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Contrapaso tome 1 sur 1
EAN : 9791034731411
152 pages
Dupuis (02/04/2021)
4.24/5   88 notes
Résumé :
Contrapaso, comme un chant à deux voix : une enquête au long cours, à contretemps, magistralement orchestrée sur près de 150 pages par Teresa Valero.

À Madrid, en 1956, à la rédaction de La Capital, tout semble opposer Léon Lenoir, le jeune reporter fougueux qui vient de débarquer de Paris, et Emilio Sanz, un vétéran des faits divers, aguerri aux pratiques de la presse dans cet état policier. Ces deux-là ont en commun ce besoin de vérité chevillé au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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150 pages de pur bonheur ! Un vrai régal ! Je ne connaissais pas Teresa Valero, et je pense que cette découverte ne va pas s'arrêter là, tellement j'ai aimé son dessin, l'intrigue, les plans séquences au rythme soutenu… Voici une artiste qui maîtrise autant le graphisme que le scénario. L'histoire est intéressante et le suspens bien dosé : On suit un duo improbable de journalistes : le « vieux de la vieille » qui n'a plus aucune illusion mais continue à sa manière de s'opposer à la dictature qui règne à cette époque dans une Espagne en proie à de multiples tourments et le petit jeunot, qui fonce la fleur au fusil, sans trop comprendre ni maîtriser les codes de cette presse sous contrôle… Loin de s'opposer, ils vont finir par unir leurs talents pour mener à bien la résolution d'enquêtes autant policières que personnelles :
Un meurtrier en série sévit et laisse des cadavres de femmes aux quatre coins de la ville. Ce fil conducteur va nous ouvrir à une réalité bien sombre sur le sort des femmes (et des enfants) dans l'Espagne fasciste. Je n'en dirais pas plus…

Les personnages sont bien campés, le graphisme est sublime et fourmille de détails qui nous force à freiner la lecture pour admirer le travail de l'autrice ! Merci aux éditions Dupuis et à Babelio pour ses masses critiques.
Vivement la suite !
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Teresa Valero, scénariste de « Sorcelleries » avec Juan Guarnido ou de « Curiosity Shop » avec Montse Martin se lance pour la première fois comme auteur complet dans « Contrapaso, les enfants des autres » qui sort simultanément en Espagne chez Norma Editorial et en France aux éditions Dupuis. Comme dans son précédent ouvrage « Gentlemind » (avec Antonio Lapone aux pinceaux), elle s'intéresse à la destinée d'un organe de presse qui lui sert de prétexte à l'évocation d'une époque.
*
L'album se déroule à Madrid en 1956 et raconte l'histoire d'un jeune journaliste, Léon Lenoir fils d'un communiste français tué pendant la guerre civile et d'une madrilène qui, élevé par son oncle général de Franco, est parti à 18 ans étudier en France. À son retour en Espagne, il va s'occuper de la rubrique fait-divers dans le journal La Capitale et y retrouver sa cousine Paloma illustratrice pour le magazine féminin du journal. Il devra surtout faire équipe avec Emilio Sanz, un ancien militant phalangiste. Une série de crimes les conduira à faire face à la répression de la dictature et à décider s'il vaut la peine de risquer leur vie pour répandre la vérité.

ENTRE SERIE NOIRE ET FRESQUE HISTORIQUE

« Contrapaso » semble a priori se situer dans le genre de la série noire : on nous présente un criminel en série qui tue en toute impunité depuis des années, des journalistes qui se comportent en détectives, des intrigues et des fausses pistes. Mais cet album a quelque chose de plus et rouvre les blessures du passé en interrogeant l'Histoire. Grâce à une intrigue palpitante, l'autrice entraine le lecteur dans la période sombre de l'après-guerre. Même si la dictature de Franco n'est pas forcément familière au lecteur français, le quotidien des Espagnols, le poids de la censure, la religion, le patriarcat exacerbé et la pauvreté qui régnait dans la capitale avec les cabanes de fortune sont évoqués de façon claire et vivante. L'année choisie ne l'est pas non plus par hasard : en 1956 se produisent les premières manifestations étudiantes contre le syndicat unique qui marquent la volonté de la jeunesse espagnole de ne plus couper la société en deux avec vainqueurs d'un côté et vaincus de l'autre ou pour reprendre le sous-titre du roman graphique enfants des uns et « enfants des autres ».
D 'autres thèmes tout aussi passionnants, toujours intimement liés à l'enquête et pas artificiellement plaqués sur l'intrigue, nous sont donnés à découvrir. On perçoit ainsi le rôle idéologique joué par certains médecins pour asseoir le régime : certains personnages sont directement inspirés de du docteur Vallejo Najera qui mit au point une théorie eugénique n'ayant pas grand-chose à envier aux Nazis ou d'autres prestigieux psychiatres comme le Dr López Ibor auteur de méthodes pour « guérir » la neurasthénie féminine ou l'inversion.

PERSONNAGES GRIS DES ANNEES GRISES

Teresa Valero prête particulièrement attention à la construction de ses personnages. Certains comme la fille du médecin légiste ou le curé communiste ancien phalangiste sembleraient sortis de l'imagination fertile de l'autrice mais l'éclairante postface nous apprend qu'ils ont réellement existé. Si les seconds rôles sont extrêmement soignés, que dire alors des protagonistes ? Si l'on a bien a priori un blanc bec qui ne supporte pas la vue du sang et un vieux madré blasé, la relation entre les deux journalistes met du temps à se construire et échappe au cliché du duo d'enquêteurs que tout oppose qu'on trouve souvent dans les séries policières. Ils ne sont finalement pas si dissemblables que cela dans leurs expériences et comme dans leurs traumatismes. de même le personnage de Paloma ne remplit pas le rôle de la jolie fille de service. Elle est un personnage clé à la fois pour la résolution de l'enquête mais également pour stigmatiser le sort réservé aux femmes dans le régime de Franco. le trio est complexe, profondément humain, empli de contradictions et leurs relations passées ou à venir devraient nourrir l'intrigue du prochain volume.

UN ALBUM DENSE ET VIREVOLTANT

Teresa Valero vient de l'animation et son dessin est plein de mouvements avec un sens cinématographique du cadrage et des cases qui s'enchainent très vite donnant un rythme haletant à l'histoire. Elle fait preuve d'un véritable talent graphique et son style rappelle celui de Guarnido tant par le trait que par le traitement des couleurs, le choix de l'aquarelle, l'attention quasi maniaque portée aux décors et le choix de morceaux célèbres de l'époque pour créer une bande son.
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Malgré la pagination généreuse (150p) on a même parfois l'impression de trop plein car les dialogues sont extrêmement denses et que les cases se multiplient et fourmillent de détails. C'est le seul bémol qu'on pourrait apporter, mais est-ce vraiment un défaut quand on reproche souvent à un album de bande dessinée de se lire en dix minutes ? Ici, il vous faudra prendre votre temps pour un récit qui donne matière à réflexion et trouve des échos dans le monde contemporain.
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Le titre ne prend ainsi pleinement son sens que dans les dernières pages et le récit s'éloigne alors du contexte historique franquiste pour saluer de façon plus générale l'importance de l'art et montrer que quand on vous prive de liberté et qu'on vous censure... on peut s'affranchir en écrivant et en dessinant. Un thème d'actualité qu'il est bon de rappeler à l'heure où certains grands hebdomadaires internationaux décident d'arrêter le dessin de presse pour éviter les polémiques …


Teresa Valero a mis la barre très haut pour son coup d'essai. Elle planche déjà sur la suite de ce polar à la sauce madrilène : on devrait en apprendre plus sur le trio de protagonistes, les voir poursuivre l'enquête qui obsède Sanz depuis des années et plonger cette fois en leur compagnie dans le milieu du cinéma espagnol des années 1950. On guettera l'arrivée de ce nouveau volume et pour patienter on relira cette première aventure afin d'en apprécier toutes les subtilités.
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Très bonne idée d'avoir installé le style du polar noir américain des années 50 dans le cadre du franquisme espagnol de la même époque, un choix qui donne son caractère et son originalité à cette aventure policière.
Deux journalistes, un jeune et un vieux se lance dans une affaire de meurtre, de moeurs, avec en arrière plan, le franquisme, la liberté de la presse bafouée, les théories dangereuses en arrière plan, l'eugénisme, la psychiatrie raciste, l'église conciliante avec le pouvoir… L'histoire accroche, les personnages sont bien campés, autant les bons que les salauds. le dessin est minutieux, la colorisation aquarellée accentue la tristesse de l'Espagne de cette époque, morne, inquiétante, pauvre et sale, c'est assez classique, mais cela s'accorde bien au style du récit. Teresa Valero nous offre un bon moment de lecture, un polar froid et pesant efficace. le final laisse une ouverture pour une suite, je pense que je retrouverai volontiers ce duo atypique pour une nouvelle aventure.
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Ce bel album au dessin réaliste et soigné, tant au niveau du trait que des couleurs dans les tons sépia, est une réussite. L'histoire, très noire, nous entraine dans les coulisses de la dictature de Franco.
Plusieurs meurtres vites classés intriguent le vieux journaliste Sanz. Il va se voir imposer Léon Lenoir. Ce jeune journaliste arrivé de France va retrouver l'Espagne de son enfance et tous les secrets qui vont avec. Les personnages sont attachants et leur détresse touchante.
Outre le scénario, très noir, l'intérêt de cette BD, c'est de nous éclairer sur une période sombre de l'Espagne fasciste, quand on soignait par des méthodes musclées les homosexuels et les filles mères. le trafic autour de l'adoption des bébés est aussi terrible.
Après ces 150 pages de lecture intense, on n'a qu'une envie, celle de lire la suite des aventures de Léon.


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C'est une époque assez méconnue de l'Espagne franquiste qui est abordée dans cette longue BD. En effet, on voit surtout la guerre civile mais rarement ce qui se passe après leur installation au pouvoir. Là, nous sommes au beau milieu des années 50 alors que la dictature fasciste contrôle tous les médias en entretenant le mythe d'une nation idyllique. Il est vrai que ce beau pays qu'est l'Espagne a bien changé depuis ces sombres années.

On va suivre le quotidien de deux journalistes, un vieux briscard ancien phalangiste désabusé et un jeune romantique idéaliste qui tente de percer des énigmes policières mettant en cause les rouages de ce régime hypocrite. Il ne sera pas facile de dire la vérité et dénoncer les faits. C'est toute la subtilité de cette oeuvre. Et la liste des crimes est plutôt longue.

J'ai parfois trouvé ce récit trop dense avec une grande quantité d'informations fournies mais c'est un travail qui reste remarquable et d'une rare intelligence. La lecture ne sera pas aisée d'autant que c'est plutôt long.

Sur le plan de vue graphique, j'ai été plus que satisfait avec des décors et des personnages assez soignés. L'ambiance reste celle d'un polar noir avec tous les codes du genre. Bref, un titre à découvrir qui se déclinera avec une suite traitant d'une autre série de meurtres commis par un tueur en série.
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critiques presse (7)
LaPresse
08 janvier 2022
Un récit haletant, des dessins pleins de vivacité… le premier tome de ce diptyque est une réussite sur tous les plans !
Lire la critique sur le site : LaPresse
ActuaBD
04 mai 2021
Deux journalistes mal assortis, des meurtres abominables, et la chape de plomb du régime de Franco. L'Espagne des années 1950 magnifiquement rendue par Teresa Valero.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
30 avril 2021
Les enfants des autres consacre Teresa Valero, il ne reste plus qu’à attendre le second volet… puisque le contrat serait signé !
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
26 avril 2021

Jetez-vous rapidement sur Contrapaso – Les enfants des autres, c’est assurément une des claques littéraires de cette année 2021 !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
12 avril 2021
Contrapaso est une œuvre entière, qui se suffit à elle-même, mais qui laisse suffisamment de portes ouvertes pour devenir une série. Espérons alors que Teresa Valero se montre à la hauteur du défi qu’elle s’est elle-même imposée avec ce premier tome proche de la perfection.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
06 avril 2021
Teresa Valero se sert de son polar de 150 pages, minutieux, intrusif, bien ficelé, très détaillé, fouillé, pour raconter le pire devenu banal.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
29 mars 2021
"Contrapaso", comme un chant à deux voix : une enquête au long cours, à contretemps, magistralement orchestrée sur près de 150 pages par Teresa Valero.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Face à la liberté de la presse, un journaliste peut-il rester libre ?
Oui répondait Camus, par la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination.
La lucidité pour résister à la haine.
L'obstination pour préserver son objectivité.
le refus car si l'on ne peut pas dire tout ce que l'on pense, on peut ne pas dire ce que l'on en pense pas.
Et l'ironie, une arme sans égale contre les puissants
(Emilio Sanz, p. 11-13)
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- Vous ne trouvez pas qu'il vaut mieux mettre des enfants au monde?

- Je trouve qu'il y a déjà trop d'enfants dans ce monde misérable
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Parfois, on doit choisir son camp en fonction de ce qu'il y a devant soi.
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Je dessine tout ce qu'on veut. Du moment que c'est payé.
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