Dans son poème La Lune,
Ko Un ("force de la nature" surnommé "une montagne de poésie",poète engagé, écrivain reconnu récompensé par de nombreux prix,moine bouddhiste sud-coréen) écrit:
Tir à l'arc/ Ping/ Ton oeil où la flèche s'est plantée/La lune s'est levée avec la douleur de tes ténèbres.
Ces vers percutants (comme ceux des 84 poèmes du recueil
Qu'est-ce? en référence aux 84000 enseignements de Bouddha), tels une flèche, sont faits pour ouvrir la conscience du lecteur (en "attente d'éveil") et le conduire (via le quotidien)vers l'illumination.
Difficile pour un lecteur occidental de comprendre la pensée zen qui nimbe ce dialogue (illustré de fins dessins symboliques à l'encre de Chine) entre la Chine ancienne et la Corée contemporaine, cette "formulation dense et rude" (en relation avec la rencontre en 831 d'un jeune Coréen avec un moine chinois) qui fait dépasser sa propre réalité après avoir ressenti ses différences.
Sagesse: "Reste en paix Pars en paix". Yin et yang: "C'est blanc C'est noir". Philosophie de la vie: "Amuse toi avec tes soucis tes illusions et lève toi". Ephémère de la vie: "Pense combien doit être éternelle une journée". Amour éclairant qui fait dire: "Quel ravissement l'absence de lumière". Et d'autres détails moins poétiques du genre :"Si tu as fini de chier essuie-toi vite et sors de là" permettent ainsi que nous l'affirme la préface, de "se libérer des cadres de pensée habituels". Un simple moustique révèle au lecteur "la profondeur de l'existence.
Dur, dur le zen! Les Occidentaux seraient-ils hermétiques aux changements?
Sourions, c'est déjà ça, puisque le sourire est lié à l'illumination.