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3,81

sur 37 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à l'autrice pour m'avoir permis de découvrir son roman Fière comme une batelière. Ce livre, lu au format PDF est court (environ 150 pages) et raconte la destinée d'Irène, fille de batelière belge entre sa naissance dans les années 1920 et sa mort au début du XXIe siècle.
Alicia, sa petite fille propose à sa grand-mère de raconter sa vie et vient régulièrement lui rendre visite pour l'écouter narrer ses souvenirs.
Irène revient d'abord sur la rencontre de ses parents, bateliers au début du XXe siècle entre Sambre et Meuse. On découvre la vie de ces nomades des canaux et des fleuves dont l'activité commerciale n'existe presque plus.
Mais le roman démarre vraiment avec l'arrivée d'Irène à l'âge adulte au moment de la Seconde Guerre mondiale. Sa rencontre avec Rafaele, un italien prisonnier en Alsace. Son épopée pour l'accompagner en Calabre d'où il est originaire. Son retour en Belgique avec de nombreux autres émigrés de la botte pour travailler dans les mines de charbon. Et puis leur vie, tout simplement mais racontée avec un beau talent d'écrivain.
C'est court, nerveux et en même temps très poétique. Maryna Uzun possède un vrai style qui nous transporte et nous fait vibrer. L'émotion du déracinement est présente mais sans jamais s'engluer dans le pathos. On découvre, à hauteur d'homme, enfin à hauteur de femme qui sont les véritables héroïnes du livre, la vie compliquée de l'après-guerre chez les gens simples, leur lutte de tous les jours pour vivre convenablement.
Il m'a pourtant fallu quelques pages pour rentrer dans l'histoire au début pour comprendre le dialogue entre Alicia et Irène et les passages entre le récit de la grand-mère et le dialogue avec sa petite fille m'ont parfois un peu embrouillés mais cela ne gâche en rien le plaisir de lecture. Peut-être que la mise en place de chapitres et d'interludes auraient été une bonne idée.
Le dernier quart du livre est une reprise en main de la narration par Alicia qui raconte ce qui s'est passé à partir des années soixante-dix et ses recherches pour en apprendre d'avantage sur les lieux et les faits. Une certaine émotion teintée de nostalgie se dégage de cette dernière partie qui clos magnifiquement l'histoire d'Irène
Ce roman aurait pu faire l'objet d'une saga familiale plus longue et plus épaisse mais, le choix de l'autrice est plus d'en faire un témoignage d'une époque, avec poésie et émotion et le pari est plutôt réussie.
Un beau moment de lecture !
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Impressions d'artiste

Trait de l'artiste inspiré par des paysages aquatiques.
Rêves de péniches.
Souvenirs de bateliers aux traits familiers.
Irène pense à celle qu'elle n'est plus et qui sillonnait la Seine à bord d'une barge. C'est le point de départ d'une histoire fragmentée que sa petite fille Alicia propose de reconstituer avec elle. Ecrire à quatre mains, avec un vocabulaire sophistiqué, stimulant et audacieux, la vie d'Irène, la battante au caractère bien trempé.
Cet album de souvenirs et confidences souvent mélancoliques, parfois empreints d'humour, véritables esquisses d'une vie et d'une époque révolues, rend non seulement un bel hommage à un personnage éclatant mais également à ces gens du peuple aux métiers rudes, qu'ils soient mineurs ou bateliers.

Merci à Maryna Uzun pour ce gracieux partage sous forme de flots de mots, vaguelettes poétiques qui invitent à la dérive impressionniste.
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Lorsque Maryna m'a trés aimablement proposé son ouvrage , j'ai tout d'abord voulu décliner , la lecture sur tablette n'étant vraiment pas " ma tasse de thé " , comme on dit .Non pas que je sois " anti " , chacun ayant son avis et sa liberté de choisir , mais moi ...Bon , je n'aime pas pour des raisons qui m'appartiennent et que je n'ai pas à vous imposer .Et puis ...j'ai craqué ...
Et voilà , j'ai dérogé à mes principes .Le livre est court , cent cinquante pages .
Pourtant , je ne suis pas à l'aise avec le début , j'ai des difficultés à m'immerger , j'attends l'étincelle qui me fera oublier la grisaille qui m'entoure .( Mon épouse se trouvant à mes côtés , je précise que la grisaille concerne la météo !).Et puis , petit à petit , le charme agit et Irène et Rafaelle prennent vie , elle , la belge , fille de bateliers , ,lui , le " rital" natif de Calabre , l'alliance du froid et du chaud , de la rigueur et de " la dilletante " , de la fidélité et du " papillonnage " , bref , deux contraires qui s'attirent , se quittent , se retrouvent , ne sont rien l'un sans l'autre .Une belle histoire d'amour dans un contexte historique complexe , une belle histoire d'amour à retracer et qui trouvera même une suite ( mais pas une fin ) dans la lignée suivante .Bref , moi c'est papa , moi c'est maman , au point que ...
Une promenade dans le monde des bateliers puis des mineurs , un " match " entre Belgique et Italie à une période où les espoirs se tournaient plus vers la survie pour les gens du peuple que vers les stades .
Une saga belgo - italienne , un cours d'Histoire , une histoire d'amour .C'est cela ce roman .
Il y a le sérieux , la tragédie , et aussi l'humour qui se mêlent en harmonie dans une langue poétique vraiment bien maîtrisée . L'humour , elle n'en manque pas , Maryana , et elle sait le manier .
Ayant vécu dans une modeste cité minière creusoise , je me suis projeté .J'ai apprécié de découvrir cette activité batelière d'un autre temps , les familles nombreuses , l'amour (ou pas ) entre les êtres et puis cet hommage rendu à une femme au caractère bien trempé , une femme de " là-haut " qui a su récupérer un homme " d'en bas "et le garder jusqu'à la fin de sa vie ....un exploit ou ...l'Amour ?
Merci pour moi , Maryana , merci pour Irène et pour Rafaelle , merci pour tous les autres , pour L Histoire aussi .
Vous avez écrit une belle histoire .
Allez , les amis et amies , nous avons vraiment parmi nous de beaux talents littéraires pas assez connus et qui , pourtant ....A trés bientôt .
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Une batelière, un mot qui résonne comme une douce invitation à voyager au fil de l'eau. En effet, Maryna Uzun rend hommage dans ce court récit à ces habitants de l'eau, passionnés, fiers, à ces amoureux des cours d'eau, fleuves, rivières ou canaux.
Dans ce monde à part où l'amour de l'eau et le métier de batelier se transmettent de génération en génération, l'autrice invite ses lecteurs à un pas de danse, un pas de deux entre une grand-mère, Irène, et sa petite fille, Alicia, avec qui elle a une vive affinité.

*
Qui n'a pas rêvé de vivre sur une péniche ?
Lorsque je vois celles de particuliers, amarrées sur les berges de la Seine, si bien entretenues avec leur magnifique terrasse sur le pont, cette vie de bohème sur l'eau me fait rêver. Alicia imagine aussi vivre dans ce cadre de vie fort agréable, le plein air, la nature et les voyages pour seuls voisins.

Pourtant, le métier de batelier est rude, dans un monde qui reste masculin. Issue d'une famille de mariniers belges, Irène va se confier à sa petite-fille et lui raconter son histoire, celle aussi de ce beau métier qui a évolué avec le temps et qui lie les hommes à leurs embarcations.

« Les vagues caressent ma carcasse. Je me figure couchée sur la berge chérie où mes souvenirs se sont entassés depuis sept décennies. Je les entends s'approcher en douce, sensuellement, comme si elles m'incitaient :
« Embarquons-nous, vent en poupe, dans un nouveau délire ! » »

On part pour une parenthèse à la fois hors du temps et très ancrée dans le cours de l'Histoire. En remontant le cours de la vie jusqu'à la fin du XIXe siècle, Irène rend compte d'un siècle en mouvement marqué par les deux guerres, par les privations, par l'évolution des transports et par conséquent du métier de batelier, les bateaux autrefois tirés par les hommes, puis par les chevaux, et enfin équipé d'un moteur électrique.
L'autrice entrelace les conversations passionnées entre les deux femmes et les souvenirs d'un temps révolu. La vieille femme vogue et cabote le long de son histoire familiale semée d'embûches, s'arrêtant entre autres, sur son enfance difficile, sur l'émigration massive des italiens vers les mines belges à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sa rencontre avec son beau et séducteur Calabrais, Rafaele.

« … j'ai immédiatement été séduite par lui, ce gouffre noir qui révèle des pupilles incandescentes. le coeur efface les frontières. »

Elle nous parle de ses parents, de Mathilde, femme instruite et hautaine, mère mal-aimante emportée par un amour fou et aveugle pour son batelier superficiel, illettré, violent et volage. Et petit à petit, on entre dans cette famille, on fait leur connaissance, on descelle leurs qualités, leurs défauts, leurs petitesses, leurs peines, leurs remords.

*
Irène est un très beau personnage féminin portée par une force étonnante et sublime qui semble se transmettre de mère en fille. Séduisante, entière et généreuse, obstinée et indépendante, intelligente et travailleuse, j'ai aimé sa force de caractère, son regard confiant sans cesse porté vers l'horizon, son énergie et sa détermination à déplacer des montagnes, sa volonté de se cultiver et de sortir de sa condition, sa jovialité malgré les coups durs de la vie, sa détermination à passer toutes les écluses qui jalonnent sa vie pour protéger les siens et les sortir de la misère.

*
J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Maryna Uzun, sa verve pétillante et son style bien particulier, son écriture créative et sa culture artistique, le plaisir de la langue que l'autrice aime tant triturer, pétrir et malaxer, découdre et recoudre avec originalité, humour et fantaisie. J'ai retrouvé son écriture fine, recherchée, virevoltante, décalée, ainsi que sa plume élancée qui s'amuse de jeux de mots et ne cesse de s'encrer de poésie.

« La paix niche, toujours, dans ton âme trempée ! »

Mais l'autrice a su se renouveler : en effet, j'ai ressenti une envie nouvelle, celle de coller à ses personnages par un vocabulaire plus simple et mesuré.

« Évite le trop de raffinement qui jure dans la bouche de quelqu'un de simple. Ta grand-mère, c'est de la soie brute ! »

Est-ce pour cela qu'il m'a fallu quelques pages pour entrer dans l'histoire, comprendre le changement de styles, sentir cette alternance entre présent et passé dans les échanges entre les deux femmes où se nichent souvenirs et confidences ?

*
Malgré le format très court, Maryna Uzun aborde de nombreux sujets qui m'ont plu : la dureté de la vie quotidienne au temps de nos grands-parents et arrière-grands-parents, la travail pénible de batelier puis celui éprouvant de mineur, l'exil et la souffrance liée au déracinement.
J'ai trouvé aussi intéressant la façon dont l'écrivain et son écriture deviennent le passeur d'une histoire.
De même dans les dernières pages du roman, le regard des descendants se croise pour nuancer le portrait de cette femme singulière au parcours si atypique.

« Irène...
Derrière ce prénom, que de ruisseaux murmurent !
Une sirène leste ou reine nonchalante,
C'est elle qui se sent comme un poisson dans l'eau
Dans ma Seine irisée à l'instar du colvert !
Ses yeux bleus ont connu les larmes des départs
Qu'elle a su dépasser en fière batelière. »

*
Merci Maryna pour ces pages que vous m'avez offertes. Les parcourir a été comme ouvrir les albums de photos de famille, l'occasion de voyager dans le temps, retrouver les personnes que l'on a aimées et qui ne sont plus là. Chaque souvenir est comme une photographie qui capturerait des instantanés de la vie quotidienne, des moments qui ont compté.
A découvrir.
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Quand Maryna Uzun / Nemorino m'a offert de découvrir son dernier livre (et je l'en remercie), j'étais à la fois touché et un peu effrayé.
Parce que si j'apprécie toutes les citations de ses livres que je vois passer sur Babelio comme autant de touches rafraîchissantes, ce n'est pas le genre de littérature que j'ai l'habitude de lire au long cours sur un ouvrage entier.

Maryna Uzun a un génie des titres (ici, c'est une assonance très évocatrice) et surtout un ton très particulier, empreint de poésie et de son imagination gaiement fantaisiste.
On entre dans ce livre comme dans une sarabande, via un lancement qui appelle à éveiller notre intelligence : le narrateur change toutes les deux phrases, ce qui imprime sa vivacité au récit et absorbe immédiatement le lecteur.
La structure est originale pour une biographie (même romancée) : on apprivoise d'abord la protagoniste et sa smala par quelques épisodes ou saillies de caractère, comme quelqu'un qui se raconte au fil de conversations décousues ; ensuite le récit se fait plus linéaire, avec encore quelques sauts temporels comme autant d'impromptus qui redonnent au roman son rythme particulier ; puis la narration s'arrête et se fait réflexive, évoquant notamment les difficultés à reconstituer le parcours cahoté de la belle et de sa smala ; enfin, le livre se clôt sur une cérémonie funéraire à hauteur de son personnage haut en couleurs, dernier moment jubilatoire d'une vie emplie d'amour et de liberté.

C'est une belle histoire de femmes fortes qui raconte en creux, à travers la mère et la fille, l'évolution et une certaine permanence de la condition féminine au vingtième siècle. Elles sont chacune folles de leur empaffé et devant ensuite tenir leur tribu à bout de bras.
On commence apparemment à l'opposé du féminisme : leurs hommes sont beaux et vigoureux, conscients et imbus de l'être, du coup dragueurs et volages, forts voire violents, et encore buveurs. Bref ces hommes ne les méritent pas, elles s'en rendent compte mais en restent éprises. Et leur trouvent même des excuses.
Et finalement, elles sont les plus admirables par leur vitalité, leur liberté, les moments de bonheur qu'elles connaissent ou dispensent. Des vies dures mais enviables.
Seules égratignées, les Calabraises de la belle-famille et leur mentalité étriquée qui les rend mesquines.

Ce livre est successivement touchant, drôle, fascinant… et toujours très vivant. Laissons-nous emporter dans le tourbillon de ces vies.
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Primo, merci à Nemorino pour le cadeau...

Touchante, cette auto-biographie par procuration rédigée par la petite fille selon les confidences de sa grand-mère adorée.

Ce court roman présente plusieurs tiroirs auxquels l'on peut être plus ou moins sensible.

Pour moi, ressort en premier lieu l'épopée d'une jeunesse dans l'immédiate après-guerre qui n'appréhende pas les turpitudes engendrées par les tractations politiques qui entravent leurs amours et déplacements au coeur d'une Europe soit-disant libérée, et qui les dépassent.
La rétention des italiens en Belgique, en France ou en Italie, source de complications pour ce couple en formation, est historiquement expliquée après le déroulement de la vie d'Irène.

Est aussi abordée la difficile vie des ouvriers dans les bassins houilliers De Belgique et de France ; sans être "Germinal" le roman expose bien la difficile survie des familles ouvrières en ces époques pas si lointaines.

Thème central, le traumatisme du déracinement est subtilement abordé par le prisme d'une famille mixte italo-belge modeste, qui se débat pour survivre. Composer avec l'éloignement de sa culture, sa langue maternelle, sa famille, et s'adapter à celles du conjoint est malaisé surtout quand l'on est mal accepté(e).
Les relations nouvelles interfamilliales dans les deux belles-familles au sens large sont cruellement illustrées.

Une écriture simple pour une thèmatique simple au départ mais in fine complexe, porte cette biographie familiale basée sur un couple hétéroclite, avec ses hauts et ses bas, s'étiolant avec le temps et déceptions de bas étage, mais qui survit et s'en sort soudée par la force et la volonté de la matriarche, induit doucement une empathie à l'insu de notre plein gré.

Sur le fond l'oeuvre illustre le parcours d'une femme émancipée, volontaire, animée d'une fière volonté de sauvegarde, d'autonomie et d'indépendance tout en étant viscéralement attachée à Son Homme.

Cette véritable déclaration d'amour d'une jeune femme moderne à sa grand mère libre mais dévouée phare familial, dégage une reconnaissante melancolie plaisante à lire.

Sous des airs simples, une lecture à plusieurs niveaux et tiroirs.

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Ce roman est la passionnante histoire d'une famille dont les membres gravitent autour d'Irène, vibrionnante fille de bateliers.

Une belle saga qui s'étire du début du XXe siècle jusqu'à nos jours, qui trouve sa place dans la grande Histoire.

Maryna Uzun nous raconte avec un entrain indéniablement poétique le métier costaud de batelier, de l'époque où ils halaient les mignoles, à la force de leurs muscles, aidés ensuite de chevaux râblés, avant d'être remplacés par des moteurs autonomes.
Elle nous raconte la vie des prisonniers italiens en France, après l'armistice entre les Alliés et leur pays en 1943.
Elle nous raconte l'accord « Charbon », traité belgo-italien qui échangeait de la main d'oeuvre italienne dans les mines wallonnes contre du charbon pour la famille transalpine.

L'autrice a surfé avec succès sur les vagues des amours, du déracinement, de l'émigration, de la violence conjugale, des métiers de batelier, mineur, coiffeuse, de la condition de la femme, de l'orgueil…

Son roman est foisonnant, un condensé d'émotions, j'aurais aimé voir se prolonger les dialogues admiratifs et enthousiastes entre Irène, à l'origine fière batelière et sa petite-fille, Alicia, qui consigne dans ce roman, la riche vie et les souvenirs de son impétueuse grand-mère.

Merci Maryna, @Nemorino, de m'avoir offert votre livre, un beau cadeau !
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Livre dédié à la tribu d'Irène.
A tribu d'Irène, ses parents, des bateliers, ses frères et soeurs, son mari et ses filles et puis ses petites filles.
C'est un livre plein d'esprit de famille que je viens de lire, bien sûr, tourné autour d'Irène (Irena). Livre qui nous transporte tout d'abord sur les fleuves, et ensuite à travers le temps. Des allers et retours entre la Belgique et la Calabre tout au sud de l'Italie.
Une Irène qui va de l'avant et fait tout pour faire subsister sa famille, pour qu'elle ne manque de rien, qui supporte mari rital un peu cavaleur, puis mineur, puis malade. Elle n'hésite pas à changer de voie (des voies navigables à la coiffure, il faut le faire !).

Elle a reçu l'amour de son père pourtant pas tendre. Elle a su fermer les yeux quand il le fallait mais aussi prendre les décisions qui s'imposaient.
Ce livre est très dense, la narration de l'auteure manque un peu d'ordre pour suivre correctement le récit, on passe souvent du coq à l'âne sans transition, c'est pour le lecteur une grosse gymnastique d'esprit, mais il en ressort de la poésie et beaucoup d'amour familial.
J'en ai aimé la lecture. Ce livre gagnerait à être coupé en chapitres dont chacun se tournerait vers une phase de la vie de cette héroïne hors du commun.
En bref, c'est une belle histoire qui mériterait d'être « classée ».
Merci à l'auteure pour la confiance qu'elle m'a accordée en m'adressant la version numérique de son roman.
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Merci à Maryna pour l'envoi de cet ouvrage en PDF !
Merci de m'avoir offert cette belle histoire !

Ce fût comme une réunion, un repas de famille, de ceux où les anciens côtoient les plus jeunes, où chacun y va de son anecdote, où la mémoire fouille dans les souvenirs pour faire revivre les disparus !
Et les photos s'invitent !

Je fus un peu perdue au début de ce récit car je ne réussissais pas à m'intégrer dans cette famille, les présentations n'avaient pas été faites : je ne savais pas qui était qui ? Mais cette ambiance chaleureuse m'a permis de me glisser dans cette romance.
Un voyage entre Belgique et Italie, le Nord et le Sud,
Au fil de l'eau dans le monde des bateliers, au fil du temps : le temps de la guerre de l'après-guerre, d'une vie tumultueuse, du manque d'argent, du déracinement !
De nombreux thèmes sont abordés dans ce roman haut en couleur : le travail des émigrés à la mine avec pour seul horizon : la mort accidentelle ou la maladie mortelle !
La condition sociale de ces émigrés italiens …

Et puis il y a Irène belle et rebelle !
un magnifique portrait de femme !

Née en 1926, fille de bateliers dans une fratrie de onze enfants, une mère qui la hait, un père aimant.

Raffaele le beau calabrais :
son coup de foudre pour ce prisonnier italien !
Ce sera la passion de sa vie envers et contre tout !
Raffaele possède un tempérament chaud mais une volonté tiède, un peu cavaleur, un peu « homme enfant » !

Mais Irène a décidé à la première seconde qu'elle aimerait cet homme!
Elle n'est ni une femme soumise ni jalouse : c'est elle qui mène la danse !
Irène déterminée, courageuse, intelligente, travailleuse, généreuse, elle possède de nombreuses qualités, son seul défaut étant son homme !
Mais non ! ... c'est peut-être dans cet amour inconditionnel qu'elle a puisé toute son énergie, toute la force de ne jamais renoncer !
elle s'acharne à façonner son destin! Elle avance, elle avance
Elle portera, toute sa vie, sa famille, à bout de bras !

Ce sera une belle histoire d'amour entre une fourmi
et une cigale ! (sauf que la cigale se retrouve au fond de la mine ! ) , Entre deux différences !

Elle confie son passé à sa petite fille Alicia .
Alicia voue une admiration à sa grand-mère, va voyager dans ses souvenirs et nous les raconter !

C'est le récit d'une vie, une musique, une peinture
Porté par l'écriture poétique de Maryna et sa générosité!
Générosité des mots colorés qui courent, foisonnent , teintés d'humour !

Un bel hommage !
Un joli moment de lecture !
Un cadeau pour la lectrice que je suis !


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Je découvre dans Fière comme une batelière une autre facette de Maryna Uzun.
Elle me propose un roman où certes sa verve poétique est toujours présente, mais avec un style plus sobre, moins truffé de jonglerie avec les mots.
Et cela reste encore une réussite !

Une autre facette, oui, la trame revêt une place plus importante, la forme est différente mais sans que cela altère mon jugement.

Je retrouve bien entendu certains traits que j'ai aimé dans mes lectures précédentes :
- Une atmosphère baignée de poésie
- Des héroïnes qui sont toujours des femmes qui me séduisent et que j'aurais aimé rencontrer

Fière comme une batelière nous offre deux beaux portraits, celui d'Alicia et d'Iréne, une jeune femme et sa grand-mère, deux caractères intéressants et ayant une belle connivence.
Alicia recueille les souvenirs d'Irène, sa vie riche en événements, son passé de batelière et sa fascination pour ce métier, sa rencontre avec son mari italien, sa vie entre Charleroi et Reggio-de-Calabre, les difficultés auxquelles elle fait toujours face. Un caractère bien trempé, féministe avant l'heure :
“Et n'oublie pas qu'Irene à traversé les mêmes problèmes que nous toutes. Son grand amour, au fil des ans, l'a trop souvent dégoûtée ! En réalité, comme beaucoup de filles à l'heure actuelle, elle n'a besoin de personne, même si elle est si sentimentale. Elle est à l'avant-garde de la femme libérée !”

Sa vie est pleine de rebondissements.
Face à elle, sa petite-fille, jeune femme « exubérante, bohème et aventurière » qui se trouve de nombreux points communs avec son aïeule, et qui s'attache à mieux la connaître.

C'est aussi un roman sur l'exil, sur les différences culturelles, sur les difficultés de la vie (toutes surmontées par Irène !)

Je l'ai aimé !


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