Galanteries des Rois de France depuis le Commencement de la Monarchie jusques à la

Galanteries des Rois de France depuis le commencement de la monarchie jusqu'à une bonne vingtaine d'années avant la mort de Louis XIV (à la date du livre Louis XIV a environ 55 ans).

On commence par les amours de Pharamond, premier Roy de France. On se prend à rêver: Serait-ce du Vialatte ? Mais ici l'auteur n'a strictement rien à dire sur cette obscure antiquité. Embarrassé il noie le poisson sur plus de deux pages. Ceci dit il y a un certain souci méthodologique dans ces circonlocutions autour de l'absence de sources.
Puis on passe nécessairement à Clodion. Là il y a un début de frémissement. On apprend que sa femme aurait été forcée par un monstre marin, et que Mérovée successeur de Clodion serait né de cette union. Mais il y a un mais. L'auteur relaye ici une hypothèse : Mérovée aurait lui même fait courir cette légende d'une part pour couvrir d'un écran de fumée les galanteries de sa mère, mais aussi pour impressionner ses petits camarades par son origine hors normes. Bref les rock stars et les super-héros sont bien une invention française. "Print the légend" dit-on dans L'homme qui tué Liberty Valance. Mais John Ford n'a rien inventé.

Ensuite, enjambant distraitement Mérovée, on passe directement à Childéric dont on apprend qu'il debauuchait les femmes et les filles de ses sujets. On frémit. Cependant, vient aussitôt le chapitre sur Clovis, premier Roy chrétien, qui veut affermir son autorité par un mariage légitime avec Clotilde. Voilà enfin une histoire qui élève l'âme. On en ressort édifié.

Mais c'est pour mieux bouillir d'indignation (mijoter doucement d'indignation plutôt) au récit de la suite, notamment celui des intrigues de la cour de France sous le règne de Charles VII. On en apprend de belles en particulier sur Jacqueline de Haynaut (confinée dans un château moisi avec le vieux Jean de Bourgogne) et sa fugue à travers le Manche vers Humfroy, duc de Gloucestre, qu'elle ne connaissait qu'au travers du portrait qu'une dame d'honneur lui avait fait passer. Croquignolet.

Bientôt c'est le véritable décollage avec en particulier l'héroïque Henri IV mais aussi des pages très dures sur la reine Marguerite, réputée pire que Messaline, ainsi que des lamentations sentencieuses sur la marque multiséculaire de ces turpitudes.

Ensuite personnellement je lâche la rampe avec les coi s hyper-documentés des amours de Louis XIII et Louis XIV.
Mais vers la toute fin du volume, un poème, le Quinquina de l'amour, galanterie de M. de Lausun, amant esclave de Mlle de Montpensier, applaudi par la cour mais augmentant les railleries, précipitant le malheur de son auteur, ce poème met une dernière bûche dans le feu et le fait crépiter haut dans le ciel.


À quiconque aura besoin d'aide,
Pour détourner l'ardeur d'un mal pareil au mien,
Je donne donc avis, que j'use du remède,
Et que je m'en trouve fort bien.