8 heures et 35 minutes, c'est la durée du vol New-York Athènes. le 20 janvier 2013, Jonathan, jeune new-yorkais d'une trentaine d'années est à bord du dernier vol de la Delta Air Lines, il va découvrir la Grèce, dont est originaire sa famille. Ses grands-parents, Ménélaos et Erasmia ont émigré à New-York en 1940, fuyant les Allemands. Ils ont eu une fille, Frosso, la mère de Jonathan et de sa soeur Amelia. Frosso a brusquement désiré changer de prénom, et a refusé d'entendre parler de la Grèce. Elle a sombré dans l'alcoolisme.
Pourquoi souhaite-t-on à ce point renier ses racines ?
Erasmia au terme de sa vie, raconte son histoire, sa fuite de Smyrne en flammes en 1922 avec sa petite soeur Frosso, leur installation à Athènes dans des taudis, puis son désir de fuir encore la Grèce alors que la menace de la guerre se fait de plus en plus précise.
Le roman de
Fotini Tsalikoglou nous dépeint une famille ni tout à fait grecque, ni tout à fait new-yorkaise, qui mélange passé et présent, les langues grecques, anglaises et turques, qui n'a jamais vraiment surmonté tous les drames qu'elle a connus, les bouleversements de l'histoire.
Quel avenir Jonathan pourra-t-il se construire ? Peut-on échapper à son passé en retrouvant son pays ?
J'ai aimé lire
8 heures et 35 minutes, un petit roman de quatre vingt treize pages à la fausse simplicité ; il nous déroute souvent, nous fait nous interroger sur l'histoire, les secrets de famille qui peuvent nous entraver, nos moyens de les dépasser. Une belle lecture.