Le Guépard

Ce n'est pas le jeune aventurier Tancrède qui est le héros, signe que l'esprit chevaleresque, le style romanesque et même le genre du roman historique ont disparu et sont devenus anachroniques, mais le comte, grand seigneur qui n'a plus sa place dans ce nouveau monde. Donc beaucoup de mélancolie poétique, le nouveau monde ne peut se construire que sur les ruines de l'ancien.

Le Guépard, roman éponyme au personnage du prince de Salina nous narre la fin de vie de cette famille aristocratique et à laquelle les événements historiques précipitent sa chute.
Le début est assez long, les parties se succèdent comme les mois jusqu'à ce que les dernières n'enchaînent les années voir les décennies. La rencontre entre Angelica et Tancredi précipite cette chute et nous suivons la croissance de leur amour tandis que Don Fabrizio (alias le guépard) suit des yeux la chute de sa propre situation. Il se rend compte alors qu'il est le dernier véritable Guépard, de cette puissance aristocratique sicilienne, quand Tancredi incarne une nouvelle génération, un nouveau monde.
Je ne l'ai véritablement savouré qu'à la deuxième moitié, c'est dommage ; mais peut être que l'on ne savoure les bonnes choses qu'à leur fin, comme on le découvre avec les Salina.

Lu dans le cadre de mes études, j'ai d'abord été peu enthousiasmée par ce livre qu'on m'imposait de lire. Et puis finalement, cela c'est révélé être une très bonne lecture.
Cette plongée au coeur de l'Italie, des princes et des révolutionnaires m'a enchantée, et cela m'a permit d'en connaître plus sur le climat qui régnait en Italie et particulièrement en Sicile dans les années 1860.
Les personnages sont enivrants, on s'identifie assez rapidement je trouve, et on adore les détester.

L'oeuvre de Lampedusa est singulière, unique en son genre, c'est une critique de l'élite, un rejet des conventions aristocratiques, légitimement qualifiée de roman "révolutionnaire".

"Il faut que tout change pour que rien ne change". Lorsque Fabrice, prince de Salina, comprend que la fin d'un monde est proche, que l'avénement de la république et d'une classe bourgeoise qu'il trouve vulgaire et grotesque est inéluctable, il se résigne au changement. Son neveu Tancrède incarne l'avenir. Il s'enthousiasme pour Garibaldi puis devient officier de la jeune armée piémontaise. le Guépard raconte le basculement d'une époque à travers le destin de Salina, prince magnifique, ami des Lumières, soudain désolé de devoir participer à l'Hisoire en marche. Lampedusa n'a écrit qu'un roman. L'écriture est parfois un peu pesante mais l'auteur parvient à créer de l'empathie pour son Guépard, en proie à des déchirements intérieurs.

Le Guépard est la chronique d'un monde qui s'écroule. On assiste, à travers les yeux de Don Fabrizio, prince de Salina, à l'effondrement de l'ordre aristocratique, auquel il appartient, causé en Italie en 1860 par le mouvement d'unification nationale. L'ensemble est empreint d'une mélancolie profonde. Don Fabrizio exprime tout au long des pages sa tristesse, son découragement moral devant le nouvel état de choses, qu'il comprend mal pour être de l'ancien monde, mais qu'il accepte néanmoins. Il s'oppose philosophiquement à Don Calogero, beau-père de son neveu Tancredi, un libéral et profiteur de la "révolution", dont il dit, comme résumé et symbole de son désenchantement, qu'il est l'incarnation du règne de l'argent, qu'il ne voit pas la "beauté des choses" ni la "grâce des décors", mais seulement leur valeur monétaire. Il déplore la perte de la poésie, l'inconstance des hommes, trouvant du réconfort uniquement, par opposition, dans la contemplation du ciel, dans l'ordre éternel et immuable des astres.
Pour résumer, c'est un très beau roman, avec des descriptions sublimes et très poétiques de Palerme et plus généralement de la Sicile. L'histoire d'amour entre Tancredi et Angelica, histoire d'ailleurs un peu corrompue car non dénuée, de part et d'autre, d'intérêt, passe complètement au second plan.

J'ai découvert Tomasi di Lampedusa lors de ma dernière année de lycée.

Je suis très reconnaissante à l'égard de l'éducation nationale, d'avoir effectué cet heureux choix littéraire.

Il est impossible de résumer en quelques mots un aussi grand classique littéraire.

Ce roman historique se place à l'aube de l'Italie moderne, telle que nous l'a connaissons aujourd'hui. Les classes dominantes vont devoir effectuer des choix stratégiques afin de maintenir leur monde. Mais les nouveaux venus ne sont pas si faciles à intégrer.

J'ai adoré ce roman. J'ai dans ma bibliothèque une version française et italienne. J'ai évidemment vu l'oeuvre cinématographique de Mr Visconti. C'est également un grand classique cinématographique.

A lire et à regarder.

Un livre à lire pour le Bac en Terminale L. J'ai horreur qu'on m'impose des livres, et pourtant, qu'est ce que je l'ai aimé !! Il est vraiment extraordinaire, il mélange plusieurs registres, vraiment j'en reste s'en voix .. Peut être l'ai-je aussi apprécié en l'étudiant en cours de Litté', ce qui aide à la compréhension de beaucoup de choses .. Franchement je vous le recommande ! Vous ne serez pas déçus !

« Le Guépard » est une fresque en huit parties qui s'étire sur 50 ans, entre mai 1860 et mai 1910.
C'est l'histoire d'une déchéance, celle d'une des plus prestigieuses familles de l'aristocratie sicilienne, à travers son dernier grand représentant, Don Fabrizio Salina. Celui-ci règne en maître quelque peu désabusé sur sa famille, c'est-à-dire sa femme bigote, son fils crétin et ses trois filles. Son monde, ce sont les palais de Palerme et ses terres de Donnafugata, où il peut s'adonner à son passe-temps favori quoique peu aristocratique, les mathématiques.
Au printemps 1860, Don Fabrizio sent le vent tourner. C'est l'heure de l'unification de l'Italie par les troupes de Garibaldi, la naissance d'une nouvelle ère politique, mais aussi le glas des privilèges de l'Ancien Régime. Don Fabrizio sent tout cela et en fin stratège se rallie malgré lui à la cause de l'Italie moderne. Aussi donne-t-il carte blanche à son neveu, l'impertinent et beau Tancredi, qui s'engage dans l'armée de Garibaldi.
Signe des temps qui changent, Tancredi tombe amoureux de la belle Angelica, la fille d'un parvenu de Donnafugata, et là encore, Don Fabrizio donne son consentement à cette union qui eût naguère été considérée comme une fatale mésalliance. En plus d'être tout cela, ce mariage est la source d'un quiproquo sentimental qui ne trouvera son explication que quarante ans plus tard, alors que Don Fabrizio et Tancredi seront morts et enterrés depuis longtemps.
Ce roman est la fresque enlevée d'un pays, d'une île, d'une famille, d'un amour malheureux. C'est l'histoire d'une décomposition et d'une chute, la déchéance du Guépard, le blason des Salina ; c'est aussi l'histoire d'un monde qui évolue vers une modernité dynamique et vulgaire, mais dans lequel la Sicile reste au fond ce qu'elle a toujours été, une terre attachante et puissamment archaïque.

Giuseppe Tomasi di Lampedusa est l'auteur d'un seul roman, le Guépard, paru après sa mort en 1958, d'un recueil de nouvelles, le professeur et la Sirène et d'essais sur des auteurs comme Shakespeare, Gustave Flaubert, ou Stendhal, ou consacrés à la littérature française du XVIe siècle, et à la littérature anglaise: toutes études qui sont en fait l'édition de ses conférences littéraires qu'il donnait bénévolement aux étudiants, le plus souvent dans son appartement de Palerme. Il n'était pas prévu de les publier à l'origine.

Dans le Guépard, il se montre un observateur avisé de la haute société sicilienne, de ses rituels sociaux et de la façon dont ses membres essaient de suivre l'évolution sociale et politique. Ses personnages sont directement issus de sa famille et de son entourage (Le personnage du prince Salina est inspiré de l'aïeul de l'auteur et Tancredi Falconeri de son fils adoptif, Gioacchino Lanza ; par un clin d'oeil, Luchino Visconti fait apparaître un personnage de ce nom dans son film au début de la scène du bal) et son regard ironique est également empreint de mélancolie devant le spectacle d'un monde qui finit.

En 1963, ce roman, dont la parution en Italie fut un véritable événement littéraire, fit l'objet d'un film, réalisé par Luchino Visconti, avec notamment Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale, qui reçut la Palme d'or au Festival de Cannes 1963. le roman avait connu un très grand succès en librairie, mais son adaptation au cinéma par un très grand maître du 7e art le fit accéder au rang d'objet culturel incontournable.

En 2007, les éditions du Seuil publient en France une nouvelle traduction — due à Jean-Paul Manganaro — de ce roman qui fait désormais figure de classique. le traducteur a travaillé sur le texte établi en 1969 par Carlo Muscetta, considéré comme le plus fidèle au projet de Lampedusa. Cette édition est caractérisée par l'ajout d'un chapitre inédit du Guépard. Source Wikipedia

Un livre agréable à lire. Nous plongeons dans l'aristocratie décadente sicilienne des années 1860. Derrière l'histoire d'amour entre Tancrède et Angélique, des drames politiques se préparent et le lecteur décèle tout au long de sa lecture la fin de ceux que l'on appelle les guépard. Un classique à connaître et à lire !