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La Terre mourante (J'ai Lu) tome 1 sur 5
EAN : 9782290332825
188 pages
J'ai lu (02/04/2003)
3.67/5   124 notes
Résumé :
La Terre n'est plus que l'ombre de ce qu'elle fut. Eclairée par un soleil mourant, ses habitants ont oublié la science des anciens temps. Désormais, magie et sorcellerie sont leurs seules armes face aux démons. Pour survivre dans ce monde impitoyable, des héros de tous horizons vont chacun entamer une quête désespérée : Turjan de Mir, le magicien qui veut créer la vie à partir de ses cuves de synthèse ; Liane le ménestrel, toujours en quête d'un nouvel amour ; Ulan ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ce presque roman ou recueil de textes très solidaires est une véritable expérience visuelle .Vance y est au mieux de sa forme et les descriptions sont majestueuses et l'univers affiche une touche un rien onirique . Ces pages sont une somptueuse expérience picturale .
C'est un volume court, très concentré et superbement poétique un travail soigné .
" Un monde qui meurt " est le titre original en anglais. C'est tout à fait ça . C'est cette donnée constamment illustrée (distillée à chaque page) qui m'a subjugué.
L'auteur fait feu de tout bois pour illustrer cette situation . C'est ainsi que les sols nourrissent mal les plantes ,que les animaux se raréfient et que certains sont monstrueux . La lune a disparu du ciel et le soleil est faible .
Les hommes de ce monde sont méconnaissables et la société est palpable ,complexe et étrange . La science confine à la magie ou bien disons que la magie a tendance remplacer la science .
C'est un peu une fable aussi , située à la croisée de la science-fiction et de la science-fantaisie.
Le file conducteur est simple mais rondement menée et il est servi par des personnages solides.
Le principal attrait du bouquin est au moins double, principalement l'aspect usé et épuisé de notre terre et également le fait que ce monde étrange n'est plus le nôtre.

C'est un travail de Vance qui n'est pas très souvent valorisé, mais c'est une pure petite merveille à classer monument historique (sourire).

La mort du soleil a commencé.
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Aaah, un Vance comme je les aime !

Après un « La Planète Géante » très moyen j'ai attaqué ce livre datant de la même décennie avec inquiétude. J'ai été rassuré au bout des quelques lignes qu'il a suffi pour m'emporter dans son monde merveilleux.

« Un Monde Magique » est un recueil de nouvelles, les premières de l'auteur, qui débute le cycle de la Terre Mourante. le soleil est devenu un médiocre lampadaire rouge qui éclaire comme il peut une Terre dont les continents ont dérivé, les mers se sont asséchées, les montagnes se sont érodées, laissant place à d'autres terres, mers et montagnes.
L'humanité existe encore dans ce monde immensément lointain dans le temps. La science n'existe plus en tant que telle mais forme le fond du terreau sur lequel sont nées des magies puissantes qui portent des noms terribles comme « le Jet Prismatique Excellent » ou « la Sphère Omnipotente » (on se croirait chez Dr. Strange).
Au cours des nouvelles nous côtoyons des personnages, puissants mages ou explorateurs astucieux, qui se sont données des quêtes, des raisons d'exister et de vivre intensément en attendant la mort de la Terre : la création de la vie humaine, la vengeance, la puissance. Certains personnages se retrouvent sur plusieurs nouvelles : on se connaît entre puissants.

Ces nouvelles auraient mérité le nom de « contes » si elles avaient commencé par « Il était une fois » et s'étaient achevées avec une morale chargée de nous apprendre la vie. Mais le seul but ici est de faire voyager l'esprit du lecteur loin de sa routine. le dépaysement qu'offre ce monde magique est total. Les personnages sont plaisants et pour une fois chez Vance les femmes, certaines femmes, y ont des rôles forts. La découverte de cultures originales, comme dans les Vance typés SF, n'est pas absente ; des comportements sociaux très curieux issus de milliers d'années de pratique nous sont présentés. Et cerise sur le gâteau, la vision d'une grande ville « à gratte-ciel » issue du lointain passé telle qu'elle est interprétée par ces gens du futur qui les ont oubliées est savoureuse.

Un bon gros moment de plaisir.
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Première partie du cycle de la Terre mourante, Un Monde Magique est un court recueil de quelques nouvelles, sorties dans les années 50 aux États-Unis, précédant Cugel l'Astucieux.

Nous voilà au crépuscule de la vie de notre soleil, éclairant ce qu'il reste de la Terre d'une lumière rouge et blafarde. Cette Terre d'ailleurs, n'a plus grand chose en commun avec celle que nous connaissons. La magie et la sorcellerie y ont remplacé la science. Sa surface, sauvage et peuplée de créatures étranges et dangereuses, compte plus de cités en ruine que de véritables civilisations.
Bref, ça sent le sapin un peu partout, mais ça n'empêche pas les hommes de poursuivre malgré tout leurs sempiternelles quêtes de pouvoir, futiles et insensées à cette heure-ci de l'humanité.

Nous suivrons donc quelques exotiques personnages, principalement sorciers ou aventuriers, à la surface de ce bien étrange monde que Vance nous a concocté. Comme à son habitude, il nous gratifie là d'un univers extrêmement riche, faisant part d'une imagination incroyable tant pour la faune et la flore que pour les peuples, leurs coutumes et leurs querelles.

D'une plume un peu plus déroutante que d'accoutumée - peut être est-ce dû à la traduction - l'auteur nous flanque de ces quelques protagonistes, et leurs tribulations prennent parfois l'aspect de contes. Les personnages sont malheureusement assez lisses, sans véritablement de liens entre eux, et les secondaires n'ont parfois tout bonnement aucun intérêt.
Les intrigues sont quant à elles assez inégales, bien que certaines histoires ont bien réussi à me transporter complètement.

Loin d'être sa plus grande réussite, ce recueil se laisse pourtant lire avec un certain plaisir, mais n'arrive pas à la cheville de sa suite, Cugel, qu'il faudrait maintenant que je relise avant de découvrir les deux derniers volets de ce cycle.
A réserver principalement au fans.
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Quatrième incursion dans l'univers de Jack Vance. J'ai passé un moment assez sympa de lecture avec ce premier tome du cycle de fantasy « La Terre mourante » écrit en 1950. J'ai lu la traduction révisée et complétée par Sébastien Guillot en 2010.

« Un monde magique », comporte six nouvelles qui nous présentent une belle brochette de personnages.

J'ai bien aimé les 3 premières histoires avec Turjan de Mür et ses cuves de création, Mazirian le magicien et son chassé-croisé avec T'saïn et enfin l'histoire T'saïs et d'Etarr.

J'ai été étonnée du destin de Liane le voyageur. Pas que le personnage m'était particulièrement sympathique mais j'avais imaginé une autre histoire.

Ulan Dhor est la nouvelle que j'ai le moins aimé. À la base, j'ai bien aimé l'idée des tablettes mais je n'ai pas du tout été convaincue par l'évolution du personnage de Rogol Domedonfors et la fin.

Guyal de Sfere est la nouvelle que j'ai préféré même si un détail en rapport avec des exactions à caractère sexuel m'a fait un peu tiquer (heureusement pas développé).

Dans l'ensemble un très bon recueil. Je vais donc enchaîner avec la suite et faire la connaissance de Cugel l'Astucieux.


Challenge défis de l'imaginaire 2019
Challenge Jack Vance / Philip K. Dick
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Ce "Monde Magique", premier livre du cycle de la "Terre Mourante", ne m'a pas vraiment emballé. Dans le cadre du challenge Jack Vance, j'ai décidé d'explorer la face fantasy de l'auteur, même si j'ai l'impression que chez lui les frontières avec la sf sont plutôt poreuses et que les deux genres se mêlent sans difficultés.

Alors certes j'ai cru comprendre que ce recueil de cinq nouvelles est culte car il fut pour beaucoup dans l'introduction de la fantasy aux Etats-Unis. Paru, au pays de l'Oncle Sam, en 1950, 15 ans avant le Seigneur des Anneaux, il a marqué toute une génération de lecteurs, qui, certes, avait connaissance de l'heroic fantasy de Howard avec Conan et ses récits parus dans la série pulp Weird Tales, mais a sans doute vraiment pris conscience de l'autonomie du genre avec ce livre. Pour les amateurs de Donjons et Dragons (le jeux de rôle), qui a de multiples influences, l'apport de Vance et de son "Monde Magique" est surtout visible dans le système régissant la magie, le nom des sorts et la caractérisation des magiciens. Il y a même une divinité dont le nom est un anagramme du sien (Vecna).

De plus je pense que le ton général de ce recueil, assez sombre, désenchanté a trouvé son écho dans l'atmosphère de l'époque, juste après la seconde guerre mondiale et en pleine guerre de Corée, ce qui a vraisemblablement contribué à son succès. En effet le "Monde Magique" prend place très loin dans le futur, alors que le soleil, immense et rouge, est à l'hiver de sa vie. La Terre semble en grande partie dépeuplée et couvertes des ruines d'antiques citées, symbole de civilisations dont les hommes d'aujourd'hui ont oublié la technologie. Plus précisément, ils ont oublié comment l'humanité est passé de l'usage de la technologie à celui de la magie et même la plupart des sorts connus. Premier point d'achoppement, sans être un extrémiste des explications à outrance, j'aurais bien aimé savoir, ou même simplement que l'on me suggère comment, en gros, on passe d'un monde sf à un Monde Magique.

Les personnages ensuite, qui sont, pour la plupart, des magiciens cyniques, obnubilés par le pouvoir, ignorant le sens du mot empathie, ont tendance à tous se ressembler. Leurs aventures sont pour moi assez ternes et la faiblesses des intrigues n'est pas compensée par l'expression d'un "sense of wonder", excepté dans quelques descriptions par-ci par-là qui évoquent, de loin, un Stefan Wul grippé. Bref, ça manque quand même de merveilleux ! L'idée d'explorer un monde sur le déclin est pourtant intéressante mais souffre d'une insuffisance du style (peut-être est-ce aussi du à un problème de traduction) et de l'absence d'un personnage fort, à l'instar d'un Bragon dans "la Quête de l'Oiseau du Temps", qui nous ferait ressentir toute la mélancolie de la situation.

Bref, ce recueil ne me laissera pas un souvenir impérissable mais ne m'empêchera pas de poursuivre le cycle avec "Cugel l'Astucieux", sur lequel je fonde de vrais espoirs en matière de personnage charismatique qui viendrait donner vie à un monde plein de promesses.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
-La terre murmura Pandelume .Un lieu crépusculaire ,plus vieux que toute connaissance .Jadis c'était un vaste monde de montagnes embrumées et de rivières étincelantes ,et le soleil une boule blanche flambloyante .Des millénaires de pluie et de vent ont battu et emoussé le granit ,et le soleil est faible et rouge .Les continents se sont engloutis ,d'autres ont emmergés .Un million de cités ont érigé des tours ,sont tombées en poussière.A la place des anciens peuples vivent quelques milliers d'âmes singulières .Il y a du mal sur Terre ,du mal distillé par le temps ...La terre se meurt et vit son crépuscule ...
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-- Tous les gens du sud sont-ils aussi avides de connaissances que toi?
-- En aucune façon, répondit Guyal. Partout l'on peut observer la normalité de l'esprit. Les habitants exécutent avec habileté les gestes qui les ont nourris la veille, la semaine précédente, l'année d'avant. On m'a parfaitement informé de mon aberration. "Pourquoi s'efforcer d'obtenir une exhaustivité pointilleuse? m'a-t-on répété. Pourquoi chercher sans cesse? La Terre se refroidit, l'homme pousse ses derniers soupirs; pourquoi renoncer à la joie, à la musique et aux festivités pour l'abstrait et l'abstrus?"
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— Ha ! C’est ce que nous allons voir, rétorqua Javane. Car je possède un charme d’une merveilleuse brièveté.
Comme Etarr se ruait sur elle, elle formula son charme. Etarr s’arrêta net, ses bras retombèrent, il devint une créature passive, toute sa volonté drainée par la magie.
Mais Javane resta figée dans la même position, ses yeux gris fixes et vagues. Seule T’saïs était libre, car elle portait la rune de Pandelume qui renvoyait la magie contre celui qui la lançait.
Elle resta un moment stupéfaite dans la nuit sombre, tandis que les deux autres étaient plantés comme des somnambules devant elle. Elle courut enfin vers Etarr, le tira par le bras. Il tourna vers elle un regard terne.
— Etarr ! Qu’as-tu ?
Alors Etarr, privé de sa volonté, obligé de répondre à toutes les questions et d’obéir à tous les ordres, lui dit :
— La sorcière a prononcé un enchantement qui me laisse dépourvu de volonté. Je ne puis donc bouger ni parler sans que l'on me commande.
— Que puis-je faire ? Comment te sauver ? gémit la malheureuse T'saïs.
Si Etarr était sans volonté, sa pensée et sa passion demeuraient intactes. Il pouvait lui donner les renseignements qu’elle demandait, mais rien de plus.
— Tu dois m’ordonner une action qui vaincra la sorcière.
— Mais comment pourrais-je connaître cette action ?
— Pose des questions, et je te répondrai.
— Alors ne vaudrait-il pas mieux que je t’ordonne d’agir comme ton cerveau le conseille ?
— Oui.
— Bien, fais cela ; agis en toutes circonstances comme agirait Etarr.
Ainsi, dans la nuit obscure, le sortilège de Javane fut circonvenu et annulé. Etarr redevint lui-même et se conduisit selon sa propre volonté. Il s’approcha de Javane pétrifiée.
— Maintenant me crains-tu, sorcière ?
— Oui, je te crains certainement.
— Est-il vrai que le visage que tu m’as volé n’est plus que poussière noire ?
— Ta figure est dans la noire poussière d’un démon explosé.
Les yeux bleus regardaient fixement Javane par les fentes de la cagoule.
— Comment pourrais-je récupérer mon visage ?
— Par une puissante magie, une plongée dans le passé ; maintenant ton visage appartient au passé. Il faut une magie plus forte que la mienne, une magie plus forte que celle que possèdent tous les sorciers de la Terre et des mondes démoniaques. Je n’en connais que deux qui soient assez forts pour faire un moule du passé. L’un s’appelle Pandelume, il vit dans le pays aux mille couleurs...
— Embelyon, murmura T’saïs.
—... mais le sortilège permettant de voyager vers ce pays a été oublié. Et puis il en est un autre, qui n’est pas sorcier, qui ne connaît pas la magie. Pour retrouver ton visage, tu devras rechercher un de ces deux-là.
Ayant répondu à la question d’Etarr, Javane se tut.
— Qui est le second ? demanda-t-il.
— Je ne connais pas son nom. Très loin dans le passé, loin au-delà de toute pensée, dit la légende, une race de justes habitait une terre à l’est des Monts Maurenron, au-delà du pays du Mur Tombant, au bord d’une mer immense. Ils avaient construit une ville de tours et coupoles de verre, et y vivaient heureux. Ce peuple n’avait pas de dieu et, un jour, il éprouva le besoin d’en avoir un qu’il pourrait adorer. Alors ces hommes construisirent un somptueux temple d’or, de verre et de granit, aussi large que la rivière Scaum quand elle traverse la vallée des Tombeaux Sculptés et aussi long, et plus haut que les arbres du nord. Et cette race d’honnêtes gens s’assembla dans le temple et lança vers le ciel une puissante prière, une invocation adoratrice ; alors, dit la légende, un dieu forgé par la volonté de ce peuple fut créé, et il portait ses attributs, c’était une divinité de justice.
» La ville finit par s’écrouler, le temple devint décombres et ruines, le peuple disparut. Mais le dieu demeure, attaché à jamais au lieu où son peuple l’adorait. Et ce dieu possède un pouvoir dépassant toute magie. À celui qui l'affronte, de par sa volonté justice est rendue. Et que le mal prenne garde, car ceux qui affrontent le dieu ne trouveront pas un soupçon de miséricorde. Par conséquent rares sont ceux qui osent se présenter devant ce dieu.
— Et c’est devant ce dieu que nous irons, déclara Etarr avec une sombre satisfaction. Tous les trois, et tous trois nous affronterons la justice.
[…]
Tout le jour ils volèrent, au-dessus des terres arides, des rochers croulants, d’une autre vaste chaîne de montagnes, et au couchant ils descendirent lentement vers un paysage verdoyant.
Devant eux une mer étincelait. Les créatures ailées se posèrent sur la sable, et Javane les lia d’un charme d’immobilité.
La plage, les bois derrière eux, tout était dépourvu de la moindre trace de la merveilleuse ville du passé. Mais à une centaine de toises au large émergeaient quelques colonnes brisées.
— La mer est venue, murmura Etarr. La ville a été engloutie.
Il entra dans l’eau. La mer était calme et peu profonde. T’saïs et Javane le suivirent. De l’eau jusqu’à la taille, le crépuscule recouvrant la terre, ils passèrent entre les colonnes tronquées de l’ancien temple.
Une présence y planait, paisible, surnaturelle, d’une volonté et d’un pouvoir illimités.
Etarr s’arrêta au centre du temple.
— Dieu du passé ! cria-t-il. Je ne sais quel était ton nom sinon je t’invoquerais par ce nom. Nous venons tous trois d’un lointain pays de l'Ouest pour obtenir justice de toi. Si tu entends et consens à rendre à chacun de nous ce qui est dû, manifeste-toi !
— Une voix basse et sifflante s'éleva :
— Je t’entends et je rendrai à chacun son dû.
Et chacun eut la vision d’un être doré à six bras, à la figure ronde et calme, assis impassible dans la nef d’un monstrueux temple.
— J’ai été volé de ma figure, dit Etarr. Si tu m’en juges digne, rends-moi le visage que je portais autrefois.
Le dieu de la vision étendit ses six bras.
— J’ai sondé ton esprit. Justice sera rendue. Tu peux ôter ta cagoule.
Lentement, Etarr se dépouilla de son masque. Il porta une main à son visage. C’était le sien.
T’saïs le contemplait, médusée.
— Etarr ! souffla-t-elle. Mon cerveau est entier ! Je vois... Je vois le monde !
— À chacun qui vient, justice est rendue, déclara la voix sifflante.
Ils entendirent un gémissement. Ils se retournèrent et regardèrent Javane. Où était le ravissant visage, la bouche couleur de fraise, la peau nacrée ?
Son nez était une chose blanche triple, grouillante, sa bouche une tache putride. Elle avait des bajoues marbrées et un front noir saillant. Il ne restait de Javane que les longs cheveux roux cascadant sur les épaules.
— À chacun qui vient, justice est rendue, répéta la voix, et la vision du temple se dissipa.
De nouveau l’eau fraîche de la mer crépusculaire clapotait autour d’eux, et les colonnes brisées se dressaient dans le ciel obscur.
Lentement, ils revinrent vers les créatures ailées.
Etarr se tourna vers Javane.
— Pars, ordonna-t-il. Retourne dans ton repaire. Quand le soleil se couchera demain, délivre-toi du sortilège. Ne tente jamais plus de nous inquiéter, car je possède une magie qui m’avertira et te réduira en cendres si tu t’approches.
Jack Vance, Un monde Magique - III T’sais. [“The Dying Earth”(1950), retitré “Mazirian the Magician”dans la Vance Integral Edition (2005),]
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Ce fut ainsi que Turjan commença son apprentissage auprès de Pandelume. Le jour, et tard dans la nuit opalescente d'Embelyon, il travaillait sous l'invisible tutelle du sorcier. Il apprit le secret de la jeunesse renouvelée, de nombreux sortilèges des anciens, ainsi qu'une étrange science abstraite que Pandelume appelait "mathématiques".
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Turjan trouva un volume moisi, en tourna les lourdes pages à la recherche du charme que lui avait montré le Sage, l'Appel au Nuage Violent. Il considéra les caractères, qui se mirent à flamboyer d'un étrange pouvoir, jaillissant du feuillet comme s'ils cherchaient à fuir la sombre solitude du livre.

(Turjan de Miir)
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Vidéo de Jack Vance
Extrait du livre audio « Madouc, Lyonesse, T3 » de Jack Vance, traduit par E.C.L Meistermann et Pierre-Paul Durastanti, lu par Marvin Schlick. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/madouc-9791035410391/
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