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3,59

sur 461 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand la littérature touche au sublime... J'avais été ébloui par la lecture de « la vérité sur Marie » il y a trois ans et je m'étais promis de lire les autres volets du « Cycle de Marie » sans donner suite à ce voeu. En fouillant dans la bibliothèque d'une « recyclerie » du sud du Pays-Bas en quête d'un éventuel roman en français, j'ai déniché ce roman – une découverte si improbable, que j'y ai vu un signe. Sa lecture confirme mon intuition : c'est grandiose !

L'histoire pourrait sembler banale. Le narrateur et Marie s'aiment passionnément. Leurs sentiments sont si exacerbés qu'ils en deviennent dangereux, ils doivent se séparer. «Même si nous continuions à nous faire plus de bien que de mal, le peu de mal que nous nous faisions nous était devenu insupportable.» L'absence crée le manque mais la présence exaspère. Le couple se rend à Tokyo dans le cadre d'un déplacement professionnel et souhaite profiter du voyage pour enfin réussir à rompre.

Cette relation n'a pas débuté et ne pourra finir avec des mots. Tout est affaire de gestes simples- trinquer avec douceur, ou de leur absence, le baiser qui ne vient pas. Et puis il y a ces actes qui sont interrompus par un événement extérieur, brisant net une intention. C'est la force de cette littérature de savoir exprimer l'indicible.

Le roman se déroule au Japon, à Tokyo avec Marie, à Kyoto sans elle. Ces deux mégalopoles projettent les personnages dans une frénésie qui électrise leur relation : il y a l'activité (même nocturne) et la modernité de ces villes, mais surtout, étrangers à ce monde, ils se retrouvent isolés et rejetés l'un vers l'autre. Autre élément exotique, les secousses sismiques qui prennent part au récit.

Les scènes sont d'une grande intensité et prennent parfois une tournure dramatique. La violence es là, immanente, mais ne se réalise pas. Jean-Philippe Toussaint sait parfaitement rendre les complexités d'une passion qui mène à l'angoisse, d'une rupture qui est « plutôt un état qu'une action ». Il parvient à retranscrire un état de fièvre, la régénérescence ressentie lors d'une baignade, un brusque accès de colère, un état d'esprit lors d'un voyage en train, une déambulation dans une ville étrangère, le sentiment de la fuite du temps, etc. Des passages confinent à la rêverie ou à l'hallucination. Le style est recherché, poétique mais l'auteur n'hésite pas à terminer une envolée lyrique par une phrase grossière.

A une époque où les ruptures se font par le bais de textos ou de mails, «faire l'amour » est une fenêtre sur une passion dévorante. Et un formidable moment de lecture.
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« Combien de fois avons-nous fait l'amour ensemble pour la dernière fois ? Je ne sais pas, souvent. »

Une secousse tellurique liant définitivement deux êtres dans la dissolution. La force des éléments naturels, la déchirure d'un couple, une explosion de matière présentée sous différentes formes.
C'est exactement ce que j'ai ressenti au travers du style d'écriture. Un effet amplifiant cette dissolution avec ces robes de voiles qui s'enroule autour du corps de Marie, ces crêpes aériens emmêlés autour des corps qui s'abandonnent. Ça oscille, ça vibre, ça vacille, ça tremble... « un grondement de détresse de la matière » pour mieux faire ressentir celles de ces êtres.. Bluffée par l'écriture.

Et ce visage de Marie dans la bouche du narrateur, magnifié par les mots colorés et cristallins de Toussaint pour exprimer la souffrance sous la lumière des néons qui recouvraient « les murs d'un halo de clarté rouge indécise qui faisait briller sur le visage de Marie de pures larmes infrarouges, translucides et abstraites. »

Très beau. Très triste. Très touchée.

« Les larmes coulaient de façon irrépressible sur les joues de Marie, avec la nécessité d'un phénomène naturel, comme monte une marée ou survient une pluie fine, et elle ne faisait rien pur les retenir, elle les laissait couler sur ses joues, les affichait, sans ostentation, ni pudeur. »

Tokyo – Kyoto : je confond ces villes, un simple petit changement dans le placement des lettres, une infime différence et pourtant... Un passé qui ressurgit, un train de nuit, un narrateur qui fuit.
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Je fais un grand pas dans l'oeuvre littéraire de JP Toussaint, puisque je passe de L'appareil photo, édité en 1988 à celui-ci paru quatorze années plus tard. Et force m'est de constater qu'on n'est plus dans le même registre ; de l'histoire gentille, décalée, drôle, un rien absurde dans laquelle il ne se passe pas grand chose, on passe à une histoire d'amour qui périclite qui se dissout sous nos yeux : les personnages qui dans les premiers romans de l'auteur avaient peu de personnalité ont là de vraies questions, des angoisses, des peurs, des désirs, des fantasmes qui les rendent malheureux. Plus vraiment d'humour non plus, mais heureusement, JP Toussaint a gardé son talent pour écrire de belles phrases, assez différentes néanmoinsde celles que je connais, parfois crues, plus directes, laissant plus de place à l'émotion, aux sentiments, alignant parfois plusieurs adjectifs quasi-synonymes, comme si une seul ne pouvait suffire à dire la détresse.
Les deux amoureux décident de se séparer, mais font l'amour pour la dernière fois dans leur chambre d'hôtel de Tokyo
JP Toussaint situe son livre au Japon, à Tokyo (et un peu à Kyoto) ; comme pour plonger ses héros et ses lecteurs dans un monde opposé au leur, loin de leurs repères européens, le décalage horaire en plus et l'absence de sommeil pour Marie et le narrateur exacerberont leurs ressentiments et leur colère réciproque, accélérant sans doute la séparation. Mais plutôt que de décrire un Japon et des Japonais attendus, il se détourne des clichés en parlant des petites choses, des habitudes quotidiennes des Japonais, de leurs rues étroites et sales, comme un touriste qui, pour sortir des sentiers battus se perdrait volontairement
Bref, un Japon comme j'aimerais le découvrir, je procède ainsi lorsque je suis en mode touriste, je déconnecte, je flâne, les yeux en l'air pour humer l'air ambiant (avec le nez bien sûr, en l'air lui aussi).
Faire l'amour est le premier roman d'une série de quatre (Fuir, paru en 2005 -que j'ai acheté aussi-, La vérité sur Marie, en 2009 et Nue, en 2013). Série qui débute sous les meilleurs auspices car même lorsque JP Tousaint change de style, il reste absolument excellent.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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C'est avec ce livre que j'ai choisi ironiquement de perdre ma virginité toussaintienne et, quand on me l'a mis entre les mains (le livre), j'ai noté avec amusement que l'auteur devait se considérer maître d'art en la matière pour proposer "faire l'amour" en seulement un peu plus de 100 pages, qui plus est, écrit en gros caractères. Force est de constater qu'avant la fin du roman, il m'avait mené dans un paroxysme d'émotions, néanmoins assez contradictoires, me faisant passer en un instant des larmes à l'exaltation et de l'exaltation à l'accablement.

J'ai aimé l'écriture precise et piquante de Toussaint, ses envolées poétiques souvent ponctuées par une grossièreté, comme s'il ne fallait pas les prendre au sérieux, pas plus que son personnage qui frôle parfois le pathétique.

Oui, j'ai été atteinte par les larmes contagieuses de Marie, arme invincible pour faire fondre les hommes qui croient ainsi les femmes fragiles, et pourtant quelle erreur ! Marie est aussi forte que belle, femme d'affaires impitoyable et unique maîtresse de son corps et de ses desirs. On sent l'admiration du narrateur pour cette femme exceptionnelle qu'il a néanmoins choisi de ne plus aimer, les raisons sont obscures, et la rupture concerne vraissemblablement davantage la vie du couple que l'amour qui le lie.

L'exaltation à la lecture de la justesse de quelques passages entrant en résonance avec des situations personnellement vécues, certains sonnant comme des vérités universelles : " je ne pouvais que m'incliner devant la lucidité de son jugement, même si j'aurais préféré faire les mêmes constatations moi-même, car on allège toujours la cruauté d'un constat par la satisfaction d'en établir soi-même la pertinence", d'autres comme des situations très intimes où même les paroles sont de trop " elle n'en avait rien à foutre de mes mots et de mes raisonnements, ce qu'elle voulait, c'était un élan du coeur, l'élan de mes mains et de ma langue, de mes bras autour de ses épaules, mon corps contre son corps. Je ne l'avais pas compris, ça ? " finissant par se rabattre vers la puissance des écrits " je t'ai écrit une lettre, mon amour, me dit-elle".

Toussaint retranscrit avec brio les effets hallucinatoires de la fatigue poussée à l'extrême, les vertiges liés aux secousses sismiques et à la dérive des sentiments, les insomnies provoquées par le jet lag et les incertitudes, la perte de pédales que peut nous infliger l'autre : " je ressortais de la cabine, bouleversé, infiniment heureux et malheureux. Avec elle, en cinq minutes, je ne savais plus qui j'étais, elle me faisait tourner la tête, elle me prenait la main et me faisait tourner sur moi-même à toute vitesse jusqu'à ce que ma vision du monde se dérègle, mes instruments s'affolent et deviennent inopérants, tous mes repères étaient brouillés, je marchais dans l'air glacé de la nuit et je ne savais pas où j'allais, je regardais l'eau noire briller à la surface du canal et je me sentais happé par des pulsions contradictoires, exacerbées, irrationnelles". Quel gâchis de mettre fin à une relation d'une telle intensité !

L'accablement de constater le poids des occasions manquées dans une vie, les conséquences désastreuses d'un désir inassouvi, d'un baiser qui ne vient pas, d'un coup de fil loupé, réorientant définitivement la trajectoire des individus concernés.

"Faire l'amour" un livre triste, émouvant, beau, dans un ordre que je ne saurais pas définir et qui doit dépendre de l'état d'esprit dans lequel on l'aborde. A force de l'analyser, je ne sais plus trop quoi en penser mais je lirai avec grand plaisir les tomes suivants.
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Un amour n'est plus . le narrateur raconte la fin de son amour pour Marie. A Tokyo dans une chambre d'hôtel au seizième étage le couple s'éteint en faisant une dernière fois l'amour. Mais ayant lu les 3 autres romans du même auteur, je peux dire que nous retrouverons le narrateur et Marie plus tard. le Phénix peux renaitre de ses cendres, un amour aussi.
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Voilà un livre que je pourrais recommencer sitôt la lecture achevée...

Par son langage succulent et précis, Toussaint nous accroche, nous transporte dans son monde, et referme la porte derrière nous... plus moyen de faire demi-tour.
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L'histoire en résumé, est celle de la rupture d'un couple, en voyage a Tokyo, qui s'aime toujours mais ne se supporte plus. On ne connait pas le nom du personnage qui nous narre son histoire, mais on connait celui de sa compagne, Marie, qui devient le personnage principal de part son importance pour le narrateur.

Après La Salle de Bain, du même auteur, Faire l'amour est un changement de style radical : le ton est moins factuel, moins comique, plus romantique et personnel ; les phrases s'allongent et le style s'étoffe de plus d'épithètes et de figures de style. Le ton de la narration surprend par son romanesque, loin de l'écriture blanche de ses débuts (à la Camus ou Houellebecq) qui soulignait la trivialité, la banalité de la vie quotidienne. L'écriture de Toussaint abandonne ici l'ironie et la narration factuelle de détails triviaux, pour se concentrer sur l'important du point de vue d'une expérience humaine, la subjectivité. La prose devient délicieuse par ses tournures élégantes, son rythme, son choix des mots. L'esthétique de ce roman est réussie, avec ses ambiances nocturnes, feutrées, ses lumières obsédantes, qui voilent la réalité d'un flou onirique mélancolique, propre à la nuit, où tout semble possible.
On retrouve néanmoins des points communs avec La salle de bain, dans la narration ; par exemple la fuite en train, pour s'éloigner de l'autre, sans que les motifs en soient clairement précisés ; ou encore ces moments qui permettent à l'anxiété sous-jacente de ressortir, de soulager cette volonté de faire du mal (la scène de fléchette dans La salle de bain, et l'acide chlorhydrique dans Faire l'amour). Comme à son habitude, Toussaint nous embarque dans un récit court, rythmé, sans longueur ni descriptions gratuites ; celles-ci sont employées avec mesure et permettent de créer une ambiance qui reflète l'état d'esprit des personnages.

Loin de la tragédie shakespearienne, de l'amour courtois chevaleresque, ou de la romance bourgeoise, on évite les clichés du genre ; il s'agit d'une histoire de rupture plutôt que d'une histoire d'amour à proprement parler. Toussaint réintroduit le romantisme dans un cadre urbain contemporain, sans pour autant se rouler dans le pathos artificiel du XIXe siècle ou des des romans de plage modernes ; il sait rester sobre et ne déployer de sentimentalisme que par touches pour ne pas saturer son lecteur.
L'action frôle parfois l'incongru, mais une ambiance presque surréelle, fascinante, patine le récit – comme dans un rêve, immergé dans le flou propre à la fiction, à laquelle on croit malgré qu'on sait qu'elle soit improbable. Le côté tragique de la fin déterminée par avance renforce la particularité de ce roman : une esthétique inégalée, transformant une simple rupture en œuvre d'art.
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Sans doute un pas de plus chez Toussaint. le rire devient moins franc même si les situations décrites gardent le caractère iconoclaste de la salle de bain et de la télévision, même si le narrateur se retrouve en train de nager en pleine nuit dans la piscine d'un grand hôtel de Tokyo.

Il semble qu'au fil des romans, le narrateur s'investit de plus de plus. Alors que dans La salle de bain rien ne semblait le toucher, il se retrouve ici hypersensible dès qu'il est question de Marie, la femme qu'il aime et qu'il quitte parce qu'il ne peut plus lui faire l'amour à cause d'un fax qui apparaît sur l'écran bleu d'une télévision. Cette histoire de rupture, toujours saugrenue et prêtant souvent à sourire, est doublée d'une violence et d'une sensualité que l'on ne trouvait pas dans les romans précédents.

En élargissant sa palette émotionnelle sans changer de style, Toussaint rend son oeuvre plus ambiguë et donc plus riche. le saugrenu devient grotesque, le rire devient jaune, l'humour devient sérieux, on sent que derrière tout ça, il y a quelque chose comme une tragédie. Les événements ne sont plus anodins, il ne s'agit plus de fougères oubliées dans le frigo des voisins du dessus ou de Polonais qui préparent une poulpe mais d'un homme, le narrateur lui-même, qui souffre sans se l'avouer tout à fait.

Un exemple ? "je m'étais mis à fredonner mentalement, très doucement, de façon lente et saccadée, répétitive et absurde, une vieille chanson des Beatles dont je déroulais la mélodie dans un murmure mental déchiré et poignant : "All you need is love love love is all you need", et, sans pouvoir aller plus avant dans la chanson, ma poitrine se soulevait dans un nouveau spasme et quelques gouttes de vomi très aigre giclait dans la cuvette". Derrière une description apparemment insensée un peu de sens s'élabore. Pour guérir il suffirait de l'amour mais le narrateur, emprisonné dans la succession absurde des instants, ne parvient pas à retrouver le temps perdu.
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Première excursion chez J.-Ph. Toussaint... et je ressors émerveillé de ce texte court, saisissant. Vingt-quatre heures, à peine, de la vie d'un couple, emporté par un jeu complexe d'attraction et de répulsion. La passion est toujours là... et ils se séparent pourtant, par nécessité, rendus insupportables l'un à l'autre. Une très belle écriture, qui invite à poursuivre la série...
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Faire l'amour est le premier tome de la tétralogie dédiée au personnage de Marie, artiste, créatrice de mode, femme d'affaires et l'amoureuse du narrateur. Hasard des choses (et des disponibilités en médiathèque), j'avais commencé avec l'avant dernier du cyle M.M.M.M. : "Nue", puis "La vérité sur Marie". Donc, il était temps de revenir aux débuts ! Les personnages, je les connaissais déjà et j'ai pu suivre les deux derniers tomes sans aucun problème car chacun peut se lire de manière autonome. Ce sont les mêmes personnages (Marie et le narrateur) dans divers moments de leur vie (ou plutôt les hauts et les bas de leur relation).

Dans ce tome, le couple voyage au Japon pour une exposition de Marie. le narrateur éprouve déjà une lassitude quant à leur couple. L'amour n'y est plus. C'est donc l'histoire de la fin d'une relation. Or, le narrateur n'est pas clair dans son esprit, puisqu'il veut croire à ce manque d'amour, tout en éprouvant des sentiments pour Marie. Bref, le gars ne sait pas ce qu'il veut ! Et c'est ça qu'on adore avec les personnages si joliment dépeints par Jean-Philippe Toussaint : les innombrables noeuds au cerveau auxquels le héros se confronte, des simples détails de la vie ordinaire qui le font cogiter sur sa relation avec Marie. Son instabilité émotionnelle l'amène à se promener avec une fiole d'acide chlorhydrique qui donne une belle métaphore de son état d'esprit et de ses sentiments.

Lire du Jean-Philippe Toussaint est un régal ! Mais dans ce livre, j'ai trouvé très réussi le fil conducteur du roman avec ce narrateur et son jeu à la "Je t'aime, moi non plus" et sa fiole d'acide, dont on se demande où son contenu va-t-il finir (spoiler : on le saura, contrairement à d'autres romans de l'auteur où il a l'habitude de nous laisser en plan).

Stylistiquement c'est aussi un régal avec des longues phrases magnifiques? Il faut du talent pour réussir à créer ces flots, ces cascades des mots avec du sens, de la beauté poétique et de la profondeur philosophique. Tout au long de ma lecture j'ai voulu surligner tous ces passages formidables, mais j'ai dû me restreindre, autrement tout le livre y passait !

Je termine ce retour en évoquant le passage formidablement réussi du tremblement de terre, aussi joliment décrit qu'on a senti la secousse non seulement du sol, mais comment cet évènement a secoué les protagonistes, qui vont par la suite l'associer à la fin de leur histoire. Magnifique !
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