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EAN : 9782843049736
176 pages
Zulma (20/08/2020)
3.78/5   207 notes
Résumé :
Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l'hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents.
Elle est un peu sorcière, a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu'on ne peut rien attendre du ciel, et n'a plus levé les yeux vers le soleil depuis lon... >Voir plus
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Aux côtés de mon amie Patricia, j'ai fait un crochet à la librairie. En parlant de ma recherche de livres au libraire, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que La géante était sa lecture du moment. Il m'en a parlé avec pleins d'étoiles dans les yeux. Quel plaisir de l'écouter me parler de ce petit livre.

Alors j'ai suivi le fil... Dans ce roman, j'y ai découvert une nature à visage grandiose aux pieds de la Géante, une montagne immuable tantôt au service de ceux qu'elle protège tantôt dangereuse pour ses ennemis.

J'ai rencontré Noële et son frère Rimbaud puis l'hiver et le soleil dans une atmosphère combien mystérieuse et hypnotisante. Une montagne décrite en long et en large sous une pluie harassante d'images toutes aussi belles ou puissantes.

« Jamais la Géante n'a connu de cri de la sorte, jamais dans ses gorges, dans ses bois, dans ses grottes, parmi ses bêtes, jamais de ses milliards d'années d'existence ou bien ce cri peut-être venait-il de là, de ces milliards d'années-là jusqu'à cet instant, un long cri de guerre, celui-là même peut-être qui fait trembler les entrailles de la terre, se dresser les montagnes et rugir les océans - le cri des hommes contre la mort. »

Le fil s'est enrubanné peu à peu autour de moi, prise dans les filets de cette écriture majestueuse. Impuissante à tout démêler, je suis certainement passée à côté de l'histoire de fond qui m'a semblé trop énigmatique. Je n'ai jamais cerné les personnages, je n'ai vu que des ombres, j'ai lu des lettres d'amour car ce livre est à mon sens un hymne à l'amour. Noële si isolée nourrira une fascination sans borne pour les lettres que deux amoureux s'écrivent. Elle y découvrira le nom de l'amour. Elle effleurera la robe de la poésie charnelle, les mots dans ces lettres seront autant d'images d'un sentiment qui doucement s'éveillera en elle.

Mais tout cela est vraiment très subtil. La plume de Laurence Vilaine est tellement impressionnante, regorgeant de métaphores à la pelle que je me suis retrouvée à contempler une oeuvre d'art abstraite sans cerner la profondeur de la toile.

Ce fut une lecture hypnotique, berçante que je devrais mieux cerner lors d'une seconde lecture.
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« Partir dans la montagne par une nuit calme et sombre comme l'enfer pour y trouver la folie ou la félicité, c'est peut-être cela vivre quelque chose. »
Jón Kalman Stefánsson

C'est en flânant dans une libraire que mon regard s'est posé sur ce livre aux couleurs franches qui marient la chaleur de l'orange et la profondeur du bleu. Cette couverture m'a rappelé les superbes critiques de mes amies DianaAuzou et Ladybirdy que je vous encourage à lire. Quant à moi, je les remercie, leurs deux billets m'ont permis de découvrir une petite pépite.

Le nature-writing et les jolies plumes poétiques m'attirant comme un aimant, j'ai commencé à le feuilleter et après avoir lu l'incipit, je n'avais qu'une envie, celle de poursuivre ma lecture tranquillement chez moi.

Après une première lecture où je suis malheureusement restée en surface, une relecture m'a permise de ne pas passer à côté de ce roman beau et fort, en comprenant ce qui m'était demeuré trop flou et pas assez explicite au départ.

*
Ce court récit nous emmène dans les vallons de la Bendola, au pied de la Géante, cette montagne dont la présence majestueuse, tranquille et silencieuse est à la fois un baume pour les maux des hommes, une gardienne, une bienfaitrice, mais également un menace, un rappel constant à l'humilité et au respect pour tous ceux qui s'y aventurent.

« Ton coeur devient petit, c'est celui de la Géante que tu entends battre. »

Compagne des bons et des mauvais jours, elle rythme la vie des hommes qui vivent en son sein dans une alternance d'ombre et de lumière, de passé et de présent, où les harmonies complexes des voix se répondent et s'emboitent les unes dans les autres.

*
C'est dans cet endroit reculé plein de rudesse, de mystères et de superstitions que vivent Noële et son frère Rimbaud. Elevé simplement par leur tante, ils ne font qu'un avec cette terre qui les a vu grandir : Rimbaud le muet vit la nuit à l'écoute du Petit-Duc, cherchant à la pleine-lune dans le lit de la rivière Bendola des petits cailloux dorés ;

« Mon unique culotte avait un large trou
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes mon auberge était à la Grande Ourse
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou »

quant à Noële, la narratrice, un peu sorcière, elle suit les pas de sa tante, vivant de ce que lui offre généreusement la nature, cueillant dans la montagne des plantes médicinales pour en faire des tisanes et des onguents, ramassant du petit bois pour les longs mois d'hiver. Dans cette vie de labeur et de solitude, elle n'y puise aucune chaleur. Elle ne sait pas ce que signifie aimer. Orpheline, personne ne le lui a appris. Elle ne connaît ni la tendresse, ni le désir, ni le réconfort de bras qui vous enserrent.

« La vie n'est pas sans épine. »

*
Les mots de l'auteure insufflent une force et une âme à ce récit. Mon esprit s'est chargé d'images, d'odeurs, de couleurs et d'impressions.
J'ai aimé suivre Noële, emprunter les sentiers balisés par les sangliers et les chevreuils, mêler mes pas aux siens, la regarder vivre en parfaite harmonie avec la nature. Ignorante, je l'ai regardée fagoter, chercher les plantes qui soignent.

*
Et puis, un jour, un homme, Maxim, vient s'installer pour quelques temps dans « la maison froide ». Il recherche le silence, la discrétion, la solitude, loin de l'agitation du monde dans lequel il baignait jusqu'alors. Il a laissé derrière lui sa vie tumultueuse, bruyante, et Carmen, sa petite amie.



« La guerre battait son plein, il ne voulait personne dans les rangs. Lui seul et le silence, dont il fait son arme. Il voulait tout éteindre, le volume en même temps que la lumière et le bruit du monde, jusqu'aux mots sur le papier qui bruissaient trop fort. Plutôt se taire quand on n'a rien à offrir et aucune promesse à faire… »

*
Noële va se rapprocher de cet homme qui l'intrigue et dont elle sent la peur et la souffrance.
Elle va découvrir les lettres intimes de Carmen qu'il n'ouvre plus et les lire en secret.

Ces lettres d'amour d'une beauté douloureuse sont comme des fils de soie, elles tissent un lien invisible mais résistant entre Carmen et Maxim, entre l'absence et la distance, entre la vie et la mort. Elles sont chargées de douceur et de force, mais aussi de silence et d'ignorance.

« Pour vivre sans l'urgence de te voir, je suis en train de faire de mes espoirs des certitudes pour plus tard. »

« J'ai peur, bien sûr que j'ai peur, mais avec la peur, on ne fait rien. Aussi je la congédie. Parce que la vie, c'est maintenant. »

Pour Noële, cette indiscrétion va lui ouvrir les portes d'un monde qui lui était fermé jusqu'alors. Elle va découvrir ce qu'est l'amour, le désir, l'attirance.

*
L'histoire étant racontée de manière fragmentée, décousue, la structure du récit m'a paru particulièrement obscure au départ. Je ne l'ai comprise que très tardivement, d'où mon envie de reprendre le texte depuis le début.

Sans dévoiler l'intrigue, je vous indique quelques clés pour entrer plus facilement dans ce récit.



*
Ce roman rappelle irrésistiblement un autre roman qui fut un coup de coeur pour moi, celui de « Je chante et la montagne danse » d'Irene Solà dans lequel l'écriture lyrique, la beauté sauvage et mystérieuse de la montagne m'avaient charmée.

*
Pour conclure, Laurence Vilaine est une formidable conteuse.
Je vous encourage à découvrir ce très beau récit dont les thèmes, la solitude et le silence, l'éveil du désir et la découverte de l'amour, la vie et la mort, l'absence et le deuil, peuvent sembler rebattus, mais dont la poésie et la sensibilité m'ont charmée et totalement emportée.
« La géante » est un magnifique roman qui se révèle par la délicatesse des mots, la beauté de la nature et de cette Géante, la simplicité des personnages qui se découvrent comme un voile que l'on soulève et que l'on rabat délicatement par pudeur.
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C'est avec ravissement que j'ai découvert l'écriture subtile, poétique et suggestive de Laurence Vilaine dans « La Géante ».
Laurence Vilaine n'a pas sa pareille pour décrire les émotions et nous rendre ses personnages si proches. Ses mots pulsent au rythme des pensées de Noële la narratrice, ils font écho à sa vie rude, proche de la nature. L'auteure excelle aussi à nous décrire cette nature sauvage, parfois effrayante en plantant le décor dans une montagne éloignée et entourée de mystères et superstitions. La nature règne en maître dans ce lieu perdu, on y vit entre soi et l'étranger y est rare. Tout est là, il n'y a plus qu'à dérouler tout doucement l'intrigue.
« Ça sent la terre profonde dans le bois, j'ai pensé aux bêtes sauvages, et aux femmes et aux hommes qui un jour sûrement sont passés par là des années, des siècles avant moi, je me suis dit que le bois n'avait pas voulu d'eux, ni de leurs ponts, ni de leurs chapelles, que la nature est plus forte que les humains qui passent leur vie à chercher leur place »
La Géante, c'est la montagne à l'ombre de laquelle a grandi Noële et son frère muet surnommé Rimbaud, qui se passionne pour les oiseaux. Noële a suivi le chemin tout tracé de la tante qui l'a recueillie et élevée avec son petit frère, elle vit de ce que lui offre la montagne et ramasse ses plantes médicinales et le petit bois qu'elle fagote. Un jour, un journaliste vient s'installer dans « la maison froide » voisine de la sienne. Elle va s'intéresser à cet homme malade et solitaire mais qui reçoit les lettres touchantes d'une femme. Noële, par sa présence discrète, va vivre dans l'ombre de cet homme énigmatique et taciturne. Dépositaire de ces lettres, elle va découvrir l'amour entre les lignes, cet amour qu'elle, l'enfant abandonnée, n'a jamais connu.
On part à la rencontre, au même rythme que Noële, de la femme amoureuse, photographe et bourlingueuse, cette Carmen dont les lettres émaillent l'histoire et c'est émouvant.
« Ses lettres étaient un fils de soie qu'elle tendait dans leur ciel trop grand »

Une belle découverte que ce court roman qui se lit d'une traite et que je recommande.

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Il est des livres que l'on commence et qu'on ne lâche plus, comme si l'histoire et l'écriture nous avaient envoûtés, La Géante est un de ces livres.

Ce roman tourne autour de six personnages principaux :
La Géante, la montagne qui veille sur les humains, qui leur fournit tout ce dont ils ont besoin.
Noële la narratrice, elle parcourt les flancs de la géante pour cueillir des plantes et fabrique des tisanes et des onguents, et faire des fagots pour entretenir le feu.
Rimbaud, le frère de Noële, il ne parle pas, mais il connaît le langage des oiseaux.
La Tante, elle a élevé Noële et son frère, tout ce que sait Noële c'est elle qui le lui a enseigné.
Maxim, un journaliste, il est venu s'installer dans la maison froide, pour oublier la bête qui ronge ses yeux.
Carmen, photographe, d'un dispensaire du Congo, elle continue d'envoyer à Maxim des lettres, à lui expédier de l'amour.

Il est de romans qui sont comme une rencontre, comme un vieil ami avec qui on a envie de passer du temps.
Il est des livres qui racontent une histoire banale une vie simple qui n'exige que de quoi manger, de quoi marcher, un toit pour dormir, mais parfois les mots, la qualité de la plume de l'auteure transforme le récit en un moment de grâce.

Il est des romans qui sont tout petits, et pourtant quand on les ouvre on découvre un véritable trésor, la littérature à l'état pur qui brille tout au long des 187 pages. Avec son écriture poétique où chaque mot a été finement ciselé, Laurence Vilaine nous délivre un roman d'amour dans un cadre grandiose.

Il est des livres qu'on lit avec son coeur tant l'atmosphère vous pénètre, tant les mots couchés sur la page vous parlent, vous émeuvent, vous transportent.

Il est des romans qui méritent d'être lus, connus et reconnus. Lisez La Géante, faites lire ce livre à vos amis, vous leur ferez un immense plaisir.

Un grand merci au cercle livresque de lecteurs.com pour ce cadeau, car ce roman est un véritable cadeau.


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«  le monde est froid quand tu n'y es pas » .

«  «  La vie n'est pas sans épines, il va falloir que tu t'occupes de tes hommes, petite » .

«  Je déterrais les racines de guimauve, cueillais les dernières noisettes et sous les hêtres guettais les premiers pieds- de - mouton » .

Quelques passages de ce roman si singulier, une nature grandiose aux pieds de cette géante, dans les vallons de la Bendola, cette montagne mystérieuse , à la présence aussi silencieuse que majestueuse, tranquille, immuable, imposant son rythme ,fournir les fagots pour l'hiver, bourrache, gentiane ou bleuet pour les onguents et les tisanes, à la fois baume pour les hommes mais aussi menace grandiose , empreinte de solennité et de gravité , un rappel utile , constant à la fatigue et au chagrin éventuel, sauvage et élégant , rappel à une certaine humilité , au respect pour ceux qui osent y pénétrer .

«  Y pénétrer , c'est dire au monde si le diable veut bien, parce ce que c'est lui qui ouvre la route , caché sous les pierres rondes de la calade, douze lacets abruptes jusqu'à la clairière d'Agu, un chemin de croix sans station » .

«  Tu dois y monter sans t'arrêter, disaient les anciens » .

Noële a toujours vécu au pied de la géante, ,cet endroit pétri de mystère, de superstitions si anciennes , de ruses , un peu sorcière , vivant avec son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le grand - duc, élevés par leur tante , qui les as recueillis , ces deux - là ne font qu'un avec cette terre rugueuse.

Noële sait bien qu'on ne peut rien attendre du ciel , ne lève plus les yeux vers lui depuis longtemps .

Repliée loin de tout , elle mène une existence aussi rugueuse et dure qu'un silex , un chemin à la pente très forte ,vouée au travail, enveloppée dans un nuage de sorcellerie .

Soudain surgit dans sa vie , l'histoire de deux inconnus , dont un certain Maxime , très malade , qui vient s'installer dans «  la maison froide », laissant loin derrière lui, sa petite amie Carmen et sa vie tumultueuse.

Noële découvre alors ce que peut être le manque et le désir, l'amour qui encombre ou qui porte très haut , l'absence , le poids intense des mots , cela bouleversera sa vie …. Elle aimera par procuration ….

C'est un roman initiatique d'une grande beauté , à la structure fragmentée , au début très obscure, l'auteure n'a pas son pareil pour décrire la nature avec un grand N , l'écriture est poétique , subtile, ciselée et originale,

J'ai vraiment eu du mal à comprendre les 90 premières pages malgré la beauté du texte, l'écriture est pourtant très soignée , délicate , la langue riche , incroyablement poétique , puis plus tard le récit très touchant nous prend aux tripes .

Il nous faut patienter et revenir en arrière .

Un roman qu'il faut s'approprier !

« De la douceur je n'ai connu que les oreilles d'ours qu'enfant je cueillais et glissais dans mes poches. La Tante me houspillait, l'école prend déjà bien assez de temps , il y a autre chose à faire que se caresser le menton.

Couper, tailler, cueillir, le bois , le feu, les plantes, ramasser, effeuiller , sécher, ensacher, ranger, aller porter. de la douceur à coups de kilomètres dans les mollets et de besognes en rentrant ,aux fourneaux, au grenier, ,à la table ,jusqu'à tard » …..





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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Quand elle est arrivée au village, on aurait dit une légende, à cause de son manteau jusqu'aux chevilles et le bord des manches plus loin que les doigts, une légendes à cause du brouillard par-dessus, à cause de son bonnet qui ramasse tout, de ses bottines de ville emmaillotées dans des carrés de laine et montées sur des crampons d'un autre siècle - d'où est-ce qu'elle sortait ça ? Quelle sotte, ce n'est pas parce qu'on vient à la montagne qu'il y a de la neige. Le soleil était à deux doigts de tomber derrière la Géante, et on aurait dit qu'elle sortait du soir lui-même, celui de l'hiver avec ses arbres qui craquent, les cris des bêtes qu'on invente et les portes qu'on barre à cause des histoires que les vieux font courir dans les montagnes, les sorcières blanches, les survivantes des cent cascades, le front bleu et du verre à la place des yeux - ça fait des siècles que les enfants ont ça dans leurs cauchemars. Ceux d'aujourd'hui n'ont pas l'air d'y croire longtemps, mais il y a encore des vieux qui à cause d'elles ne passent pas des nuits bien calmes.

(Incipit)
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Quand la vie gronde, les pieds vont plus vite que la tête, disait la Tante, parce que dès l’instant où tu nais, tu cours, sache-le, tu ne cours pas vers la mort, non, c’est elle qui te talonne.
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Nos silences ont été jusqu'ici les plus beaux. Celui-là est laid comme un coup dans le dos, il donne des acouphènes et fait mettre la musique à fond même la nuit, j'écoute la radio du matin au soir, j'ouvre en grand ma vitre quand je roule sur le périph. Oh, je garde le sourire, ne t'inquiète pas, je sors, je vais même voir des gens et ils croient que je ris, parfois, c'est juste des pleurs qu'on déguise, il n'y a que la nuit qui le sait et qui soulage, et ton drap que tu mords, parce que le chagrin, les angoisses, il n'y a que lui qui les voit.
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Une cabane offre un peu de paix, et la nuit, du repos en prenant des tourments sous son aile. On ne pense pas pareil la nuit, on pense plus calme ou on pense plus fort. Tout fait peur ou enveloppe, tout fait sens ou se délite, la vérité souvent surgit, mais le jour ne promet rien. Alors on regarde le feu s'éteindre, le désir en veille et peut-être sa fin, ou bien on tisonne les braises, on souffle fort pour qu'elles s'enflamment, pour peut-être la peau douce des retrouvailles, pour les bras ouverts et le rire au galop. Je ne sais pas ce que fais faire l'amour, ce qu'il sème dans le cœur des Hommes, de craintes, de renoncements, de lâchetés ou de comètes, combien il met les têtes à l'envers, dedans des petites poussières, des chemins en miettes ou des grands soleils, comment depuis des millénaires il fait tourner les peaux de bêtes et les robes, brode et repasse, effiloche ou ravive les dentelles. Et c'est beaucoup, beaucoup pour un seul mot.
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«  Partir dans les montagnes par une nuit calme et sombre comme l’enfer pour y trouver la folie ou la félicité, c’est peut - être cela, vivre pour quelque chose.


JÓN KALMAN STEFÀNSSON .

LA TRISTESSE DES ANGES’.
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Vidéo de Laurence Vilaine
Interview de Laurence Vilaine, journaliste-enquêtrice et romancière, auteur d'un premier livre intitulé Le Silence ne sera qu'un souvenir. Dans cette première oeuvre elle aborde la condition du peuple Rom à travers l'histoire d'une communauté vivant en Slovaquie et dont elle nous a fait part lors d'un "café littéraire" de l'Institut Français de Valencia
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