Dans l'Introduction de
Fabrice Tortey, la démarche derrière cette publication apparait et, pour rendre justice à l'auteur, entreprend d'atteindre une véracité dans ce qui ressemble à une déconstruction du labours de Lyon Sprague de Camp pour y substituer le simple labeur de la mise en valeur d'une vie et d'une oeuvre originales.
Dans
Robert E. Howard : de l'ombre vers le jour de
Fabrice Tortey, la longue biographie d'Howard permet de situer le contexte géographique, autour du Texas, et historique après la Guerre de Sécession puis dans le début du 20e siècle. Sa personnalité apparait, d'une nature réservée mais bouillonnante, contrastée et relativement instable. Sa production littéraire est tributaire des attentes des éditeurs et directeurs de publication, essuyant une multitude de refus, puis impactée par les crises dans le paysage des pulps et par l'évolution de la santé de sa mère. Les périodes de fatalisme à la limite de la paranoïa finiront par venir à bout des amitiés, de l'amour et même de son inspiration.
Dans The Junto de Glenn Lord, l'esprit anticonformiste d'Howard s'exprime par la publication confidentielle de poésies dans ce magazine créé en 1928 par un groupe d'amis.
Dans H. C. Klatt : le quatrième mousquetaire de Glenn Lord, au-delà de leur relation épistolaire l'unique rencontre entre Howard, Vinson, Smith et Klatt fut une beuverie.
Dans Howard et la fabrique de glace de Christopher Gruber, la pratique clandestine de la boxe par Howard constitue le socle de son inspiration sauvage du noble combat pour la vie traversant son oeuvre aux personnages flamboyants et intemporels.
Dans La dernière lettre de Rusty Burke, le déroulement du dernier jour d'Howard dans lequel s'insère une hypothétique lettre de suicide demeure floue.
Dans Beneath the glare… de
Robert E. Howard, l'Age hyborien est décrit par une référence à l'Unausprechlichen Kulten.
Dans le tueur de
Robert E. Howard, il transpose l'histoire du tueur en série de la Nouvelle-Orléans dans le contexte belliqueux de l'Éthiopie.
Dans Comme un bruit sourd à ma porte de
Robert E. Howard, l'ambiance du poème est étouffante et mortifère.
Dans Les cellules du Colisée de
Robert E. Howard, le parallèle entre boxeur et gladiateur est manifeste dans un combat contre la civilisation dégénérée.
Dans La fête est finie de Don Herron, il réaffirme à l'occasion des Journées de
Robert E. Howard le talent de l'auteur pour moderniser un genre en exprimant les affres du début du 20e siècle.
Dans le sens du récit chez
Robert E. Howard de
Simon Sanahujas, le style d'Howard apparait dans toute sa beauté et son efficacité avec une ouverture et une conclusion maitrisées et un récit à la fois influencé par la poésie et la tradition orale, mélange immersif et fascinant qui mène à la misanthropie chez
lui.
Dans Bob Howard et le pouvoir du regard intérieur de Argentium Thri'il, le style d'Howard fait l'économie de longues descriptions de lieux et surtout de personnages par un choix précis de mots pour les nommer, véhiculant assez de sens pour s'en faire une idée ou une image. Les descriptions se font de manière indirecte, utilisant l'ellipse par la physiognomonie qui suggère un caractère et dans l'ensemble des archétypes présents dans l'inconscient collectif, réclamant la participation du lecteur par son imagination et suscitant des images mentales dans cette lecture active.
Dans
Robert E. Howard : pionnier de la littérature de Donald Sydney-Fryer, la poésie d'Howard est influencée par celle de
Clark Ashton Smith dans des visions qui parlent à un descendant de pionniers sensible à l'immensité et à l'inconnu, à l'infini cosmique qui porte aussi
Lovecraft.
Dans Kull,
Bran Mak Morn et
Conan :
les rois de la nuit de
Patrice Louinet, l'accession d'un barbare au statut de souverain a été conditionnée par un malentendu venant de Sprague de Camp qui n'a pas saisi la subtilité de la transition entre Kull et
Conan, en passant par
Bran Mak Morn, pour aboutir à une vision simpliste du roi Cimmérien.
Dans Kings of the Night : une allégorie shakespearienne ? de
Pierre Favier, des similitudes apparaissent entre cette nouvelle et l'oeuvre de
Shakespeare, une forme théâtrale et l'utilisation de la matière celtique, une magie intemporelle dans un monde onirique.
Dans le Phénix sur l'épée et autres fulgurances, une lecture spirituelle du cycle hyborien de
Robert E. Howard de Rodolphe Massé,
Conan est engagé dans une quête mythique et chacune des nouvelles ici abordées est une itération symbolique d'un cheminement spirituel, une confrontation avec son inconscient et l'acquisition d'une lucidité sur le monde qui mènera Howard au suicide.
Dans
Solomon Kane de
Patrice Allart, le fanatisme religieux du héros s'atténue face à des doutes moraux, une soif d'aventure inavouée puis la vacuité du manichéisme idéologique, esquissant un personnage atypique jusqu'au bout.
Dans
Solomon Kane et le racisme : une étude en noir et blanc d'
Olivier Legrand, malgré le racisme sous-jacent du récit qu'il faut resituer dans le contexte culturel de l'époque, le héros a un comportement détaché de ces considérations et évité les clichés colonialistes.
Dans Des rites impies de sadisme et de sang de
Michel Meurger, la survivance d'une ancienne ethnie, ses rites et ses artefacts, est présente dans des textes de
Machen, Stoker, Shortt,
Lovecraft et Howard.
Dans Face à Cthulhu : le club des aventuriers de
Robert E. Howard de
Patrice Allart, ce club constitue un cycle fantastique un peu lâche avec ses personnages récurrents plus flous que le groupe qu'ils constituent, jouant avec l'influence lovecraftienne mais n'y cédant jamais vraiment
Dans
Jacques Bergier, ou l'homme qui découvrit aussi
Robert E. Howard de
Joseph Altairac, Bergier est à l'origine de la publication en France d'Howard,
Lovecraft et
Tolkien.
Dans Entretien avec
François Truchaud de Quélou Parente et
Fabrice Tortey, l'accès à l'oeuvre d'Howard est passé par son travail de traduction et de recherche de textes originaux.
Dans la Bibliographie de
Simon Sanahujas, tous les titres édités en français jusqu'en avril 2008 sont répertoriés.
La biographie permet d'apercevoir un homme qui ne se reconnaissait pas dans son époque, qui mêlait avec passion l'intelligence et la vitalité physique, qui cherchait un ailleurs auquel il appartenait. Les différents articles débusquent les échos de la personnalité d'Howard dans ses écrits, le retentissement psychologique qui a modelé son oeuvre. C'est un grand hommage qui contribue à exorciser l'influence néfaste de Sprague de Camp et célèbre une approche sereine de l'existence intense de cet écrivain profondément habité.
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