaient, des taches violettes apparaissaient sur la peau, on s'affaiblissait progressivement et on finissait par mourir.
C'est ainsi qu'ont disparu beaucoup de gens sortis miraculeusement indemnes de l'explosion.
La fille aînée des Tsuneda est morte de cette façon quelque temps plus tard alors qu'elle était revenue chez elle sans blessure apparente.
Ceux qui perdaient leurs cheveux étaient abandonnés même des médecins.
J'ai vécu en tirant chaque matin sur mes cheveux pour me convaincre que je tenais encore le coup.
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Il devait se trouver coincé sous quelque chose. Il fallait le sortir de là au plus vite, sinon il mourrait brûlé vif !
Mais je n'avais déjà plus de disponibilité aux autres. Malgré ma mauvaise conscience, je n'eus pas un geste pour lui.
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Les gens à bord étaient plus nombreux que je n'avais pensé. Une vingtaine ? La plupart atrocement brûlés ou blessés. Avec ma légère brûlure, j'éprouvais la curieuse envie de m'excuser auprès d'eux.
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