"Je crois qu'il serait aisé de prouver que l'homme qui s'écarte le plus de la société est celui qui lui nuit le moins (…)" déclarait Rousseau. C'est le chemin qu'a choisi Iñaki Uriarte, celui de la rêverie du promeneur solitaire, de la confession au lieu du roman, du retirement dans la foule, jamais moraliste et se camouflant derrière une multitude de livres qu'il cite tout au long de ce savoureux journal : de
Cioran à Pascal en passant par
Cervantes et
Proust. Uriarte est un oisif, il n'a jamais travaillé, vivant d'une petite rente, écrivant des articles littéraire pour quelques journaux, il a aussi nommé son chat
Borges et quand on le lit, on pense à Vila-Matas, à
Léautaud, à Valery, et toute la cohorte de joyeux désespérés de la société qui, comme
Borges (l'écrivain, pas son chat) dans l'un de ses merveilleux poèmes, pensent : "Je ne serai plus heureux. C'est peut-être sans importance / Il y a tant d'autres choses dans le monde."
Bâiller devant Dieu, traduit de l'espagnol par
Carlos Pardo, chez Séguier, "éditeur de curiosités", un livre subtil, drôle et apaisant.