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Jean-Luc Steinmetz (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080712479
286 pages
Flammarion (26/05/2008)
4.5/5   4 notes
Résumé :

Jorge Luis Borges tenait Paul-Jean Toulet (1867-1920) pour l'un des plus grands poètes français. Singulier destin que celui de cette figure haute en couleur : écolier indiscipliné, voyageur insatiable, Toulet vécut en France, à l'île Maurice, à Alger ; nègre de Willy, le mari de Colette, il fréquenta pendant ses années parisiennes Léon Daudet, Jean Giraudoux et Claude Debussy. Inclassable classique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tel un troubadour au Moyen-Age, Paul-Jean Toulet, ce talentueux poète-voyageur, explore son époque en parcourant le monde et en composant, pour notre plus grand plaisir, de très beaux textes dont ce magnifique recueil de poèmes qu'il nous laisse en héritage.
Depuis ses Pyrénées natales, en passant par Londres, Paris, Arles, Séville, Alger, l'île Maurice, La Réunion et des contrées encore plus exotiques comme l'Inde, la Chine ou le Viêt Nam, les rimes et les contrerimes s'entremêlent avec élégance, les dixains, les coples, de deux à quatre strophes, pareilles à des Haïkus japonais, trahissent ses émotions.

Tel un peintre magnifiant sa toile ou un musicien créant sa partition, l'auteur transcrit chaque instant de sa vie, sublimant jusqu'à l'extrême déraison son incroyable besoin de vivre et embarquant le lecteur dans le rêve d'un voyage infini autour de la splendeur de la nature et des saisons, la beauté des paysages, l'abandon dans les vapeurs d'opium et d'alcool et le vertige de la passion amoureuse.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d'une amoureuse
Qui ne peut pas dormir ;

Le vent lourd frappe la falaise...
Quoi ! si le chant moqueur
D'une sirène est dans mon coeur
Ô coeur, divin malaise.

Quoi, plus de larmes, ni d'avoir
Personne qui vous plaigne...
Tout bas, comme d'un flanc qui saigne,
Il s'est mis à pleuvoir.
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Dans Arles, où sont les Aliscams,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses,
Lorsque tu sens battre sans cause,
Ton coeur trop lourd...
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Dans Arle, où sont les Aliscams,
Quand l'ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,

Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;

Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c'est d'amour,
Au bord des tombes.
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Ainsi, quand ce même feuillage
Au plus noir de ton coeur
Et de son ombre et de sa fleur
Verse le frais breuvage,

Personne, près de défaillir,
N'a dit à ton oreille
La chose trouble, et non pareille,
Qui fasse tressaillir

Un dieu dans notre âme incertaine ?
- Oui, c'est de l'au-delà.
Ce vieux pochard nous en parla :
Vous savez bien... Verlaine.
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Sur la banquette en moleskine
Du sombre corridor,
Aux flonflons d'Offenbach s'endort
Une blanche Arlequine .

...Zo qui saute entre deux MMrs,
Nul falzar ne dérobe
Le double trésor sous sa robe
Qu'ont mûri d'autres cieux

On soupe...on sort...Bauby pérore...
Dans ton regard couvert,
Faustine, rit un matin vert...
...Amour, divine aurore .
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Videos de Paul-Jean Toulet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul-Jean Toulet
INTRODUCTION : « Si Toulet (1867-1920) reçut son âme de ces îles lointaines [Île Maurice], pleines d'ombre et de roucoulements, c'est au pied des Pyrénées, où ses yeux s'ouvrirent, qu'ayant perdu sa mère peu de jours après sa naissance il passa ses jeunes ans. […]
“J'ai vu de beaux paysages depuis, de bien plus beaux paysages (s'il y a des degrés à la beauté toute subjective de la terre). Combien me sont demeurés aussi intenses, combien ont éveillé dans mon coeur cette ivresse presque dangereuse où entraient pour causes ce parfum de glycine mêlé à la brise des Pyrénées, ces chants de clairon qui enflent la sensation de vivre, et le vague et la beauté dont les brouillards revêtent la terre ? Mais tout ce charme s'évente à l'écriture et mes paroles n'ont pas sur faire revivre ces sensations d'enfance, évanouies, fondues comme la neige qui blanchissait alors les montagnes. […]”
[…] Toulet n'était si oisif qu'il ne peut se réfugier assidûment dans les livres. Il a minutieusement laissé le relevé et presque toujours l'analyse aussi, coupée de réflexions personnelles, de tout ce qu'il dévorait ainsi pêle-mêle. […] Cette activité d'esprit s'alliait à un souci profond de psychologie. On découvre dans les cahiers de cette époque un goût de l'analyse assez rare chez un jeune homme. On sent chez lui la volonté de creuser sa connaissance de l'âme humaine. […] C'est en 1898 que Paul-Jean Toulet vint se fixer à Paris. Il avait trente-et-un ans et songeait à tenter la fortune littéraire […] C'est à Paris, en quelques mois, dès son installation, que Toulet écrivit très rapidement Monsieur du Paur, homme public. […] Toulet s'y montrait pourtant du premier coup en pleine possession d'un talent qu'il ne pourra qu'affirmer désormais, et le subtil grammairien qu'il ne cessera d'être dans tous ses livres, possédant avec une unique maîtrise les ressources, mêmes les plus périlleuses, d'une langue contractée, et parmi tant de raffinements enclin par dessus tout à cette froide ironie que d'aucuns se plaisent à nommer humour. […]
“Moi, mordant et raffiné comme un outil de dentiste, cachant un grand fond de tendresse (huit mètres au moins, ce qui est plus qu'à Kuantcheou) sous les algues de l'ironie, aimé des femmes, craint des hommes…”
[…] Tandis qu'il fallait avoir pénétré plus avant dans son intimité pour retrouver dans un geste convenu, un regard rapide ou un seul mot réticent toute la délicatesse d'une âme qui ne s'enchantait elle-même que des sentiments les plus rares et, sachant le prix de semblables phrases, se plaisait à écrire : “Voyageur qui de loin respire, en un couchant d'Océanie, le parfum de cette île et son mystère, et ses bocages, où plane un lumineux oiseau, — telle une vie ardente et cachée, qu'un seul amour traverse.” Sans doute l'avait-il entrevu sur sa route, cet amour unique, et que c'était sa présence encore qui lui faisait s'écrier : “Au désert de la vie, se sentir aimé tout à coup (car cela aussi arrive), c'est comme à Robinson le pas du sauvage. On a peur d'abord ; et puis de mourir d'espérance. On songe de n'être plus seul. On songe.” » (Henri Martineau, La vie de P.-J. Toulet, Paris, Éditions du Divan, 1921, 128 p.)
CHAPITRES : 0:01 — 1re observation (L'art et la vie) ; 0:10 — Introduction ;
LES FEMMES ET L'AMOUR 0:41 — 2e obs. ; 0:59 — 3e obs. ; 1:24 — 4e obs. ; 1:49 — 5e obs. ; 2:02 — 6e obs. ; 2:21 — 7e obs. ; 2:40 — 8e obs. ; 2:52 — 9e obs. ;
LES HOMMES ET L'AMITIÉ 3:06 — 10e obs. ; 3:20 — 11e obs. ; 3:32 — 12e obs. ; 3:45 — 13e obs. ; 4:14 — 14e obs. ; 4:36 — 15e obs. ; 4:55 — 16e obs. ; 5:06 — 17e obs. ; 5:22 — 18e obs. ;
L'ART ET LA VIE 5:40 — 19e obs.; 5:55 — 20e obs. ; 6:12 — 21e obs. ; 6:25 — 22e obs. ; 6:36 — 23e obs. ; 6:57 — 24e obs. ; 7:20 — 25e obs. ; 7:35 — 26e obs. ; 7:49 — 27e obs. ; 8:02 — 28e obs. ; 8:12 — 29e obs. ; 8:28 — 30e obs. ; 8:49 — 31e obs. ; 9:02 — 32e obs. ; 9:19 — 33e obs. ; 9:34 — 34e obs. ; 10:01 — 35e obs. ; 10:11 — Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Paul-Jean Toulet, le carnet de M. du Paur, Paris, À la cité des livres, 1927, 86 p.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://beretandboina.blogspot.com/2018/10/paul-jean-toulet.html
BANDE SONORE ORIGINALE : Lite Saturation — Nostalgia Nostalgia by Lite Saturation is licensed under a CC BY-ND license. https://freemusicarchive.org/music/lite-saturation/nostalgia-1
LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES :
CE MONDE SIMIEN : https://youtu.be/REZ802zpqow
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/VNA9W
VOYAGE À PLOUTOPIE : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQWF/ VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/jZ7Ro
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